[15] ιεʹ. Μετὰ τοῦτο ἀπαλλάσσεται ἐκ τῆς Κύμης ἐς Φωκαίην,
Κυμαίοις ἐπαρησάμενος μηδένα ποιητὴν δόκιμον ἐν τῇ χώρᾳ
γενέσθαι ὅστις Κυμαίους ἐπαγλαϊεῖ. ἀπικόμενος δὲ ἐς
Φωκαίην τῷ αὐτῷ τρόπῳ ἐβιότευσεν, ἔπεα ἐνδεικνύμενος ἐν
ταῖς λέσχαις κατίζων. ἐν δὲ τῇ Φωκαίῃ τοῦτον τὸν χρόνον
Θεστορίδης τις ἦν γράμματα διδάσκων τοὺς παῖδας, ἀνὴρ
οὐ κρήγυος· κατανοήσας δὲ τοῦ Ὁμήρου τὴν ποίησιν λόγους
τοιούσδε αὐτῷ προσήνεγκε, φὰς ἕτοιμος εἶναι θεραπεύειν
καὶ τρέφειν αὐτὸν ἀναλαβών, εἰ ἐθέλοι ἅ γε πεποιημένα εἴη
αὐτῷ τῶν ἐπέων ἀναγράψασθαι καὶ ἄλλα ποιῶν πρὸς ἑωυτὸν
ἀναφέρειν αἰεί.
| [15] XV. En sortant de Cyme pour se retirer à Phocée, il fit cette
imprécation qu’il ne naquit jamais à Cyme de poète qui pût la rendre célèbre et lui
donner de l’éclat. Arrivé à Phocée, il y vécut de la même manière qu’il avait fait
ailleurs, fréquentant assidûment les lieux, d’assemblée, où il récitait ses vers. Il y
avait en ce temps là à Phocée un nommé Thestorides, qui instruisait les jeunes
gens dans les lettres. Cet homme était sans probité. Ayant reconnu les talents
d’Homère pour la poésie il lui offrit de le nourrir et de prendre soin de lui s’il voulait
lui permettre d’écrire ses vers, et s’il voulait lui apporter tous ceux qu’il composerait
dans la suite. Homère avait besoin du ministère de quelqu’un dans les choses les plus
nécessaires à la vie, il accepta ces offres.
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