HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant VI

Vers 100-149

  Vers 100-149

[6,100] ὅν πέρ φασι θεᾶς ἐξέμμεναι· ἀλλὅδε λίην
μαίνεται, οὐδέ τίς οἱ δύναται μένος ἰσοφαρίζειν.
Ὣς ἔφαθ᾽, Ἕκτωρ δοὔ τι κασιγνήτῳ ἀπίθησεν.
Αὐτίκα δἐξ ὀχέων σὺν τεύχεσιν ἆλτο χαμᾶζε,
πάλλων δὀξέα δοῦρα κατὰ στρατὸν ᾤχετο πάντῃ
105 ὀτρύνων μαχέσασθαι, ἔγειρε δὲ φύλοπιν αἰνήν.
Οἳ δἐλελίχθησαν καὶ ἐναντίοι ἔσταν Ἀχαιῶν·
Ἀργεῖοι δὑπεχώρησαν, λῆξαν δὲ φόνοιο,
φὰν δέ τινἀθανάτων ἐξ οὐρανοῦ ἀστερόεντος
Τρωσὶν ἀλεξήσοντα κατελθέμεν, ὡς ἐλέλιχθεν.
110 Ἕκτωρ δὲ Τρώεσσιν ἐκέκλετο μακρὸν ἀΰσας·
Τρῶες ὑπέρθυμοι τηλεκλειτοί τἐπίκουροι
ἀνέρες ἔστε φίλοι, μνήσασθε δὲ θούριδος ἀλκῆς,
ὄφρἂν ἐγὼ βείω προτὶ Ἴλιον, ἠδὲ γέρουσιν
εἴπω βουλευτῇσι καὶ ἡμετέρῃς ἀλόχοισι
115 δαίμοσιν ἀρήσασθαι, ὑποσχέσθαι δἑκατόμβας.
Ὣς ἄρα φωνήσας ἀπέβη κορυθαίολος Ἕκτωρ·
ἀμφὶ δέ μιν σφυρὰ τύπτε καὶ αὐχένα δέρμα κελαινὸν
ἄντυξ πυμάτη θέεν ἀσπίδος ὀμφαλοέσσης.
Γλαῦκος δἹππολόχοιο πάϊς καὶ Τυδέος υἱὸς
120 ἐς μέσον ἀμφοτέρων συνίτην μεμαῶτε μάχεσθαι.
Οἳ δὅτε δὴ σχεδὸν ἦσαν ἐπἀλλήλοισιν ἰόντε,
τὸν πρότερος προσέειπε βοὴν ἀγαθὸς Διομήδης·
τίς δὲ σύ ἐσσι φέριστε καταθνητῶν ἀνθρώπων;
οὐ μὲν γάρ ποτὄπωπα μάχῃ ἔνι κυδιανείρῃ
125 τὸ πρίν· ἀτὰρ μὲν νῦν γε πολὺ προβέβηκας ἁπάντων
σῷ θάρσει, τἐμὸν δολιχόσκιον ἔγχος ἔμεινας·
δυστήνων δέ τε παῖδες ἐμῷ μένει ἀντιόωσιν.
Εἰ δέ τις ἀθανάτων γε κατοὐρανοῦ εἰλήλουθας,
οὐκ ἂν ἔγωγε θεοῖσιν ἐπουρανίοισι μαχοίμην.
130 Οὐδὲ γὰρ οὐδὲ Δρύαντος υἱὸς κρατερὸς Λυκόοργος
δὴν ἦν, ὅς ῥα θεοῖσιν ἐπουρανίοισιν ἔριζεν·
ὅς ποτε μαινομένοιο Διωνύσοιο τιθήνας
σεῦε κατἠγάθεον Νυσήϊον· αἳ δἅμα πᾶσαι
θύσθλα χαμαὶ κατέχευαν ὑπἀνδροφόνοιο Λυκούργου
135 θεινόμεναι βουπλῆγι· Διώνυσος δὲ φοβηθεὶς
δύσεθἁλὸς κατὰ κῦμα, Θέτις δὑπεδέξατο κόλπῳ
δειδιότα· κρατερὸς γὰρ ἔχε τρόμος ἀνδρὸς ὁμοκλῇ.
Τῷ μὲν ἔπειτὀδύσαντο θεοὶ ῥεῖα ζώοντες,
καί μιν τυφλὸν ἔθηκε Κρόνου πάϊς· οὐδἄρἔτι δὴν
140 ἦν, ἐπεὶ ἀθανάτοισιν ἀπήχθετο πᾶσι θεοῖσιν·
οὐδἂν ἐγὼ μακάρεσσι θεοῖς ἐθέλοιμι μάχεσθαι.
Εἰ δέ τίς ἐσσι βροτῶν οἳ ἀρούρης καρπὸν ἔδουσιν,
ἆσσον ἴθὥς κεν θᾶσσον ὀλέθρου πείραθἵκηαι.
Τὸν δαὖθἹππολόχοιο προσηύδα φαίδιμος υἱός·
145 Τυδεΐδη μεγάθυμε τί γενεὴν ἐρεείνεις;
οἵη περ φύλλων γενεὴ τοίη δὲ καὶ ἀνδρῶν.
Φύλλα τὰ μέν τἄνεμος χαμάδις χέει, ἄλλα δέ θὕλη
τηλεθόωσα φύει, ἔαρος δἐπιγίγνεται ὥρη·
ὣς ἀνδρῶν γενεὴ μὲν φύει δἀπολήγει.
[6,100] ce chef de guerriers qui, dit-on, naquit d'une déesse.
Mais Diomède est trop furieux; nul ne peut égaler son ardeur. »
Il dit, et Hector, obéissant à son frère, aussitôt, du
char, avec ses armes, sauta à terre; brandissant des
lances aiguës, il parcourut toute l'armée, l'excitant à
combattre, et réveilla la bataille terrible. Les Troyens
se retournèrent et firent face aux Achéens; les Argiens
reculèrent et cessèrent le carnage. Ils se disaient qu'un
des immortels, du ciel étoilé, était descendu pour secourir
les Troyens, à voir comment ils s'étaient retournés.
Hector cria aux Troyens, de façon à être entendu de loin :
"Fiers Troyens, et vous, alliés venus de loin, soyez
hommes, amis, et rappelez votre vaillance impétueuse,
tandis que j'irai à Ilion dire aux vieillards du conseil et
à nos femmes de prier les divinités et de leur vouer des hécatombes. »
Ayant dit, Hector s'en alla avec son casque scintillant,
le corps encadré, les chevilles et le cou battus par le rebord
en cuir noir de son bouclier renflé au centre.
Cependant Glaucos, enfant d'Hippolocos, et le fils de
Tydée s'avancèrent ensemble entre les deux armées,
impatients de se battre. Quand ils furent près, marchant
l'un sur l'autre, le premier, Diomède bon pour le cri de guerre dit :
« Qui es-tu, toi, brave accompli, parmi les mortels? Je
ne t'ai jamais vu au combat qui donne la gloire, jusqu'ici.
Pourtant, aujourd'hui, tu devances de beaucoup les
autres par ta hardiesse, en attendant ma lance à l'ombre
longue. Infortunés, ceux dont les enfants affrontent mon
ardeur ! Si tu es un des immortels descendu du ciel, je
ne saurais, moi, combattre les dieux célestes. Car le fils
même de Dryas, le puissant Lycurgue, ne vécut pas longtemps,
après sa discorde avec les dieux célestes. Un jour,
les nourrices de Dionysos délirant, il les poursuivit
en désordre sur le saint mont Nyzeion. Elles, toutes
ensemble, répandirent leurs thyrses à terre, le meurtrier
Lycurgue les battant avec ce qui frappe les boeufs. Dionysos,
en fuyant, plongea dans les flots de la mer, et
Thétis le reçut contre son sein, tout effrayé : il tremblait
violemment des menaces de cet homme. Après cela,
contre lui s'irritèrent les dieux à la vie facile; le fils de
Cronos le rendit aveugle; et il ne vécut pas longtemps,
parce qu'il était haï de tous les immortels. Moi non plus,
je ne voudrais pas combattre les dieux bienheureux.
Mais si tu es un des mortels qui mangent les fruits de la
terre, approche, pour arriver plus vite à ta fin, à la mort. »
L'illustre fils d'Hippolochos répondit :
« Fils magnanime de Tydée, pourquoi me demandes-tu
ma naissance? Telle la naissance des feuilles, telle celle
des hommes. Il y `a des feuilles que le vent répand à
terre, mais la forêt puissante en produit d'autres, le printemps revient.
Ainsi pour les hommes : une génération naît, l'autre finit.


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Dernière mise à jour : 9/02/2006