HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodote, Histoires, livre IX

Chapitres 20-24

  Chapitres 20-24

[9,20] Μαρδόνιος δέ, ὡς οὐ κατέβαινον οἱ Ἕλληνες ἐς τὸ πεδίον, πέμπει ἐς αὐτοὺς πᾶσαν τὴν ἵππον, τῆς ἱππάρχεε Μασίστιος εὐδοκιμέων παρὰ Πέρσῃσι, τὸν Ἕλληνες Μακίστιον καλέουσι, ἵππον ἔχων Νησαῖον χρυσοχάλινον καὶ ἄλλως κεκοσμημένον καλῶς. ἐνθαῦτα ὡς προσήλασαν οἱ ἱππόται πρὸς τοὺς Ἕλληνας, προσέβαλλον κατὰ τέλεα, προσβάλλοντες δὲ κακὰ μεγάλα ἐργάζοντο καὶ γυναῖκας σφέας ἀπεκάλεον. [9,20] XX. Comme ils ne descendaient pas dans la plaine, Mardonius envoya contre eux toute sa cavalerie, commandée par Masistius, homme de grande distinction parmi les Perses. Ce général, que les Grecs appellent Macisius, était monté sur un cheval niséen, dont la bride était d’or et le reste du harnais magnifique. La cavalerie s’étant approchée des Grecs en bon ordre, fondit sur eux et leur fit beaucoup de mal, leur reprochant en même temps qu’ils n’étaient que des femmes.
[9,21] κατὰ συντυχίην δὲ Μεγαρέες ἔτυχον ταχθέντες τῇ τε ἐπιμαχώτατον ἦν τοῦ χωρίου παντός, καὶ πρόσοδος μάλιστα ταύτῃ ἐγίνετο τῇ ἵππῳ. προσβαλλούσης ὦν τῆς ἵππου οἱ Μεγαρέες πιεζόμενοι ἔπεμπον ἐπὶ τοὺς στρατηγοὺς τῶν Ἑλλήνων κήρυκα, ἀπικόμενος δὲ κῆρυξ πρὸς αὐτοὺς ἔλεγε τάδε. (2) “Μεγαρέες λέγουσι· ἡμεῖς, ἄνδρες σύμμαχοι, οὐ δυνατοί εἰμεν τὴν Περσέων ἵππον δέκεσθαι μοῦνοι, ἔχοντες στάσιν ταύτην ἐς τὴν ἔστημεν ἀρχήν· ἀλλὰ καὶ ἐς τόδε λιπαρίῃ τε καὶ ἀρετῇ ἀντέχομεν καίπερ πιεζόμενοι. νῦν τε εἰ μή τινας ἄλλους πέμψετε διαδόχους τῆς τάξιος, ἴστε ἡμέας ἐκλείψοντας τὴν τάξιν„. (3) μὲν δή σφι ταῦτα ἀπήγγελλε, Παυσανίης δὲ ἀποπειρᾶτο τῶν Ἑλλήνων εἴ τινες ἐθέλοιεν ἄλλοι ἐθελονταὶ ἰέναι τε ἐς τὸν χῶρον τοῦτον καὶ τάσσεσθαι διάδοχοι Μεγαρεῦσι. οὐ βουλομένων δὲ τῶν ἄλλων Ἀθηναῖοι ὑπεδέξαντο καὶ Ἀθηναίων οἱ τριηκόσιοι λογάδες, τῶν ἐλοχήγεε Ὀλυμπιόδωρος Λάμπωνος. [9,21] XXI. Les Mégariens se trouvaient par hasard placés clans l’endroit le plus aisé à attaquer, et d’un plus facile accès pour les chevaux. Pressés par la cavalerie, ils envoyèrent un héraut aux généraux grecs, qui leur parla ainsi : « Les Mégariens vous disent : Alliés, nous ne pouvons pas soutenir seuls le choc de la cavalerie perse dans le poste où l’on nous a d’abord placés. Quoique fort pressés, nous avons jusqu’ici résisté avec fermeté et courage ; mais si vous n’envoyez des troupes pour nous relever, nous quitterons notre poste et nous nous retirerons. » Le héraut ayant fait ce rapport, Pausanias sonda les Grecs pour voir s’il ne s’en trouverait point qui s’offrissent volontairement pour défendre ce poste en la place des Mégariens. Tous le refusèrent, excepté les trois cents Athéniens d’élite commandés par Olympiodore, fils de Lampon, qui se chargèrent de ce soin.
[9,22] οὗτοι ἦσαν οἵ τε ὑποδεξάμενοι καὶ οἱ πρὸ τῶν ἄλλων τῶν παρεόντων Ἑλλήνων ἐς Ἐρυθρὰς ταχθέντες, τοὺς τοξότας προσελόμενοι. μαχομένων δὲ σφέων ἐπὶ χρόνον τέλος τοιόνδε ἐγένετο τῆς μάχης. προσβαλλούσης τῆς ἵππου κατὰ τέλεα, Μασιστίου προέχων τῶν ἄλλων ἵππος βάλλεται τοξεύματι τὰ πλευρά, ἀλγήσας δὲ ἵσταταί τε ὀρθὸς καὶ ἀποσείεται τὸν Μασίστιον· (2) πεσόντι δὲ αὐτῷ οἱ Ἀθηναῖοι αὐτίκα ἐπεκέατο. τόν τε δὴ ἵππον αὐτοῦ λαμβάνουσι καὶ αὐτὸν ἀμυνόμενον κτείνουσι, κατἀρχὰς οὐ δυνάμενοι. ἐνεσκεύαστο γὰρ οὕτω· ἐντὸς θώρηκα εἶχε χρύσεον λεπιδωτόν, κατύπερθε δὲ τοῦ θώρηκος κιθῶνα φοινίκεον ἐνεδεδύκεε. τύπτοντες δὲ ἐς τὸν θώρηκα ἐποίευν οὐδέν, πρίν γε δὴ μαθών τις τὸ ποιεύμενον παίει μιν ἐς τὸν ὀφθαλμόν. οὕτω δὴ ἔπεσέ τε καὶ ἀπέθανε. (3) ταῦτα δέ κως γινόμενα ἐλελήθεε τοὺς ἄλλους ἱππέας· οὔτε γὰρ πεσόντα μιν εἶδον ἀπὸ τοῦ ἵππου οὔτε ἀποθνήσκοντα, ἀναχωρήσιός τε γινομένης καὶ ὑποστροφῆς οὐκ ἔμαθον τὸ γινόμενον. ἐπείτε δὲ ἔστησαν, αὐτίκα ἐπόθεσαν, ὥς σφεας οὐδεὶς ἦν τάσσων μαθόντες δὲ τὸ γεγονός, διακελευσάμενοι ἤλαυνον τοὺς ἵππους πάντες, ὡς ἂν τὸν νεκρὸν ἀνελοίατο. [9,22] XXII. Ce corps de troupes, qui prit sur lui la défense de ce poste, préférablement au reste des Grecs campés à Érythres, emmena aussi des gens de trait. Le combat ayant duré quelque temps, il se termina comme je vais le rapporter. La cavalerie perse fit son attaque en ordre et par escadrons ; mais Masistius l’ayant devancée, son cheval fut atteint d’un coup de flèche aux flancs : il se cabra de douleur, et jeta Masistius par terre. Les Athéniens fondirent incontinent sur lui, se saisirent du cheval, et tuèrent le cavalier malgré sa résistance. Ils ne le purent d’abord, à cause de la cuirasse d’or en écailles qu’il avait sous son habit de pourpre, et c’était en vain qu’ils lui portaient des coups. Mais quelqu’un, s’en étant aperçu, le frappa à l’œil, et il mourut. La cavalerie ne fut pas d’abord informée du malheur arrivé à son général. Comme tantôt elle revenait à la charge, et tantôt elle se battait en retraites elle ignorait ce qui s’était passé ; car on n’avait pas vu Masistius tomber de cheval, on ne l’avait pas vu périr. Mais les Barbares s’étant arrêtés, et voyant que personne ne leur donnait l’ordre, ils en furent sur-le-champ affligés ; et ayant appris que leur général n’était plus, ils s’exhortèrent mutuellement ; et poussèrent leurs chevaux à toutes jambes pour enlever le corps de Masistius.
[9,23] ἰδόντες δὲ οἱ Ἀθηναῖοι οὐκέτι κατὰ τέλεα προσελαύνοντας τοὺς ἱππέας ἀλλὰ πάντας, τὴν ἄλλην στρατιὴν ἐπεβώσαντο. ἐν δὲ πεζὸς ἅπας ἐβοήθεε, ἐν τούτῳ μάχη ὀξέα περὶ τοῦ νεκροῦ γίνεται. (2) ἕως μέν νυν μοῦνοι ἦσαν οἱ τριηκόσιοι, ἑσσοῦντό τε πολλὸν καὶ τὸν νεκρὸν ἀπέλειπον· ὡς δέ σφι τὸ πλῆθος ἐπεβοήθησε, οὕτω δὴ οὐκέτι οἱ ἱππόται ὑπέμενον οὐδέ σφι ἐξεγένετο τὸν νεκρὸν ἀνελέσθαι, ἀλλὰ πρὸς ἐκείνῳ ἄλλους προσαπώλεσαν τῶν ἱππέων. ἀποστήσαντες ὦν ὅσον τε δύο στάδια ἐβουλεύοντο τι χρεὸν εἴη ποιέειν· ἐδόκεε δέ σφι ἀναρχίης ἐούσης ἀπελαύνειν παρὰ Μαρδόνιον. [9,23] XXIII. Les athéniens les voyant accourir tous ensemble, et non plus par escadrons, appelèrent à eux le reste de l’armée. Pendant que l’infanterie venait à leur secours, il y eut un combat très vif pour le corps de Masistius. Tant que les trois cents Athéniens furent seuls, ils eurent un très grand désavantage, et ils abandonnèrent le corps. Mais lorsque le secours fut arrivé, la cavalerie ne put en soutenir le choc ; et, loin d’enlever le corps de son général, elle perdit beaucoup de monde. Les cavaliers, s’étant éloignés d’environ deux stades, délibérèrent sur ce qu’ils devaient faire ; et comme ils n’avaient plus personne pour les commander, il fut décidé qu’on retournerait vers Mardonius.
[9,24] ἀπικομένης δὲ τῆς ἵππου ἐς τὸ στρατόπεδον πένθος ἐποιήσαντο Μασιστίου πᾶσά τε στρατιὴ καὶ Μαρδόνιος μέγιστον, σφέας τε αὐτοὺς κείροντες καὶ τοὺς ἵππους καὶ τὰ ὑποζύγια οἰμωγῇ τε χρεώμενοι ἀπλέτῳ· ἅπασαν γὰρ τὴν Βοιωτίην κατεῖχε ἠχὼ ὡς ἀνδρὸς ἀπολομένου μετά γε Μαρδόνιον λογιμωτάτου παρά τε Πέρσῃσι καὶ βασιλέι. [9,24] XXIV. La cavalerie étant arrivée au camp, toute l’armée témoigna la douleur qu’elle ressentait de la perte de Masistius, et Mardonius encore plus que tous les autres. Les Perses se coupèrent la barbe et les cheveux ; ils coupèrent les crins à leurs chevaux et le poil à leurs bêtes de charge, et poussèrent des cris lugubres dont retentit toute la Béotie : ils venaient de perdre un homme qui, du moins après Mardonius, était le plus estimé et des Perses et du roi. Ce fut ainsi que les Barbares rendirent à leur manière les derniers honneurs à Masistius.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 2/02/2006