[2,18] Ὁκόσα δὲ ἀπὸ διαιτημάτων, τὰ μὲν πολλὰ ἕκαστος
ὡς ἂν παρὰ τὸ ἔθος διαιτηθῇ, μάλιστα ἐπισημαίνει. Καὶ γὰρ
ὁκόσοι ἂν μὴ μεμαθηκότες ἀριστῇν, ἀριστήσωσιν,
ὄγκος πουλὺς αὐτοῖσι τῆς γαστρὸς καὶ νυσταγμὸς καὶ
πληθώρη· ἢν δὲ ἐπιδειπνήσωσι, κοιλίη ἐκταράσσεται·
ξυμφέρει δὲ τουτέοισιν ἐκλουσαμένοισι καθεύδειν· κοιμηθέντας
δὲ περιπατῆσαι βραδέως συχνὴν περίοδον· κἢν
μὲν λαπαχθῆ, δειπνῆσαι καὶ πιεῖν οἶνον ἐλάσσονα ἀκρητέστερον·
ἢν δὲ μὴ λαπαχθῇ, ὑποχρίσασθαι τὸ σῶμα θερμῷ,
καὶ ὑδαρέα οἶνον λευκὸν ἢ γλυκὺν, ἢν διψῇ, ἐπιπιόντα
ἀναπαύεσθαι· ἢν δὲ μὴ ἐγκοιμηθῇ, πλείω ἀναπαύεσθαι· τὰ
δ´ ἄλλα ὁμοίως τοῖσιν ἐκ κραιπάλης διαιτάσθω. Τὰ δὲ
ἀπὸ πομάτων, ὁκόσα μὲν ὑδαρέα, βραδυπορώτερά ἐστι,
καὶ ἐγκυκλέεται, καὶ ἐπιπολάζει περὶ ὑποχόνδρια, καὶ ἐς οὔρησιν
οὐ κατατρέχει· τοιούτου δὲ πόματος πληρωθεὶς,
μηδὲν ἔργον ὀξέως διαπρήξῃ, ὁκόσα τῷ σώματι ξυνταθέντι
βίῃ ἢ τάχει πονέειν ξυμβαίνει· ὡς μάλιστα δὲ ἡσυχαζέτω,
ἕως ἂν καταπεφθῇ μετὰ τῶν σιτίων. Ὁκόσα δὲ τῶν
πομάτων ἀκρητέστερά ἐστιν ἢ αὐστηρότερα, παλμὸν ἐν τῷ σώματι
καὶ σφυγμὸν ἐν τῇ κεφαλῇ ἐμποιέει, τούτοισι καλῶς
ἔχει ἐπικοιμᾶσθαι, καὶ θερμόν τι ἐπιῤῥοφῇν, πρὸς ὅπερ
μάλιστα ἡδίστως ἔχουσιν· νηστείη δὲ πονηρὸν πρὸς τὴν
κεφαλαλγίην καὶ κραιπάλην. Ὁκόσοι δὲ μονοσιτεῦσι,
κενοὶ καὶ ἀδύνατοί εἰσι, καὶ οὐρέουσι θερμὸν, παρὰ τὸ ἔθος
κενεαγγέοντες· γίγνεται δὲ καὶ τὸ στόμα ἁλυκὸν καὶ
πικρὸν, καὶ τρέμουσιν ἐν παντὶ ἔργῳ, καὶ κροτάφους ἐπιξυντείνονται,
καὶ τὸ δεῖπνον οὐ δύνανται πέσσειν, ὅκως
περ ἢν ἠριστηκότες ἔωσιν. Τούτους δὲ χρὴ δειπνέειν
ἔλασσον ἢ μεμαθήκασι, καὶ ὑγροτέρην μᾶζαν ἀντὶ ἄρτου,
καὶ λαχάνων λάπαθον, ἢ μαλάχην, ἢ πτισάνην, ἢ
σεῦτλα· πίνειν δὲ κατὰ τὸ σιτίον οἶνον, ὁκόσον ξύμμετρον,
καὶ ὑδαρέστερον, καὶ ἀπὸ δείπνου περιπατῆσαι ὀλίγον, ἕως
οὖρα καταδράμῃ καὶ οὐρήσῃ· χρεέσθω δὲ καὶ ἰχθύσιν
ἑφθοῖσιν. Βρώματα δὲ μάλιστα ἐπισημαίνει· σκόροδον φῦσαν
καὶ θέρμην περὶ τὸν θώρηκα, καὶ κεφαλῆς βάρος, καὶ ἄσην,
καὶ εἴ τι ἄλλο ἄλγημα εἴη μεμαθηκὸς πρόσθεν, παροξύνειεν
ἄν· οὐρητικὸν δὲ, καὶ τοῦτο ἔχει ἀγαθόν· ἄριστον δὲ
αὐτοῦ φαγέειν μέλλοντι ἐς πόσιν ἰέναι, ἢ μεθύοντι. Τυρὸς
δὲ φῦσαν καὶ στεγνότητα καὶ σιτίων ἔξαψιν ποιέει,
τό τ´ ὠμὸν καὶ ἄπεπτον· κάκιστον δὲ ἐν ποτῷ φαγέειν
πεπληρωμένοισιν. Ὄσπρια δὲ πάντα φυσώδεα, καὶ ὠμὰ, καὶ
ἑφθὰ, καὶ πεφρυγμένα· ἥκιστα δὲ βεβρεγμένα καὶ
χλωρά· τουτέοισι δὲ μὴ χρέεσθαι, ἢν μὴ μετὰ σιτίων. Ἔχει δὲ
καὶ ἰδίας μοχθηρίας ἕκαστον αὐτέων. Ἐρέβινθος μὲν φῦσαν,
ὠμὸς καὶ πεφρυγμένος, καὶ πόνον
ἐμποιέει. Φακὸς δὲ στύφει, καὶ ἄραδον ἐμποιέει, ἢν μετὰ
τοῦ φλοιοῦ ᾖ. Θέρμος δὲ ἥκιστα τουτέων κακὰ ἔχει.
Σίλφιον δὲ καὶ ὀπὸς ἔστι μὲν οἷσι μάλιστα, τοῖσι δὲ
ἀπείροισιν οὐ διέρχεται τῇ κοιλίῃ, ἀλλὰ καλέεται ξηρὴ
χολέρη· μάλιστα δὲ γίγνεται, ἢν μετὰ πολλοῦ τυροῦ
μιχθῇ ἢ κρεηφαγίης βοείων κρεῶν. Τὰ μὲν γὰρ μελαγχολικὰ
παθήματα καὶ παροξυνθείη ἂν ὑπὸ βοείων κρεῶν·
ἀνυπέρβλητος γὰρ ἡ φύσις αὐτέων, καὶ οὐ τῆς τυχούσης
κοιλίης καταπέψαι· βέλτιστα δ´ ἂν ἀπαλλάξαιεν, εἰ διέφθοισί
τε χρέοιντο καὶ ὡς παλαιοτάτοισιν. Αἴγεια δὲ κρέα,
ὅσα τε βοείοισιν ἔνι κακὰ, πάντα ἔχει, τήν τε
ἀπεψίην, καὶ φυσωδέστερα καὶ ἐρευγματώδεα, καὶ χολέρης
γεννητικά· ἔστι δὲ τὰ εὐωδέστατα, στερεὰ καὶ ἥδιστα, ταῦτα
ἄριστα δίεφθα καὶ ψυχρά· τὰ δὲ ἀηδέστατα, δυσώδεα καὶ
σκληρὰ, ταῦτα κάκιστα, καὶ τὰ πρόσφατα· βέλτιστα δέ
ἐστι τῇ θερινῇ, μετοπωρινῇ δὲ κάκιστα. Χοίρου δὲ πονηρὰ,
ὁκόταν ᾖ ἐνωμότερα ἢ περικαῆ· χολερώδεα δ´ ἂν
εἴη καὶ ἐκταρακτικά. Ὕεια δὲ βέλτιστα τῶν κρεῶν
ἁπάντων· κράτιστα δὲ τὰ μήτε ἰσχυρῶς πίονα, μήτε πάλιν
ἰσχυρῶς λεπτὰ, μήτε ἡλικίην φέροντα παλαιοῦ ἱερείου·
ἐσθίειν δὲ ἄνευ τῆς φορίνης καὶ ὑπόψυχρα.
| [2,18] Dans le régime alimentaire, ce sont ordinairement les
changements apportés à la manière habituelle de vivre, qui
se font le plus sentir. Ceux qui n'ont pas l'habitude de déjeûner,
s'ils déjeûnent, éprouvent de la surcharge dans l'estomac,
de la somnolence et de la plénitude; s'ils dînent par
dessus, le ventre se dérange ; il convient, dans ce cas, de
prendre un bain et de dormir, puis, après le sommeil, de
faire une longue promenade à pas lents ; s'il y a une selle, on
dînera, et on boira moins de vin et moins trempé; s'il n'y
a pas de selle, on oindra le corps à chaud; s'il y a soif, on
boira un vin aqueux ou doux, et l'on se reposera si l'on
ne peut dormir, on se reposera davantage. Du reste, on
suivra le même régime qu'après une débauche de table.
Quant aux boissons, les vins qui sont aqueux, passent plus
lentement ; ils tournent et flottent dans les hypochondres,
sans pousser aux urines; l'homme qui en aura beaucoup
bu, ne devra faire aucun travail avec activité, ni rien qui
demande une exsertion de force ou de vitesse; mais qu'il
garde, autant que possible, le repos, jusqu'à ce que tout ait
été digéré, liquides et aliments. Les boissons moins aqueuses
ou plus astringentes produisent des battements dans le
corps, des pulsations dans la tête; en ce cas, il est avantageux
de dormir, et de prendre quelque potage chaud, de
ceux qui agréeront le plus. L'abstinence ne vaut rien contre
le mal de tête et contre le malaise de l'ivresse. Ceux qui
(contre leur habitude) ne font qu'un repas, éprouvent de la
vacuité et de la faiblesse ; ils rendent une urine chaude, à
cause de l'abstinence à laquelle ils ne sont pas habitués ; la
bouche devient salée et amère ; ils tremblent dans tout travail ;
ils ont de la tension dans les tempes, et ils ne peuvent
pas digérer leur dîner aussi bien que s'ils avaient fait leur
déjeuner habituel; pour remédier à ces accidents, ils mangeront
moins qu'ils n'ont coutume ; ce sera de la pâte d'orge
humide au lieu de pain, et, en fait de légumes, de la patience
(rumex patientia, Lin.), de la mauve (malva rotundi-folia, Lin.),
de l'orge bouillie et des bettes (beta vulgaris, Lin.);
en mangeant, ils boiront du vin en quantité convenable et
coupé d'eau. Après le dîner, ils feront une courte promenade,
jusqu'à ce que l'urine soit descendue et que l'émission
en ait été faite ; ils mangeront aussi des poissons cuits. C'est
surtout quand on change les aliments l'un pour l'autre, que
les propriétés s'en font sentir: l'ail produit des flatuosités,
de la chaleur dans la poitrine, de la pesanteur de tête, du
dégoût, et, s'il y avait dès auparavant quelque douleur habituelle,
il la réveillerait ; ce qu'il a de bon c'est qu'il augmente
la quantité de l'urine; le meilleur moment pour en
manger, c'est lorsqu'on va faire quelques excès de boisson
ou lorsqu'on est ivre. Le fromage produit des flatuosités,
resserre le ventre et est échauffant ; il engendre les humeurs
crues et indigestes ; ce qu'il y a de pis, c'est d'en manger en
buvant après s'être complétement repu. Tous les légumes
à gousse, crus, bouillis ou frits, sont flatulents ; ils le sont
moins quand ils ont macéré dans l'eau, ou qu'ils sont verts ;
il n'en faut manger qu'avec du pain. Chacun d'eux a, du
reste, ses inconvénients particuliers. Les pois chiches (cicer
arietinum, Lin.), crus et rôtis, sont flatulents et causent de la
douleur. Les lentilles sont astringentes et causent du trouble,
si on les mange avec la gousse. Le lupin, de tous ces légumes,
est celui qui fait le moins de mal. La racine et le suc
d'assa-foetida, qui passent très bien chez quelques-uns, ne
passent pas chez ceux qui n'y sont pas habitués, et engendrent
ce qu'on appelle choléra sec; cet accident survient
surtout si on mange cette substance avec beaucoup de fromage,
ou avec du boeuf; la viande de boeuf, en effet, pourrait exaspérer
les affections atrabilaires; car elle est d'une nature
difficile à surmonter, et tout estomac n'est pas capable de la
digérer ; on s'en trouvera d'autant mieux que cette viande
sera plus cuite, et plus faite. Les viandes de chèvres ont tous
les inconvénients des viandes de boeuf ; elles sont, comme
elles, de difficile digestion, et plus qu'elles, produisent des
flatuosités, des renvois et de la bile ; celles qui sont de la
meilleure odeur, compactes et le plus agréables au goût,
valent le mieux pour l'estomac, pourvu qu'on les mange très
cuites et froides ; celles qui sont le plus désagréables au
goût, de mauvaise odeur et dures, sont les plus indigestes,
surtout si elles proviennent d'animaux fraîchement tués ;
ces viandes sont les meilleures pendant l'été, les plus mauvaises
pendant l'automne. La viande de cochon de lait est
mauvaise quand elle est trop ou trop peu cuite, car elle est
bilieuse et dérange le ventre. La viande de porc est la meilleure
de toutes ; la plus substantielle est celle qui n'est ni
très grasse ni très maigre, et qui provient d'un animal qui
n'a pas l'âge d'une vieille victime ; il faut la manger sans
la couenne, et un peu froide.
|