HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodote, Histoires, livre VII

Chapitres 115-119

  Chapitres 115-119

[7,115] ὡς δὲ ἀπὸ τοῦ Στρυμόνος ἐπορεύετο στρατός, ἐνθαῦτα πρὸς ἡλίου δυσμέων ἐστὶ αἰγιαλὸς ἐν τῷ οἰκημένην Ἄργιλον πόλιν Ἑλλάδα παρεξήιε· αὕτη δὲ καὶ κατύπερθε ταύτης καλέεται Βισαλτίη. (2) ἐνθεῦτεν δὲ κόλπον τὸν ἐπὶ Ποσιδηίου ἐξ ἀριστερῆς χειρὸς ἔχων ἤιε διὰ Συλέος πεδίου καλεομένου, Στάγειρον πόλιν Ἑλλάδα παραμειβόμενος, καὶ ἀπίκετο ἐς Ἄκανθον, ἅμα ἀγόμενος τούτων ἕκαστον τῶν ἐθνέων καὶ τῶν περὶ τὸ Πάγγαιον ὄρος οἰκεόντων, ὁμοίως καὶ τῶν πρότερον κατέλεξα, τοὺς μὲν παρὰ θάλασσαν ἔχων οἰκημένους ἐκ νηυσὶ στρατευομένους, τοὺς δὑπὲρ θαλάσσης πεζῇ ἑπομένους. (3) τὴν δὲ ὁδὸν ταύτην, τῇ βασιλεὺς Ξέρξης τὸν στρατὸν ἤλασε, οὔτε συγχέουσι Θρήικες οὔτἐπισπείρουσι σέβονταί τε μεγάλως τὸ μέχρι ἐμεῦ. [7,115] CXV. L'armée partit des bords du Strymon, et passa près d'Argile, ville grecque sur le rivage de la mer à l'occident. Cette contrée et le pays au-dessus s'appellent Bisaltie. De là, ayant à gauche le golfe qui est proche du temple de Neptune, elle traversa la plaine de Sylée, et passa près de Stagyre, ville grecque : elle arriva ensuite à Acanthe avec toutes les forces de ces nations, tant celles des habitants du mont Pangée, que celles des pays dont j'ai parlé ci-dessus. Les peuples maritimes l'accompagnèrent par mer, et ceux qui étaient plus éloignés de la mer le suivirent par terre. Les Thraces ne labourent ni n'ensemencent le chemin par où Xerxès fit passer son armée; et encore aujourd'hui ils l'ont en grande vénération.
[7,116] ὡς δὲ ἄρα ἐς τὴν Ἄκανθον ἀπίκετο, ξεινίην τε Ξέρξης τοῖσι Ἀκανθίοισι προεῖπε καὶ ἐδωρήσατο σφέας ἐσθῆτι Μηδικῇ ἐπαίνεέ τε, ὁρέων καὶ αὐτοὺς προθύμους ἐόντας ἐς τὸν πόλεμον καὶ τὸ ὄρυγμα ἀκούων. [7,116] CXVI. Xerxès, étant arrivé à Acanthe, ordonna aux habitants de cette ville de le compter au nombre de leurs amis, leur fit présent d'un habit à la façon des Mèdes ; et voyant avec quelle ardeur ils le secondaient dans cette guerre, et apprenant que le canal du mont Athos était achevé, il leur donna de grandes louanges.
[7,117] ἐν Ἀκάνθῳ δὲ ἐόντος Ξέρξεω συνήνεικε ὑπὸ νούσου ἀποθανεῖν τὸν ἐπεστεῶτα τῆς διώρυχος Ἀρταχαίην, δόκιμον ἐόντα παρὰ Ξέρξῃ καὶ γένος Ἀχαιμενίδην, μεγάθεΐ τε μέγιστον ἐόντα Περσέων (ἀπὸ γὰρ πέντε πηχέων βασιληίων ἀπέλειπε τέσσερας δακτύλους) φωνέοντά τε μέγιστον ἀνθρώπων, ὥστε Ξέρξην συμφορὴν ποιησάμενον μεγάλην ἐξενεῖκαί τε αὐτὸν κάλλιστα καὶ θάψαι· ἐτυμβοχόεε δὲ πᾶσα στρατιή. (2) τούτῳ δὲ τῷ Ἀρταχαίῃ θύουσι Ἀκάνθιοι ἐκ θεοπροπίου ὡς ἥρωι, ἐπονομάζοντες τὸ οὔνομα. [7,117] CXVII. Tandis que ce prince était à Acanthe, Artachéès, qui avait présidé aux ouvrages du canal, mourut de maladie. Il était de la maison des Achéménides, et Xerxès en faisait grand cas. Sa taille surpassait en hauteur celle de tous les Perses; il avait cinq coudées de roi moins quatre doigts. D'ailleurs personne n'avait la voix aussi forte que lui. Xerxès, vivement affligé de cette perte, lui fit faire les funérailles les plus honorables. Toute l'armée éleva un tertre sur le lieu de sa sépulture, et, par l'ordre d'un oracle, les Acanthiens lui offrent des sacrifices comme à un héros, en l'appelant par son nom. Le roi regarda la mort d'Artachéès comme un grand malheur.
[7,118] βασιλεὺς μὲν δὴ Ξέρξης ἀπολομένου Ἀρταχαίεω ἐποιέετο συμφορήν. οἱ δὲ ὑποδεκόμενοι Ἑλλήνων τὴν στρατιὴν καὶ δειπνίζοντες Ξέρξην ἐς πᾶν κακοῦ ἀπίκατο, οὕτω ὥστε ἀνάστατοι ἐκ τῶν οἴκων ἐγίνοντο· ὅκου Θασίοισι ὑπὲρ τῶν ἐν τῇ ἠπείρῳ πολίων τῶν σφετερέων δεξαμένοισι τὴν Ξέρξεω στρατιὴν καὶ δειπνίσασι Ἀντίπατρος Ὀργέος ἀραιρημένος, τῶν ἀστῶν ἀνὴρ δόκιμος ὅμοια τῷ μάλιστα, ἀπέδεξε ἐς τὸ δεῖπνον τετρακόσια τάλαντα ἀργυρίου τετελεσμένα. [7,118] CXVIII. Ceux d'entre les Grecs qui reçurent l'armée, et qui donnèrent un repas à Xerxès, furent réduits à une si grande misère, qu'ils furent obligés d'abandonner leurs maisons et de s'expatrier. Les Thasiens ayant reçu l'armée et donné un festin à ce prince au nom des villes qu'ils avaient dans la terre ferme, Antipater, fils d'Orgès, citoyen des plus distingués, qui avait été choisi pour le donner, prouva qu'il y avait dépensé quatre cents talents d'argent.
[7,119] ὣς δὲ παραπλησίως καὶ ἐν τῇσι ἄλλῃσι πόλισι οἱ ἐπεστεῶτες ἀπεδείκνυσαν τὸν λόγον. τὸ γὰρ δεῖπνον τοιόνδε τι ἐγίνετο, οἷα ἐκ πολλοῦ χρόνου προειρημένον καὶ περὶ πολλοῦ ποιευμένων· (2) τοῦτο μέν, ὡς ἐπύθοντο τάχιστα τῶν κηρύκων τῶν περιαγγελλόντων, δασάμενοι σῖτον ἐν τῇσι πόλισι οἱ ἀστοὶ ἄλευρά τε καὶ ἄλφιτα ἐποίευν πάντες ἐπὶ μῆνας συχνούς· τοῦτο δὲ κτήνεα ἐσίτευον ἐξευρίσκοντες τιμῆς τὰ κάλλιστα, ἔτρεφόν τε ὄρνιθας χερσαίους καὶ λιμναίους ἔν τε οἰκήμασι καὶ λάκκοισι, ἐς ὑποδοχὰς τοῦ στρατοῦ· τοῦτο δὲ χρύσεά τε καὶ ἀργύρεα ποτήριά τε καὶ κρητῆρας ἐποιεῦντο καὶ τἆλλα ὅσα ἐπὶ τράπεζαν τιθέαται πάντα. (3) ταῦτα μὲν αὐτῷ τε βασιλέι καὶ τοῖσι ὁμοσίτοισι μετἐκείνου ἐπεποίητο, τῇ δὲ ἄλλῃ στρατιῇ τὰ ἐς φορβὴν μοῦνα τασσόμενα. ὅκως δὲ ἀπίκοιτο στρατιή, σκηνὴ μὲν ἔσκε πεπηγυῖα ἑτοίμη ἐς τὴν αὐτὸς σταθμὸν ποιεέσκετο Ξέρξης, δὲ ἄλλη στρατιὴ ἔσκε ὑπαίθριος. (4) ὡς δὲ δείπνου ἐγίνετο ὥρη, οἱ μὲν δεκόμενοι ἔχεσκον πόνον, οἳ δὲ ὅκως πλησθέντες νύκτα αὐτοῦ ἀγάγοιεν, τῇ ὑστεραίῃ τήν τε σκηνὴν ἀνασπάσαντες καὶ τὰ ἔπιπλα πάντα λαβόντες οὕτω ἀπελαύνεσκον, λείποντες οὐδὲν ἀλλὰ φερόμενοι. [7,119] CXIX. Il en fut à peu près de même dans le reste des villes, comme le prouvèrent par leurs comptes ceux qui présidèrent à la dépense. Ce repas devait être d'autant plus magnifique, qu'ayant été prévenues longtemps auparavant, il se préparait avec le plus grand soin. Les hérauts n'eurent pas plutôt annoncé de côté et d'autre les ordres du roi, que dans les différentes villes les citoyens se partagèrent entre eux les grains, et ne s'occupèrent tous, pendant plusieurs mois, qu'à les moudre et à en faire de la farine. On engraissa le plus beau bétail qu'on put acheter, et l'on nourrit dans des cages et dans des étangs toutes sortes de volailles et d'oiseaux de rivière, afin de recevoir l'armée. On fit aussi des coupes et des cratères d'or et d'argent, et tous les autres vases qu'on sert sur table. Ces préparatifs ne se faisaient que pour le roi même et pour ses convives. Quant au reste de l'armée, on ne lui donnait que les vivres qu'on avait exigés. Dans tous les lieux où elle arrivait, on tenait prête une tente où Xerxès allait se loger : les troupes campaient en plein air. L'heure du repas venue, ceux qui régalaient se donnaient beaucoup de soins; et les conviés, après avoir bien soupé, passaient la nuit en cet endroit. Le lendemain ils arrachaient la tente, pillaient la vaisselle et les meubles, et emportaient tout sans rien laisser.


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Dernière mise à jour : 11/01/2006