HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hésiode, Le bouclier d'Hercule

Vers 150-199

  Vers 150-199

[150] οἵτινες ἀντιβίην πόλεμον Διὸς υἷι φέροιεν.
τῶν καὶ ψυχαὶ μὲν χθόνα δύμεναι Ἄιδος εἴσω
κάκκιον, ὀστέα δέ σφι περὶ ῥινοῖο σαπείσης
Σειρίου ἀζαλέοιο μελαίνῃ πύθεται αἴῃ.
ἐν δὲ Προΐωξίς τε Παλίωξίς τε τέτυκτο,
155 ἐν δὍμαδός τε Φόβος τἈνδροκτασίη τε δεδήει,
ἐν δἜρις, ἐν δὲ Κυδοιμὸς ἐθύνεον, ἐν δὀλοὴ Κὴρ
ἄλλον ζωὸν ἔχουσα νεούτατον, ἄλλον ἄουτον,
ἄλλον τεθνηῶτα κατὰ μόθον ἕλκε ποδοῖιν.
εἷμα δἔχἄμφὤμοισι δαφοινεὸν αἵματι φωτῶν,
160 δεινὸν δερκομένη καναχῇσί τε βεβρυχυῖα.
ἐν δὀφίων κεφαλαὶ δεινῶν ἔσαν, οὔ τι φατειῶν,
δώδεκα, ταὶ φοβέεσκον ἐπὶ χθονὶ φῦλἀνθρώπων,
οἵ τινες ἀντιβίην πόλεμον Διὸς υἷι φέροιεν·
τῶν καὶ ὀδόντων μὲν καναχὴ πέλεν, εὖτε μάχοιτο
165 Ἀμφιτρυωνιάδης, τὰ δἐδαίετο θαυματὰ ἔργα.
στίγματα δὣς ἐπέφαντο ἰδεῖν δεινοῖσι δράκουσιν·
κυάνεοι κατὰ νῶτα, μελάνθησαν δὲ γένεια.
ἐν δὲ συῶν ἀγέλαι χλούνων· ἔσαν ἠδὲ λεόντων
ἐς σφέας δερκομένων, κοτεόντων θἱεμένων τε.
170 τῶν καὶ ὁμιληδὸν στίχες ἤισαν· οὐδέ νυ τώ γε
οὐδέτεροι τρεέτην· φρῖσσόν γε μὲν αὐχένας ἄμφω.
ἤδη γάρ σφιν ἔκειτο μέγας λῖς, ἀμφὶ δὲ κάπροι
δοιοί, ἀπουράμενοι ψυχάς, κατὰ δέ σφι κελαινὸν
αἷμἀπελείβετἔραζ᾽· οἳ δαὐχένας ἐξεριπόντες
175 κείατο τεθνηῶτες ὑπὸ βλοσυροῖσι λέουσιν.
τοὶ δἔτι μᾶλλον ἐγειρέσθην κοτέοντε μάχεσθαι,
ἀμφότεροι, χλοῦναί τε σύες χαροποί τε λέοντες.
ἐν δἦν ὑσμίνη Λαπιθάων αἰχμητάων
Καινέα τἀμφὶ ἄνακτα Δρύαντά τε Πειρίθοόν τε
180 Ὁπλέα τἘξάδιόν τε Φάληρόν τε Πρόλοχόν τε
Μόψον τἈμπυκίδην, Τιταρήσιον, ὄζον Ἄρηος,
Θησέα τΑἰγεΐδην, ἐπιείκελον ἀθανάτοισιν·
ἀργύρεοι, χρύσεια περὶ χροῒ τεύχεἔχοντες.
Κένταυροι δἑτέρωθεν ἐναντίοι ἠγερέθοντο
185 ἀμφὶ μέγαν Πετραῖον ἰδἌσβολον οἰωνιστὴν
Ἄρκτον τΟὔρειόν τε μελαγχαίτην τε Μίμαντα
καὶ δύο Πευκεΐδας, Περιμήδεά τε Δρύαλόν τε,
ἀργύρεοι, χρυσέας ἐλάτας ἐν χερσὶν ἔχοντες.
καί τε συναΐγδην ὡς εἰ ζωοί περ ἐόντες
190 ἔγχεσιν ἠδἐλάτῃς αὐτοσχεδὸν ὠριγνῶντο.
ἐν δἌρεος βλοσυροῖο ποδώκεες ἕστασαν ἵπποι
χρύσεοι, ἐν δὲ καὶ αὐτὸς ἐναρσφόρος οὔλιος Ἄρης
αἰχμὴν ἐν χείρεσσιν ἔχων, πρυλέεσσι κελεύων,
αἵματι φοινικόεις, ὡς εἰ ζωοὺς ἐναρίζων
195 δίφρου ἐπεμβεβαώς· παρὰ δὲ Δεῖμός τε Φόβος τε
ἕστασαν ἱέμενοι πόλεμον καταδύμεναι ἀνδρῶν.
ἐν δὲ Διὸς θυγάτηρ ἀγελείη Τριτογένεια,
τῇ ἰκέλη ὡς εἴ τε μάχην ἐθέλουσα κορύσσειν,
ἔγχος ἔχουσἐν χερσὶν ἰδὲ χρυσέην τρυφάλειαν
[150] assez hardis pour attaquer le fils de Jupiter ; leurs âmes descendaient dans la demeure souterraine de Pluton, et sur la terre leurs ossements pourrissaient, dépouillés de leurs chairs et dévorés par le brûlant Sirius. Là se heurtaient la Poursuite et le Retour ; là s'agitaient le Tumulte et la Fuite ; là s'échauffait le Carnage ; là couraient en fureur Éris et le Désordre. 156 La cruelle Parque saisissait tantôt un guerrier vivant, mais qui venait d'être blessé ou un autre qui ne l'était pas encore, tantôt un cadavre qu'elle traînait par les pieds à travers la bataille. Sur ses épaules flottait sa robe souillée de sang humain ; elle roulait des yeux effrayants et poussait des clameurs aiguës. 161 Là paraissaient encore les têtes de douze serpents hideux, funestes à nommer, et terribles sur la terre pour tous les hommes qui osaient attaquer l'enfant de Jupiter ; leurs dents s'entre-choquaient avec de longs sifflements, tandis que le fils d'Amphitryon combattait. Un art merveilleux avait nuancé les corps de ces épouvantables dragons ; l'œil distinguait et les taches bleues de leurs dos et la noirceur de leurs mâchoires profondes. 168 On voyait aussi des sangliers sauvages et des lions qui s'entre-regardaient avec fureur, et, rangés par troupes, se précipitaient en foule les uns sur les autres : ils ne s'inspiraient mutuellement aucun effroi ; mais leurs cous se hérissaient de poils, car déjà un grand lion avait été abattu, et près de lui deux sangliers étaient tombés privés de la vie ; de leurs plaies un sang noir s'épanchait sur la terre, et la tête renversée, ils gisaient morts sous leurs terribles vainqueurs. Cependant les deux troupes brûlaient encore de combattre ; une nouvelle ardeur enflammait les sangliers sauvages et les farouches lions. 178 Ailleurs s'offrait le combat des belliqueux Lapithes qui entouraient le roi Cénée, Dryas, Pirithoüs, Hoplée, Exadius, Phalère, Prolochus, le Titarésien Mopsus, fils d'Ampyx, rejeton de Mars, et Thésée, fils d'Égée, semblable aux Immortels; tous, formés d'argent, portaient des armures d'or. 184 De l'autre côté, les Centaures ennemis se rassemblaient autour du grand Pétréus, du devin Asbole, d'Arctus, d'Hurius, de Mimas aux noirs cheveux, et des deux enfants de Peucis, Périmède et Dryale: formés aussi d'argent, tous avaient des massues d'or entre leurs mains. 189 Les deux partis s'attaquaient, comme s'ils eussent été vivants et ils combattaient de prés, armés de lances et de massues. Les coursiers aux pieds rapides du cruel Mars étaient figurés en or ; au milieu de la mêlée ce dieu, ravisseur de butin, ce dieu funeste frémissait, une pique à la main, excitant les soldats, couvert de sang, dépouillant les vaincus qui paraissaient respirer encore et triomphant du haut de son char. 195 Près de lui se tenaient la Terreur et la Fuite, impatientes de se mêler au combat des héros. La belliqueuse fille de Jupiter, Pallas Tritogénie semblait vouloir allumer le feu des batailles ; une lance brillait dans ses mains,


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Dernière mise à jour : 18/06/2009