HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodote, Histoires, livre VI

Chapitres 100-104

  Chapitres 100-104

[6,100] Ἐρετριέες δὲ πυνθανόμενοι τὴν στρατιὴν τὴν Περσικὴν ἐπὶ σφέας ἐπιπλέουσαν Ἀθηναίων ἐδεήθησαν σφίσι βοηθοὺς γενέσθαι. Ἀθηναῖοι δὲ οὐκ ἀπείπαντο τὴν ἐπικουρίην, ἀλλὰ τοὺς τετρακισχιλίους τοὺς κληρουχέοντας τῶν ἱπποβοτέων Χαλκιδέων τὴν χώρην, τούτους σφι διδοῦσι τιμωρούς. τῶν δὲ Ἐρετριέων ἦν ἄρα οὐδὲν ὑγιὲς βούλευμα, οἳ μετεπέμποντο μὲν Ἀθηναίους, ἐφρόνεον δὲ διφασίας ἰδέας. (2) οἳ μὲν γὰρ αὐτῶν ἐβουλεύοντο ἐκλιπεῖν τὴν πόλιν ἐς τὰ ἄκρα τῆς Εὐβοίης, ἄλλοι δὲ αὐτῶν ἴδια κέρδεα προσδεκόμενοι παρὰ τοῦ Πέρσεω οἴσεσθαι προδοσίην ἐσκευάζοντο. (3) μαθὼν δὲ τούτων ἑκάτερα ὡς εἶχε Αἰσχίνης Νόθωνος, ἐὼν τῶν Ἐρετριέων τὰ πρῶτα, φράξει τοῖσι ἥκουσι Ἀθηναίων πάντα τὰ παρεόντα σφι πρήγματα, προσεδέετό τε ἀπαλλάσσεσθαι σφέας ἐς τὴν σφετέρην, ἵνα μὴ προσαπόλωνται. οἱ δὲ Ἀθηναῖοι ταῦτα Αἰσχίνῃ συμβουλεύσαντι πείθονται. [6,100] Les Érétriens, ayant eu avis que la flotte des Perses s'avançait contre eux, prièrent les Athéniens de leur donner du secours. Ceux-ci, bien loin de leur en refuser, leur envoyèrent les quatre mille hommes à qui l'on avait distribué au sort les terres de ceux qu'on appelait Hippobotes, chez les Chalcidiens. Mais les Érétriens n'étaient pas sincères; ils faisaient venir les Athéniens, et n'étaient pas d'accord. Les uns étaient d'avis d'abandonner la ville pour se retirer parmi les écueils de l'Eubée; les autres, ne considérant que leur avantage particulier et les récompenses qu'ils attendaient des Perses, se préparaient à trahir leur patrie. Eschine, fils de Nothon, homme de distinction parmi les Érétriens, fit part aux Athéniens, à leur arrivée, de l'état où se trouvaient les affaires, et les pria de se retirer chez eux, afin de n'être pas enveloppés dans une commune ruine avec ceux d'Érétrie. Les Athéniens suivirent le conseil d'Eschine, et se mirent à couvert du danger en passant à Orope.
[6,101] καὶ οὗτοι μὲν διαβάντες ἐς Ὠρωπὸν ἔσωζον σφέας αὐτούς· οἱ δὲ Πέρσαι πλέοντες κατέσχον τὰς νέας τῆς Ἐρετρικῆς χώρης κατὰ Τέμενος καὶ Χοιρέας καὶ Αἰγίλεα, κατασχόντες δὲ ταῦτα τὰ χωρία αὐτίκα ἵππους τε ἐξεβάλλοντο καὶ παρεσκευάζοντο ὡς προσοισόμενοι τοῖσι ἐχθροῖσι. (2) οἱ δὲ Ἐρετριέες ἐπεξελθεῖν μὲν καὶ μαχέσασθαι οὐκ ἐποιεῦντο βουλήν, εἴ κως δὲ διαφυλάξαιεν τὰ τείχεα, τούτου σφι πέρι ἔμελε, ἐπείτε ἐνίκα μὴ ἐκλιπεῖν τὴν πόλιν. προσβολῆς δὲ γινομένης καρτερῆς πρὸς τὸ τεῖχος ἔπιπτον ἐπὶ ἓξ ἡμέρας πολλοὶ μὲν ἀμφοτέρων· τῇ δὲ ἑβδόμῃ Εὔφορβός τε Ἀλκιμάχου καὶ Φίλαγρος Κυνέου ἄνδρες τῶν ἀστῶν δόκιμοι προδιδοῦσι τοῖσι Πέρσῃσι. (3) οἳ δὲ ἐσελθόντες ἐς τὴν πόλιν τοῦτο μὲν τὰ ἱρὰ συλήσαντες ἐνέπρησαν, ἀποτινύμενοι τῶν ἐν Σάρδισι κατακαυθέντων ἱρῶν, τοῦτο δὲ τοὺς ἀνθρώπους ἠνδραποδίσαντο κατὰ τὰς Δαρείου ἐντολάς. [6,101] Les Perses abordèrent avec leur flotte sur les côtes d'Érétrie, vers Tamynes, Choerées et Aegilies. Dès qu'ils y furent arrivés, ils mirent à terre leur cavalerie, et se disposèrent à attaquer les ennemis. Les Érétriens avaient résolu de ne point livrer de combat, et de ne faire aucune sortie, mais de s'occuper seulement de la défense des murs, depuis qu'avait prévalu l'avis de ne point abandonner la ville. L'attaque des murs fut très vive, et pendant six jours qu'elle dura, il périt beaucoup de monde de part et d'autre. Mais, le septième jour, Euphorbe, fils d'Alcimachus, et Philagrus, fils de Cynéas, tous deux hommes de distinction, livrèrent la ville aux Perses. Ceux-ci n'y furent pas plutôt entrés, qu'ils pillèrent les temples, y mirent le feu, afin de se venger de l'incendie de ceux de Sardes, et réduisirent les habitants en esclavage, selon les ordres de Darius.
[6,102] χειρωσάμενοι δὲ τὴν Ἐρέτριαν καὶ ἐπισχόντες ὀλίγας ἡμέρας ἔπλεον ἐς γῆν τὴν Ἀττικήν, κατέργοντές τε πολλὸν καὶ δοκέοντες ταὐτὰ τοὺς Ἀθηναίους ποιήσειν τὰ καὶ τοὺς Ἐρετριέας ἐποίησαν. καὶ ἦν γὰρ Μαραθὼν ἐπιτηδεότατον χωρίον τῆς Ἀττικῆς ἐνιππεῦσαι καὶ ἀγχοτάτω τῆς Ἐρετρίης, ἐς τοῦτό σφι κατηγέετο Ἱππίης Πεισιστράτου. [6,102] Ils s'arrêtèrent quelques jours à Érétrie, après s'en, être emparés; et, ayant remis à la voile pour se rendre dans l'Attique, ils serrèrent de près les Athéniens, pensant les traiter comme ils avaient traité les Érétriens. Hippias, fils de Pisistrate, les fit débarquer à Marathon, le lieu de l'Attique le plus commode pour les évolutions de la cavalerie, et le plus proche d'Érétrie.
[6,103] Ἀθηναῖοι δὲ ὡς ἐπύθοντο ταῦτα, ἐβοήθεον καὶ αὐτοὶ ἐς τὸν Μαραθῶνα. ἦγον δὲ σφέας στρατηγοὶ δέκα, τῶν δέκατος ἦν Μιλτιάδης· τοῦ τὸν πατέρα Κίμωνα τὸν Στησαγόρεω κατέλαβε φυγεῖν ἐξ Ἀθηνέων Πεισίστρατον τὸν Ἱπποκράτεος. (2) καὶ αὐτῷ φεύγοντι Ὀλυμπιάδα ἀνελέσθαι τεθρίππῳ συνέβη, καὶ ταύτην μὲν τὴν νίκην ἀνελόμενόν μιν τὠυτὸ ἐξενείκασθαι τῷ ὁμομητρίῳ ἀδελφεῷ Μιλτιάδῃ· μετὰ δὲ τῇ ὑστέρῃ Ὀλυμπιάδι τῇσι αὐτῇσι ἵπποισι νικῶν παραδιδοῖ Πεισιστράτῳ ἀνακηρυχθῆναι, καὶ τὴν νίκην παρεὶς τούτῳ κατῆλθε ἐπὶ τὰ ἑωυτοῦ ὑπόσπονδος. (3) καί μιν ἀνελόμενον τῇσι αὐτῇσι ἵπποισι ἄλλην Ὀλυμπιάδα κατέλαβε ἀποθανεῖν ὑπὸ τῶν Πεισιστράτου παίδων, οὐκέτι περιεόντος αὐτοῦ Πεισιστράτου· κτείνουσι δὲ οὗτοί μιν κατὰ τὸ πρυτανήιον νυκτὸς ὑπείσαντες ἄνδρας. τέθαπται δὲ Κίμων πρὸ τοῦ ἄστεος, πέρην τῆς διὰ Κοίλης καλεομένης ὁδοῦ· καταντίον δαὐτοῦ αἱ ἵπποι τεθάφαται αὗται αἱ τρεῖς Ὀλυμπιάδας ἀνελόμεναι. (4) ἐποίησαν δὲ καὶ ἄλλαι ἵπποι ἤδη τὠυτὸ τοῦτο Εὐαγόρεω Λάκωνος, πλέω δὲ τουτέων οὐδαμαί. μὲν δὴ πρεσβύτερος τῶν παίδων τῷ Κίμωνι Στησαγόρης ἦν τηνικαῦτα παρὰ τῷ πάτρῳ Μιλτιάδῃ τρεφόμενος ἐν τῇ Χερσονήσῳ, δὲ νεώτερος παραὐτῷ Κίμωνι ἐν Ἀθήνῃσι, οὔνομα ἔχων ἀπὸ τοῦ οἰκιστέω τῆς Χερσονήσου Μιλτιάδεω Μιλτιάδης. [6,103] Sur cette nouvelle, les Athéniens se rendirent aussi à Marathon. Ils étaient commandés par dix généraux; Miltiade, fils de Cimon et petit-fils de Stésagoras, était le dixième. Cimon s'était expatrié pour se soustraire aux desseins pernicieux de Pisistrate, fils d'Hippocrates. Il lui était arrivé pendant son exil de remporter aux jeux olympiques le prix de la course du char quatre chevaux ; et quoique cette victoire lui appartînt, il l'avait transférée à Miltiade, son frère utérin. L'olympiade suivante, il remporta la victoire avec les mêmes cavales. Mais il fit proclamer Pisistrate en sa place, et, par cette condescendance, il se réconcilia avec le tyran, et retourna clans sa patrie. Il avait encore remporté une autre victoire aux jeux olympiques avec les mêmes chevaux; mais les enfants de Pisistrate, qui ne vivait plus pour lors, le firent tuer la nuit, près du Prytanée, par des assassins qu'ils envoyèrent secrètement à ce dessein. Cimon fut enterré devant la ville, au delà du chemin qui traverse Caelé; et vis à-vis de lui sont enterrés ses chevaux, qui avaient gagné trois fois le prix aux jeux olympiques. Les chevaux d'Évagoras de Lacédémone avaient eu aussi le même avantage ; mais il n'y en a point qui aient remporté un plus grand nombre de victoires que ceux de Cimon. Stésagoras, l'aîné des enfants de Cimon, était pour lors dans la Chersonèse chez Miltiade, son oncle paternel; et le plus jeune, nommé Miltiade, du nom de celui qui avait mené une colonie dans la Chersonèse, était à Athènes auprès de Cimon son père.
[6,104] οὗτος δὴ ὦν τότε Μιλτιάδης ἥκων ἐκ τῆς Χερσονήσου καὶ ἐκπεφευγὼς διπλόον θάνατον ἐστρατήγεε Ἀθηναίων. ἅμα μὲν γὰρ οἱ Φοίνικες αὐτὸν οἱ ἐπιδιώξαντες μέχρι Ἴμβρου περὶ πολλοῦ ἐποιεῦντο λαβεῖν τε καὶ ἀναγαγεῖν παρὰ βασιλέα· (2) ἅμα δὲ ἐκφυγόντα τε τούτους καὶ ἀπικόμενον ἐς τὴν ἑωυτοῦ δοκέοντά τε εἶναι ἐν σωτηρίῃ ἤδη, τὸ ἐνθεῦτέν μιν οἱ ἐχθροὶ ὑποδεξάμενοι ὑπὸ δικαστήριον αὐτὸν ἀγαγόντες ἐδίωξαν τυραννίδος τῆς ἐν Χερσονήσῳ. ἀποφυγὼν δὲ καὶ τούτους στρατηγὸς οὕτω Ἀθηναίων ἀπεδέχθη, αἱρεθεὶς ὑπὸ τοῦ δήμου. [6,104] Ce Miltiade, qui était alors revenu de la Chersonèse, était un des généraux. Il avait évité deux fois la mort : la première, lorsque les Phéniciens le poursuivirent jusqu'à Imbros, se faisant une affaire capitale de le prendre et de le mener au roi ; la seconde, lorsqu'au sortir de ce péril, et se croyant en sûreté dans sa patrie, il fut, à son arrivée, attaqué par des ennemis, qui l'accusèrent en justice de s'être emparé de la tyrannie dans la Chersonèse. S'étant aussi justifié contre leurs accusations, il fut élu général des Athéniens par les suffrages du peuple.


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Dernière mise à jour : 20/10/2005