HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant V

Vers 250-299

  Vers 250-299

[5,250] θῦνε διὰ προμάχων, μή πως φίλον ἦτορ ὀλέσσῃς.
Τὸν δἄρὑπόδρα ἰδὼν προσέφη κρατερὸς Διομήδης·
μή τι φόβον δἀγόρευ᾽, ἐπεὶ οὐδὲ σὲ πεισέμεν οἴω.
Οὐ γάρ μοι γενναῖον ἀλυσκάζοντι μάχεσθαι
οὐδὲ καταπτώσσειν· ἔτι μοι μένος ἔμπεδόν ἐστιν·
255 ὀκνείω δἵππων ἐπιβαινέμεν, ἀλλὰ καὶ αὔτως
ἀντίον εἶμαὐτῶν· τρεῖν μοὐκ ἐᾷ Παλλὰς Ἀθήνη.
Τούτω δοὐ πάλιν αὖτις ἀποίσετον ὠκέες ἵπποι
ἄμφω ἀφἡμείων, εἴ γοὖν ἕτερός γε φύγῃσιν.
Ἄλλο δέ τοι ἐρέω, σὺ δἐνὶ φρεσὶ βάλλεο σῇσιν·
260 αἴ κέν μοι πολύβουλος Ἀθήνη κῦδος ὀρέξῃ
ἀμφοτέρω κτεῖναι, σὺ δὲ τούσδε μὲν ὠκέας ἵππους
αὐτοῦ ἐρυκακέειν ἐξ ἄντυγος ἡνία τείνας,
Αἰνείαο δἐπαΐξαι μεμνημένος ἵππων,
ἐκ δἐλάσαι Τρώων μετἐϋκνήμιδας Ἀχαιούς.
265 Τῆς γάρ τοι γενεῆς ἧς Τρωΐ περ εὐρύοπα Ζεὺς
δῶχυἷος ποινὴν Γανυμήδεος, οὕνεκἄριστοι
ἵππων ὅσσοι ἔασιν ὑπἠῶ τἠέλιόν τε,
τῆς γενεῆς ἔκλεψεν ἄναξ ἀνδρῶν Ἀγχίσης
λάθρῃ Λαομέδοντος ὑποσχὼν θήλεας ἵππους·
270 τῶν οἱ ἓξ ἐγένοντο ἐνὶ μεγάροισι γενέθλη.
Τοὺς μὲν τέσσαρας αὐτὸς ἔχων ἀτίταλλἐπὶ φάτνῃ,
τὼ δὲ δύΑἰνείᾳ δῶκεν μήστωρε φόβοιο.
Εἰ τούτω κε λάβοιμεν, ἀροίμεθά κε κλέος ἐσθλόν.
Ὣς οἳ μὲν τοιαῦτα πρὸς ἀλλήλους ἀγόρευον,
275 τὼ δὲ τάχἐγγύθεν ἦλθον ἐλαύνοντὠκέας ἵππους.
Τὸν πρότερος προσέειπε Λυκάονος ἀγλαὸς υἱός·
καρτερόθυμε δαΐφρον ἀγαυοῦ Τυδέος υἱὲ
μάλα σοὐ βέλος ὠκὺ δαμάσσατο πικρὸς ὀϊστός·
νῦν αὖτἐγχείῃ πειρήσομαι αἴ κε τύχωμι.
280 ῥα καὶ ἀμπεπαλὼν προΐει δολιχόσκιον ἔγχος
καὶ βάλε Τυδεΐδαο κατἀσπίδα· τῆς δὲ διὰ πρὸ
αἰχμὴ χαλκείη πταμένη θώρηκι πελάσθη·
τῷ δἐπὶ μακρὸν ἄϋσε Λυκάονος ἀγλαὸς υἱός·
βέβληαι κενεῶνα διαμπερές, οὐδέ σὀΐω
285 δηρὸν ἔτἀνσχήσεσθαι· ἐμοὶ δὲ μέγεὖχος ἔδωκας.
Τὸν δοὐ ταρβήσας προσέφη κρατερὸς Διομήδης·
ἤμβροτες οὐδἔτυχες· ἀτὰρ οὐ μὲν σφῶΐ γὀΐω
πρίν γἀποπαύσεσθαι πρίν γ ἕτερόν γε πεσόντα
αἵματος ἆσαι Ἄρηα, ταλαύρινον πολεμιστήν.
290 Ὣς φάμενος προέηκε· βέλος δἴθυνεν Ἀθήνη
ῥῖνα παρὀφθαλμόν, λευκοὺς δἐπέρησεν ὀδόντας.
Τοῦ δἀπὸ μὲν γλῶσσαν πρυμνὴν τάμε χαλκὸς ἀτειρής,
αἰχμὴ δἐξελύθη παρὰ νείατον ἀνθερεῶνα·
ἤριπε δἐξ ὀχέων, ἀράβησε δὲ τεύχεἐπαὐτῷ
295 αἰόλα παμφανόωντα, παρέτρεσσαν δέ οἱ ἵπποι
ὠκύποδες· τοῦ δαὖθι λύθη ψυχή τε μένος τε.
Αἰνείας δἀπόρουσε σὺν ἀσπίδι δουρί τε μακρῷ
δείσας μή πώς οἱ ἐρυσαίατο νεκρὸν Ἀχαιοί.
Ἀμφὶ δἄραὐτῷ βαῖνε λέων ὣς ἀλκὶ πεποιθώς,
[5,250] Ne va pas ainsi, je t'en prie, te ruer au premier
rang, de crainte de perdre la vie. »
Avec un regard en dessous, le robuste Diomède répondit :
« Ne parle pas de fuir : tu ne me persuaderas pas, je
crois. Je ne suis pas de race à combattre en m'esquivant,
ni à me cacher; mon ardeur est encore ferme. J'hésite
à monter sur mon char; comme je suis, j'irai au-devant
de ces hommes. Trembler, Pallas Athénè ne me le permet
pas. Et ces guerriers, leurs chevaux rapides ne les remporteront
pas tous deux loin de nous, à supposer même
que l'un d'eux s'échappe. Encore un mot, pourtant, et
mets-le bien dans ton esprit : si Athénè, riche en conseils,
me donne la gloire de les tuer tous deux, toi, arrête ici
mes chevaux rapides, les rênes attachées au bouton;
et souviens-toi de bondir sur les chevaux d'Énée, pour
les pousser, loin des Troyens, vers les Achéens aux beaux
jambarts. Ils sont en effet de la race de ceux que Zeus,
qui voit au loin, donna à Trôs pour prix de son
fils Ganymède, et, ainsi, les meilleurs chevaux qui soient
sous l'aurore et sous le soleil. De cette race, Anchise,
roi de guerriers, déroba des rejetons, en faisant, à l'insu
de Laomédon, saillir des juments. Ainsi lui naquirent,
dans son palais, six chevaux de cette race. Il en garda
quatre pour lui, qu'il nourrit à la crèche, et donna à
Énée les deux autres, instigateurs de fuite. Si nous prenions
ces deux chevaux, nous obtiendrions une belle gloire. »
Pendant qu'ils s'entretenaient ainsi, les deux Troyens
s'approchaient vite, poussant leurs chevaux rapides. Le
premier, le fils brillant de Lycaon cria à Diomède :
« Coeur robuste, ardent, fils de l'admirable Tydée,
mon trait aigu ne t'a pas dompté, ma flèche amère. Maintenant
c'est avec ma pique que j'essaierai de t'atteindre. »
Il dit, et brandissant sa pique à l'ombre longue il la
lança, et frappa le fils de Tydée sur son bouclier; en le
traversant, la pointe de bronze, volant, s'approcha de
la cuirasse. Alors, d'une voix forte, le brillant fils de
Lycaon cria :
« Tu as le flanc traversé; tu n'y résisteras pas longtemps,
je crois, et moi, c'est une grande gloire que tu me donnes. »
Sans s'émouvoir, le robuste Diomède répondit :
« Tu m'as manqué, tu ne m'as pas touché. Et je ne crois
pas que, tous deux, vous ayez de repos, avant que l'un de
vous au moins, en tombant, rassasie de son sang Arès,
le dur combattant. »
A ces mots, il lança un trait qu'Athénè dirigea vers le
nez de Pandaros, près de l'oeil, et qui traversa les dents
blanches. Coupant la langue à sa racine, le bronze inflexible
ressortit, par la pointe, à l'extrémité du menton. Pandaros
tomba du char, et sur lui retentirent ses armes aux reflets
resplendissants. Effrayés, les chevaux rapides firent un
écart, et en Pandaros se délièrent l'âme et l'ardeur.
Énée s'élança du char avec son bouclier et sa longue
lance, de peur que les Achéens ne lui arrachassent le cadavre.
Il tournait autour, comme un lion confiant en sa vaillance;


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Dernière mise à jour : 8/02/2006