HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant VII

Vers 150-199

  Vers 150-199

[7,150] τοῦ γε τεύχεἔχων προκαλίζετο πάντας ἀρίστους.
οἳ δὲ μάλἐτρόμεον καὶ ἐδείδισαν, οὐδέ τις ἔτλη·
ἀλλἐμὲ θυμὸς ἀνῆκε πολυτλήμων πολεμίζειν
θάρσεϊ · γενεῇ δὲ νεώτατος ἔσκον ἁπάντων·
καὶ μαχόμην οἱ ἐγώ, δῶκεν δέ μοι εὖχος Ἀθήνη.
155 τὸν δὴ μήκιστον καὶ κάρτιστον κτάνον ἄνδρα·
πολλὸς γάρ τις ἔκειτο παρήορος ἔνθα καὶ ἔνθα.
εἴθὣς ἡβώοιμι, βίη δέ μοι ἔμπεδος εἴη·
τώ κε τάχἀντήσειε μάχης κορυθαίολος Ἕκτωρ.
ὑμέων δοἵ περ ἔασιν ἀριστῆες Παναχαιῶν
160 οὐδοἳ προφρονέως μέμαθἝκτορος ἀντίον ἐλθεῖν.
ὣς νείκεσσ γέρων, οἳ δἐννέα πάντες ἀνέσταν.
ὦρτο πολὺ πρῶτος μὲν ἄναξ ἀνδρῶν Ἀγαμέμνων,
τῷ δἐπὶ Τυδεΐδης ὦρτο κρατερὸς Διομήδης,
τοῖσι δἐπΑἴαντες θοῦριν ἐπιειμένοι ἀλκήν,
165 τοῖσι δἐπἸδομενεὺς καὶ ὀπάων Ἰδομενῆος
Μηριόνης ἀτάλαντος Ἐνυαλίῳ ἀνδρειφόντῃ,
τοῖσι δἐπΕὐρύπυλος Εὐαίμονος ἀγλαὸς υἱός,
ἂν δὲ Θόας Ἀνδραιμονίδης καὶ δῖος Ὀδυσσεύς·
πάντες ἄροἵ γἔθελον πολεμίζειν Ἕκτορι δίῳ.
170 τοῖς δαὖτις μετέειπε Γερήνιος ἱππότα Νέστωρ·
κλήρῳ νῦν πεπάλασθε διαμπερὲς ὅς κε λάχῃσιν·
οὗτος γὰρ δὴ ὀνήσει ἐϋκνήμιδας Ἀχαιούς,
καὶ δαὐτὸς ὃν θυμὸν ὀνήσεται αἴ κε φύγῃσι
175 δηΐου ἐκ πολέμοιο καὶ αἰνῆς δηϊοτῆτος.
ὣς ἔφαθ᾽, οἳ δὲ κλῆρον ἐσημήναντο ἕκαστος,
ἐν δἔβαλον κυνέῃ Ἀγαμέμνονος Ἀτρεΐδαο.
λαοὶ δἠρήσαντο, θεοῖσι δὲ χεῖρας ἀνέσχον·
ὧδε δέ τις εἴπεσκεν ἰδὼν εἰς οὐρανὸν εὐρύν·
Ζεῦ πάτερ Αἴαντα λαχεῖν, Τυδέος υἱόν,
180 αὐτὸν βασιλῆα πολυχρύσοιο Μυκήνης.
ὣς ἄρἔφαν, πάλλεν δὲ Γερήνιος ἱππότα Νέστωρ,
ἐκ δἔθορε κλῆρος κυνέης ὃν ἄρἤθελον αὐτοὶ
Αἴαντος· κῆρυξ δὲ φέρων ἀνὅμιλον ἁπάντῃ
δεῖξἐνδέξια πᾶσιν ἀριστήεσσιν Ἀχαιῶν.
185 οἳ δοὐ γιγνώσκοντες ἀπηνήναντο ἕκαστος.
ἀλλὅτε δὴ τὸν ἵκανε φέρων ἀνὅμιλον ἁπάντῃ
ὅς μιν ἐπιγράψας κυνέῃ βάλε φαίδιμος Αἴας,
ἤτοι ὑπέσχεθε χεῖρ᾽, δἄρἔμβαλεν ἄγχι παραστάς,
γνῶ δὲ κλήρου σῆμα ἰδών, γήθησε δὲ θυμῷ.
190 τὸν μὲν πὰρ πόδἑὸν χαμάδις βάλε φώνησέν τε·
φίλοι ἤτοι κλῆρος ἐμός, χαίρω δὲ καὶ αὐτὸς
θυμῷ, ἐπεὶ δοκέω νικησέμεν Ἕκτορα δῖον.
ἀλλἄγετὄφρἂν ἐγὼ πολεμήϊα τεύχεα δύω,
τόφρὑμεῖς εὔχεσθε Διὶ Κρονίωνι ἄνακτι
195 σιγῇ ἐφὑμείων ἵνα μὴ Τρῶές γε πύθωνται,
ἠὲ καὶ ἀμφαδίην, ἐπεὶ οὔ τινα δείδιμεν ἔμπης·
οὐ γάρ τίς με βίῃ γε ἑκὼν ἀέκοντα δίηται
οὐδέ τι ἰδρείῃ, ἐπεὶ οὐδἐμὲ νήϊδά γοὕτως

[7,150] et lui, couvert de cette armure, provoquait les plus braves.
Les autres tremblaient et le craignaient, et nul n'osait l'affronter.
Mais moi, mon coeur endurci m'engagea à le combattre
hardiment; j'étais pourtant le plus jeune de tous.
Et je luttai avec lui, et Athénè me donna la gloire. Cet
homme si grand et si fort, je le tuai; énorme, il gisait,
sans force, membre par ci, membre par là. Ah ! si j'étais
jeune ainsi, si ma vigueur était toujours ferme, il aurait
vite son combat, Hector au casque scintillant ! Et vous,
les meilleurs des panachéens, vous-mêmes, vous ne vous
offrez pas, pleins d'ardeur, pour aller rencontrer Hector? »
Ainsi le vieillard les gourmandait. Alors les combattants,
neuf en tout, se dressèrent. Le premier, de beaucoup,
qui se leva fut le roi de guerriers Agamemnon.
Puis se leva le fils de Tydée, le robuste Diomède; après
eux, les Ajax, vêtus de vaillance impétueuse; après eux
Idoménée, et le compagnon d'Idoménée, Mérion, comparable
à Enyalios meurtrier; après eux Eurypyle, brillant
fils d'Evaimon, et Thoas, fils d'Andraimon, et ledivin Ulysse :
tous ceux là voulaient combattre le divin Hector.
Nestor, l'écuyer de Gérénia, reprit :
« Tirez au sort maintenant, en agitant vos marques,
celui qui sera désigné. Celui-là réjouira les Achéens aux
beaux jambarts, et lui-même réjouira son coeur, s'il sort
de cette lutte acharnée, de cet acharnement terrible. »
Il dit, et eux marquèrent chacun leur sort, qu'ils
jetèrent dans le casque de l'Atride Agamemnon. Et les
troupes prièrent, les mains tendues vers les dieux; chacun
répétait en regardant le vaste ciel : « Zeus père, que
le sort désigne Ajax, ou le fils de Tydée, ou le roi même
de Mycènes pleine d'or. »
Ils parlaient ainsi, et Nestor, l'écuyer de Gérénia, agitait
le casque. Il en jaillit le sort qu'ils souhaitaient,
celui d'Ajax. Un héraut le porta partout dans la foule
et le montra, en commençant par la droite, à tous les
meilleurs Achéens. Eux, ne le reconnaissant pas, le refusaient.
Mais quand le héraut arriva, en le portant partout
dans la foule, à celui qui l'avait marqué et jeté dans
le casque, à l'illustre Ajax, il tendit la main, et le héraut, debout
près de lui, y jeta le sort. Ajax le reconnut à sa marque, et son
coeur fut ravi. Jetant le sort à ses pieds, à terre, il cria :
« Amis, ce sort est le mien, et je me réjouis moi aussi
en mon coeur, car je crois vaincre le divin Hector. Mais
allons, pendant que je revêtirai mes armes guerrières,
vous, priez Zeus, le roi fils de Cronos, silencieusement
et à part vous, pour que les Troyens n'en sachent rien,
ou même à haute voix, car nous ne craignons personne,
après tout. Nul homme, en effet, par sa force, à son gré
et malgré moi ne me fera fuir; et par mon ignorance non
plus : car je ne suis pas novice à ce point,


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Dernière mise à jour : 2/03/2006