HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère,Iliade, chant IV

Vers 200-249

  Vers 200-249

[4,200] παπταίνων ἥρωα Μαχάονα· τὸν δὲ νόησεν
ἑσταότ᾽· ἀμφὶ δέ μιν κρατεραὶ στίχες ἀσπιστάων
λαῶν, οἵ οἱ ἕποντο Τρίκης ἐξ ἱπποβότοιο.
Ἀγχοῦ δἱστάμενος ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
ὄρσἈσκληπιάδη, καλέει κρείων Ἀγαμέμνων,
205 ὄφρα ἴδῃς Μενέλαον ἀρήϊον ἀρχὸν Ἀχαιῶν,
ὅν τις ὀϊστεύσας ἔβαλεν τόξων ἐῢ εἰδὼς
Τρώων Λυκίων, τῷ μὲν κλέος, ἄμμι δὲ πένθος.
Ὣς φάτο, τῷ δἄρα θυμὸν ἐνὶ στήθεσσιν ὄρινε·
βὰν δἰέναι καθὅμιλον ἀνὰ στρατὸν εὐρὺν Ἀχαιῶν.
210 Ἀλλὅτε δή ἵκανον ὅθι ξανθὸς Μενέλαος
βλήμενος ἦν, περὶ δαὐτὸν ἀγηγέραθὅσσοι ἄριστοι
κυκλόσ᾽, δἐν μέσσοισι παρίστατο ἰσόθεος φώς,
αὐτίκα δἐκ ζωστῆρος ἀρηρότος ἕλκεν ὀϊστόν·
τοῦ δἐξελκομένοιο πάλιν ἄγεν ὀξέες ὄγκοι.
215 Λῦσε δέ οἱ ζωστῆρα παναίολον ἠδὑπένερθε
ζῶμά τε καὶ μίτρην, τὴν χαλκῆες κάμον ἄνδρες.
Αὐτὰρ ἐπεὶ ἴδεν ἕλκος ὅθἔμπεσε πικρὸς ὀϊστός,
αἷμἐκμυζήσας ἐπἄρἤπια φάρμακα εἰδὼς
πάσσε, τά οἵ ποτε πατρὶ φίλα φρονέων πόρε Χείρων.
220 Ὄφρα τοὶ ἀμφεπένοντο βοὴν ἀγαθὸν Μενέλαον,
τόφρα δἐπὶ Τρώων στίχες ἤλυθον ἀσπιστάων·
οἳ δαὖτις κατὰ τεύχεἔδυν, μνήσαντο δὲ χάρμης.
Ἔνθοὐκ ἂν βρίζοντα ἴδοις Ἀγαμέμνονα δῖον
οὐδὲ καταπτώσσοντοὐδοὐκ ἐθέλοντα μάχεσθαι,
225 ἀλλὰ μάλα σπεύδοντα μάχην ἐς κυδιάνειραν.
Ἵππους μὲν γὰρ ἔασε καὶ ἅρματα ποικίλα χαλκῷ·
καὶ τοὺς μὲν θεράπων ἀπάνευθἔχε φυσιόωντας
Εὐρυμέδων υἱὸς Πτολεμαίου Πειραΐδαο·
τῷ μάλα πόλλἐπέτελλε παρισχέμεν ὁππότε κέν μιν
230 γυῖα λάβῃ κάματος πολέας διὰ κοιρανέοντα·
αὐτὰρ πεζὸς ἐὼν ἐπεπωλεῖτο στίχας ἀνδρῶν·
καί οὓς μὲν σπεύδοντας ἴδοι Δαναῶν ταχυπώλων,
τοὺς μάλα θαρσύνεσκε παριστάμενος ἐπέεσσιν·
Ἀργεῖοι μή πώ τι μεθίετε θούριδος ἀλκῆς·
235 οὐ γὰρ ἐπὶ ψευδέσσι πατὴρ Ζεὺς ἔσσετἀρωγός,
ἀλλοἵ περ πρότεροι ὑπὲρ ὅρκια δηλήσαντο
τῶν ἤτοι αὐτῶν τέρενα χρόα γῦπες ἔδονται,
ἡμεῖς αὖτἀλόχους τε φίλας καὶ νήπια τέκνα
ἄξομεν ἐν νήεσσιν, ἐπὴν πτολίεθρον ἕλωμεν.
240 Οὕς τινας αὖ μεθιέντας ἴδοι στυγεροῦ πολέμοιο,
τοὺς μάλα νεικείεσκε χολωτοῖσιν ἐπέεσσιν·
Ἀργεῖοι ἰόμωροι ἐλεγχέες οὔ νυ σέβεσθε;
τίφθοὕτως ἔστητε τεθηπότες ἠΰτε νεβροί,
αἵ τἐπεὶ οὖν ἔκαμον πολέος πεδίοιο θέουσαι
245 ἑστᾶσ᾽, οὐδἄρα τίς σφι μετὰ φρεσὶ γίγνεται ἀλκή·
ὣς ὑμεῖς ἔστητε τεθηπότες οὐδὲ μάχεσθε.
μένετε Τρῶας σχεδὸν ἐλθέμεν ἔνθά τε νῆες
εἰρύατεὔπρυμνοι πολιῆς ἐπὶ θινὶ θαλάσσης,
ὄφρα ἴδηταἴ κὔμμιν ὑπέρσχῃ χεῖρα Κρονίων;
[4,200] cherchant des yeux le héros Machaon. Il l'aperçut, debout, au milieu des rangs robustes des troupes à boucliers qui l'avaient suivi depuis Trica, nourricière de chevaux. Debout près de lui, il lui dit ces mots ailés : «Apparais, fils d'Asclépios, à l'appel du puissant Agamemnon, pour voir le belliqueux Ménélas, chef achéen, que quelqu'un a blessé d'une flèche, quelque habile archer troyen ou lycien; à lui la gloire, et à nous la douleur.» Il dit, et le coeur de Machaon, dans sa poitrine, fut troublé. Ils allèrent, à travers la foule, par la vaste armée achéenne. Quand ils arrivèrent là où le blond Ménélas, blessé, se trouvait, autour de lui s'étaient rassemblés les meilleurs des Achéens, en cercle; et lui, au milieu, se dressait, homme égal d'un dieu. Aussitôt, de la fermeture du ceinturon, Machaon retira la flèche; en la retirant ses barbes aiguës se brisèrent. Il dégrafa le ceinturon étincelant et, au-dessous, la cuirasse inférieure et la ceinture forgée par les armuriers. Quand il vit la blessure, l'endroit où avait frappé la flèche amère, il en suça le sang, et répandit sur elle des remèdes adoucissants qu'il connaissait, son père autrefois les ayant reçus de Chiron qui l'aimait. Tandis qu'on s'empressait autour de Ménélas bon pour le cri de guerre, les rangs des Troyens à boucliers s'avançaient. Les Achéens de nouveau revêtirent Ieurs armes, et se rappelèrent leur esprit combattif. Alors vous n'auriez pas vu le divin Agamemnon rester inactif, ni se blottir peureusement, ni refuser de combattre; il était plein de zèle pour le combat glorieux. Ses chevaux, il les laissa, avec le char orné de bronze : son serviteur les tint à l'écart, soufflant bruyamment, son serviteur Eurymédon, fils de Ptolémée, descendant de Peiraeos. Agamemnon lui recommanda instamment de les tenir près de lui, pour le cas où la fatigue saisirait ses membres, tandis qu'il irait donner tous ses ordres. Quant à lui, à pied, il parcourut les rangs des guerriers. Ceux qu'il voyait pleins de zèle, parmi les Danaens aux chevaux rapides, il les enhardissait encore, en s'arrêtant près d'eux, par ces paroles : Argiens, n'abandonnez rien de votre vaillance impétueuse : ce ne sont pas des fourbes que Zeus le père aidera ! Ceux qui, les premiers, ont violé leurs serments, ceux-là, les vautours dévoreront leur chair tendre; et nous, nous emmènerons leurs femmes aimées et leurs petits enfants sur nos vaisseaux, après avoir pris leur ville. » Ceux qu'il voyait, au contraire, lâcher la bataille terrible, il les gourmandait avec des paroles irritées : «Argiens, bons pour être archers, objets d'opprobre, n'avez-vous pas honte? Pourquoi rester ainsi immobiles, frappés de stupeur, comme de jeunes biches, fatiguées de courir dans la vaste plaine, s'arrêtent, l'âme à bout de vaillance? Ainsi vous êtes là, stupides, au lieu de combattre? Attendez-vous que les Troyens s'approchent de l'endroit où sont tirés nos vaisseaux aux belles poupes, sur le bord de la mer grisâtre, pour voir si au-dessus de vous étendra sa main le fils de Cronos?»


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Dernière mise à jour : 8/12/2005