HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodote, Histoires, livre IX

Chapitres 5-9

  Chapitres 5-9

[9,5] τούτων μὲν εἵνεκα ἀπέπεμψε Μουρυχίδην ἐς Σαλαμῖνα, δὲ ἀπικόμενος ἐπὶ τὴν βουλὴν ἔλεγε τὰ παρὰ Μαρδονίου. τῶν δὲ βουλευτέων Λυκίδης εἶπε γνώμην ὡς ἐδόκεε ἄμεινον εἶναι δεξαμένους τὸν λόγον, τόν σφι Μουρυχίδης προφέρει, ἐξενεῖκαι ἐς τὸν δῆμον. (2) μὲν δὴ ταύτην τὴν γνώμην ἀπεφαίνετο, εἴτε δὴ δεδεγμένος χρήματα παρὰ Μαρδονίου, εἴτε καὶ ταῦτά οἱ ἑάνδανε· Ἀθηναῖοι δὲ αὐτίκα δεινὸν ποιησάμενοι οἵ τε ἐκ τῆς βουλῆς καὶ οἱ ἔξωθεν ὡς ἐπύθοντο, περιστάντες Λυκίδην κατέλευσαν βάλλοντες, τὸν δὲ Ἑλλησπόντιον Μουρυχίδην ἀπέπεμψαν ἀσινέα. (3) γενομένου δὲ θορύβου ἐν τῇ Σαλαμῖνι περὶ τὸν Λυκίδην, πυνθάνονται τὸ γινόμενον αἱ γυναῖκες τῶν Ἀθηναίων, διακελευσαμένη δὲ γυνὴ γυναικὶ καὶ παραλαβοῦσα ἐπὶ τὴν Λυκίδεω οἰκίην ἤισαν αὐτοκελέες, καὶ κατὰ μὲν ἔλευσαν αὐτοῦ τὴν γυναῖκα κατὰ δὲ τὰ τέκνα. [9,5] V. Murichides, ayant été admis dans le sénat, s’acquitta de la commission dont Mardonius l’avait chargé. Un sénateur, nommé Lycidas, dit qu’il lui paraissait avantageux de recevoir les propositions de l’envoyé, et d’en faire le rapport au peuple. Il fut de cet avis ; soit que cet avis lui plût, ou qu’il eût reçu de l’argent de Mardonius. Incontinent, les Athéniens indignés, tant ceux du sénat que ceux du dehors, s’attroupèrent autour de lui, et le lapidèrent : on renvoya ensuite l’Hellespontien Murichides sans lui faire aucun mal. Le tumulte arrivé à Salamine au sujet de Lycidas étant venu à la connaissance des femmes d’Athènes, elles s’animèrent les unes les autres, coururent à sa maison, et lapidèrent aussi sa femme et ses enfants.
[9,6] ἐς δὲ τὴν Σαλαμῖνα διέβησαν οἱ Ἀθηναῖοι ὧδε. ἕως μὲν προσεδέκοντο ἐκ τῆς Πελοποννήσου στρατὸν ἥξειν τιμωρήσοντά σφι, οἳ δὲ ἔμενον ἐν τῇ Ἀττικῇ· ἐπεὶ δὲ οἳ μὲν μακρότερα καὶ σχολαίτερα ἐποίεον, δὲ ἐπιὼν καὶ δὴ ἐν τῇ Βοιωτίῃ ἐλέγετο εἶναι, οὕτω δὴ ὑπεξεκομίσαντό τε πάντα καὶ αὐτοὶ διέβησαν ἐς Σαλαμῖνα, ἐς Λακεδαίμονά τε ἔπεμπον ἀγγέλους ἅμα μὲν μεμψομένους τοῖσι Λακεδαιμονίοισι ὅτι περιεῖδον ἐμβαλόντα τὸν βάρβαρον ἐς τὴν Ἀττικὴν ἀλλοὐ μετὰ σφέων ἠντίασαν ἐς τὴν Βοιωτίην, ἅμα δὲ ὑπομνήσοντας ὅσα σφι ὑπέσχετο Πέρσης μεταβαλοῦσι δώσειν, προεῖπαί τε ὅτι εἰ μὴ ἀμυνεῦσι Ἀθηναίοισι, ὡς καὶ αὐτοί τινα ἀλεωρὴν εὑρήσονται. [9,6] VI. Voici les raisons qui engagèrent les Athéniens à passer à Salamine. Tant qu’ils espérèrent des secours du Péloponnèse, ils restèrent dans l’Attique. Mais la lenteur, la nonchalance des alliés, et l’approche de Mardonius, qu’on disait déjà en Béotie, les déterminèrent à transporter en Salamine tous leurs effets, et à y passer ensuite eux-mêmes. Ils envoyèrent une députation aux Lacédémoniens, en partie pour se plaindre de ce qu’au lieu d’aller avec eux en Béotie au-devant du Barbare, ils l’avaient laissé entrer dans l’Attique par leur négligence, et en partie pour leur rappeler les promesses de Mardonius en cas qu’ils voulussent changer de parti, et pour leur dire que, s’ils ne les secouraient pas, ils trouveraient eux-mêmes le moyen de se soustraire aux maux qui les menaçaient.
[9,7] οἱ γὰρ δὴ Λακεδαιμόνιοι ὅρταζόν τε τοῦτον τὸν χρόνον καί σφι ἦν Ὑακίνθια, περὶ πλείστου δἦγον τὰ τοῦ θεοῦ πορσύνειν· ἅμα δὲ τὸ τεῖχός σφι, τὸ ἐν τῷ Ἰσθμῷ ἐτείχεον, καὶ ἤδη ἐπάλξις ἐλάμβανε. ὡς δὲ ἀπίκοντο ἐς τὴν Λακεδαίμονα οἱ ἄγγελοι οἱ ἀπἈθηνέων, ἅμα ἀγόμενοι ἔκ τε Μεγάρων ἀγγέλους καὶ ἐκ Πλαταιέων, ἔλεγον τάδε ἐπελθόντες ἐπὶ τοὺς ἐφόρους. (7A) “ἔπεμψαν ἡμέας Ἀθηναῖοι λέγοντες ὅτι ἡμῖν βασιλεὺς Μήδων τοῦτο μὲν τὴν χώρην ἀποδιδοῖ, τοῦτο δὲ συμμάχους ἐθέλει ἐπἴσῃ τε καὶ ὁμοίῃ ποιήσασθαι ἄνευ τε δόλου καὶ ἀπάτης, ἐθέλει δὲ καὶ ἄλλην χώρην πρὸς τῇ ἡμετέρῃ διδόναι, τὴν ἂν αὐτοὶ ἑλώμεθα. (2) ἡμεῖς δὲ Δία τε Ἑλλήνιον αἰδεσθέντες καὶ τὴν Ἑλλάδα δεινὸν ποιεύμενοι προδοῦναι οὐ καταινέσαμεν ἀλλἀπειπάμεθα, καίπερ ἀδικεόμενοι ὑπἙλλήνων καὶ καταπροδιδόμενοι, ἐπιστάμενοί τε ὅτι κερδαλεώτερον ἐστὶ ὁμολογέειν τῷ Πέρσῃ μᾶλλον περ πολεμέειν· οὐ μὲν οὐδὲ ὁμολογήσομεν ἑκόντες εἶναι. καὶ τὸ μὲν ἀπἡμέων οὕτω ἀκίβδηλον νέμεται ἐπὶ τοὺς Ἕλληνας· (7B) ὑμεῖς δὲ ἐς πᾶσαν ἀρρωδίην τότε ἀπικόμενοι μὴ ὁμολογήσωμεν τῷ Πέρσῃ, ἐπείτε ἐξεμάθετε τὸ ἡμέτερον φρόνημα σαφέως, ὅτι οὐδαμὰ προδώσομεν τὴν Ἑλλάδα, καὶ διότι τεῖχος ὑμῖν διὰ τοῦ Ἰσθμοῦ ἐλαυνόμενον ἐν τέλεϊ ἐστί, καὶ δὴ λόγον οὐδένα τῶν Ἀθηναίων ποιέεσθε, συνθέμενοί τε ἡμῖν τὸν Πέρσην ἀντιώσεσθαι ἐς τὴν Βοιωτίην προδεδώκατε, περιείδετέ τε προεσβαλόντα ἐς τὴν Ἀττικὴν τὸν βάρβαρον. (2) ἐς μέν νυν τὸ παρεὸν Ἀθηναῖοι ὑμῖν μηνίουσι· οὐ γὰρ ἐποιήσατε ἐπιτηδέως. νῦν δὲ ὅτι τάχος στρατιὴν ἅμα ἡμῖν ἐκέλευσαν ὑμέας ἐκπέμπειν, ὡς ἂν τὸν βάρβαρον δεκώμεθα ἐν τῇ Ἀττικῇ· ἐπειδὴ γὰρ ἡμάρτομεν τῆς Βοιωτίης, τῆς γε ἡμετέρης ἐπιτηδεότατον ἐστὶ μαχέσασθαι τὸ Θριάσιον πεδίον„. [9,7] VII. On célébrait alors à Sparte la fête d’Hyacinthe, et les Lacédémoniens s’en faisaient un devoir indispensable. Ils étaient encore occupés à la muraille de l’isthme, et déjà on en élevait les créneaux. Les députés d’Athènes étant arrivés à Lacédémone avec ceux de Mégare et de Platées, qui les avaient accompagnés, s’adressèrent aux éphores, et leur tinrent ce discours : « Les Athéniens nous ont envoyés pour vous dire que le roi de Perse nous rend notre pays, qu’il veut traiter avec nous d’égal à égal, sans fraude, sans tromperie, et qu’outre notre propre pays il consent à nous en donner un autre à notre choix. Nous cependant, pleins de respect pour Jupiter Hellénien, et persuadés que nous ne pourrions sans crime trahir la Grèce, nous aurons rejeté ces offres, quoique abandonnés et trahis par les Grecs. Nous n’ignorons pas qu’un traité avec le roi nous serait beaucoup plus avantageux que la guerre , toutefois nous n’en ferons jamais avec lui de notre plein gré. « Telle est la manière franche et sincère dont nous nous sommes conduits à l’égard des Grecs. Mais vous, Lacédémoniens, qui craigniez tant alors notre accommodement avec le roi : depuis que la noblesse de nos sentiments vous est parfaitement connue ; depuis que vous êtes persuadés que jamais nous ne trahirons la Grèce ; enfin, depuis que la muraille qui ferme l’isthme est presque achevée, vous n’avez plus aucun égard pour les Athéniens ; et quoique vous fussiez convenus avec nous d’aller en Béotie au-devant de Mardonius, vous l’avez laissé entrer, par votre négligence, dans l’Attique, et vous nous avez abandonnés. Les Athéniens sont irrités de ce que dans les circonstances actuelles vous avez manqué à vos engagements. Maintenant ils vous exhortent à leur envoyer au plus tôt des troupes, afin de recevoir l’ennemi dans l’Attique. En effet, puisque nous n’avons pu nous rendre en Béotie, du moins la plaine de Thria, dans notre pays, est très commode pour livrer bataille. »
[9,8] ὡς δὲ ἄρα ἤκουσαν οἱ ἔφοροι ταῦτα, ἀνεβάλλοντο ἐς τὴν ὑστεραίην ὑποκρίνασθαι, τῇ δὲ ὑστεραίῃ ἐς τὴν ἑτέρην· τοῦτο καὶ ἐπὶ δέκα ἡμέρας ἐποίεον, ἐξ ἡμέρης ἐς ἡμέρην ἀναβαλλόμενοι. ἐν δὲ τούτῳ τῷ χρόνῳ τὸν Ἰσθμὸν ἐτείχεον σπουδὴν ἔχοντες πολλὴν πάντες Πελοποννήσιοι, (2) καί σφι ἦν πρὸς τέλεϊ. οὐδἔχω εἰπεῖν τὸ αἴτιον διότι ἀπικομένου μὲν Ἀλεξάνδρου τοῦ Μακεδόνος ἐς Ἀθήνας σπουδὴν μεγάλην ἐποιήσαντο μὴ μηδίσαι Ἀθηναίους, τότε δὲ ὤρην ἐποιήσαντο οὐδεμίαν, ἄλλο γε ὅτι Ἰσθμός σφι ἐτετείχιστο καὶ ἐδόκεον Ἀθηναίων ἔτι δεῖσθαι οὐδέν· ὅτε δὲ Ἀλέξανδρος ἀπίκετο ἐς τὴν Ἀττικήν, οὔκω ἀπετετείχιστο, ἐργάζοντο δὲ μεγάλως καταρρωδηκότες τοὺς Πέρσας. [9,8] VIII. Les éphores remirent leur réponse au lendemain ; le lendemain, au jour suivant, et ainsi de suite pendant dix jours, renvoyant les Athéniens d’un jour à l’autre. Pendant ce temps, les Péloponnésiens travaillaient tous avec ardeur à fermer l’isthme d’un mur, et ce mur était près d’être achevé. Mais pourquoi les Lacédémoniens montrèrent-ils, à l’arrivée d’Alexandre de Macédoine à Athènes, tant d’empressement à détourner les Athéniens d’épouser les intérêts des Perses, et qu’alors ils n’en tinrent aucun compte ? Je n’en puis donner d’autre raison que celle-ci. L’isthme étant fermé, ils croyaient n’avoir plus besoin des Athéniens : mais, lorsque Alexandre vint à Athènes, le mur n’était pas encore achevé ; et les Lacédémoniens, effrayés de l’arrivée des Perses, y travaillaient sans relâche.
[9,9] τέλος δὲ τῆς τε ὑποκρίσιος καὶ ἐξόδου τῶν Σπαρτιητέων ἐγένετο τρόπος τοιόσδε. τῇ προτεραίῃ τῆς ὑστάτης καταστάσιος μελλούσης ἔσεσθαι Χίλεος ἀνὴρ Τεγεήτης, δυνάμενος ἐν Λακεδαίμονι μέγιστον ξείνων, τῶν ἐφόρων ἐπύθετο πάντα λόγον τὸν δὴ οἱ Ἀθηναῖοι ἔλεγον· ἀκούσας δὲ Χίλεος ἔλεγε ἄρα σφι τάδε. (2) “οὕτω ἔχει, ἄνδρες ἔφοροι· Ἀθηναίων ἡμῖν ἐόντων μὴ ἀρθμίων τῷ δὲ βαρβάρῳ συμμάχων, καίπερ τείχεος διὰ τοῦ Ἰσθμοῦ ἐληλαμένου καρτεροῦ, μεγάλαι κλισιάδες ἀναπεπτέαται ἐς τὴν Πελοπόννησον τῷ Πέρσῃ. ἀλλἐσακούσατε, πρίν τι ἄλλο Ἀθηναίοισι δόξαι σφάλμα φέρον τῇ Ἑλλάδι„. [9,9] IX. Mais enfin voici comment les Spartiates répondirent et se mirent en campagne. La veille du jour où l’on devait s’assembles à ce sujet pour la dernière fois, Chiléus de Tégée, qui jouissait à Lacédémone d’un plus grand crédit que n’en avaient tous les autres étrangers, ayant appris de l’un des éphores les représentations des Athéniens, leur parla en ces termes : « Éphores, tel est l’état des affaires. Si les Athéniens, au lieu de rester unis avec nous, s’allient avec le Barbare, une forte muraille a beau régner d’un bout de l’isthme à l’autre, le Perse trouvera toujours des portes pour entrer dans le Péloponnèse. Prêtez donc l’oreille à leurs demandes, avant qu’ils aient pris quelque résolution funeste à la Grèce. »


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 2/02/2006