HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant VI

Vers 200-249

  Vers 200-249

[6,200] Ἀλλὅτε δὴ καὶ κεῖνος ἀπήχθετο πᾶσι θεοῖσιν,
ἤτοι κὰπ πεδίον τὸ Ἀλήϊον οἶος ἀλᾶτο
ὃν θυμὸν κατέδων, πάτον ἀνθρώπων ἀλεείνων·
Ἴσανδρον δέ οἱ υἱὸν Ἄρης ἆτος πολέμοιο
μαρνάμενον Σολύμοισι κατέκτανε κυδαλίμοισι·
205 τὴν δὲ χολωσαμένη χρυσήνιος Ἄρτεμις ἔκτα.
Ἱππόλοχος δέ μἔτικτε, καὶ ἐκ τοῦ φημι γενέσθαι·
πέμπε δέ μἐς Τροίην, καί μοι μάλα πόλλἐπέτελλεν
αἰὲν ἀριστεύειν καὶ ὑπείροχον ἔμμεναι ἄλλων,
μηδὲ γένος πατέρων αἰσχυνέμεν, οἳ μέγἄριστοι
210 ἔν τἘφύρῃ ἐγένοντο καὶ ἐν Λυκίῃ εὐρείῃ.
Ταύτης τοι γενεῆς τε καὶ αἵματος εὔχομαι εἶναι.
Ὣς φάτο, γήθησεν δὲ βοὴν ἀγαθὸς Διομήδης·
ἔγχος μὲν κατέπηξεν ἐπὶ χθονὶ πουλυβοτείρῃ,
αὐτὰρ μειλιχίοισι προσηύδα ποιμένα λαῶν·
215 ῥά νύ μοι ξεῖνος πατρώϊός ἐσσι παλαιός·
Οἰνεὺς γάρ ποτε δῖος ἀμύμονα Βελλεροφόντην
ξείνισἐνὶ μεγάροισιν ἐείκοσιν ἤματἐρύξας·
οἳ δὲ καὶ ἀλλήλοισι πόρον ξεινήϊα καλά·
Οἰνεὺς μὲν ζωστῆρα δίδου φοίνικι φαεινόν,
220 Βελλεροφόντης δὲ χρύσεον δέπας ἀμφικύπελλον
καί μιν ἐγὼ κατέλειπον ἰὼν ἐν δώμασἐμοῖσι.
Τυδέα δοὐ μέμνημαι, ἐπεί μἔτι τυτθὸν ἐόντα
κάλλιφ᾽, ὅτἐν Θήβῃσιν ἀπώλετο λαὸς Ἀχαιῶν.
Τὼ νῦν σοὶ μὲν ἐγὼ ξεῖνος φίλος Ἄργεϊ μέσσῳ
225 εἰμί, σὺ δἐν Λυκίῃ ὅτε κεν τῶν δῆμον ἵκωμαι.
Ἔγχεα δἀλλήλων ἀλεώμεθα καὶ διὁμίλου·
πολλοὶ μὲν γὰρ ἐμοὶ Τρῶες κλειτοί τἐπίκουροι
κτείνειν ὅν κε θεός γε πόρῃ καὶ ποσσὶ κιχείω,
πολλοὶ δαὖ σοὶ Ἀχαιοὶ ἐναιρέμεν ὅν κε δύνηαι.
230 Τεύχεα δἀλλήλοις ἐπαμείψομεν, ὄφρα καὶ οἵδε
γνῶσιν ὅτι ξεῖνοι πατρώϊοι εὐχόμεθεἶναι.
Ὣς ἄρα φωνήσαντε καθἵππων ἀΐξαντε
χεῖράς τἀλλήλων λαβέτην καὶ πιστώσαντο·
ἔνθαὖτε Γλαύκῳ Κρονίδης φρένας ἐξέλετο Ζεύς,
235 ὃς πρὸς Τυδεΐδην Διομήδεα τεύχεἄμειβε
χρύσεα χαλκείων, ἑκατόμβοιἐννεαβοίων.
Ἕκτωρ δὡς Σκαιάς τε πύλας καὶ φηγὸν ἵκανεν,
ἀμφἄρα μιν Τρώων ἄλοχοι θέον ἠδὲ θύγατρες
εἰρόμεναι παῖδάς τε κασιγνήτους τε ἔτας τε
240 καὶ πόσιας· δἔπειτα θεοῖς εὔχεσθαι ἀνώγει
πάσας ἑξείης· πολλῇσι δὲ κήδεἐφῆπτο.
Ἀλλὅτε δὴ Πριάμοιο δόμον περικαλλέἵκανε
ξεστῇς αἰθούσῃσι τετυγμένον· αὐτὰρ ἐν αὐτῷ
πεντήκοντἔνεσαν θάλαμοι ξεστοῖο λίθοιο
245 πλησίον ἀλλήλων δεδμημένοι, ἔνθα δὲ παῖδες
κοιμῶντο Πριάμοιο παρὰ μνηστῇς ἀλόχοισι,
κουράων δἑτέρωθεν ἐναντίοι ἔνδοθεν αὐλῆς
δώδεκἔσαν τέγεοι θάλαμοι ξεστοῖο λίθοιο
πλησίον ἀλλήλων δεδμημένοι, ἔνθα δὲ γαμβροὶ
[6,200] « Mais quand Bellérophon lui-même eut encouru la
haine de tous les dieux, à travers la plaine d'Alion, seul,
il erra, rongeant son coeur, évitant les traces des hommes.
Isandros, son fils, Arès insatiable de guerres le tua,
tandis qu'il luttait contre les Solymes glorieux. Irritée
contre Laodamie, Artémis aux rênes d'or la tua,
Hippolochos, lui, m'a engendré; de lui je prétends être
né. Il m'a envoyé à Troie, et vivement recommandé
d'être toujours excellent et de l'emporter sur les autres,
de ne pas déshonorer la race de mes pères, qui furent de
beaucoup les meilleurs à Ephyre et dans la vaste Lycie.
Voilà ma naissance, et le sang dont je me vante d'être. »
Il dit, pour la joie de Diomède bon dans le cri de guerre.
Sa pique, il la planta dans la terre nourricière, et lui, il
dit doucement au pasteur de troupes :
« Ainsi donc, tu es mon hôte par nos pères, un hôte
ancien. Car jadis chez le divin Oenée l'irréprochable
Bellérophon fut reçu, dans le palais, et retenu vingt jours.
Ils échangèrent de beaux présents d'hospitalité : Oenée
donna une ceinture brillante de pourpre, Bellérophon
une coupe d'or à deux anses, qu'à mon départ j'ai laissée
dans ma maison. De Tydée, je ne me souviens pas :
j'étais encore tout enfant quand il me quitta, au temps
où, devant Thèbes, périrent les troupes achéennes. Ainsi,
maintenant, je suis ton hôte cher en plein pays d'Argos,
et toi le mien dans la Lycie, quand j'irai voir ce pays.
De nos piques évitons-nous l'un l'autre, même dans la
mêlée. Nombreux sont les Troyens et les alliés illustres
que j'ai à tuer, qu'un dieu me les présente ou que je les
joigne à la course; nombreux, pour toi, les Achéens à
dépouiller, ceux que tu pourras. Mais échangeons nos
armes, pour que ces combattants aussi sachent que nous
nous vantons d'être des hôtes, par nos pères. »
Ce disant, ils sautèrent de leur char, se prirent la main
et se jurèrent fidélité. Et là aussi à Glaucos Zeus, fils de
Cronos, ôta le sens, car il échangea avec le fils de Tydée,
Diomède, ses armes, or contre bronze, et cent boeufs
contre neuf.
Cependant Hector arrivait à la porte Scée et au rempart.
Autour de lui accoururent les femmes et les filles
des Troyens, pour s'informer de leurs enfants, de leurs
frères, de leurs parents, de leurs maris. Il les pressa de
prier les dieux, toutes, sans cesse; et sur beaucoup
d'entre elles, le deuil était suspendu.
Il arriva au magnifique palais de Priam, garni de portiques
polis. Il contenait cinquante chambres de
pierre polie, voisines entre elles. Là les fils de Priam couchaient
avec leurs femmes légitimes. Pour ses filles, de
l'autre côté, en face, à l'intérieur de la cour, il y avait douze chambres
de pierre polie, bien couvertes, voisines l'une de l'autre;


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Dernière mise à jour : 9/02/2006