HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant VII

Vers 50-99

  Vers 50-99

[7,50] αὐτὸς δὲ προκάλεσσαι Ἀχαιῶν ὅς τις ἄριστος
ἀντίβιον μαχέσασθαι ἐν αἰνῇ δηϊοτῆτι·
οὐ γάρ πώ τοι μοῖρα θανεῖν καὶ πότμον ἐπισπεῖν·
ὣς γὰρ ἐγὼ ὄπἄκουσα θεῶν αἰειγενετάων.
ὣς ἔφαθ᾽, Ἕκτωρ δαὖτε χάρη μέγα μῦθον ἀκούσας,
55 καί ἐς μέσσον ἰὼν Τρώων ἀνέεργε φάλαγγας,
μέσσου δουρὸς ἑλών· οἳ δἱδρύνθησαν ἅπαντες.
κὰδ δἈγαμέμνων εἷσεν ἐϋκνήμιδας Ἀχαιούς·
κὰδ δἄρἈθηναίη τε καὶ ἀργυρότοξος Ἀπόλλων
ἑζέσθην ὄρνισιν ἐοικότες αἰγυπιοῖσι
60 φηγῷ ἐφὑψηλῇ πατρὸς Διὸς αἰγιόχοιο
ἀνδράσι τερπόμενοι· τῶν δὲ στίχες εἵατο πυκναὶ
ἀσπίσι καὶ κορύθεσσι καὶ ἔγχεσι πεφρικυῖαι.
οἵη δὲ Ζεφύροιο ἐχεύατο πόντον ἔπι φρὶξ
ὀρνυμένοιο νέον, μελάνει δέ τε πόντος ὑπαὐτῆς,
65 τοῖαι ἄρα στίχες εἵατἈχαιῶν τε Τρώων τε
ἐν πεδίῳ· Ἕκτωρ δὲ μετἀμφοτέροισιν ἔειπε·
κέκλυτέ μευ Τρῶες καὶ ἐϋκνήμιδες Ἀχαιοὶ
ὄφρεἴπω τά με θυμὸς ἐνὶ στήθεσσι κελεύει.
ὅρκια μὲν Κρονίδης ὑψίζυγος οὐκ ἐτέλεσσεν,
70 ἀλλὰ κακὰ φρονέων τεκμαίρεται ἀμφοτέροισιν
εἰς κεν ὑμεῖς Τροίην εὔπυργον ἕλητε
αὐτοὶ παρὰ νηυσὶ δαμείετε ποντοπόροισιν.
ὑμῖν δἐν γὰρ ἔασιν ἀριστῆες Παναχαιῶν·
τῶν νῦν ὅν τινα θυμὸς ἐμοὶ μαχέσασθαι ἀνώγει
75 δεῦρἴτω ἐκ πάντων πρόμος ἔμμεναι Ἕκτορι δίῳ.
ὧδε δὲ μυθέομαι, Ζεὺς δἄμμἐπιμάρτυρος ἔστω·
εἰ μέν κεν ἐμὲ κεῖνος ἕλῃ ταναήκεϊ χαλκῷ,
τεύχεα συλήσας φερέτω κοίλας ἐπὶ νῆας,
σῶμα δὲ οἴκαδἐμὸν δόμεναι πάλιν, ὄφρα πυρός με
80 Τρῶες καὶ Τρώων ἄλοχοι λελάχωσι θανόντα.
εἰ δέ κἐγὼ τὸν ἕλω, δώῃ δέ μοι εὖχος Ἀπόλλων,
τεύχεα σύλησας οἴσω προτὶ Ἴλιον ἱρήν,
καὶ κρεμόω προτὶ νηὸν Ἀπόλλωνος ἑκάτοιο,
τὸν δὲ νέκυν ἐπὶ νῆας ἐϋσσέλμους ἀποδώσω,
85 ὄφρά ταρχύσωσι κάρη κομόωντες Ἀχαιοί,
σῆμά τέ οἱ χεύωσιν ἐπὶ πλατεῖ Ἑλλησπόντῳ.
καί ποτέ τις εἴπῃσι καὶ ὀψιγόνων ἀνθρώπων
νηῒ πολυκλήϊδι πλέων ἐπὶ οἴνοπα πόντον·
ἀνδρὸς μὲν τόδε σῆμα πάλαι κατατεθνηῶτος,
90 ὅν ποτἀριστεύοντα κατέκτανε φαίδιμος Ἕκτωρ.
ὥς ποτέ τις ἐρέει· τὸ δἐμὸν κλέος οὔ ποτὀλεῖται.
ὣς ἔφαθ᾽, οἱ δἄρα πάντες ἀκὴν ἐγένοντο σιωπῇ·
αἴδεσθεν μὲν ἀνήνασθαι, δεῖσαν δὑποδέχθαι·
ὀψὲ δὲ δὴ Μενέλαος ἀνίστατο καὶ μετέειπε
95 νείκει ὀνειδίζων, μέγα δὲ στεναχίζετο θυμῷ·
μοι ἀπειλητῆρες Ἀχαιΐδες οὐκέτἈχαιοί·
μὲν δὴ λώβη τάδε γἔσσεται αἰνόθεν αἰνῶς
εἰ μή τις Δαναῶν νῦν Ἕκτορος ἀντίος εἶσιν.
ἀλλὑμεῖς μὲν πάντες ὕδωρ καὶ γαῖα γένοισθε

[7,50] et, seul, provoque le meilleur des Achéens à lutter, à force
ouverte, dans un combat terrible. Car ce n'est pas encore ton
destin de mourir et d'atteindre le moment fatal. Voilà ce que j'ai
entendu de la voix des dieux éternels. »
Il dit, et Hector se réjouit fort de l'entendre. Allant
entre les deux armées, il contint les phalanges troyennes
en prenant sa lance par le milieu : tous s'assirent. De
son côté, Agamemnon fit asseoir les Achéens aux beaux
jambarts. Athénè et Apollon à l'arc d'argent se posèrent,
sous la forme de vautours, sur le chêne élevé de Zeus le
père, le porte-égide, contents de ces guerriers : leurs
rangs étaient serrés, hérissés de boucliers, de casques et
de piques. Comme le frisson du Zéphyre agite la surface
de la mer, quand il se lève, et l'assombrit, ainsi étaient
les rangs des Achéens et des Troyens, dans la plaine.
Hector, entre les deux armées, s'écria :
« Écoutez-moi, Troyens, et vous Achéens aux beaux
jambarts, afin que je vous dise ce qu'en ma poitrine m'inspire
mon coeur. Nos serments, le fils de Cronos, pilote
suprême, ne les a pas accomplis. Il médite des malheurs
et les pousse à bout pour nos deux peuples, jusqu'à ce
que vous ayez pris Troie bien remparée, ou que vous-mêmes
soyez domptés près de vos navires coureurs de
mers. Or, parmi vous sont les meilleurs des Panachéens.
Celui d'entre eux que, maintenant, son coeur pousse à me
combattre, qu'il vienne ici, hors de la foule, et soit votre
champion contre le divin Hector. Voici ce que je propose,
(et Zeus soit notre témoin): s'il me maîtrise avec son bronze
à longue pointe, mes armes, qu'il m'en dépouille et les
emporte aux vaisseaux creux; mais mon corps, qu'il le
rende à ma maison, pour que le feu du bûcher, les Troyens
et les femmes des Troyens l'accordent à mon cadavre.
Si c'est moi qui le maîtrise, et qu'Apollon me donne le
triomphe, ses armes, je l'en dépouillerai, je les porterai
à Ilion la sainte, et les suspendrai au temple d'Apollon
qui frappe au loin; mais son cadavre, je le rendrai aux
vaisseaux bien charpentés, afin que l'ensevelissent les
Achéens chevelus, et qu'ils lui élèvent un tertre au bord
du large Hellespont. Et un jour quelqu'un dira, un des
hommes qui vivront même beaucoup plus tard, en passant
avec un navire aux nombreux rameurs sur la mer
couleur de vin : Voilà le tombeau d'un guerrier mort il y a
longtemps, que jadis, malgré sa vaillance, a tué l'illustre Hector.
— Ainsi dira-t-on un jour, et ma gloire ne périra jamais. »
Il dit, et tous les Achéens restèrent muets, en silence :
honteux de refuser, ils craignaient d'accepter. Enfin
Ménélas se leva; il les blâma avec des outrages; son coeur
gémissait profondément :
« Ah ! fanfarons, Achéennes et non plus Achéens, ceci,
certes, sera une honte terrible entre les plus terribles, si
aucun des Danaens n'affronte maintenant Hector. Puis-
siez-vous tous, vous, n'être plus qu'eau et terre,


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Dernière mise à jour : 2/03/2006