HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant VI

Vers 50-99

  Vers 50-99

[6,50] εἴ κεν ἐμὲ ζωὸν πεπύθοιτἐπὶ νηυσὶν Ἀχαιῶν.
Ὣς φάτο, τῷ δἄρα θυμὸν ἐνὶ στήθεσσιν ἔπειθε·
καὶ δή μιν τάχἔμελλε θοὰς ἐπὶ νῆας Ἀχαιῶν
δώσειν θεράποντι καταξέμεν· ἀλλἈγαμέμνων
ἀντίος ἦλθε θέων, καὶ ὁμοκλήσας ἔπος ηὔδα·
55 πέπον Μενέλαε, τί δὲ σὺ κήδεαι οὕτως
ἀνδρῶν; σοὶ ἄριστα πεποίηται κατὰ οἶκον
πρὸς Τρώων; τῶν μή τις ὑπεκφύγοι αἰπὺν ὄλεθρον
χεῖράς θἡμετέρας, μηδὅν τινα γαστέρι μήτηρ
κοῦρον ἐόντα φέροι, μηδὃς φύγοι, ἀλλἅμα πάντες
60 Ἰλίου ἐξαπολοίατἀκήδεστοι καὶ ἄφαντοι.
Ὣς εἰπὼν ἔτρεψεν ἀδελφειοῦ φρένας ἥρως
αἴσιμα παρειπών· δἀπὸ ἕθεν ὤσατο χειρὶ
ἥρωἌδρηστον· τὸν δὲ κρείων Ἀγαμέμνων
οὖτα κατὰ λαπάρην· δἀνετράπετ᾽, Ἀτρεΐδης δὲ
65 λὰξ ἐν στήθεσι βὰς ἐξέσπασε μείλινον ἔγχος.
Νέστωρ δἈργείοισιν ἐκέκλετο μακρὸν ἀΰσας·
φίλοι ἥρωες Δαναοὶ θεράποντες Ἄρηος
μή τις νῦν ἐνάρων ἐπιβαλλόμενος μετόπισθε
μιμνέτω ὥς κε πλεῖστα φέρων ἐπὶ νῆας ἵκηται,
70 ἀλλἄνδρας κτείνωμεν· ἔπειτα δὲ καὶ τὰ ἕκηλοι
νεκροὺς ἂμ πεδίον συλήσετε τεθνηῶτας.
Ὣς εἰπὼν ὄτρυνε μένος καὶ θυμὸν ἑκάστου.
Ἔνθά κεν αὖτε Τρῶες ἀρηϊφίλων ὑπἈχαιῶν
Ἴλιον εἰσανέβησαν ἀναλκείῃσι δαμέντες,
75 εἰ μὴ ἄρΑἰνείᾳ τε καὶ Ἕκτορι εἶπε παραστὰς
Πριαμίδης Ἕλενος οἰωνοπόλων ὄχἄριστος·
Αἰνεία τε καὶ Ἕκτορ, ἐπεὶ πόνος ὔμμι μάλιστα
Τρώων καὶ Λυκίων ἐγκέκλιται, οὕνεκἄριστοι
πᾶσαν ἐπἰθύν ἐστε μάχεσθαί τε φρονέειν τε,
80 στῆταὐτοῦ, καὶ λαὸν ἐρυκάκετε πρὸ πυλάων
πάντῃ ἐποιχόμενοι πρὶν αὖτἐν χερσὶ γυναικῶν
φεύγοντας πεσέειν, δηΐοισι δὲ χάρμα γενέσθαι.
Αὐτὰρ ἐπεί κε φάλαγγας ἐποτρύνητον ἁπάσας,
ἡμεῖς μὲν Δαναοῖσι μαχησόμεθαὖθι μένοντες,
85 καὶ μάλα τειρόμενοί περ· ἀναγκαίη γὰρ ἐπείγει·
Ἕκτορ ἀτὰρ σὺ πόλιν δὲ μετέρχεο, εἰπὲ δἔπειτα
μητέρι σῇ καὶ ἐμῇ· δὲ ξυνάγουσα γεραιὰς
νηὸν Ἀθηναίης γλαυκώπιδος ἐν πόλει ἄκρῃ
οἴξασα κληῖδι θύρας ἱεροῖο δόμοιο
90 πέπλον, ὅς οἱ δοκέει χαριέστατος ἠδὲ μέγιστος
εἶναι ἐνὶ μεγάρῳ καί οἱ πολὺ φίλτατος αὐτῇ,
θεῖναι Ἀθηναίης ἐπὶ γούνασιν ἠϋκόμοιο,
καί οἱ ὑποσχέσθαι δυοκαίδεκα βοῦς ἐνὶ νηῷ
ἤνις ἠκέστας ἱερευσέμεν, αἴ κἐλεήσῃ
95 ἄστύ τε καὶ Τρώων ἀλόχους καὶ νήπια τέκνα,
ὥς κεν Τυδέος υἱὸν ἀπόσχῃ Ἰλίου ἱρῆς
ἄγριον αἰχμητὴν κρατερὸν μήστωρα φόβοιο,
ὃν δὴ ἐγὼ κάρτιστον Ἀχαιῶν φημι γενέσθαι.
ΟὐδἈχιλῆά ποθὧδέ γἐδείδιμεν ὄρχαμον ἀνδρῶν,
[6,50] s'il apprenait que je suis en vie sur les vaisseaux des Achéens. »
Il dit, et persuadait le coeur de Ménélas en sa poitrine.
Il allait aux vaisseaux fins le faire conduire par son
serviteur; mais Agamemnon courut à lui, et l'interpella ainsi :
« Mon pauvre ami, Ménélas, quel souci prends-tu
là de ces hommes? Certes, ils t'ont bien traité, dans ta
maison, ces Troyens ! Qu'aucun d'eux n'échappe au
gouffre de la mort et à nos mains, pas même l'enfant
qu'en son ventre la mère porte, ni le fuyard; que, tous
ensemble, ils disparaissent d'Ilion, sans regrets ni traces. »
Ainsi le héros changea les sentiments de son frère, par
ces paroles équitables. Ménélas repoussa loin de lui, de
sa main, le héros Adrestos; le puissant Agamemnon le
blessa au flanc. Adrestos tomba à la renverse; et l'Atride,
le pied sur sa poitrine, arracha du corps sa lance de frêne.
Nestor cria aux Argiens, de façon à être entendu de loin :
« Chers héros Danaens, serviteurs d'Arès, que nul
maintenant, en se jetant sur les dépouilles, ne reste en
arrière, pour porter plus de butin sur ses vaisseaux.
Tuons les hommes. Ensuite, tranquillement, vous dépouillerez
les cadavres dans la plaine. »
Ce disant, il ranima l'ardeur et le courage de chacun.
Alors, de nouveau, les Troyens, sous l'effort des Achéens
aimés d'Arès, seraient remontés dans Ilion, domptés
faute de vaillance, si, debout près d'Énée et d'Hector,
n'avait parlé le fils de Priam, Hélénos, de beaucoup le
meilleur des augures :
« Énée, et toi, Hector, (puisque c'est à vous surtout,
parmi les Troyens et les Lyciens, que cette tâche incombe,
parce que vous êtes les meilleurs, en toute entreprise,
pour combattre et pour délibérer), tenez-vous ici, et
arrêtez les troupes, devant les portes, en courant partout,
avant qu'aux bras de leurs femmes ces fuyards ne
tombent, et que nos ennemis s'en réjouissent. Quand
vous aurez ranimé toutes les phalanges, nous, nous
combattrons les Danaens en restant ici, quoique très fatigués :
car la nécessité l'ordonne. Toi cependant, Hector, va
vers la ville, parle à notre mère à tous deux : qu'elle
mène les femmes nobles dans le temple d'Athénè aux
yeux de chouette, sur l'acropole. Ouvrant avec la clef la
porte du sanctuaire, que le voile qu'elle aura trouvé le
plus élégant, le plus grand dans son palais, celui qu'elle
aime le mieux. elle le pose sur les genoux d'Athénè
aux beaux cheveux. Qu'elle lui promette d'immoler dans
son temple douze génisses d'un an, ignorant l'aiguillon,
si Athénè a pitié de la ville, des femmes des Troyens et
de leurs petits enfants, si elle écarte de la sainte Ilion le
fils de Tydée, ce piquier sauvage, ce rude artisan de
fuite, que je dis, moi, le plus fort des Achéens. Car
Achille lui-même, nous ne l'avons jamais craint ainsi,


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Dernière mise à jour : 9/02/2006