HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hésiode, Le bouclier d'Hercule

Vers 250-299

  Vers 250-299

[250] δεινωπαὶ βλοσυραί τε δαφοιναί τἄπληταί τε
δῆριν ἔχον περὶ πιπτόντων· πᾶσαι δἄρἵεντο
αἷμα μέλαν πιέειν· ὃν δὲ πρῶτον μεμάποιεν
κείμενον πίπτοντα νεούτατον, ἀμφὶ μὲν αὐτῷ
βάλλὄνυχας μεγάλους, ψυχὴ δἌιδόσδε κατῇεν
255 Τάρταρον ἐς κρυόενθ᾽. αἳ δὲ φρένας εὖτἀρέσαντο
αἵματος ἀνδρομέου, τὸν μὲν ῥίπτασκον ὀπίσσω,
ἂψ δὅμαδον καὶ μῶλον ἐθύνεον αὖτις ἰοῦσαι.
Κλωθὼ καὶ Λάχεσίς σφιν ἐφέστασαν· μὲν ὑφήσσων
Ἀτροπος οὔ τι πέλεν μεγάλη θεός, ἀλλἄρα γε
260 τῶν γε μὲν ἀλλάων προφερής τἦν πρεσβυτάτη τε.
πᾶσαι δἀμφἑνὶ φωτὶ μάχην δριμεῖαν ἔθεντο.
δεινὰ δἐς ἀλλήλας δράκον ὄμμασι θυμήνασαι,
ἐν δὄνυχας χεῖράς τε θρασείας ἰσώσαντο.
πὰρ δἈχλὺς εἱστήκει ἐπισμυγερή τε καὶ αἰνή,
265 χλωρὴ ἀυσταλέη λιμῷ καταπεπτηυῖα,
γουνοπαχής, μακροὶ δὄνυχες χείρεσσιν ὑπῆσαν.
τῆς ἐκ μὲν ῥινῶν μύξαι ῥέον, ἐκ δὲ παρειῶν
αἷμἀπελείβετἔραζ᾽· δἄπλητον σεσαρυῖα
εἱστήκει, πολλὴ δὲ κόνις κατενήνοθεν ὤμους,
270 δάκρυσι μυδαλέη. παρὰ δεὔπυργος πόλις ἀνδρῶν·
χρύσειαι δέ μιν εἶχον ὑπερθυρίοις ἀραρυῖαι
ἑπτὰ πύλαι· τοὶ δἄνδρες ἐν ἀγλαΐῃς τε χοροῖς τε
τέρψιν ἔχον· τοὶ μὲν γὰρ ἐυσσώτρου ἐπἀπήνης
ἤγοντἀνδρὶ γυναῖκα, πολὺς δὑμέναιος ὀρώρει·
275 τῆλε δἀπαἰθομένων δαΐδων σέλας εἰλύφαζε
χερσὶν ἔνι δμῳῶν· ταὶ δἀγλαΐῃ τεθαλυῖαι
πρόσθἔκιον· τῇσιν δὲ χοροὶ παίζοντες ἕποντο.
τοὶ μὲν ὑπὸ λιγυρῶν συρίγγων ἵεσαν αὐδὴν
ἐξ ἁπαλῶν στομάτων, περὶ δέ σφισιν ἄγνυτο ἠχώ.
280 αἳ δὑπὸ φορμίγγων ἄναγον χορὸν ἱμερόεντα.
ἔνθεν δαὖθἑτέρωθε νέοι κώμαζον ὑπαὐλοῦ,
τοί γε μὲν αὖ παίζοντες ὑπὀρχηθμῷ καὶ ἀοιδῇ
τοί γε μὲν αὖ γελόωντες ὑπαὐλητῆρι ἕκαστος
πρόσθἔκιον· πᾶσαν δὲ πόλιν θαλίαι τε χοροί τε
285 ἀγλαΐαι τεἶχον. τοὶ δαὖ προπάροιθε πόληος
νῶθἵππων ἐπιβάντες ἐθύνεον. οἱ δἀροτῆρες
ἤρεικον χθόνα δῖαν, ἐπιστολάδην δὲ χιτῶνας
ἐστάλατ᾽. αὐτὰρ ἔην βαθὺ λήιον· οἵ γε μὲν ἤμων
αἰχμῇς ὀξείῃσι κορωνιόωντα πέτηλα,
290 βριθόμενα σταχύων, ὡς εἰ Δημήτερος ἀκτήν·
οἳ δἄρἐν ἐλλεδανοῖσι δέον καὶ ἔπιτνον ἀλωήν,
οἳ δἐτρύγων οἴνας δρεπάνας ἐν χερσὶν ἔχοντες,
οἳ δαὖτἐς ταλάρους ἐφόρευν ὑπὸ τρυγητήρων
λευκοὺς καὶ μέλανας βότρυας μεγάλων ἀπὸ ὄρχων,
295 βριθομένων φύλλοισι καὶ ἀργυρέῃς ἑλίκεσσιν.
οἳ δαὖτἐς ταλάρους ἐφόρευν. παρὰ δέ σφισιν ὄρχος
297 χρύσεος ἦν, κλυτὰ ἔργα περίφρονος Ἡφαίστοιο,
299 σειόμενος φύλλοισι καὶ ἀργυρέῃσι κάμαξι,
[250] ces déesses à l'œil farouche, hideuses, ensanglantées, invincibles, se disputaient les guerriers couchés sur l'arène. Toutes, altérées d'un sang noir, étendaient leurs larges ongles sur le premier soldat qui tombait mort ou récemment blessé, et les âmes des victimes étaient précipitées dans la demeure de Pluton, dans le froid Tartare. 255 Á peine rassasiées de sang humain, elles rejetaient derrière elles les cadavres et retournaient à grands pas au milieu du tumulte et du carnage. 258 Là paraissaient Clotho, Lachésis, et plus bas Atropos qui sans être une grande déesse, était plus puissante et plus âgée que ses sœurs. Toutes les trois, acharnées sur le même guerrier, se lançaient mutuellement d'horribles regards, et, dans leur fureur, entrelaçaient leurs ongles et leurs mains audacieuses. 264 A leurs côtés se tenait la Tristesse désolée, horrible, pâle, desséchée, consumée par la faim, chancelant sur ses épais genoux. De ses mains s'allongeaient des ongles démesurés ; une impure émanation s'échappait de ses narines et le sang coulait de ses joues sur la terre. Debout, elle grinçait des dents avec un bruit terrible et ses épaules étaient couvertes des tourbillons d'une poussière humide de larmes. 270 Auprès s'élevait une cité munie de superbes tours et de sept portes d'or attachées à leurs linteaux. Les habitants s'y livraient aux plaisirs et à la danse. Sur un char aux belles roues ils conduisaient une jeune vierge à son époux et de toutes parts retentissaient les chants d'hyménée. 275 On voyait au loin se répandre la clarté des flambeaux étincelants dans la main des esclaves. Florissantes de beauté, des femmes précédaient le cortège et des groupes joyeux les accompagnaient en dansant. Des chanteurs mariaient aux chalumeaux sonores leur voix légère et flexible, qui perçait les échos d'alentour, et un chœur gracieux voltigeait, guidé par les sons de la lyre. D'un autre côté les jeunes garçons se divertissaient aux accords de la flûte ; les uns goûtaient les plaisirs du chant et de la danse ; les autres riaient en contemplant ces jeux et chacun s'avançait précédé d'un musicien habile. 284 Enfin, la joie, la danse et les amusements animaient la ville tout entière. Devant les remparts des écuyers couraient montés sur leurs chevaux. Des laboureurs fendaient le sein d'une terre fertile, en relevant leurs tuniques. Dans un champ couvert de blés, des ouvriers moissonnaient les tiges hérissées de pointes aiguës et chargées de ces épis, don précieux de Cérès, 291 tandis que leurs compagnons les liaient en javelles et remplissaient l'aire de leurs monceaux. Ailleurs, ceux-ci, armés de la serpe, récoltaient les fruits de la vigne ; ceux-là, recevant de la main des vendangeurs les grappes blanches ou noires cueillies sur les grands ceps aux feuilles épaisses et aux rameaux d'argent, les entassaient au fond des corbeilles que d'autres emportaient. Non loin de là, rangés avec ordre et figurés en or, des plants nombreux, chefs-d'œuvre de l'industrieux Vulcain, s'élevaient couverts de pampres mobiles, soutenus par des échalas d'argent


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Dernière mise à jour : 18/06/2009