HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant VI

Vers 150-199

  Vers 150-199

[6,150] Εἰ δἐθέλεις καὶ ταῦτα δαήμεναι ὄφρἐῢ εἰδῇς
ἡμετέρην γενεήν, πολλοὶ δέ μιν ἄνδρες ἴσασιν·
ἔστι πόλις Ἐφύρη μυχῷ Ἄργεος ἱπποβότοιο,
ἔνθα δὲ Σίσυφος ἔσκεν, κέρδιστος γένετἀνδρῶν,
Σίσυφος Αἰολίδης· δἄρα Γλαῦκον τέκεθυἱόν,
155 αὐτὰρ Γλαῦκος τίκτεν ἀμύμονα Βελλεροφόντην·
τῷ δὲ θεοὶ κάλλός τε καὶ ἠνορέην ἐρατεινὴν
ὤπασαν· αὐτάρ οἱ Προῖτος κακὰ μήσατο θυμῷ,
ὅς ἐκ δήμου ἔλασσεν, ἐπεὶ πολὺ φέρτερος ἦεν,
Ἀργείων· Ζεὺς γάρ οἱ ὑπὸ σκήπτρῳ ἐδάμασσε.
160 Τῷ δὲ γυνὴ Προίτου ἐπεμήνατο δῖἌντεια
κρυπταδίῃ φιλότητι μιγήμεναι· ἀλλὰ τὸν οὔ τι
πεῖθἀγαθὰ φρονέοντα δαΐφρονα Βελλεροφόντην.
δὲ ψευσαμένη Προῖτον βασιλῆα προσηύδα·
τεθναίης Προῖτ᾽, κάκτανε Βελλεροφόντην,
165 ὅς μἔθελεν φιλότητι μιγήμεναι οὐκ ἐθελούσῃ.
Ὣς φάτο, τὸν δὲ ἄνακτα χόλος λάβεν οἷον ἄκουσε·
κτεῖναι μέν ἀλέεινε, σεβάσσατο γὰρ τό γε θυμῷ,
πέμπε δέ μιν Λυκίην δέ, πόρεν δ γε σήματα λυγρὰ
γράψας ἐν πίνακι πτυκτῷ θυμοφθόρα πολλά,
170 δεῖξαι δἠνώγειν πενθερῷ ὄφρἀπόλοιτο.
Αὐτὰρ βῆ Λυκίην δὲ θεῶν ὑπἀμύμονι πομπῇ.
Ἀλλὅτε δὴ Λυκίην ἷξε Ξάνθόν τε ῥέοντα,
προφρονέως μιν τῖεν ἄναξ Λυκίης εὐρείης·
ἐννῆμαρ ξείνισσε καὶ ἐννέα βοῦς ἱέρευσεν.
175 Ἀλλὅτε δὴ δεκάτη ἐφάνη ῥοδοδάκτυλος Ἠὼς
καὶ τότε μιν ἐρέεινε καὶ ᾔτεε σῆμα ἰδέσθαι
ὅττί ῥά οἱ γαμβροῖο πάρα Προίτοιο φέροιτο.
Αὐτὰρ ἐπεὶ δὴ σῆμα κακὸν παρεδέξατο γαμβροῦ,
πρῶτον μέν ῥα Χίμαιραν ἀμαιμακέτην ἐκέλευσε
180 πεφνέμεν· δἄρἔην θεῖον γένος οὐδἀνθρώπων,
πρόσθε λέων, ὄπιθεν δὲ δράκων, μέσση δὲ χίμαιρα,
δεινὸν ἀποπνείουσα πυρὸς μένος αἰθομένοιο,
καὶ τὴν μὲν κατέπεφνε θεῶν τεράεσσι πιθήσας.
Δεύτερον αὖ Σολύμοισι μαχέσσατο κυδαλίμοισι·
185 καρτίστην δὴ τήν γε μάχην φάτο δύμεναι ἀνδρῶν.
Τὸ τρίτον αὖ κατέπεφνεν Ἀμαζόνας ἀντιανείρας.
Τῷ δἄρἀνερχομένῳ πυκινὸν δόλον ἄλλον ὕφαινε·
κρίνας ἐκ Λυκίης εὐρείης φῶτας ἀρίστους
εἷσε λόχον· τοὶ δοὔ τι πάλιν οἶκον δὲ νέοντο·
190 πάντας γὰρ κατέπεφνεν ἀμύμων Βελλεροφόντης.
Ἀλλὅτε δὴ γίγνωσκε θεοῦ γόνον ἠῢν ἐόντα
αὐτοῦ μιν κατέρυκε, δίδου δ γε θυγατέρα ἥν,
δῶκε δέ οἱ τιμῆς βασιληΐδος ἥμισυ πάσης·
καὶ μέν οἱ Λύκιοι τέμενος τάμον ἔξοχον ἄλλων
195 καλὸν φυταλιῆς καὶ ἀρούρης, ὄφρα νέμοιτο.
δἔτεκε τρία τέκνα δαΐφρονι Βελλεροφόντῃ
Ἴσανδρόν τε καὶ Ἱππόλοχον καὶ Λαοδάμειαν.
Λαοδαμείῃ μὲν παρελέξατο μητίετα Ζεύς,
δἔτεκἀντίθεον Σαρπηδόνα χαλκοκορυστήν.
[6,150] Si tu veux néanmoins t'instruire sur
ce point, savoir exactement notre naissance, (bien des
hommes la connaissent), il y a une ville. Ephyre, au
fond du pays d'Argos éleveur de chevaux. Là vécut
Sisyphe, qui fut le plus habile des hommes, Sisyphe fils
d'Eole. Il eut pour fils Glaucos, et Glaucos engendra
l'irréprochable Bellérophon, à qui les dieux donnèrent
la beauté et une virilité séduisante.
« Mais Proïtos médita du mal contre lui en son cœur;
il le chassa, car il était beaucoup plus fort, du peuple des
Argiens, que Zeus avait soumis à son sceptre. La femme
de Proïtos désira follement — (la divine Antéa) — s'unir
d'amour, en secret, avec le héros; mais elle ne séduisit
pas le bienveillant, l'éclairé Bellérophon. Alors, mentant
au roi Proïtos, elle lui dit :
"Puisses-tu mourir, Proïtos, ou bien tue Bellérophon.
qui a voulu s'unir d'amour avec moi, contre ma volonté."
« Elle dit, et la colère saisit le roi, à entendre une telle
chose. Il ne voulut pas tuer Bellérophon, par scrupule
religieux; mais il l'envoya en Lycie, et lui donna des
signes funestes, traçant sur une tablette repliée maints
caractères mortels, qu'il l'invita à montrer à son beau-père,
pour sa perte.
« Bellérophon alla donc en Lycie, sous la conduite irréprochable
des dieux. Quand il fut arrivé en Lycie, et au
cours du Xanthe, le roi de la vaste Lycie l'honora de bon
coeur. Neuf jours, il le traita en hôte, et sacrifia
neuf boeufs. Mais quand pour la dixième fois parut
l'aurore aux doigts de rose, il l'interrogea, et demanda
à voir les signes qu'il lui apportait de son gendre Proïtos.
Quand il eut reçu les signes funestes de son gendre,
d'abord, l'invincible Chimère, il demanda à Bellérophon
de la tuer. Elle était de race divine, non humaine :
lion par devant, serpent par derrière, chèvre par le milieu
du corps, terrible, elle soufflait l'ardeur d'un feu flamboyant.
Bellérophon la tua, en obéissant aux signes des dieux .
« En second lieu, il combattit les Solymes glorieux;
c'était, disait-il, le plus terrible combat où il se fût jeté contre
des hommes. En troisième lieu, il massacra les viriles Amazones.
« A son retour, le roi trama contre lui une autre ruse
serrée. Ayant choisi dans la vaste Lycie les hommes les
meilleurs, il les plaça en embuscade. Mais ils ne revinrent pas dans
leurs maisons; car tous furent tués par l'irréprochable Bellérophon.
« Alors, quand le roi reconnut qu'il était le bon rejeton
d'un dieu, il le retint dans son pays, lui donna sa fille,
lui accorda la moitié de tous les honneurs royaux. Les
Lyciens lui délimitèrent un domaine plus beau que les
autres, riche en vergers et en terres labourables, pour
qu'il y vécût. La femme de Bellérophon l'éclairé lui donna
trois enfants, Isandre, Hippolochos et Laodamie. Laodamie
coucha avec Zeus le prudent, et enfanta Sarpédon,
rival des dieux, casqué de bronze.


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Dernière mise à jour : 9/02/2006