HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodote, Histoires, livre VI

Chapitres 115-119

  Chapitres 115-119

[6,115] ἑπτὰ μὲν δὴ τῶν νεῶν ἐπεκράτησαν τρόπῳ τοιῷδε Ἀθηναῖοι· τῇσι δὲ λοιπῇσι οἱ βάρβαροι ἐξανακρουσάμενοι, καὶ ἀναλαβόντες ἐκ τῆς νήσου ἐν τῇ ἔλιπον τὰ ἐξ Ἐρετρίης ἀνδράποδα, περιέπλεον Σούνιον βουλόμενοι φθῆναι τοὺς Ἀθηναίους ἀπικόμενοι ἐς τὸ ἄστυ. αἰτίην δὲ ἔσχε ἐν Ἀθηναίοισι ἐξ Ἀλκμεωνιδέων μηχανῆς αὐτοὺς ταῦτα ἐπινοηθῆναι· τούτους γὰρ συνθεμένους τοῖσι Πέρσῃσι ἀναδέξαι ἀσπίδα ἐοῦσι ἤδη ἐν τῇσι νηυσί. [6,115] Ce fut ainsi due les Athéniens s'emparèrent de sept vaisseaux ennemis. Les barbares se retirèrent avec le reste de leur flotte, sans revirer de bord ; et, ayant repris les esclaves d'Érétrie dans l'île où ils les avaient laissés, ils doublèrent le promontoire Sunium, dans le dessein de prévenir les Athéniens, et d'arriver dans leur ville avant eux. On prétend à Athènes qu'ils conçurent ce projet par l'artifice des Alcméonides, qui, selon les conventions faites avec eux, leur montrèrent un bouclier tandis qu'ils étaient déjà sur leurs vaisseaux.
[6,116] οὗτοι μὲν δὴ περιέπλεον Σούνιον· Ἀθηναῖοι δὲ ὡς ποδῶν εἶχον τάχιστα ἐβοήθεον ἐς τὸ ἄστυ, καὶ ἔφθησάν τε ἀπικόμενοι πρὶν τοὺς βαρβάρους ἥκειν, καὶ ἐστρατοπεδεύσαντο ἀπιγμένοι ἐξ Ἡρακλείου τοῦ ἐν Μαραθῶνι ἐν ἄλλῳ Ἡρακλείῳ τῷ ἐν Κυνοσάργεϊ. οἱ δὲ βάρβαροι τῇσι νηυσὶ ὑπεραιωρηθέντες Φαλήρου, τοῦτο γὰρ ἦν ἐπίνειον τότε τῶν Ἀθηναίων, ὑπὲρ τούτου ἀνακωχεύσαντες τὰς νέας ἀπέπλεον ὀπίσω ἐς τὴν Ἀσίην. [6,116] Pendant que les Perses doublaient le promontoire Sunium, les Athéniens accoururent à toutes jambes au secours de leur ville, et prévinrent l'arrivée des barbares. Ils partirent d'un lieu consacré à Hercule à Marathon, et campèrent dans un autre consacré au même dieu à Cynosarges. Les Perses jetèrent l'ancre au-dessus de Phalère, qui servait alors de port aux Athéniens, et, après y être restés quelque temps, ils reprirent la route d'Asie.
[6,117] ἐν ταύτῃ τῇ ἐν Μαραθῶνι μάχῃ ἀπέθανον τῶν βαρβάρων κατὰ ἑξακισχιλίους καὶ τετρακοσίους ἄνδρας, Ἀθηναίων δὲ ἑκατὸν καὶ ἐνενήκοντα καὶ δύο. ἔπεσον μὲν ἀμφοτέρων τοσοῦτοι. (2) συνήνεικε δὲ αὐτόθι θῶμα γενέσθαι τοιόνδε, Ἀθηναῖον ἄνδρα Ἐπίζηλον τὸν Κουφαγόρεω ἐν τῇ συστάσι μαχόμενόν τε καὶ ἄνδρα γινόμενον ἀγαθὸν τῶν ὀμμάτων στερηθῆναι οὔτε πληγέντα οὐδὲν τοῦ σώματος οὔτε βληθέντα, καὶ τὸ λοιπὸν τῆς ζόης διατελέειν ἀπὸ τούτου τοῦ χρόνου ἐόντα τυφλόν. (3) λέγειν δὲ αὐτὸν περὶ τοῦ πάθεος ἤκουσα τοιόνδε τινὰ λόγον, ἄνδρα οἱ δοκέειν ὁπλίτην ἀντιστῆναι μέγαν, τοῦ τὸ γένειον τὴν ἀσπίδα πᾶσαν σκιάζειν· τὸ δὲ φάσμα τοῦτο ἑωυτὸν μὲν παρεξελθεῖν, τὸν δὲ ἑωυτοῦ παραστάτην ἀποκτεῖναι. ταῦτα μὲν δὴ Ἐπίζηλον ἐπυθόμην λέγειν. [6,117] Il périt à la journée de Marathon environ six mille quatre cents hommes du côté des barbares, et cent quatre-vingt-douze de celui des Athéniens. Telle est au juste la perte des uns et des autres (61). Il arriva en cette bataille une chose bien étonnante à un Athénien nommé Épizélus, fils de Cuphagoras. Pendant qu'il était aux prises avec l'ennemi, et qu'il se conduisait en homme de cœur, il perdit la vue sans avoir été frappé en aucune partie du corps, ni de près ni de loin, et depuis ce moment il demeura aveugle le reste de sa vie. On m'a assuré qu'en parlant de cet accident, il disait qu'il avait cru voir devant lui un grand homme pesamment armé, dont la barbe ombrageait tout son bouclier; que ce spectre le passa, et alla tuer celui qui combattait à ses côtés. Telle est l'histoire que raconte Épirélus, suivant le récit qu'on m'en a fait.
[6,118] Δᾶτις δὲ πορευόμενος ἅμα τῷ στρατῷ ἐς τὴν Ἀσίην, ἐπείτε ἐγένετο ἐν Μυκόνῳ, εἶδε ὄψιν ἐν τῷ ὕπνῳ. καὶ ἥτις μὲν ἦν ὄψις, οὐ λέγεται· δέ, ὡς ἡμέρη τάχιστα ἐπέλαμψε, ζήτησιν ἐποιέετο τῶν νεῶν, εὑρὼν δὲ ἐν νηὶ Φοινίσσῃ ἄγαλμα Ἀπόλλωνος κεχρυσωμένον ἐπυνθάνετο ὁκόθεν σεσυλημένον εἴη, πυθόμενος δὲ ἐξ οὗ ἦν ἱροῦ, ἔπλεε τῇ ἑωυτοῦ νηὶ ἐς Δῆλον· (2) καὶ ἀπίκατο γὰρ τηνικαῦτα οἱ Δήλιοι ὀπίσω ἐς τὴν νῆσον, κατατίθεταί τε ἐς τὸ ἱρὸν τὸ ἄγαλμα καὶ ἐντέλλεται τοῖσι Δηλίοισι ἀπαγαγεῖν τὸ ἄγαλμα ἐς Δήλιον τὸ Θηβαίων· τὸ δἔστι ἐπὶ θαλάσσῃ Χαλκίδος καταντίον. (3) Δᾶτις μὲν δὴ ταῦτα ἐντειλάμενος ἀπέπλεε, τὸν δὲ ἀνδριάντα τοῦτον Δήλιοι οὐκ ἀπήγαγον, ἀλλά μιν διἐτέων εἴκοσι Θηβαῖοι αὐτοὶ ἐκ θεοπροπίου ἐκομίσαντο ἐπὶ Δήλιον. [6,118] Datis eut à Mycone, en retournant en Asie avec l'armée, une vision pendant son sommeil; mais on ne dit point ce que c'était que cette vision. Dès que le jour parut, il fit faire des perquisitions sur toute la flotte ; et, ayant trouvé sur un vaisseau phénicien une statue dorée d'Apollon, il demanda dans quel temple on l'avait pillée. Lorsqu'il l'eut appris, il se rendit lui-même sur son vaisseau à Délos, mit en dépôt la statue dans le temple, et enjoignit aux Déliens, qui étaient alors de retour dans leur île, de la reporter au Délium des Thébains, qui est sur le bord de la mer, vis-à-vis de Chalcis. Cet ordre donné, Datis remit à la voile pour rejoindre sa flotte. Les Déliens ne reportèrent point la statue; mais, au bout de vingt ans, les Thébains la transportèrent eux-mêmes à Délium, en vertu d'un oracle.
[6,119] τοὺς δὲ τῶν Ἐρετριέων ἀνδραποδισμένους Δᾶτίς τε καὶ Ἀρταφρένης, ὡς προσέσχον πρὸς τὴν Ἀσίην πλέοντες, ἀνήγαγον ἐς Σοῦσα. βασιλεὺς δὲ Δαρεῖος, πρὶν μὲν αἰχμαλώτους γενέσθαι τοὺς Ἐρετριέας, ἐνεῖχέ σφι δεινὸν χόλον, οἷα ἀρξάντων ἀδικίης προτέρων τῶν Ἐρετριέων· (2) ἐπείτε δὲ εἶδε σφέας ἀπαχθέντας παρἑωυτὸν καὶ ἑωυτῷ ὑποχειρίους ἐόντας, ἐποίησε κακὸν ἄλλο οὐδέν, ἀλλὰ σφέας τῆς Κισσίης χώρης κατοίκισε ἐν σταθμῷ ἑωυτοῦ τῷ οὔνομα ἐστὶ Ἀρδέρικκα, ἀπὸ μὲν Σούσων δέκα καὶ διηκοσίους σταδίους ἀπέχοντι, τεσσεράκοντα δὲ ἀπὸ τοῦ φρέατος τὸ παρέχεται τριφασίας ἰδέας· καὶ γὰρ ἄσφαλτον καὶ ἅλας καὶ ἔλαιον ἀρύσσονται ἐξ αὐτοῦ τρόπῳ τοιῷδε· (3) ἀντλέεται μὲν κηλωνηίῳ, ἀντὶ δὲ γαυλοῦ ἥμισυ ἀσκοῦ οἱ προσδέδεται· ὑποτύψας δὲ τούτῳ ἀντλέει καὶ ἔπειτα ἐγχέει ἐς δεξαμενήν· ἐκ δὲ ταύτης ἐς ἄλλο διαχεόμενον τρέπεται τριφασίας ὁδούς. καὶ μὲν ἄσφαλτος καὶ οἱ ἅλες πήγνυνται παραυτίκα· τὸ δὲ ἔλαιον οἱ Πέρσαι καλέουσι τοῦτο ῥαδινάκην, ἔστι δὲ μέλαν καὶ ὀδμὴν παρεχόμενον βαρέαν. (4) ἐνθαῦτα τοὺς Ἐρετριέας κατοίκισε βασιλεὺς Δαρεῖος, οἳ καὶ μέχρι ἐμέο εἶχον τὴν χώρην ταύτην, φυλάσοντες τὴν ἀρχαίην γλῶσσαν. τὰ μὲν δὴ περὶ Ἐρετριέας ἔσχε οὕτω. [6,119] Datis et Artapherne n'eurent pas plutôt abordé en Asie, qu'ils menèrent à Suses les Érétriens qu'ils avaient réduits en esclavage. Darius était très irrité contre les Erétriens avant qu'ils eussent été faits prisonniers, parce qu'ils l'avaient attaqué les premiers, sans qu'il leur en eût donné aucun juste sujet. Mais dès qu'on les lui eut amenés, et qu'il les vit en son pouvoir, il ne leur fit point de mal, et les envoya à Ardericca, stathme de la Cissie, qui lui appartenait en propre. Ce stathme est à deux cent dix stades de Suses (64), et à quarante du puits qui fournit trois sortes de substances, du bitume, du sel et de l'huile, qu'on puise de la manière que je vais dire. On a une bascule ou machine propre à tirer de l'eau; on y attache, au lieu de seau, la moitié d'une outre, qu'on baisse sous ces substances, et avec laquelle on les puise. On les verse ensuite dans un réservoir, et de là elles se répandent dans un autre, où elles prennent trois formes différentes. Le bitume s'épaissit, le sel se cristallise sur-le-champ, et l'on ramasse l'huile dans des vases. Les Perses appellent cette huile rhadinacé. Elle est noire, et d'une odeur forte. Darius envoya les Érétriens habiter dans ce lieu. Ils l'occupaient encore de mon temps, et ils avaient conservé leur ancienne langue. Tel fut le traitement qu'éprouvèrent les Érétriens.


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Dernière mise à jour : 20/10/2005