HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant V

Vers 100-149

  Vers 100-149

[5,100] ἀντικρὺ δὲ διέσχε, παλάσσετο δαἵματι θώρηξ.
Τῷ δἐπὶ μακρὸν ἄϋσε Λυκάονος ἀγλαὸς υἱός·
ὄρνυσθε Τρῶες μεγάθυμοι κέντορες ἵππων·
βέβληται γὰρ ἄριστος Ἀχαιῶν, οὐδέ φημι
δήθἀνσχήσεσθαι κρατερὸν βέλος, εἰ ἐτεόν με
105 ὦρσεν ἄναξ Διὸς υἱὸς ἀπορνύμενον Λυκίηθεν.
Ὣς ἔφατεὐχόμενος· τὸν δοὐ βέλος ὠκὺ δάμασσεν,
ἀλλἀναχωρήσας πρόσθἵπποιιν καὶ ὄχεσφιν
ἔστη, καὶ Σθένελον προσέφη Καπανήϊον υἱόν·
ὄρσο πέπον Καπανηϊάδη, καταβήσεο δίφρου,
110 ὄφρά μοι ἐξ ὤμοιο ἐρύσσῃς πικρὸν ὀϊστόν.
Ὣς ἄρἔφη, Σθένελος δὲ καθἵππων ἆλτο χαμᾶζε,
πὰρ δὲ στὰς βέλος ὠκὺ διαμπερὲς ἐξέρυσὤμου·
αἷμα δἀνηκόντιζε διὰ στρεπτοῖο χιτῶνος.
Δὴ τότἔπειτἠρᾶτο βοὴν ἀγαθὸς Διομήδης·
115 κλῦθί μευ αἰγιόχοιο Διὸς τέκος Ἀτρυτώνη,
εἴ ποτέ μοι καὶ πατρὶ φίλα φρονέουσα παρέστης
δηΐῳ ἐν πολέμῳ, νῦν αὖτἐμὲ φῖλαι Ἀθήνη·
δὸς δέ τέ μἄνδρα ἑλεῖν καὶ ἐς ὁρμὴν ἔγχεος ἐλθεῖν
ὅς μἔβαλε φθάμενος καὶ ἐπεύχεται, οὐδέ μέ φησι
120 δηρὸν ἔτὄψεσθαι λαμπρὸν φάος ἠελίοιο.
ὣς ἔφατεὐχόμενος· τοῦ δἔκλυε Παλλὰς Ἀθήνη,
γυῖα δἔθηκεν ἐλαφρά, πόδας καὶ χεῖρας ὕπερθεν·
ἀγχοῦ δἱσταμένη ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
θαρσῶν νῦν Διόμηδες ἐπὶ Τρώεσσι μάχεσθαι·
125 ἐν γάρ τοι στήθεσσι μένος πατρώϊον ἧκα
ἄτρομον, οἷον ἔχεσκε σακέσπαλος ἱππότα Τυδεύς·
ἀχλὺν δαὖ τοι ἀπὀφθαλμῶν ἕλον πρὶν ἐπῆεν,
ὄφρεὖ γιγνώσκῃς ἠμὲν θεὸν ἠδὲ καὶ ἄνδρα.
τὼ νῦν αἴ κε θεὸς πειρώμενος ἐνθάδἵκηται
130 μή τι σύ γἀθανάτοισι θεοῖς ἀντικρὺ μάχεσθαι
τοῖς ἄλλοις· ἀτὰρ εἴ κε Διὸς θυγάτηρ Ἀφροδίτη
ἔλθῃσἐς πόλεμον, τήν γοὐτάμεν ὀξέϊ χαλκῷ.
μὲν ἄρὣς εἰποῦσἀπέβη γλαυκῶπις Ἀθήνη,
Τυδεΐδης δἐξαῦτις ἰὼν προμάχοισιν ἐμίχθη
135 καὶ πρίν περ θυμῷ μεμαὼς Τρώεσσι μάχεσθαι·
δὴ τότε μιν τρὶς τόσσον ἕλεν μένος ὥς τε λέοντα
Ὅν ῥά τε ποιμὴν ἀγρῷ ἐπεἰροπόκοις ὀΐεσσι
χραύσῃ μέν ταὐλῆς ὑπεράλμενον οὐδὲ δαμάσσῃ·
τοῦ μέν τε σθένος ὦρσεν, ἔπειτα δέ τοὐ προσαμύνει,
140 ἀλλὰ κατὰ σταθμοὺς δύεται, τὰ δἐρῆμα φοβεῖται·
αἳ μέν τἀγχιστῖναι ἐπἀλλήλῃσι κέχυνται,
αὐτὰρ ἐμμεμαὼς βαθέης ἐξάλλεται αὐλῆς·
ὣς μεμαὼς Τρώεσσι μίγη κρατερὸς Διομήδης.
Ἔνθἕλεν Ἀστύνοον καὶ Ὑπείρονα ποιμένα λαῶν,
145 τὸν μὲν ὑπὲρ μαζοῖο βαλὼν χαλκήρεϊ δουρί,
τὸν δἕτερον ξίφεϊ μεγάλῳ κληῖδα παρὦμον
πλῆξ᾽, ἀπὸ δαὐχένος ὦμον ἐέργαθεν ἠδἀπὸ νώτου.
Τοὺς μὲν ἔασ᾽, δἌβαντα μετῴχετο καὶ Πολύειδον
υἱέας Εὐρυδάμαντος ὀνειροπόλοιο γέροντος·
[5,100] l'épaule, et éclaboussa de sang la cuirasse. Alors, d'une
voix forte, cria le brillant fils de Lycaon :
«En avant, courageux Troyens, piqueurs de chevaux !
Il est blessé, le meilleur des Achéens, et, je l'affirme, il
ne supportera pas longtemps ce trait puissant, si vraiment
c'est le roi fils de Zeus qui m'a poussé à venir de Lycie. »
Il se vantait ainsi : mais Diomède, la flèche rapide ne
le dompta pas. Il recula; devant ses chevaux et son char,
il s'arrêta, et dit à Sthénélos, fils de Capanée :
«Debout, mon bon ami, fils de Capanée, descends
du char, pour m'arracher de l'épaule cette flèche amère. »
Il dit, et Sthénélos sauta du char à terre; debout près
de Diomède, il arracha la flèche rapide qui traversait
l'épaule; un jet de sang perça, comme un trait, le tissu
serré de la tunique. Aussitôt Diomède bon pour le cri de
guerre pria :
«Écoute-moi, enfant de Zeus porte-égide, Infatigable !
Si jamais, moi et mon père, tu nous as aimés et assistés
dans la guerre meurtrière, maintenant encore aime-moi,
Athénè ! Donne-moi de maîtriser cet homme, de le voir
venir dans la trajectoire de ma pique, lui qui m'a frappé
le premier, qui s'en vante, qui prétend que je n'ai plus
longtemps à voir la lumière brillante du soleil. »
Telle fut sa prière; et Pallas Athénè l'entendit. Elle
rendit légers ses membres, ses pieds, et ses mains au-dessus;
et, debout près de lui, lui adressa ces mots ailés :
« Confiance maintenant, Diomède, combats les Troyens.
J'ai mis dans ta poitrine l'ardeur de ton père, l'intrépidité
constante de l'écuyer Tydée agitant son bouclier.
Le nuage de tes yeux, je l'ai dissipé, celui qui les couvrait,
pour que tu distingues bien un dieu d'un homme. Maintenant
donc, si un dieu, pour t'éprouver, vient ici, garde-toi
de combattre en face un des immortels; toutefois,
si c'est la fille de Zeus, Aphrodite, qui vient à la guerre,
blesse-la avec le bronze aigu. »
A ces mots s'éloigna Athénè aux yeux de chouette,
et le fils de Tydée revint en première ligne. Si désireux
qu'il fût, avant, de combattre les Troyens, maintenant
son ardeur était triplée. Comme le lion qu'un berger,
dans les champs, veillant sur ses brebis laineuses, a blessé,
alors qu'il sautait dans son parc, mais n'a pas terrassé; la
blessure excite ses forces; le berger renonce à le chasser,
s'enfonce dans l'étable; le troupeau abandonné s'effare;
les brebis, serrées, sont répandues les unes sur les autres,
et le lion furieux bondit hors du parc encaissé; telle était
l'ardeur du robuste Diomède à se jeter parmi les Troyens.
Là il maîtrisa Astynoos et Hypéron, pasteurs de
troupes; il atteignit l'un au-dessus du sein avec sa lance
à pointe de bronze; il frappa l'autre, de sa grande épée,
à la clavicule, et lui détacha l'épaule du cou et du dos.
Il les laissa pour courir après Abas et Polyidos, fils du
vieil Eurydamas, interprète des songes.


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Dernière mise à jour : 8/02/2006