HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant VII

Vers 250-299

  Vers 250-299

[7,250] καὶ βάλε Πριαμίδαο κατἀσπίδα πάντοσἐΐσην.
διὰ μὲν ἀσπίδος ἦλθε φαεινῆς ὄβριμον ἔγχος,
καὶ διὰ θώρηκος πολυδαιδάλου ἠρήρειστο·
ἀντικρὺ δὲ παραὶ λαπάρην διάμησε χιτῶνα
ἔγχος· δἐκλίνθη καὶ ἀλεύατο κῆρα μέλαιναν.
255 τὼ δἐκσπασσαμένω δολίχἔγχεα χερσὶν ἅμἄμφω
σύν ἔπεσον λείουσιν ἐοικότες ὠμοφάγοισιν
συσὶ κάπροισιν, τῶν τε σθένος οὐκ ἀλαπαδνόν.
Πριαμίδης μὲν ἔπειτα μέσον σάκος οὔτασε δουρί,
οὐδἔρρηξεν χαλκός, ἀνεγνάμφθη δέ οἱ αἰχμή.
260 Αἴας δἀσπίδα νύξεν ἐπάλμενος· δὲ διαπρὸ
ἤλυθεν ἐγχείη, στυφέλιξε δέ μιν μεμαῶτα,
τμήδην δαὐχένἐπῆλθε, μέλαν δἀνεκήκιεν αἷμα,
ἀλλοὐδὧς ἀπέληγε μάχης κορυθαίολος Ἕκτωρ,
ἀλλἀναχασσάμενος λίθον εἵλετο χειρὶ παχείῃ
265 κείμενον ἐν πεδίῳ μέλανα τρηχύν τε μέγαν τε·
τῷ βάλεν Αἴαντος δεινὸν σάκος ἑπταβόειον
μέσσον ἐπομφάλιον· περιήχησεν δἄρα χαλκός.
δεύτερος αὖτΑἴας πολὺ μείζονα λᾶαν ἀείρας
ἧκἐπιδινήσας, ἐπέρεισε δὲ ἶνἀπέλεθρον,
270 εἴσω δἀσπίδἔαξε βαλὼν μυλοειδέϊ πέτρῳ,
βλάψε δέ οἱ φίλα γούναθ᾽· δὕπτιος ἐξετανύσθη
ἀσπίδι ἐγχριμφθείς· τὸν δαἶψὤρθωσεν Ἀπόλλων.
καί νύ κε δὴ ξιφέεσσαὐτοσχεδὸν οὐτάζοντο,
εἰ μὴ κήρυκες Διὸς ἄγγελοι ἠδὲ καὶ ἀνδρῶν
275 ἦλθον, μὲν Τρώων, δἈχαιῶν χαλκοχιτώνων,
Ταλθύβιός τε καὶ Ἰδαῖος πεπνυμένω ἄμφω·
μέσσῳ δἀμφοτέρων σκῆπτρα σχέθον, εἶπέ τε μῦθον
κῆρυξ Ἰδαῖος πεπνυμένα μήδεα εἰδώς·
μηκέτι παῖδε φίλω πολεμίζετε μηδὲ μάχεσθον·
280 ἀμφοτέρω γὰρ σφῶϊ φιλεῖ νεφεληγερέτα Ζεύς,
ἄμφω δαἰχμητά· τό γε δὴ καὶ ἴδμεν ἅπαντες.
νὺξ δἤδη τελέθει· ἀγαθὸν καὶ νυκτὶ πιθέσθαι.
τὸν δἀπαμειβόμενος προσέφη Τελαμώνιος Αἴας·
ἸδαῖἝκτορα ταῦτα κελεύετε μυθήσασθαι·
285 αὐτὸς γὰρ χάρμῃ προκαλέσσατο πάντας ἀρίστους.
ἀρχέτω· αὐτὰρ ἐγὼ μάλα πείσομαι περ ἂν οὗτος.
τὸν δαὖτε προσέειπε μέγας κορυθαίολος Ἕκτωρ·
Αἶαν ἐπεί τοι δῶκε θεὸς μέγεθός τε βίην τε
καὶ πινυτήν, περὶ δἔγχει Ἀχαιῶν φέρτατός ἐσσι,
290 νῦν μὲν παυσώμεσθα μάχης καὶ δηϊοτῆτος
σήμερον· ὕστερον αὖτε μαχησόμεθεἰς κε δαίμων
ἄμμε διακρίνῃ, δώῃ δἑτέροισί γε νίκην.
νὺξ δἤδη τελέθει· ἀγαθὸν καὶ νυκτὶ πιθέσθαι,
ὡς σύ τἐϋφρήνῃς πάντας παρὰ νηυσὶν Ἀχαιούς,
295 σούς τε μάλιστα ἔτας καὶ ἑταίρους, οἵ τοι ἔασιν·
αὐτὰρ ἐγὼ κατὰ ἄστυ μέγα Πριάμοιο ἄνακτος
Τρῶας ἐϋφρανέω καὶ Τρῳάδας ἑλκεσιπέπλους,
αἵ τέ μοι εὐχόμεναι θεῖον δύσονται ἀγῶνα.
δῶρα δἄγἀλλήλοισι περικλυτὰ δώομεν ἄμφω,

[7,250] et frappa le fils de Priam sur son bouclier
bien équilibré. A travers le bouclier brillant, la lourde
pique passa, à travers la cuirasse bien ouvrée, où elle se
fixa; de part en part, le long du flanc, elle déchira la tunique,
cette lance. Mais Hector s'effaça et évita la noire divinité.
Tous deux, ayant retiré leurs longues piques, ensemble,
avec la main, tombèrent l'un sur l'autre, comme des lions
mangeurs de chair crue, ou des sangliers dont la force est
difficile à vaincre. Le fils de Priam entama le milieu du
bouclier d'Ajax avec sa lance; mais il n'en brisa pas le
bronze, et la pointe se tordit. Ajax frappa le bouclier
d'Hector, en sautant; sa pique le traversa, arrêtant net
l'élan de l'adversaire, et vint entailler le cou, d'où jaillit
un sang noir. Mais Hector au casque scintillant ne cessa
pas pour cela le combat. Il recula, prit une pierre, de sa
main épaisse, dans la plaine, une pierre noire, raboteuse,
grosse, et en frappa le terrible bouclier d'Ajax, fait de
sept peaux de boeufs, sur la bosse du milieu; et le bronze
résonna alentour. Après lui, Ajax, prenant une pierre
beaucoup plus grosse, la lança en la faisant tournoyer, lui
imprimant une force immense. L'intérieur du bouclier
se brisa sous le choc de cette pierre, grosse comme une
meule; elle fit fléchir les genoux d'Hector. Il tomba sur le dos,
serrant sur lui son bouclier. Mais aussitôt Apollon le releva.
Et, avec leurs épées, ils allaient se blesser de près, si
les hérauts, ministres de Zeus et des hommes, n'étaient
venus, l'un au nom des Troyens, l'autre au nom des
Achéens vêtus de bronze, Talthybios et Idaios, sages
l'un et l'autre. Entre les deux combattants ils étendirent
leur sceptre; puis parla le héraut Idaios, bien inspiré et sage :
« Cessez, chers enfants, de lutter et de combattre. Tous
deux, vous êtes aimés de Zeus assembleur de nuées,
tous deux bons piquiers : cela, nous le savons tous. Déjà
la nuit est complète, et il est bon d'obéir à la nuit. »
Ajax fils de Télamon répondit :
« Idaios, c'est Hector qu'il vous faut inviter à parler;
c'est lui qui a provoqué au combat tous les plus vaillants.
Qu'il commence, et moi, certes, je le suivrai dans ce qu'il fera. »
Le grand Hector au casque scintillant répondit :
« Ajax, puisqu'un dieu t'a donné la taille, la force et la
sagesse, et que, par ta lance, tu surpasses tous les Achéens,
maintenant cessons le combat et le meurtre pour aujourd'hui;
plus tard nous combattrons encore, jusqu'à ce
qu'une divinité décide, et donne à l'un des peuples la
victoire. La nuit est déjà complète, et il est bon d'obéir
à la nuit. Ainsi tu réjouiras tous les Achéens, près des
vaisseaux, et surtout tes parents et tes compagnons; et
moi, dans la grande ville du roi Priam, je réjouirai les
Troyens et les Troyennes au voile traînant, qui, en priant
pour moi, pénétreront là où les dieux sont assemblés.
Mais donnons-nous l'un à l'autre des présents glorieux,


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Dernière mise à jour : 2/03/2006