HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hésiode, Le bouclier d'Hercule

Vers 200-249

  Vers 200-249

[200] αἰγίδα τἀμφὤμοις· ἐπὶ δᾤχετο φύλοπιν αἰνήν.
ἐν δἦν ἀθανάτων ἱερὸς χορός· ἐν δἄρα μέσσῳ
ἱμερόεν κιθάριζε Διὸς καὶ Λητοῦς υἱὸς
χρυσείῃ φόρμιγγι· {θεῶν δἕδος ἁγνὸς Ὄλυμπος·
ἐν δἀγορή, περὶ δὄλβος ἀπείριτος ἐστεφάνωτο
205 ἀθανάτων ἐν ἀγῶνι·} θεαὶ δἐξῆρχον ἀοιδῆς
Μοῦσαι Πιερίδες, λιγὺ μελπομένῃς ἐικυῖαι.
ἐν δὲ λιμὴν ἐύορμος ἀμαιμακέτοιο θαλάσσης
κυκλοτερὴς ἐτέτυκτο πανέφθου κασσιτέροιο
κλυζομένῳ ἴκελος· {πολλοί γε μὲν ἂμ μέσον αὐτοῦ
210 δελφῖνες τῇ καὶ τῇ ἐθύνεον ἰχθυάοντες
νηχομένοις ἴκελοι· } δοιὼ δἀναφυσιόωντες
ἀργύρεοι δελφῖνες ἐθοινῶντἔλλοπας ἰχθῦς.
τῶν δὕπο χάλκειοι τρέον ἰχθύες· αὐτὰρ ἐπἀκταῖς
ἧστο ἀνὴρ ἁλιεὺς δεδοκημένος· εἶχε δὲ χερσὶν
215 ἰχθύσιν ἀμφίβληστρον ἀπορρίψοντι ἐοικώς.
ἐν δἦν ἠυκόμου Δανάης τέκος, ἱππότα Περσεύς,
οὔτἄρἐπιψαύων σάκεος ποσὶν οὔθἑκὰς αὐτοῦ,
θαῦμα μέγα φράσσασθ᾽, ἐπεὶ οὐδαμῇ ἐστήρικτο.
τὼς γάρ μιν παλάμαις τεῦξεν κλυτὸς Ἀμφιγυήεις
220 χρύσεον· ἀμφὶ δὲ ποσσὶν ἔχεν πτερόεντα πέδιλα.
ὤμοισιν δέ μιν ἀμφὶ μελάνδετον ἆορ ἔκειτο
χαλκέου ἐκ τελαμῶνος· δὥς τε νόημἐποτᾶτο·
πᾶν δὲ μετάφρενον εἶχε κάρη δεινοῖο πελώρου,
Γοργοῦς· ἀμφὶ δέ μιν κίβισις θέε, θαῦμα ἰδέσθαι,
225 ἀργυρέη· θύσανοι δὲ κατῃωρεῦντο φαεινοὶ
χρύσειοι· δεινὴ δὲ περὶ κροτάφοισιν ἄνακτος
κεῖτἌιδος κυνέη νυκτὸς ζόφον αἰνὸν ἔχουσα.
αὐτὸς δὲ σπεύδοντι καὶ ἐρρίγοντι ἐοικὼς
Περσεὺς Δαναΐδης ἐτιταίνετο. ταὶ δὲ μεταὐτὸν
230 Γοργόνες ἄπλητοί τε καὶ οὐ φαταὶ ἐρρώοντο
ἱέμεναι μαπέειν. ἐπὶ δὲ χλωροῦ ἀδάμαντος
βαινουσέων ἰάχεσκε σάκος μεγάλῳ ὀρυμαγδῷ
ὀξέα καὶ λιγέως· ἐπὶ δὲ ζώνῃσι δράκοντε
δοιὼ ἀπῃωρεῦντἐπικυρτώοντε κάρηνα.
235 λίχμαζον δἄρα τώ γε· μένει δἐχάρασσον ὀδόντας
ἄγρια δερκομένω. ἐπὶ δὲ δεινοῖσι καρήνοις
Γοργείοις ἐδονεῖτο μέγας Φόβος. οἳ δὑπὲρ αὐτέων
ἄνδρες ἐμαρνάσθην πολεμήια τεύχεἔχοντες,
τοὶ μὲν ὑπὲρ σφετέρης πόλιος σφετέρων τε τοκήων
240 λοιγὸν ἀμύνοντες, τοὶ δὲ πραθέειν μεμαῶτες.
πολλοὶ μὲν κέατο, πλέονες δἔτι δῆριν ἔχοντες
μάρνανθ᾽· αἱ δὲ γυναῖκες ἐυδμήτων ἐπὶ πύργων
χαλκέων ὀξὺ βόων, κατὰ δἐδρύπτοντο παρειάς,
ζωῇσιν ἴκελαι, ἔργα κλυτοῦ Ἡφαίστοιο.
245 ἄνδρες δ᾽, οἳ πρεσβῆες ἔσαν γῆράς τε μέμαρπεν,
ἀθρόοι ἔκτοσθεν πυλέων ἔσαν, ἂν δὲ θεοῖσι
χεῖρας ἔχον μακάρεσσι, περὶ σφετέροισι τέκεσσι
δειδιότες· τοὶ δαὖτε μάχην ἔχον. αἳ δὲ μεταὐτοὺς
Κῆρες κυάνεαι, λευκοὺς ἀραβεῦσαι ὀδόντας,
[200] un casque d'or sur sa tête, et l’égide sur ses épaules. Ainsi armée, elles se précipitait vers la guerre terrible. Ici on contemplait le chœur sacré des Immortels ; au milieu de ce chœur le fils de Jupiter et de Latone tirait de sa lyre d'or des sons ravissants qui perçaient la voûte de l'Olympe, séjour des dieux. Autour de la céleste assemblée s'élevait en cercle un monceau d'innombrables trésors ; et dans cette lutte divine, les Muses de la Piérie chantaient les premières, comme si elles faisaient entendre une voix harmonieuse. 207 Là sur la mer immense s'arrondissait un port à l’entrée facile, composé de l'étain le plus pur et rempli de flots écumants. Au milieu, de nombreux dauphins paraissaient nager çà et là, en épiant les poissons ; deux dauphins d'argent, soufflant l'eau par leurs narines, dévoraient les muets habitants de l’onde, et sous leurs dents se débattaient les poissons d'airain. Un pêcheur les contemplait, assis sur le rivage, et balançait dans ses mains un filet qu'il semblait prêt à lancer. 216 Plus loin, le fils de Danaé à la belle chevelure, Persée, ce dompteur de chevaux, ne touchait pas le bouclier de ses pieds rapides et n'en était pas très loin ; par un incroyable prodige, il n'y tenait d'aucun côté. Ciselé en or par les mains de l'illustre Vulcain, il portait des brodequins ailés, et le glaive d'airain à la noire poignée, suspendu au baudrier, brillait sur ses épaules ; il volait comme la pensée. 223 Tout son dos était couvert par la tête de la cruelle Gorgone : autour de cette tête voltigeait, ô merveille ! un sac d'argent d'où tombaient des franges d'or au loin étincelantes. Sur le front du héros s'agitait le formidable casque de Pluton, enveloppé des épaisses ténèbres de la nuit. Le fils de Danaé lui-même s'allongeait en courant, semblable à un homme qui précipite sa fuite tout frissonnant de terreur ; 229 sur ses pas s'élançaient les monstres insaisissables et funestes à nommer, les Gorgones, impatientes de l'atteindre. Dans leur élan impétueux, l'acier pâle du bouclier retentissait d'un bruit aigu et perçant. Á leurs ceintures pendaient deux dragons qui courbaient leurs têtes, dardaient leurs langues, entre-choquaient leurs dents avec fureur et lançaient de farouches regards. 236 Sur les épouvantables têtes de ces Gorgones planait une grande terreur. Là combattaient deux peuples couverts de leurs belliqueuses armes, les uns cherchant à repousser la mort loin de leur cité et de leur famille, les autres avides de meurtre et de ravage. 241 Plusieurs guerriers étaient déjà tombés, sans vie ; un plus grand nombre soutenait le choc des combats. Du haut des tours magnifiques, les femmes poussaient des clameurs aiguës, se meurtrissaient les joues et semblaient vivantes, grâce au talent de l'illustre Vulcain. 245 Les hommes qui avaient atteint la vieillesse, rassemblés hors des portes, élevaient leurs mains vers les bienheureux Immortels et tremblaient pour leurs fils. Ceux-ci combattaient sans relâche et derrière eux les noires Destinées, entre-choquant leurs dents éclatantes de blancheur,


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Dernière mise à jour : 18/06/2009