[2,9] Εἰσὶ δὲ ὄψιες πολλαὶ τῶν καμνόντων· διὸ προσεκτέον τῷ
ἰωμένῳ, ὅκως μὴ διαλήσεται τῶν προφασίων, μήτε
τῶν κατὰ λογισμὸν, μήτε ὁκόσα ἐς ἀριθμὸν ἄρτιον ἢ περισσὸν
δεῖ φανῆναι· μάλιστα μὲν οὖν δεῖ τὸν περισσὸν ἀριθμὸν
εὐλαβέεσθαι, ὡς αὗται αἱ ἡμέραι ἑτεροῤῥοπέας ποιέουσι
τοὺς κάμνοντας. Φυλάσσεσθαι οὖν δεῖ τὴν πρώτην
ἡμέρην, ᾗ ἦρκται ἀσθενέειν ὁ κάμνων, ἰδόντα τὴν
ἀρχὴν ἐξ ὅτου καὶ διότι· ἡγέεται γὰρ τοῦτο πρῶτον
εἰδῆσαι. Ὁκόταν δὲ ἔρῃ αὐτὸν καὶ διασκέψῃ ταῦτα
πάντα, πρῶτον μὲν κεφαλὴν ὅκως ἔχει, εἰ ἀνάλγητος
καὶ μὴ βάρος ἔχει ἐν ἑωυτῇ· ἔπειτα ὑποχόνδρια καὶ
πλευρὰ, εἰ ἀνάλγητα· ὑποχόνδριον μὲν γὰρ, εἰ ἐπίπονόν ἐστιν
ἢ ἐπηρμένον ἢ ἔχει τινὰ σκολιότητα ἢ
κόρον, ἢ πλευροῦ ἀλγηδὼν ἐνείη, καὶ ἅμα τῷ ἀλγήματι ἢ
βηχίον ἢ στρόφος ἢ πόνος κοιλίης· ὅταν δέ τι τουτέων
παρῇ, ἐν ὑποχονδρίῳ μὲν μάλιστα, λύειν τὴν κοιλίην
κλυσμοῖσιν· πινέτω δὲ μελίκρητον θερμὸν ἀφηψημένον.
Καταμανθάνειν δὲ καὶ ἐν τῇσιν ἐξαναστάσεσιν εἰ λειποθυμέει,
καὶ εἰ τοῦ πνεύματος εὐφορίη αὐτὸν ἔχει, ἰδεῖν τε
τὴν διαχώρησιν, μή τι μέλαν διεχώρησεν ἰσχυρῶς
χρῶμα, καὶ εἰ καθαρὸν, ὁκοῖα ὑγιαίνοντος ἂν εἴη διαχωρήματα,
καὶ ὁ πυρετὸς ἐς τὴν τρίτην ἐπιπαροξυνόμενος·
κατιδὼν δὲ εὖ μάλα τοὺς τοιούσδε ἐν ταύτῃσι τῇσι νούσοισι
τριταίους, πρὸς ταύτην ἤδη καὶ τὰ ἄλλα συνορῇν· καὶ
ἢν ἡ τετάρτη τῇ τρίτῃ ἡμέρῃ ὅμοιον ἔχῃ τι τῶν
αὐτῶν τουτέων, κινδυνώδης ὁ κάμνων γίγνεται. Τὰ δὲ σημεῖα·
ἡ μὲν μέλαινα διαχώρησις θάνατον σημαίνει, ἡ δὲ
ὁμοίη τῷ ὑγιαίνοντι ὁκόταν πάσας τὰς ἡμέρας
φαίνηται, σωτήριον· ὁκόταν δὲ μὴ ὑπακούῃ τῇ βαλάνῳ,
ἐνῇ δὲ τοῦ πνεύματος εὐφορίη, διαναστὰς ἐπὶ τὸν
θρόνον ἢ αὐτοῦ ἐν τῇ κλίνῃ, ἢν ἀψυχίη ἐγγένηται, ταῦτα
ὁκόταν προσῇ τῷ κάμνοντι ἢ τῇ καμνούσῃ κατ´ ἀρχὰς,
παραφροσύνην οἴου ἐσομένην. Προσέχειν δὲ χρὴ καὶ τῇσι
χερσίν· ἢν γὰρ τρομεραὶ ἔωσι, προσδέχου τῷ τοιῷδε
ἀπόσταξιν αἵματος ἐκ ῥινῶν ἐσομένην· ὁρῇν δὲ χρὴ καὶ
τοὺς μυκτῆρας· ἢν ὁμοίως τὸ πνεῦμα δι´ ἀμφοτέρων
ἕλκηται, καὶ ἢν πουλὺ φέρηται ἐκ τῶν μυκτήρων, φιλέει
γίγνεσθαι σπασμός· ἢν δὲ σπασμὸς γένηται τῷ
τοιῷδε, θάνατος προσδόκιμος, καὶ καλῶς ἔχει προλέγειν.
| [2,9]. Les malades se présentent sous beaucoup d'aspects différents ;
par conséquent le médecin ne laissera échapper à sa
vigilance ni parmi les causes celles qui sont manifestes et celles
que trouve le raisonnement, ni parmi les symptômes ceux qui
doivent apparaître suivant le nombre pair ou impair; c'est
surtout des jours impairs qu'on doit se défier; car ces jours
sont décisifs dans un sens ou dans l'autre. Il faut porter son
attention sur le premier jour où le malade s'est senti atteint,
et rechercher d'où et par quoi le mal a pris origine ; car c'est
le point qu'il importe d'éclaircir le premier. En interrogeant
le malade et en examinant tout avec soin, on demandera
d'abord dans quel état est la tête, s'il n'y souffre pas et s'il n'y
éprouve pas de pesanteur; on examinera ensuite si les
hypochondres et la poitrine sont sans douleur ; pour l'hypochondre,
s'il est douloureux et tuméfié, s'il présente une inégalité
entre l'un et l'autre côté, et s'il donne au malade un sentiment
de plénitude et de dégoùt; pour la poitrine, si elle est
douloureuse, et s'il y a, en même temps que la douleur, une
petite toux, des tranchées ou de la souffrance dans le ventre.
Il faut, quand un de ces symptômes se montre, dans l'hypochondre particulièrement, provoquer des évacuations par les
lavements ; le malade boira de l'hydromel cuit et chaud. Le
médecin s'informera encore si le malade, lorsqu'il se lève, est
pris de défaillances, et si chez lui la respiration est en bon
état. Examinez les selles, si elles sont fortement noires, ou
louables comme celle des gens en santé; examinez si la fièvre
redouble au troisième jour. Ayant, dans ces affections, considéré
très attentivement le malade au troisième jour, il importe,
à côté de ce troisième jour, de comparer les autres
symptômes ; et si le quatrième présente quelques accidents
semblables à ceux du troisième, l'état du malade devient
dangereux.Voici des signes à consulter: les selles noires annoncent
la mort ; celles qui ressemblent à l'état de santé, sont, quand
elles offrent chaque jour le même caractère, un indice de
salut. Quand les lavements ne procurent pas d'évacuations, et
que le malade, bien que la respiration soit bonne, éprouve
des défaillances ou en se mettant sur son siége, ou même dans
son lit, il faut, si ces symptômes se manifestent dès le début
chez le malade ou la malade, s'attendre au délire. Les mains
doivent aussi être l'objet de l'attention : si elles sont tremblantes,
il surviendra, dans ce cas, une épistaxis ; dans ce cas
encore, il faut examiner les narines, et voir si l'air de la respiration
les traverse également ; la respiration se fait-elle fortement
par les narines, des convulsions ont coutume de se
manifester ; et, si elles se manifestent, il faut attendre la
mort du malade; c'est un beau pronostic à porter.
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