[30] λʹ. Πορευόμενος δὲ ἐγχρίμπτεται γυναιξὶ Κουροτρόφῳ
θυούσαις ἐν τῇ τριόδῳ. ἡ δὲ ἱέρεια εἶπε πρὸς αὐτόν, δυσχεράνασα τῇ ὄψει, ἄνερ
ἀπὸ τῶν ἱερῶν. ὁ δὲ Ὅμηρος ἐς
θυμόν τε ἔβαλε τὸ ῥηθέν, καὶ ἤρετο τὸν ἄγοντα τίς τε εἴη
ὁ φθεγξάμενος, καὶ τίνι θεῶν ἱερὰ θύεται. ὁ δὲ αὐτῷ διηγήσατο ὅτι γυνὴ εἴη
Κουροτρόφῳ θύουσα. ὁ δ´ ἀκούσας
λέγει τάδε τὰ ἔπεα·
κλῦθι μοι εὐχομένῳ Κουροτρόφε, δὸς δὲ γυναῖκα
τήνδε νέων μὲν ἀνήνασθαι φιλότητα καὶ εὐνήν,
ἡ δ´ ἐπιτερπέσθω πολιοκροτάφοισι γέρουσιν,
ὧν ὥρη μὲν ἀπήμβλυνται, θυμὸς δὲ μενοινᾷ.
| [30] XXX. Il rencontra sur sa route des femmes qui offraient dans un carrefour un
sacrifice à Courotrophos. La prêtresse, l’ayant aperçu, lui dit d’un air chagrin :
« Homme, éloigne-toi de nos sacrifices. » Homère, ayant réfléchi sur ces paroles,
demanda à son conducteur quel était celui qui les lui avait adressées, et à quel dieu il
sacrifiait. Le Samien lui répondit que c’était une femme qui offrait un sacrifice à
Courotrophos. Là-dessus il fit ces vers : « Exaucez mes vœux, Courotrophos ; puisse
cette femme avoir en horreur les caresses de l’aimable jeunesse ! qu’elle ne se plaise
qu’avec des vieillards blanchis par l’âge, dont le cœur est brûlant et les sens sont
émoussés. »
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