| [17] ιζʹ. Χρόνῳ δὲ οὐ πολλῷ μετέπειτα ἄνδρες Χῖοι ἔμποροι
ἀπίκοντο ἐς τὴν Φωκαίην· ἀκούσαντες δὲ τῶν ἐπέων τοῦ
Ὁμήρου ἃ πρότερον ἀκηκόεσαν πολλάκις ἐν τῇ Χίῳ τοῦ Θεστορίδεω, ἐξήγγελλον 
Ὁμήρῳ ὅτι ἐν τῇ Χίῳ τις ἐπιδεικνύμενος
τὰ ἔπεα ταῦτα γραμμάτων διδάσκαλος κάρτα πολλὸν ἔπαινον 
ἔχει. ὁ δὲ Ὅμηρος κατενόησεν ὅτι Θεστορίδης ἂν εἴη, καὶ
παντὶ θυμῷ ἐσπούδαζεν εἰς τὴν Χίον ἀπικέσθαι. καταβὰς
δὲ ἐπὶ τὸν λιμένα, ἐς μὲν τὴν Χίον οὐ καταλαμβάνει οὐδὲν
πλοῖον πλέον, ἐς δὲ τὴν Ἐρυθραίην τινες ἐπὶ ξύλου παρεσκευάζοντο πλεῖν. 
καλῶς δὲ εἶχε τῷ Ὁμήρῳ δι´ Ἐρυθραίης
τὸν πλοῦν ποιήσασθαι. καὶ προσελθὼν ἐχρήϊζε παρὰ τῶν
ναυτέων δέξασθαι αὐτὸν σύμπλουν, πολλά τε καὶ προσαγωγὰ
λέγων οἷς σφέας ἔμελλε πείσειν. τοῖς δὲ ἔδοξε δέξασθαι
αὐτόν, καὶ ἐκέλευον ἐσβαίνειν εἰς τὸ πλοῖον. ὁ δὲ Ὅμηρος
πολλὰ ἐπαινέσας αὐτοὺς ἐσέβη· καὶ ἐπεὶ ἕζετο λέγει τὰ
ἔπεα τάδε·
κλῦθι Ποσειδάων μεγαλοσθενὲς ἐννοσίγαιε,
εὐρυχόρου μεδέων ἠδὲ ξανθοῦ Ἑλικῶνος,
δὸς δ´ οὖρον καλὸν καὶ ἀπήμονα νόστον ἰδέσθαι
ναύταις, οἳ νηὸς πομποὶ ἠδ´ ἀρχοὶ ἔασι.
δὸς δ´ ἐς ὑπώρειαν ὑψικρήμνοιο Μίμαντος
αἰδοίων μ´ ἐλθόντα βροτῶν ὁσίων τε κυρῆσαι,
Φῶτά τε τισαίμην ὃς ἐμὸν νόον ἠπεροπεύσας
ὠδύσατο Ζῆνα ξένιον ξενίην τε τραπέζην.
 | [17] XVII. Peu de temps après, des marchands, étant venus de Chios à Phocée, 
se rendirent aux assemblées où se trouvait Homère. Surpris de lui entendre réciter 
des poèmes qu’ils avaient souvent entendu déclamer à Thestorides dans l’île de 
Chios, ils l’avertirent qu’il y avait à Chios un professeur en littérature qui s’attirait de 
grands applaudissements enchantant ces mêmes poèmes. Homère, comprenant 
aussitôt que c’était Thestorides, se hâta de se rendre à Chios. Étant allé au port, il ne 
trouva pas de navire prêt à mettre à la voile pour cette île ; mais il en rencontra un 
que l’on appareillait pour aller chercher du bois à Érythrée. Comme cette ville lui 
parut commode pour passer à Chios, il aborda civilement les nautoniers, les pria de 
le recevoir parmi leurs compagnons de navigation, et, pour les y engager, il leur tint 
les propos les plus flatteurs. Ils agréèrent sa demande, et le prièrent de monter sur 
leur vaisseau. Homère y monta après leur avoir donné de grandes louanges, et, 
lorsqu’il se fut assis, il leur adressa ces vers:« Soyez favorable à mes voeux, puissant 
Neptune qui régnez sur les vastes campagnes d’Hélice ; envoyez-nous un vent 
favorable et un heureux retour à ces nautoniers, compagnons de mon voyage, et au 
maître de ce vaisseau. Puissé-je aborder au pied du sourcilleux Mimas, et rencontrer 
des hommes pieux et respectables ! Puissé-je aussi me venger de cet homme qui, par 
ses tromperies, a irrité contre lui Jupiter, qui préside à l’hospitalité, et qui, 
m’admettant à sa table, a violé en ma personne l’hospitalité. »
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