HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodote, Histoires, livre VI

Chapitres 120-124

  Chapitres 120-124

[6,120] Λακεδαιμονίων δὲ ἧκον ἐς τὰς Ἀθήνας δισχίλιοι μετὰ τὴν πανσέληνον, ἔχοντες σπουδὴν πολλὴν καταλαβεῖν, οὕτω ὥστε τριταῖοι ἐκ Σπάρτης ἐγένοντο ἐν τῇ Ἀττικῇ. ὕστεροι δὲ ἀπικόμενοι τῆς συμβολῆς ἱμείροντο ὅμως θεήσασθαι τοὺς Μήδους· ἐλθόντες δὲ ἐς τὸν Μαραθῶνα ἐθεήσαντο. μετὰ δὲ αἰνέοντες Ἀθηναίους καὶ τὸ ἔργον αὐτῶν ἀπαλλάσσοντο ὀπίσω. [6,120] Deux mille Lacédémoniens arrivèrent à Athènes après la pleine lune. Ils avaient une si grande ardeur de joindre les ennemis, qu'ils ne mirent que trois jours pour venir de Sparte dans l'Attique. Quoiqu'ils fussent arrivés après le combat, ils avaient un tel désir de voir les Mèdes, qu'ils se transportèrent à Marathon pour les contempler. Ils complimentèrent ensuite les Athéniens sur leur victoire, et s'en retournèrent dans leur pays.
[6,121] θῶμα δέ μοι καὶ οὐκ ἐνδέκομαι τὸν λόγον Ἀλκμεωνίδας ἄν κοτε ἀναδέξαι Πέρσῃσι ἐκ συνθήματος ἀσπίδα, βουλομένους ὑπὸ βαρβάροισί τε εἶναι Ἀθηναίους καὶ ὑπὸ Ἱππίῃ· οἵτινες μᾶλλον ὁμοίως Καλλίῃ τῷ Φαινίππου, Ἱππονίκου δὲ πατρί, φαίνονται μισοτύραννοι ἐόντες. (2) Καλλίης τε γὰρ μοῦνος Ἀθηναίων ἁπάντων ἐτόλμα, ὅκως Πεισίστρατος ἐκπέσοι ἐκ τῶν Ἀθηνέων, τὰ χρήματα αὐτοῦ κηρυσσόμενα ὑπὸ τοῦ δημοσίου ὠνέεσθαι, καὶ τἆλλα τὰ ἔχθιστα ἐς αὐτὸν πάντα ἐμηχανᾶτο. [6,121] On fit courir contre les Alcméonides le bruit que, d'intelligence avec les Perses, ils leur avaient montré un bouclier, comme s'ils eussent voulu réduire Athènes sous le joug des barbares et celui d'Hippias : j'en suis étonné, et je ne puis y ajouter foi. Il paraît en effet qu'ils ont eu plus d'aversion pour les tyrans que Callias, fils de Phénippe et père d'Hipponicus, ou que du moins elle a été aussi grande. Or Callias fut le seul homme à Athènes qui osât acheter les biens de Pisistrate lorsque la république les fit mettre en vente après qu'elle l'eut banni, et d'ailleurs il fit bien d'autre chose qui attestait la haine qu'il loi portait.
[6,122] (Καλλίεω δὲ τούτου ἄξιον πολλαχοῦ μνήμην ἐστὶ πάντα τινὰ ἔχειν. τοῦτο μὲν γὰρ τὰ προλελεγμένα, ὡς ἀνὴρ ἄκρος ἐλευθερῶν τὴν πατρίδα· τοῦτο δὲ τὰ ἐν Ὀλυμπίῃ ἐποίησε· ἵππῳ νικήσας, τεθρίππῳ δὲ δεύτερος γενόμενος, Πύθια δὲ πρότερον ἀνελόμενος, ἐφανερώθη ἐς τοὺς Ἕλληνας πάντας δαπάνῃσι μεγίστῃσι. (2) τοῦτο δὲ κατὰ τὰς ἑωυτοῦ θυγατέρας ἐούσας τρεῖς οἷός τις ἀνὴρ ἐγένετο· ἐπειδὴ γὰρ ἐγίνοντο γάμου ὡραῖαι, ἔδωκέ σφι δωρεὴν μεγαλοπρεπεστάτην ἐκείνῃσί τε ἐχαρίσατο· ἐκ γὰρ πάντων τῶν Ἀθηναίων τὸν ἑκάστη ἐθέλοι ἄνδρα ἑωυτῇ ἐκλέξασθαι, ἔδωκε τούτῳ τῷ ἀνδρί.) [6,122] {Ce Callias mérite qu'on en parle souvent, tant à cause de l'ardeur qu'il témoigna pour la liberté dé sa patrie, que parce qu'à Olympie il fut vainqueur à la course du cheval, qu'il fut le second au combat du char à quatre chevaux, et qu'ayant été victorieux aux jeux pythiques, il l'emporta en cette occasion sur tous les Grecs par sa magnificence. Il le mérite aussi par la conduite qu'il tint avec ses trois filles : car, lorsqu'elles furent en âge d'être mariées, il leur donna une riche dot; et leur ayant permis de se choisir des époux dans toute la nation, il les maria à ceux dont elles avaient fait choix.}
[6,123] καὶ οἱ Ἀλκμεωνίδαι ὁμοίως οὐδὲν ἧσσον τούτου ἦσαν μισοτύραννοι. θῶμα ὦν μοι καὶ οὐ προσίεμαι τὴν διαβολὴν τούτους γε ἀναδέξαι ἀσπίδα, οἵτινες ἔφευγόν τε τὸν πάντα χρόνον τοὺς τυράννους, ἐκ μηχανῆς τε τῆς τούτων ἐξέλιπον Πεισιστρατίδαι τὴν τυραννίδα, (2) καὶ οὕτω τὰς Ἀθήνας οὗτοι ἦσαν οἱ ἐλευθερώσαντες πολλῷ μᾶλλον περ Ἁρμόδιός τε καὶ Ἀριστογείτων, ὡς ἐγὼ κρίνω. οἳ μὲν γὰρ ἐξηγρίωσαν τοὺς ὑπολοίπους Πεισιστρατιδέων Ἵππαρχον ἀποκτείναντες, οὐδέ τι μᾶλλον ἔπαυσαν τοὺς λοιποὺς τυραννεύοντας· Ἀλκμεωνίδαι δὲ ἐμφανέως ἠλευθέρωσαν, εἰ δὴ οὗτοί γε ἀληθέως ἦσαν οἱ τὴν Πυθίην ἀναπείσαντες προσημαίνειν Λακεδαιμονίοισι ἐλευθεροῦν τὰς Ἀθήνας, ὥς μοι πρότερον δεδήλωται. [6,123] Les Alcméonides ne haïssaient pas moins les tyrans que ce Callias. Aussi suis-je étonné de cette accusation, et je ne puis croire qu'ils aient montré un bouclier aux Perses, eux qui avaient vécu loin de leur patrie tout le temps de la domination des tyrans, qui avaient forcé par leurs trames les Pisistratides à abandonner la tyrannie, et qui par cette conduite avaient plus contribué, à mon avis, à la liberté d'Athènes qu'Armodius et Aristogiton. Ceux-ci en effet, bien loin de faire cesser la tyrannie des Pisistratides, ne firent, en tuant Hipparque, qu'aigrir de plus en plus les tyrans; au lieu que les Alcméonides ont évidemment rendu la liberté à leurs concitoyens, si du moins il est vrai qu'ils aient engagé la Pythie, comme je l'ai dit précédemment, à ordonner aux Lacédémoniens de remettre Athènes en liberté.
[6,124] ἀλλὰ γὰρ ἴσως τι ἐπιμεμφόμενοι Ἀθηναίων τῷ δήμῳ προεδίδοσαν τὴν πατρίδα. οὐ μὲν ὦν ἦσαν σφέων ἄλλοι δοκιμώτεροι ἔν γε Ἀθηναίοισι ἄνδρες οὐδοἳ μᾶλλον ἐτετιμέατο. (2) οὕτω οὐδὲ λόγος αἱρέει ἀναδεχθῆναι ἔκ γε ἂν τούτων ἀσπίδα ἐπὶ τοιούτῳ λόγῳ. ἀνεδέχθη μὲν γὰρ ἀσπίς, καὶ τοῦτο οὐκ ἔστι ἄλλως εἰπεῖν· ἐγένετο γάρ· ὃς μέντοι ἦν ἀναδέξας, οὐκ ἔχω προσωτέρω εἰπεῖν τούτων. [6,124] Peut-être trahirent-ils leur patrie pour se venger de quelque mécontentement qu'ils avaient reçu du peuple. Mais il n'y avait personne, du moins à Athènes, qui fût plus estimé et plus comblé d'honneurs. Il est donc contre toute vraisemblance qu'ils aient montré par ce motif un bouclier aux Perses. Cependant un bouclier servit de signal ; c'est un fait certain ; on ne peut le révoquer en doute. Mais par qui ce signal fut-il donné? je n'en puis rien dire de plus certain que ce qu'on vient de lire.


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Dernière mise à jour : 20/10/2005