HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant V

Vers 200-249

  Vers 200-249

[5,200] ἀρχεύειν Τρώεσσι κατὰ κρατερὰς ὑσμίνας·
ἀλλἐγὼ οὐ πιθόμην· τἂν πολὺ κέρδιον ἦεν·
ἵππων φειδόμενος, μή μοι δευοίατο φορβῆς
ἀνδρῶν εἰλομένων εἰωθότες ἔδμεναι ἄδην.
Ὣς λίπον, αὐτὰρ πεζὸς ἐς Ἴλιον εἰλήλουθα
205 τόξοισιν πίσυνος· τὰ δέ μοὐκ ἄρἔμελλον ὀνήσειν.
Ἤδη γὰρ δοιοῖσιν ἀριστήεσσιν ἐφῆκα
Τυδεΐδῃ τε καὶ Ἀτρεΐδῃ, ἐκ δἀμφοτέροιιν
ἀτρεκὲς αἷμἔσσευα βαλών, ἤγειρα δὲ μᾶλλον.
Τώ ῥα κακῇ αἴσῃ ἀπὸ πασσάλου ἀγκύλα τόξα
210 ἤματι τῷ ἑλόμην ὅτε Ἴλιον εἰς ἐρατεινὴν
ἡγεόμην Τρώεσσι φέρων χάριν Ἕκτορι δίῳ.
Εἰ δέ κε νοστήσω καὶ ἐσόψομαι ὀφθαλμοῖσι
πατρίδἐμὴν ἄλοχόν τε καὶ ὑψερεφὲς μέγα δῶμα,
αὐτίκἔπειτἀπἐμεῖο κάρη τάμοι ἀλλότριος φὼς
215 εἰ μὴ ἐγὼ τάδε τόξα φαεινῷ ἐν πυρὶ θείην
χερσὶ διακλάσσας· ἀνεμώλια γάρ μοι ὀπηδεῖ.
Τὸν δαὖτΑἰνείας Τρώων ἀγὸς ἀντίον ηὔδα·
μὴ δοὕτως ἀγόρευε· πάρος δοὐκ ἔσσεται ἄλλως,
πρίν γἐπὶ νὼ τῷδἀνδρὶ σὺν ἵπποισιν καὶ ὄχεσφιν
220 ἀντιβίην ἐλθόντε σὺν ἔντεσι πειρηθῆναι.
Ἀλλἄγἐμῶν ὀχέων ἐπιβήσεο, ὄφρα ἴδηαι
οἷοι Τρώϊοι ἵπποι ἐπιστάμενοι πεδίοιο
κραιπνὰ μάλἔνθα καὶ ἔνθα διωκέμεν ἠδὲ φέβεσθαι·
τὼ καὶ νῶϊ πόλιν δὲ σαώσετον, εἴ περ ἂν αὖτε
225 Ζεὺς ἐπὶ Τυδεΐδῃ Διομήδεϊ κῦδος ὀρέξῃ.
Ἀλλἄγε νῦν μάστιγα καὶ ἡνία σιγαλόεντα
δέξαι, ἐγὼ δἵππων ἀποβήσομαι ὄφρα μάχωμαι·
ἠὲ σὺ τόνδε δέδεξο, μελήσουσιν δἐμοὶ ἵπποι.
Τὸν δαὖτε προσέειπε Λυκάονος ἀγλαὸς υἱός·
230 Αἰνεία σὺ μὲν αὐτὸς ἔχἡνία καὶ τεὼ ἵππω·
μᾶλλον ὑφἡνιόχῳ εἰωθότι καμπύλον ἅρμα
οἴσετον, εἴ περ ἂν αὖτε φεβώμεθα Τυδέος υἱόν·
μὴ τὼ μὲν δείσαντε ματήσετον, οὐδἐθέλητον
ἐκφερέμεν πολέμοιο τεὸν φθόγγον ποθέοντε,
235 νῶϊ δἐπαΐξας μεγαθύμου Τυδέος υἱὸς
αὐτώ τε κτείνῃ καὶ ἐλάσσῃ μώνυχας ἵππους.
Ἀλλὰ σύ γαὐτὸς ἔλαυνε τέἅρματα καὶ τεὼ ἵππω,
τὸν δὲ δἐγὼν ἐπιόντα δεδέξομαι ὀξέϊ δουρί.
Ὣς ἄρα φωνήσαντες ἐς ἅρματα ποικίλα βάντες
240 ἐμμεμαῶτἐπὶ Τυδεΐδῃ ἔχον ὠκέας ἵππους.
Τοὺς δὲ ἴδε Σθένελος Καπανήϊος ἀγλαὸς υἱός,
αἶψα δὲ Τυδεΐδην ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
Τυδεΐδη Διόμηδες ἐμῷ κεχαρισμένε θυμῷ,
ἄνδρὁρόω κρατερὼ ἐπὶ σοὶ μεμαῶτε μάχεσθαι
245 ἶνἀπέλεθρον ἔχοντας· μὲν τόξων ἐῢ εἰδὼς
Πάνδαρος, υἱὸς δαὖτε Λυκάονος εὔχεται εἶναι·
Αἰνείας δυἱὸς μὲν ἀμύμονος Ἀγχίσαο
εὔχεται ἐκγεγάμεν, μήτηρ δέ οἵ ἐστἈφροδίτη.
Ἀλλἄγε δὴ χαζώμεθἐφἵππων, μηδέ μοι οὕτω
[5,200] pour aller, en tête des Troyens, dans la rude mêlée.
Mais je n'ai pas obéi — et obéir eût beaucoup mieux valu —,
pour épargner mes chevaux. J'ai craint qu'ils ne manquassent
de nourriture en cette réunion d'hommes, eux qui toujours
mangent à satiété. Ainsi je les laissai, je vins à
pied à Ilion, confiant dans mon arc; et il ne devait pas
m'être utile ! Car j'ai déjà tiré sur deux chefs, le fils de
Tydée et l'Atride; de tous deux, certainement, le sang
a jailli sous mes coups; et je n'ai fait que les exciter
davantage ! C'est donc par un destin fatal que j'ai décroché
de sa cheville cet arc recourbé, le jour où, vers
l'aimable Ilion, j'ai guidé mes Troyens, par grâce pour
le divin Hector. Mais si je m'en retourne et revois de
mes yeux ma patrie, ma femme et le toit élevé de mon
grand palais, qu'aussitôt un étranger me coupe la tête,
si cet arc, je ne le jette dans un feu brillant, brisé de mes
mains : car c'est en vain qu'il m'accompagne. »
Énée, chef de Troyens, répondit :
« Ne parle pas ainsi; rien ne changera avant que tous
deux, contre cet homme, avec chevaux et char, nous
allions lutter par la force des armes. Allons, monte sur
mon char, pour voir comment les chevaux de Trôs
savent, dans la plaine, à toute vitesse, ici et là, poursuivre
l'ennemi ou le fuir. Tous deux aussi nous ramèneront
à la ville et nous sauveront, si de nouveau Zeus
accorde la gloire à Diomède, fils de Tydée. Allons, maintenant,
prends le fouet et les rênes brillantes, et moi,
je descendrai du char pour combattre; ou bien, toi,
reçois l'assaillant, et je m'occuperai des chevaux. »
Le brillant fils de Lycaon répondit :
«Énée, toi-même tiens les rênes, et tes chevaux; avec
leur cocher habituel, ils emporteront mieux le char
recourbé, s'il nous arrive de fuir devant le fils de Tydée.
Craignons que tous deux, effrayés, ne s'agitent en vain,
et refusent de nous éloigner du combat, si ta voix leur
manque, et que, fondant sur nous, le fils du magnanime
Tydée ne nous tue et n'emmène ces chevaux aux sabots
massifs. Pousse donc toi-même ton char et tes chevaux;
et le choc de Diomède, je le recevrai, moi, avec ma lance aiguë. »
A ces mots, ils montèrent sur le char ciselé, et, impatients,
poussèrent sur le fils de Tydée leurs chevaux
rapides. Les voyant, Sthénélos, brillant fils de Capanée,
adressa aussitôt au fils de Tydée ces mots ailés :
"Fils de Tydée, Diomède cher à mon coeur, je vois
deux guerriers robustes venir sur toi, impatients de combattre.
Leur force est immense : l'un, habile archer, Pandaros,
se vante d'être fils de Lycaon; pour Énée, fils de
l'irréprochable Anchise, il se vante de cette naissance,
et sa mère est Aphrodite. Allons, retirons-nous sur notre char.


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Dernière mise à jour : 8/02/2006