HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodote, Histoires, livre VI

Chapitres 60-64

  Chapitres 60-64

[6,60] συμφέρονται δὲ καὶ τάδε Αἰγυπτίοισι Λακεδαιμόνιοι· οἱ κήρυκες αὐτῶν καὶ αὐληταὶ καὶ μάγειροι ἐκδέκονται τὰς πατρωίας τέχνας, καὶ αὐλητής τε αὐλητέω γίνεται καὶ μάγειρος μαγείρου καὶ κῆρυξ κήρυκος· οὐ κατὰ λαμπροφωνίην ἐπιτιθέμενοι ἄλλοι σφέας παρακληίουσι, ἀλλὰ κατὰ τὰ πάτρια ἐπιτελέουσι. [6,60] Les Lacédémoniens s'accordent pareillement en ceci avec les Égyptiens. Chez eux, les hérauts, les joueurs de flûte, les cuisiniers, succèdent au métier de leurs pères. Les fils d'un joueur de flûte, d'un cuisinier ou d'un héraut, sont joueurs de flûte, cuisiniers ou hérauts. Ils exercent toujours la profession de leurs pères; et s'il se trouvait quelqu'un qui eût la voix plus sonore que le fils d'un héraut, ce talent ne ferait pas donner à celui-ci l'exclusion. Tels sont les usages qui s'observent, à Lacédémone.
[6,61] ταῦτα μὲν δὴ οὕτω γίνεται. τότε δὲ τὸν Κλεομένεα ἐόντα ἐν τῇ Αἰγίνῃ καὶ κοινὰ τῇ Ἑλλάδι ἀγαθὰ προεργαζόμενον Δημάρητος διέβαλε, οὐκ Αἰγινητέων οὕτω κηδόμενος ὡς φθόνῳ καὶ ἄγῃ χρεώμενος. Κλεομένης δὲ νοστήσας ἀπΑἰγίνης ἐβούλευε τὸν Δημάρητον παῦσαι τῆς βασιληίης, διὰ πρῆγμα τοιόνδε ἐπίβασιν ἐς αὐτὸν ποιεύμενος. Ἀρίστωνι βασιλεύοντι ἐν Σπάρτῃ καὶ γήμαντι γυναῖκας δύο παῖδες οὐκ ἐγίνοντο. (2) καὶ οὐ γὰρ συνεγινώσκετο αὐτὸς τούτων εἶναι αἴτιος, γαμέει τρίτην γυναῖκα· ὧδε δὲ γαμέει. ἦν οἱ φίλος τῶν Σπαρτιητέων ἀνήρ, τῷ προσέκειτο τῶν ἀστῶν μάλιστα Ἀρίστων. τούτῳ τῷ ἀνδρὶ ἐτύγχανε ἐοῦσα γυνὴ καλλίστη μακρῷ τῶν ἐν Σπάρτῃ γυναικῶν, καὶ ταῦτα μέντοι καλλίστη ἐξ αἰσχίστης γενομένη. (3) ἐοῦσαν γάρ μιν τὸ εἶδος φλαύρην τροφὸς αὐτῆς, οἷα ἀνθρώπων τε ὀλβίων θυγατέρα καὶ δυσειδέα ἐοῦσαν, πρὸς δὲ καὶ ὁρῶσα τοὺς γονέας συμφορὴν τὸ εἶδος αὐτῆς ποιευμένους, ταῦτα ἕκαστα μαθοῦσα ἐπιφράζεται τοιάδε· ἐφόρεε αὐτὴν ἀνὰ πᾶσαν ἡμέρην ἐς τὸ τῆς Ἑλένης ἱρόν. τὸ δἐστὶ ἐν τῇ Θεράπνῃ καλεομένῃ ὕπερθε τοῦ Φοιβηίου ἱροῦ. ὅκως δὲ ἐνείκειε τροφός, πρός τε τὤγαλμα ἵστα καὶ ἐλίσσετο τὴν θεὸν ἀπαλλάξαι τῆς δυσμορφίης τὸ παιδίον. (4) καὶ δή κοτε ἀπιούσῃ ἐκ τοῦ ἱροῦ τῇ τροφῷ γυναῖκα λέγεται ἐπιφανῆναι, ἐπιφανεῖσαν δὲ ἐπειρέσθαι μιν τι φέρει ἐν τῇ ἀγκάλῃ, καὶ τὴν φράσαι ὡς παιδίον φορέει, τὴν δὲ κελεῦσαί οἱ δέξαι, τὴν δὲ οὐ φάναι· ἀπειρῆσθαι γάρ οἱ ἐκ τῶν γειναμένων μηδενὶ ἐπιδεικνύναι· τὴν δὲ πάντως ἑωυτῇ κελεύειν ἐπιδέξαι. (5) ὁρῶσαν δὲ τὴν γυναῖκα περὶ πολλοῦ ποιευμένην ἰδέσθαι, οὕτω δὴ τὴν τροφὸν δέξαι τὸ παιδίον· τὴν δὲ καταψῶσαν τοῦ παιδίου τὴν κεφαλὴν εἶπαι ὡς καλλιστεύσει πασέων τῶν ἐν Σπάρτῃ γυναικῶν. ἀπὸ μὲν δὴ ταύτης τῆς ἡμέρης μεταπεσεῖν τὸ εἶδος. γαμέει δὲ δή μιν ἐς γάμου ὥρην ἀπικομένην Ἄγητος Ἀλκείδεω, οὗτος δὴ τοῦ Ἀρίστωνος φίλος. [6,61] Tandis que Cléomène s'occupait dans l'île d'Égine non seulement des intérêts de sa patrie, mais encore du bien général de la Grèce, Démarate l'accusait, moins par égard pour les Éginètes que par envie et par jalousie. Mais Cléomène résolut, à son retour d'Égine, de le renverser du trône, en lui intentant une action pour la chose que je vais rapporter. Ariston, roi de Sparte, n'avait point eu d'enfants de deux femmes qu'il avait épousées. Comme il était persuadé que c'était plutôt la faute de ses femmes que la sienne, il en prit une troisième; et voici comment se fit ce mariage. Il était intime ami d'un citoyen de Sparte dont la femme, après avoir été très laide dans son enfance, était devenue, sans contredit, la plus belle personne de la ville. Sa nourrice la voyant extrêmement laide, et que ses parents, gens très riches, en étaient fort affligés, s'avisa de la porter tous les jours au temple d'Hélène, qui est dans le lieu appelé Thérapné; au-dessus du temple de Phoneum. Toutes les fois qu'elle l'y portait, elle se tenait debout devant la statue de la déesse, et la priait de donner de la beauté à cet enfant. On raconte qu'un jour, cette nourrice revenant du temple, une femme lui apparut; et lui demanda ce qu'elle portait entre les bras; que lui ayant répondu que c'était un enfant, cette femme la pria instamment de le lui montrer; qu'elle le refusa, parce que les parents de l'enfant lui avaient absolument défendu de le laisser voir à qui que ce fût; mais que cette femme l'ayant priée avec beaucoup d'instances de le lui montrer, elle le fit d'autant plus volontiers qu'elle remarquait en elle un désir extrême de se satisfaire. On ajoute que cette femme flatta cet enfant de la main en disant qu'elle serait la plus belle personne de Sparte, et que depuis ce jour elle changea de figure. Lorsqu'elle fut en âge d'être mariée, elle épousa Agétus, fils d'Alcidas, cet ami d'Ariston dont je viens de parler.
[6,62] τὸν δὲ Ἀρίστωνα ἔκνιζε ἄρα τῆς γυναικὸς ταύτης ἔρως· μηχανᾶται δὴ τοιάδε· αὐτός τε τῷ ἑταίρῳ, τοῦ ἦν γυνὴ αὕτη, ὑποδέκεται δωτίνην δώσειν τῶν ἑωυτοῦ πάντων ἕν, τὸ ἂν αὐτὸς ἐκεῖνος ἕληται, καὶ τὸν ἑταῖρον ἑωυτῷ ἐκέλευε ὡσαύτως τὴν ὁμοίην διδόναι· δὲ οὐδὲν φοβηθεὶς ἀμφὶ τῇ γυναικί, ὁρέων ἐοῦσαν καὶ Ἀρίστωνι γυναῖκα, καταινέει ταῦτα· ἐπὶ τούτοισι δὲ ὅρκους ἐπήλασαν. (2) μετὰ δὲ αὐτός τε Ἀρίστων ἔδωκε τοῦτο, τι δὴ ἦν, τὸ εἵλετο τῶν κειμηλίων τῶν Ἀρίστωνος Ἄγητος, καὶ αὐτὸς τὴν ὁμοίην ζητέων φέρεσθαι παρἐκείνου, ἐνθαῦτα δὴ τοῦ ἑταίρου τὴν γυναῖκα ἐπειρᾶτο ἀπάγεσθαι. δὲ πλὴν τούτου μούνου τὰ ἄλλα ἔφη καταινέσαι· ἀναγκαζόμενος μέντοι τῷ τε ὅρκῳ καὶ τῆς ἀπάτης τῇ παραγωγῇ ἀπιεῖ ἀπάγεσθαι. [6,62] Comme Ariston en était vivement épris, il eut recours à cet artifice. Il promit à son ami, qui en était le mari, de lui donner ce qui lui plairait le plus parmi toutes les choses qui étaient eh sa possession, à condition qu'il en agirait de même a son égard. Agétus, qui ne craignait rien pour sa femme, parce qu'il voyait qu'Ariston en avait une aussi, y consentit, et ils ratifièrent leurs promesses par des serments mutuels. Après quoi Ariston donna à Agétus ce que celui-ci avait trouvé le plus de son goût parmi ses trésors, dans l'espoir d'être traité de même. Il voulut ensuite emmener la femme de son ami ; mais celui-ci lui dit que, ce point seul excepté, il consentait au reste. Cependant Agétus, contraint par son serment et par la surprise frauduleuse d'Ariston, la lui laissa emmener.
[6,63] οὕτω μὲν δὴ τὴν τρίτην ἐσηγάγετο γυναῖκα Ἀρίστων, τὴν δευτέρην ἀποπεμψάμενος. ἐν δέ οἱ χρόνῳ ἐλάσσονι καὶ οὐ πληρώσασα τοὺς δέκα μῆνας γυνὴ αὕτη τίκτει τοῦτον δὴ τὸν Δημάρητον. (2) καί τίς οἱ τῶν οἰκετέων ἐν θώκῳ κατημένῳ μετὰ τῶν ἐφόρων ἐξαγγέλλει ὥς οἱ παῖς γέγονε. δὲ ἐπιστάμενός τε τὸν χρόνον τῷ ἠγάγετο τὴν γυναῖκα καὶ ἐπὶ δακτύλων συμβαλλόμενος τοὺς μῆνας, εἶπε ἀπομόσαςοὐκ ἂν ἐμὸς εἴη”. τοῦτο ἤκουσαν μὲν οἱ ἔφοροι, πρῆγμα μέντοι οὐδὲν ἐποιήσαντο τὸ παραυτίκα. δὲ παῖς ηὔξετο, καὶ τῷ Ἀρίστωνι τὸ εἰρημένον μετέμελε· παῖδα γὰρ τὸν Δημάρητον ἐς τὰ μάλιστά οἱ ἐνόμισε εἶναι. (3) Δημάρητον δὲ αὐτῷ οὔνομα ἔθετο διὰ τόδε· πρότερον τούτων πανδημεὶ Σπαρτιῆται Ἀρίστωνι, ὡς ἀνδρὶ εὐδοκιμέοντι διὰ πάντων δὴ τῶν βασιλέων τῶν ἐν Σπάρτῃ γενομένων, ἀρὴν ἐποιήσαντο παῖδα γενέσθαι. [6,63] Ainsi Ariston renvoya sa seconde femme, et épousa cette troisième, qui accoucha de Démarate à un temps trop court, et avant que les dix mois fussent accomplis. Ariston siégeait avec les éphores, lorsqu'un de ses officiers vint lui annoncer qu'il lui était né un fils. Comme il savait en quel temps il avait épousé cette femme, il calcula les mois sur ses doigts, et dit ensuite avec serment : Cet enfant ne peut être à moi. Les éphores l'entendirent; mais, dans le moment, ils n'y firent aucune attention. L'enfant grandit, et Ariston se repentit de ce mot imprudent; car il fut intimement persuadé qu'il était son fils. Il le nomma Démarate, parce qu'avant sa naissance tout le peuple de Sparte avait demandé aux dieux, avec d'instantes prières, qu'il naquit un fils à Ariston, le plus estimé de tous les rois qui avaient jusqu'alors régné dans cette ville; et ce fut par cette raison qu'on lui donna le nom de Démarate.
[6,64] διὰ τοῦτο μέν οἱ τὸ οὔνομα Δημάρητος ἐτέθη· χρόνου δὲ προϊόντος Ἀρίστων μὲν ἀπέθανε, Δημάρητος δὲ ἔσχε τὴν βασιληίην. ἔδεε δέ, ὡς ἔοικε, ἀνάπυστα γενόμενα ταῦτα καταπαῦσαι Δημάρητον τῆς βασιληίης διὰ τὰ .. Κλεομένεϊ διεβλήθη μεγάλως πρότερόν τε Δημάρητος ἀπαγαγὼν τὴν στρατιὴν ἐξ Ἐλευσῖνος, καὶ δὴ καὶ τότε ἐπΑἰγινητέων τοὺς μηδίσαντας διαβάντος Κλεομένεος. [6,64] Dans la suite Ariston mourut, et Démarate lui succéda. Mais les destins avaient sans doute résolu que le mot qu'on avait entendu dire au père fit perdre la couronne au fils. Cléomène l'avait pris en aversion, d'abord lorsqu'il ramena l'armée d'Éleusis, et dans cette occasion-ci, lorsque Cléomène passa en Égine pour y arrêter ceux des Éginètes qui avaient pris le parti des Mèdes.


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Dernière mise à jour : 20/10/2005