HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hésiode, Théogonie

Vers 450-499

  Vers 450-499

[450] θῆκε δέ μιν Κρονίδης κουροτρόφον, οἳ μετ' ἐκείνην ὀφθαλμοῖσιν ἴδοντο φάος πολυδερκέος Ἠοῦς· οὕτως ἐξ ἀρχῆς κουροτρόφος, αἵδε τε τιμαί. Ῥείη δὲ δμηθεῖσα Κρόνωι τέκε φαίδιμα τέκνα, Ἱστίην Δήμητρα καὶ Ἥρην χρυσοπέδιλον 455 ἴφθιμόν τ' Ἀίδην, ὃς ὑπὸ χθονὶ δώματα ναίει νηλεὲς ἦτορ ἔχων, καὶ ἐρίκτυπον Ἐννοσίγαιον Ζῆνά τε μητιόεντα, θεῶν πατέρ' ἠδὲ καὶ ἀνδρῶν, τοῦ καὶ ὑπὸ βροντῆς πελεμίζεται εὐρεῖα χθών. Καὶ τοὺς μὲν κατέπινε μέγας Κρόνος, ὥς τις ἕκαστος 460 νηδύος ἐξ ἱερῆς μητρὸς πρὸς γούναθ' ἵκοιτο, τὰ φρονέων, ἵνα μή τις ἀγαυῶν Οὐρανιώνων ἄλλος ἐν ἀθανάτοισιν ἔχοι βασιληίδα τιμήν. πεύθετο γὰρ Γαίης τε καὶ Οὐρανοῦ ἀστερόεντος οὕνεκά οἱ πέπρωτο ἑῶι ὑπὸ παιδὶ δαμῆναι 465 καὶ κρατερῶι περ ἐόντι, Διὸς μεγάλου διὰ βουλάς. τῶι γ' ἄρ' οὐκ ἀλαοσκοπιὴν ἔχεν, ἀλλὰ δοκεύων παῖδας ἑοὺς κατέπινε· Ῥέην δ' ἔχε πένθος ἄλαστον. Ἀλλ' ὅτε δὴ Δί' ἔμελλε θεῶν πατέρ' ἠδὲ καὶ ἀνδρῶν τέξεσθαι, τότ' ἔπειτα φίλους λιτάνευε τοκῆας 470 τοὺς αὐτῆς, Γαῖάν τε καὶ Οὐρανὸν ἀστερόεντα, μῆτιν συμφράσσασθαι, ὅπως λελάθοιτο τεκοῦσα παῖδα φίλον, τείσαιτο δ' Ἐρινὺς πατρὸς ἑοῖο παίδων θ' οὓς κατέπινε μέγας Κρόνος ἀγκυλομήτης. οἳ δὲ θυγατρὶ φίληι μάλα μὲν κλύον ἠδ' ἐπίθοντο, 475 καί οἱ πεφραδέτην ὅσα περ πέπρωτο γενέσθαι ἀμφὶ Κρόνωι βασιλῆι καὶ υἱέι καρτεροθύμωι. πέμψαν δ' ἐς Λύκτον, Κρήτης ἐς πίονα δῆμον ὁππότ' ἄρ' ὁπλότατον παίδων ἤμελλε τεκέσθαι, Ζῆνα μέγαν· τὸν μέν οἱ ἐδέξατο Γαῖα πελώρη 480 Κρήτηι ἐν εὐρείηι τρεφέμεν ἀτιταλλέμεναί τε. ἔνθα μιν ἷκτο φέρουσα θοὴν διὰ νύκτα μέλαιναν, πρώτην ἐς Λύκτον· κρύψεν δέ χερσὶ λαβοῦσα ἄντρωι ἐν ἠλιβάτωι, ζαθέης ὑπὸ κεύθεσι γαίης, Αἰγαίωι ἐν ὄρει πεπυκασμένωι ὑλήεντι. 485 Τῶι δὲ σπαργανίσασα μέγαν λίθον ἐγγυάλιξεν Οὐρανίδηι μέγ' ἄνακτι, θεῶν προτέρωι βασιλῆι· τὸν τόθ' ἑλὼν χείρεσσιν ἑὴν ἐσκάτθετο νηδύν, σχέτλιος, οὐδ' ἐνόησε μετὰ φρεσὶν ὥς οἱ ὀπίσσω ἀντὶ λίθου ἑὸς υἱὸς ἀνίκητος καὶ ἀκηδὴς 490 λείπεθ', μιν τάχ' ἔμελλε βίηι καὶ χερσὶ δαμάσσας τιμῆς ἐξελάαν, δ' ἐν ἀθανάτοισι ἀνάξειν. Καρπαλίμως δ' ἄρ' ἔπειτα μένος καὶ φαίδιμα γυῖα ηὔξετο τοῖο ἄνακτος· ἐπιπλομένου δ' ἐνιαυτοῦ Γαίης ἐννεσίηισι πολυφραδέεσσι δολωθεὶς 495 ὃν γόνον ἄψ ἀνέηκε μέγας Κρόνος ἀγκυλομήτης νικηθεὶς τέχνηισι βίηφί τε παιδὸς ἑοῖο. πρῶτον δ' ἐξήμεσσε λίθον, πύματον καταπίνων. τὸν μὲν Ζεὺς στήριξε κατὰ χθονὸς εὐρυοδείης Πυθοῖ ἐν ἠγαθέηι γυάλοις ὑπὸ Παρνησσοῖο, [450] Le fils de Saturne la chargea encore d'élever et de nourrir les humains qui, après elle, devaient voir la lumière de l'aurore au loin étincelante. Ainsi dés le principe, elle devint la nourrice des enfants : tels sont ses nobles emplois. (453) Rhéa, amoureusement domptée par Saturne, mit au jour d'illustres enfants, Vesta, Cérès, Junon aux brodequins d'or, le redoutable Pluton qui habite sous la terre et porte un coeur inflexible, le bruyant Neptune et le prudent Jupiter, ce père des dieux et des hommes, dont le tonnerre ébranle la terre immense. (459) Le grand Saturne dévorait ses enfants à mesure que des flancs sacrés de leur mère ils tombaient sur ses genoux ; il agissait ainsi dans la crainte qu'un autre des glorieux enfants du ciel ne possédât parmi les dieux l'autorité souveraine : car il avait appris de la Terre et d'Uranus couronné d’étoiles que, d'après l'ordre du Destin, un jour, malgré sa force, il serait vaincu par son propre fils et détrôné par les conseils du grand Jupiter. Loin de surveiller vainement son épouse, toujours habile à la tromper, il dévorait sa propre race, et Rhéa gémissait, accablée d'une douleur sans bornes. Enfin, prête à enfanter Jupiter, ce père des dieux et des hommes, elle supplia les deux auteurs de ses jours, la Terre et Uranus couronné d'étoiles, de lui suggérer le moyen de cacher la naissance de son nouveau fils et de venger la mort de tous ses enfants dévorés par l'astucieux Saturne. Prompts à exaucer les désirs de leur fille, ils lui apprirent le destin réservé au roi Saturne et à son fils magnanime ; (477) ils l'envoyèrent à Lyctos, ville opulente de la Crète, au moment où elle allait mettre au jour le plus jeune de ses enfants, le grand Jupiter. C'est dans la vaste Crète que la Terre immense le reçut et se chargea du soin de le nourrir et de l'élever. Marchant à travers les ombres de la nuit rapide, (482) elle le porta d'abord à Lyctos, puis, le prenant dans ses mains, elle le cacha sous une haute caverne, dans les entrailles de la Terre divine, sur le mont Egée, au fond d'une épaisse forêt. Après avoir enveloppé de langes une pierre énorme, Rhéa la donna au fils d'Uranus, au puissant Saturne, ce premier roi des dieux. (487) Saturne la saisit et l'engloutit dans ses flancs. L'insensé ! il ne prévoyait pas qu'en dévorant cette pierre, il sauvait son invincible fils qui, désormais à l'abri du péril, devait bientôt le dompter par la force de ses mains, le dépouiller de sa puissance et commander aux Immortels. (492) Cependant la vigueur et les membres superbes du jeune roi croissaient avec promptitude ; les années étant révolues, trompé par les perfides conseils de la Terre, l'astucieux Saturne rendit au jour toute sa race et succomba vaincu par la force et par l'adresse de son fils. (497) D'abord il vomit la pierre qu'il avait dévorée la dernière et que Jupiter attacha dans la terre spacieuse, sur la divine Pytho, au milieu des gorges profondes du Parnasse,


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Dernière mise à jour : 14/02/2008