[2,10] Ἢν δὲ ἐν πυρετῷ χειμερινῷ ἡ γλῶσσα τρηχείη
γένηται καὶ ἀψυχίαι ἐνέωσι, φιλέει τῷ τοιῷδε καὶ ἐπάνεσις
εἶναι τοῦ πυρετοῦ· ἀλλ´ ὅμως τὸν τοιόνδε παραφυλάσσειν τῇ
λιμοκτονίῃ καὶ ὑδατοποσίῃ καὶ μελικρήτου πόσει· καὶ χυλοῖσι
παραφύλασσε, μηδὲν πιστεύων τῇ ἀνέσει τῶν πυρετῶν,
ὡς οἱ τοιάδε ἔχοντες σημεῖα, ἐπικίνδυνοί εἰσι θνήσκειν· ὁκόταν δὲ ταῦτα
συνειδῇς, οὕτω προλέγειν, ἤν
σοι ἀρέσκῃ, θεωρήσας εὖ μάλα. Ὁκόταν δὲ πυρετοῖσι
φοβερόν τι γένηται πεμπταίοισιν ἐοῦσιν, ἡ κοιλίη ἐξαίφνης
ὑγρὰ διαχωρήσῃ, καὶ ἀψυχίη γένηται, ἢ
ἀφωνίη ἐπιλάβῃ, ἢ σπασμώδης γένηται ἢ λυγμώδης, ἐπὶ
τούτοισιν ἀσώδεα φιλέει γίγνεσθαι, καὶ περὶ ὑποῤῥίνιον καὶ
μέτωπον ἱδρῶτες καὶ αὐχένα ὄπισθεν τῆς κεφαλῆς· οἱ δὲ
ταῦτα πάσχοντες θνήσκουσιν οὐκ ἐς μακρὸν πνευματωθέντες.
Ὁκόσοισι δὲ ἐν πυρετοῖσι τὰ σκέλεα γίγνεται φυματώδεα,
καὶ ἐγχρονιζόμενα μὴ ἐκπεπαίνεται ἔτι ἐόντων ἐν
πυρετοῖσιν, ἢν καὶ προσπέσῃ πνιγμὸς ἐν φάρυγγι,
ἰσχνῶν ἐόντων τῶν περὶ φάρυγγα, καὶ μὴ πεπαίνηται, ἀλλὰ
σβεσθῇ, φιλέει τῷ τοιῷδε αἷμα ἐκ τῶν ῥινῶν ῥέειν· κἢν
μὲν πουλὺ ῥυῇ, λύσιν σημαίνει τῆς νούσου· ἢν δὲ μὴ,
μακρήν· ὁκόσῳ δ´ ἂν ἔλασσον ῥυῇ, τοσῷδε χεῖρον καὶ ἐπίμηκες·
ἢν δὲ τἄλλα ῥήϊστα γένηται, προσδέχεσθαι τῷ τοιῷδε
ἐς πόδας ἀλγήματα· ἢν δὲ ἅψηται τοῦ ποδὸς, καὶ
ἐπώδυνος γενόμενος παραμένῃ πυριφλεγὴς γενόμενος, καὶ
μὴ λυθῇ, κατὰ σμικρὸν ἥξει καὶ ἐς αὐχένα ἀλγήματα
καὶ ἐς κληῗδα καὶ ἐς ὦμον καὶ ἐς στῆθος καὶ ἐς ἄρθρον, καὶ
τοῦτο δεήσει φυματῶδες γενέσθαι· σβεννυμένων δὲ τουτέων,
ἢν αἱ χεῖρες ἐφέλκωνται ἢ τρομεραὶ γένωνται, σπασμὸς τὸν
τοιόνδε ἐπιλαμβάνει καὶ παραφροσύνη· ἀτὰρ καὶ φλυζάκια
ἐπὶ τὴν ὀφρὺν, καὶ ἐρυθήματα ἴσχει, καὶ τὸ βλέφαρον τὸ
ἕτερον παρὰ τὸ ἕτερον παραβλαστάνει, καὶ σκληρὴ φλεγμονὴ
κατέχει, καὶ οἰδέει ἰσχυρῶς ὁ ὀφθαλμὸς, καὶ
ἡ παραφροσύνη μέγα ἐπιδιδοῖ· αἱ δὲ νύκτες μᾶλλον
σημαίνουσιν ἢ αἱ ἡμέραι τὰ περὶ τὴν παραφροσύνην. Τὰ
δὲ σημεῖα μάλιστα γίγνεται πολλὰ ἐπὶ τὸν περισσὸν ἀριθμὸν ἢ
ἐπὶ τὸν ἄρτιον· ὁκοτέρῳ δ´ ἂν τούτων τῶν ἀριθμῶν γίγνηται,
ὄλεθροι ἐπιγίγνονται. Τοὺς τοιούτους δὲ ἢν μὲν ἐξ ἀρχῆς
φαρμακεύειν προαιρῇ, πρὸ τῆς πέμπτης, ἢν βορβορύζῃ
ἡ κοιλίη· εἰ δὲ μὴ, ἐᾷν ἀφαρμακεύτους εἶναι· ἢν δὲ διαβορβορύζῃ,
καὶ τὰ ὑποχωρήματα χολώδεα ᾖ, σκαμμωνίῳ ὑποκάθαιρε μετρίως·
τῇ δὲ ἄλλῃ θεραπείῃ, ὡς ἐλάχιστα
προσφέρειν πόματα καὶ ῥοφήματα, ἵνα βελτιόνως ἔχῃ,
ἢν μὴ ὑπερβῶσι τὴν τεσσαρεσκαιδεκάτην ἐπανέντες. Ὁκόταν
πυρέσσοντι τεσσαρεσκαιδεκαταίῳ ἐόντι ἀφωνίη προσγένηται,
οὐ φιλέει ἥκειν λύσις ταχείη, οὐδ´ ἀπαλλαγὴ
τοῦ νουσήματος γίγνεσθαι, ἀλλὰ χρόνον τῷ τοιῷδε σημαίνει·
ὁκόταν δὲ φανῇ ἐπὶ τῇ ἡμέρῃ ταύτῃ, μακρότερον
ξυμπίπτει. Ὁκόταν δὲ πυρέσσοντι τεταρταίῳ ἡ γλῶσσα
ἐκτεταραγμένα διαλέγηται, καὶ ἡ κοιλίη χολώδεα ὑποχωρέῃ
ὑγρὰ, φιλέει παραληρέειν ὁ τοιόσδε· ἀλλὰ χρὴ παραφυλάσσειν
παρεπόμενον τοῖσιν ἀποβαίνουσιν. Θερινῆς καὶ μετοπωρινῆς ὥρης
ἐπὶ τῶν ὀξέων αἵματος ἀπόσταξις ἐξαπίνης
ξυντονίην καὶ πολλὴν θεραπείην κατὰ τὰς φλέβας δηλοῖ,
καὶ ἐς τὴν ὑστεραίην λεπτῶν οὔρων ἐπιφάσιας· καὶ ἢν
ἀκμάζῃ τῇ ἡλικίῃ καὶ τὸ σῶμα ἐκ γυμνασίων ἢ εὐσαρκώσιος
ἔχῃ, ἢ μελαγχολικὸς ᾖ, ἢ ἐκ πόσιος χεῖρες τρομεραὶ,
καλῶς ἔχει παραφροσύνην προειπεῖν ἢ σπασμόν· κἢν μὲν ἐν
ἀρτίῃσιν ἐπιγένηται, βέλτιον, ἐν κρισίμῃσι δὲ ὀλέθριον·
ἢν μὲν πουλὺ ἀλὲς ἀποσυθὲν αἷμα ἐξόδους ποιήσηται,
τῆς πλεονεξίης κατὰ ῥῖνας, ἢ κατὰ ἕδρην ἐμπλησθείσης,
ἀπόστασιν, ἢ πόνους ἐν ὑποχονδρίῳ, ἢ ἐς ὄρχιας, ἢ
ἐς σκέλεα· λυθέντων δὲ τουτέων, ἔξοδοι γίγνονται
πτυσμῶν παχέων, οὔρων λείων, λευκῶν. Πυρετῷ λυγγώδει,
ὀπὸν σιλφίου, ὀξύμελι, δαῦκον τρίψας, πιεῖν δίδου,
καὶ χαλβάνην ἐν μέλιτι, καὶ κύμινον ἐκλεικτικὸν, καὶ χυλὸν
πτισάνης ἐπὶ τουτέοισι ῥοφέειν· ἄφυκτος δὲ ὁ τοιοῦτος, ἢν μὴ
ἱδρῶτες κριτικοὶ καὶ ὕπνοι ὁμαλοὶ ἐπιγένωνται,
καὶ οὖρα παχέα καὶ δριμέα καταδράμῃ, ἢ ἐς ἀπόστασιν
στηρίξῃ· κόκκαλος καὶ σμύρνα ἐκλεικτόν· πίνειν δὲ
τούτοισι διδόναι ὀξύμελι ὡς ἐλάχιστον· ἢν δὲ διψώδεες
ἔωσι σφόδρα, τοῦ κριθίνου ὕδατος.
| [2,10] Dans une fièvre d'hiver, la langue étant âpre, le malade
éprouvant des défaillances, il est ordinaire que la maladie
ait une rémission. Néanmoins, il faut tenir le malade à
l'abstinence, aux boissons aqueuses, à l'hydromel, aux sucs
de ptisane, sans se fier à la rémission, car ceux qui présentent
ces symptômes sont en danger de mourir ; cela étant bien
vu, portez un pronostic, si vous le voulez, après avoir tout
pris en exacte considération. Quand, dans les fièvres, il survient,
le cinquième jour, quelque symptôme redoutable,
un flux soudain de ventre, une défaillance, la perte de la
parole, des convulsions ou le hoquet, il se joint ordinairement
un sentiment de nausée à ces symptômes, et des
sueurs se montrent sous les narines, au front et à la partie
postérieure du cou et de la tête; les malades qui présentent
cette réunion de symptômes, succombent, avec la respiration
embarrassée, dans un intervalle de temps qui n'est pas long.
Dans des fièvres, il se forme parfois, aux jambes, des tumeurs
qui se prolongent et qui n'arrivent pas à maturation,
l'état fébrile persistant ; s'il survient de la suffocation sans
qu'aucun gonflement se manifeste dans la gorge, et si les tumeurs
des jambes, sans mûrir, disparaissent, le malade,
dans ce cas, est ordinairement pris d'épistaxis ; si l'hémorrhagie
est abondante, cela indique la solution de la maladie;
sinon, la prolongation; et moins il s'écoulera de sang, plus le
danger sera grand, et la durée longue. Si, du reste, l'état du
malade est satisfaisant, on doit croire qu'il lui reviendra des
douleurs dans les pieds ; le mal s'étant jeté sur les pieds, si
le malade reste en proie à la douleur et à l'inflammation,
et que la résolution ne s'opère pas, les douleurs se porteront
peu à peu au cou, à la clavicule, à l'épaule, à la poitrine,
à une articulation, et il devra se former là quelque tumeur.
Ces tumeurs s'étant éteintes, si les mains sont prises de contraction
ou de tremblement, le malade éprouve des convulsions
et le délire; il se fait même, aux sourcils, des phlyctènes
et des rougeurs; et l'une des paupières, se tuméfiant,
déborde l'autre ; une inflammation dure envahit ces parties,
l'oeil se gonfle fortement, et le délire éprouve un grand
accroissement; le délire est plus marqué les nuits que les
jours. Les signes funestes se manifestent beaucoup plus suivant
le nombre impair que suivant le nombre pair ; mais,
quel que soit le nombre où ils se montrent, ils deviennent
mortels. Ces malades, si vous jugez convenable qu'ils soient
purgés dès le début, doivent l'être avant le cinquième jour,
au cas où il y a des gargouillements dans le ventre ; sinon,
il faut les laisser sans purgation. S'il y a des gargouillements
et si les déjections sont bilieuses, procurez des évacuations
modérées avec la scammonée (convulvulus sagittifolius) ;
pour le reste du traitement, il faut, afin que le malade se trouve mieux,
donner aussi peu que possible de boissons et de ptisanes, jusqu'à ce
que la maladie ait dépassé le quatorzième jour et éprouvé un
amendement. Chez un fébricitant arrivé au quatorzième
jour, la perte de la parole n'annonce, d'ordinaire, ni une
solution prompte de la maladie ni un prompt changement;
mais elle en indique la prolongation; ainsi, ce signe apparaissant
au quatorzième jour, la maladie aura une plus longue
durée. Chez un fébricitant, au quatrième jour, si la langue
articule d'une manière confuse, et s'il y a des déjections bilieuses,
le délire a coutume de survenir ; il importe de faire
attention à ce qui suivra ultérieurement ces symptômes.
Dans les maladies aiguës, pendant l'été et l'automne, une
hémorrhagie soudaine annonce de la tension, la nécessité
de porter le traitement sur les veines, et pour le lendemain
l'émission d'urines ténues; si le malade est dans la force de
l'âge et livré aux exercices gymnastiques, ou d'un corps
bien charnu, ou d'une complexion mélancolique, ou s'il a
les mains tremblantes par l'effet de la boisson, il sera d'un
médecin habile de prédire, dans ce cas, que le délire ou la
convulsion surviendra; que, si ces symptômes se manifestent
dans les jours pairs, cela vaut mieux, mais que, s'ils éclatent
dans la crise, le danger est imminent ; que, si une
abondante hémorrhagie procure une issue à la plénitude
accumulée soit dans les narines soit dans le siége, il se formera
soit un dépôt, soit des douleurs dans les hypochondres,
ou dans les testicules, ou dans les jambes ; ces derniers
accidents ayant subi la coction, les voies s'ouvrent
à une expectoration épaisse, des urines avec un sédiment uni
et blanc. Dans la fièvre singultueuse, faites broyer ensemble
du suc d'assa-foetida, de l'oxymel, et le daucus de Crète
(athamanta cretensis, Lin.), et donnez à boire ce mélange; faites
aussi avec le galbanum, le cumin (cuminum cyminum, Lin.)
et le miel, un éclegme, que le malade prendra, et là-dessus
prescrivez le suc de la ptisane ; la guérison sera impossible
s'il ne survient des sueurs critiques et des sommeils réguliers,
si des urines épaisses et âcres ne sont pas rendues, ou
si la maladie ne se fixe en un dépôt. Faites un eclegme avec
la myrrhe et les graines de pomme de pin ; donnez à boire au
malade de l'oxymel en aussi petite quantité que possible; si le
malade est très altéré, vous lui prescrirez de l'eau d'orge.
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