HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hésiode, Le bouclier d'Hercule

Vers 100-149

  Vers 100-149

[100] Φοίβου Ἀπόλλωνος, ἑκατηβελέταο ἄνακτος·
μὴν καὶ κρατερός περ ἐὼν ἄαται πολέμοιο.
τὸν δαὖτε προσέειπεν ἀμώμητος Ἰόλαος·
ἠθεῖ᾽, μάλα δή τι πατὴρ ἀνδρῶν τε θεῶν τε
τιμᾷ σὴν κεφαλὴν καὶ ταύρεος Ἐννοσίγαιος,
105 ὃς Θήβης κρήδεμνον ἔχει ῥύεταί τε πόληα·
οἶον δὴ καὶ τόνδε βροτὸν κρατερόν τε μέγαν τε
σὰς ἐς χεῖρας ἄγουσιν, ἵνα κλέος ἐσθλὸν ἄρηαι.
ἀλλἄγε δύσεο τεύχεἀρήια, ὄφρα τάχιστα
δίφρους ἐμπελάσαντες Ἄρηός θἡμέτερόν τε
110 μαρνώμεσθ᾽, ἐπεὶ οὔ τοι ἀτάρβητον Διὸς υἱὸν
οὐδἸφικλεΐδην δειδίξεται, ἀλλά μιν οἴω
φεύξεσθαι δύο παῖδας ἀμύμονος Ἀλκεΐδαο,
οἳ δή σφι σχεδόν εἰσι, λιλαιόμενοι πολέμοιο
φυλόπιδα στῆσαι, τά σφιν πολὺ φίλτερα θοίνης.
115 Ὣς φάτο· μείδησεν δὲ βίη Ἡρακληείη
θυμῷ γηθήσας· μάλα γάρ νύ οἱ ἄρμενα εἶπεν·
καί μιν ἀμειβόμενος ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
ἥρως Ἰόλαε, διοτρεφές, οὐκέτι τηλοῦ
ὑσμίνη τρηχεῖα· σὺ δὡς πάρος ἦσθα δαΐφρων,
120 ὣς καὶ νῦν μέγαν ἵππον Ἀρίονα κυανοχαίτην
πάντη ἀναστρωφᾶν καὶ ἀρηγέμεν, ὥς κε δύνηαι.
ὣς εἰπὼν κνημῖδας ὀρειχάλκοιο φαεινοῦ,
Ἡφαίστου κλυτὰ δῶρα, περὶ κνήμῃσιν ἔθηκεν·
δεύτερον αὖ θώρηκα περὶ στήθεσσιν ἔδυνε
125 καλὸν χρύσειον πολυδαίδαλον, ὅν οἱ ἔδωκε
Παλλὰς Ἀθηναίη, κούρη Διός, ὁππότἔμελλε
τὸ πρῶτον στονόεντας ἐφορμήσεσθαι ἀέθλους.
θήκατο δἀμφὤμοισιν ἀρῆς ἀλκτῆρα σίδηρον
δεινὸς ἀνήρ· κοΐλην δὲ περὶ στήθεσσι φαρέτρην
130 καββάλετἐξόπιθεν· πολλοὶ δἔντοσθεν ὀιστοὶ
ῥιγηλοί, θανάτοιο λαθιφθόγγοιο δοτῆρες.
πρόσθεν μὲν θάνατόν τεἶχον καὶ δάκρυσι μῦρον,
μέσσοι δὲ ξεστοί, περιμήκεες, αὐτὰρ ὄπισθε
μόρφνοιο φλεγύαο καλυπτόμενοι πτερύγεσσιν.
135 εἵλετο δὄβριμον ἔγχος, ἀκαχμένον αἴθοπι χαλκῷ,
κρατὶ δἔπἰφθίμῳ κυνέην ἐύτυκτον ἔθηκε,
δαιδαλέην ἀδάμαντος, ἐπὶ κροτάφοις ἀραρυῖαν,
ἥτεἴρυτο κάρη Ἡρακλῆος θείοιο.
χερσί γε μὴν σάκος εἷλε παναίολον, οὐδέ τις αὐτὸ
140 οὔτἔρρηξε βαλὼν οὔτἔθλασε, θαῦμα ἰδέσθαι.
πᾶν μὲν γὰρ κύκλῳ τιτάνῳ λευκῷ τἐλέφαντι
ἠλέκτρῳ θὑπολαμπὲς ἔην χρυσῷ τε φαεινῷ
λαμπόμενον, κυάνου δὲ διὰ πτύχες ἠλήλαντο.
ἐν μέσσῳ δἀδάμαντος ἔην Φόβος οὔ τι φατειός,
145 ἔμπαλιν ὄσσοισιν πυρὶ λαμπομένοισι δεδορκώς·
τοῦ καὶ ὀδόντων μὲν πλῆτο στόμα λευκὰ θεόντων,
δεινῶν ἀπλήτων, ἐπὶ δὲ βλοσυροῖο μετώπου
δεινὴ Ἔρις πεπότητο κορύσσουσα κλόνον ἀνδρῶν,
σχετλίη, ῥα νόον τε καὶ ἐκ φρένας εἵλετο φωτῶν.
[100] le bois sacré d'Apollon, qui lance au loin ses traits ; mais quelle que soit sa force, il sera bientôt rassasié des fureurs de la guerre. 103 "Respectable ami ! répondit l'irréprochable Iolaüs, combien la tête est honorée par le père des dieux et des hommes, et par Neptune Tauréen qui protège les remparts et défend la ville de Thèbes, puisqu'ils font tomber entre tes mains un héros si grand et si fort, pour te procurer une gloire immortelle ! Revêts donc tes belliqueuses armes et combattons soudain en mettant aux prises le char de Mars et le nôtre. 110 Mars ne saurait effrayer ni l'inébranlable enfant de Jupiter, ni celui d’Iphiclès ; je crois plutôt qu'il fuira les deux rejetons de l'irréprochable fils d'Alcée, les deux héros qui sont là, brûlant d'une noble ardeur et tout prêts à combattre, car ils aiment bien mieux la guerre que les festins." 115 Il dit et le puissant Hercule sourit en se réjouissant dans son cœur, parce qu'il venait d'entendre un langage généreux. Soudain volèrent de sa bouche ces paroles ailées : 118 "Iolaüs ! héros nourrisson de Jupiter, voici l'instant du terrible combat. Si tu te montras toujours habile, aujourd'hui encore dirige avec adresse cet Arion, ce grand coursier aux crins noirs et seconde-moi de toutes tes forces. " 122 A ces mots il enlaça à ses jambes les brodequins d'un orichalque splendide, glorieux présent de Vulcain ; puis il ceignit sa poitrine de cette belle cuirasse d'or, magnifique chef-d'œuvre que lui donna Minerve, fille de Jupiter, lorsque pour la première fois il s'élança vers les combats meurtriers. Ce redoutable guerrier fier suspendit encore à ses épaules le fer qui repoussait le trépas et il jeta derrière lui le carquois profond rempli de flèches horribles, messagères de la mort, qui étouffe la voix de ses victimes ; cette mort semblait attachée à leurs pointes trempées de larmes ; polies et longues par le milieu, elles étaient revêtues à leur extrémité des ailes d'un aigle noir. Le héros prit la forte lance armée d'airain et sur sa tête guerrière posa le superbe casque d'acier qui, travaillé avec art, s'ajustait à ses tempes et protégeait le front du divin Hercule. 141 Enfin il saisit dans ses mains ce bouclier aux diverses figures, que les flèches d'aucun mortel ne purent jamais ni rompre ni traverser, ce bouclier merveilleux, tout entier entouré de gypse, orné d'un blanc ivoire, étincelant d'un ambre jaune et d'un or éclatant, garni de lames bleues qui s'y croisaient de toutes parts. 145 Au milieu se dressait un dragon qui inspirait une terreur indicible et lançait en arrière des regards brûlants comme le feu. Sa gueule était remplie de dents blanches, cruelles, insaisissables. Sur son front menaçant voltigeait l'odieuse Éris, cette inhumaine déesse qui, excitant le trouble et le carnage, égarait l'esprit des guerriers


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Dernière mise à jour : 18/06/2009