[14] ιδʹ.
ἐτελεύτα δ´ οὖν ὁ λόγος τῷ ἄρχοντι μὴ τρέφειν τὸν Ὅμηρον,
ἔδοξε δέ πως καὶ τῇ ἄλλῃ βουλῇ. ἐπελθὼν δὲ ὁ ἐπιστάτης
καὶ παρεζόμενος αὐτῷ διηγήσατο τοὺς ἐναντιωθέντας λόγους
τῇ χρήμῃ αὐτοῦ καὶ τὰ δόξαντα τῇ βουλῇ. Ὁ δέ, ὡς
ἤκουσεν, ἐσυμφόρηνέ τε καὶ λέγει τὰ ἔπεα τάδε·
οἵῃ μ´ αἴσῃ δῶκε πατὴρ Ζεὺς κύρμα γενέσθαι,
νήπιον αἰδοίης ἐπὶ γούνασι μητρὸς ἀτάλλων.
ἥν ποτ´ ἐπύργωσαν βουλῇ Διὸς αἰγιόχοιο
λαοὶ Φρίκωνος, μάργων ἐπιβήτορες ἵππων,
ὁπλότεροι μαλεροῖο πυρὸς κρίνοντες Ἄρηα,
Αἰολίδα Σμύρνην ἁλιγείτονα ποντοτίνακτον
ἥν τε δι´ ἀγλαὸν εἶσιν ὕδωρ ἱεροῖο Μέλητος·
ἔνθεν ἀπορνύμεναι κοῦραι Διός, ἀγλαὰ τέκνα,
ἠθελέτην κλῇσαι δῖαν χθόνα καὶ πόλιν ἀνδρῶν,
οἱ δ´ ἀπανηνάσθην ἱερὴν ὄπα, φῆμιν, ἀοιδήν.
ἀφραδίῃ τῶν μέν τε παθών τις φράσσεται αὖθις,
ὅς σφιν ὀνείδεσσιν τὸν ἐμὸν διεμήσατο πότμον.
κῆρα δ´ ἐγὼ τήν μοι θεὸς ὤπασε γεινομένῳ περ
τλήσομαι ἀκράαντα φέρων τετληότι θυμῷ.
οὐδέ τι μοι φίλα γυῖα μένειν ἱεραῖς ἐν ἀγυιαῖς
Κύμης ὁρμαίνουσι, μέγας δέ με θυμὸς ἐπείγει
δῆμον ἐς ἀλλοδαπῶν ἰέναι ὀλίγον περ ἐόντα.
| [14] XIV. L’archonte conclut, en finissant son discours, qu’il
ne fallait pas nourrir l’homère. Cet avis fit revenir les autres sénateurs, et l’emporta.
L’officier qui l’avait introduit lui donna communication des différents avis sur sa
demande, et du décret du sénat à ce sujet. Déplorant alors son malheur, il prononça
ces vers: « A quelle triste destinée le père Jupiter a-t-il permis que je fusse en proie,
moi qui ai été nourri délicatement sur les genoux d’une mère respectable, dans le
temps que les peuples du Phricium, habiles à dompter les chevaux et ne
respirant que la guerre, élevèrent sur les bords de la mer, par les ordres de Jupiter, la
ville éolienne, la respectable Smyrne, que traversent les eaux sacrées du Mélès ! Les
illustres filles de Jupiter voulaient, en partant de ces lieux, immortaliser par mes vers
cette ville sacrée ; mais, sourds à ma voix, ses habitants insensés dédaignèrent mes
chants harmonieux. Non, non, il n’en sera pas ainsi : quiconque dans sa folie aura
accumulé sur ma tête des outrages, ne l’aura pas fait impunément. Je supporterai
courageusement le sort auquel le dieu m’a condamné dès ma naissance. C’en est fait,
je ne demeurerai plus à Cyme. Mes pieds brûlent d’en sortir, et mon grand cœur me
presse de me rendre dans une terre étrangère, et de me fixer dans un autre lieu,
quelque petit qu’il soit. »
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