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[6,55] καὶ ταῦτα μέν νυν περὶ τούτων εἰρήσθω. ὅ τι δὲ ἐόντες Αἰγύπτιοι καὶ ὅ τι
ἀποδεξάμενοι ἔλαβον τὰς Δωριέων βασιληίας, ἄλλοισι γὰρ περὶ αὐτῶν εἴρηται,
ἐάσομεν αὐτά· τὰ δὲ ἄλλοι οὐ κατελάβοντο, τούτων μνήμην ποιήσομαι.
| [6,55] Je ne raconterai point comment, étant Égyptiens, ils parvinrent à
être rois des Doriens; d'autres l'ont dit avant moi : mais je ferai
mention des choses que les autres n'ont pas touchées.
| [6,56] γέρεά τε δὴ τάδε τοῖσι βασιλεῦσι Σπαρτιῆται δεδώκασι, ἱρωσύνας δύο, Διός τε
Λακεδαίμονος καὶ Διὸς οὐρανίου, καὶ πόλεμον ἐκφέρειν ἐπ᾽ ἣν ἂν βούλωνται χώρην,
τούτου δὲ μηδένα εἶναι Σπαρτιητέων διακωλυτήν, εἰ δὲ μὴ αὐτὸν ἐν τῷ ἄγεϊ
ἐνέχεσθαι. στρατευομένων δὲ πρώτους ἰέναι τοὺς βασιλέας, ὑστάτους δὲ ἀπιέναι·
ἑκατὸν δὲ ἄνδρας λογάδας ἐπὶ στρατιῆς φυλάσσειν αὐτούς· προβάτοισι δὲ χρᾶσθαι ἐν
τῇσι ἐξοδίῃσι ὁκόσοισι ἂν ὦν ἐθέλωσι, τῶν δὲ θυομένων πάντων τὰ δέρματά τε καὶ τὰ
νῶτα λαμβάνειν σφεας.
| [6,56] Les Spartiates ont accordé à leurs rois les prérogatives suivantes :
deux sacerdoces, celui de Jupiter Lacédémonien, et celui de Jupiter
Uranien; le privilège de porter la guerre partout où ils le
souhaiteraient, sans qu'aucun Spartiate puisse y apporter d'obstacle,
sinon il encourt l'anathème. Lorsque l'armée se met en campagne, les
rois marchent à la tête des troupes, et lorsqu'elle se retire, leur poste
est au dernier rang. Ils ont à l'armée cent hommes d'élite pour leur
garde; dans leurs expéditions, ils prennent autant de bétail qu'ils en
veulent, et ils ont pour eux les peaux et le dos de tous les animaux
qu'on immole. Tels sont les privilégies dont ils jouissent en temps de guerre.
| [6,57] ταῦτα μὲν τὰ ἐμπολέμια, τὰ δὲ ἄλλα τὰ εἰρηναῖα κατὰ τάδε σφι δέδοται. ἢν
θυσίη τις δημοτελὴς ποιέηται, πρώτους ἐπὶ τὸ δεῖπνον ἵζειν τοὺς βασιλέας, καὶ ἀπὸ
τούτων πρῶτον ἄρχεσθαι διπλήσια νέμοντας ἑκατέρῳ τὰ πάντα ἢ τοῖσι ἄλλοισι
δαιτυμόνεσι, καὶ σπονδαρχίας εἶναι τούτων καὶ τῶν τυθέντων τὰ δέρματα. (2)
νεομηνίας δὲ πάσας καὶ ἑβδόμας ἱσταμένου τοῦ μηνὸς δίδοσθαι ἐκ τοῦ δημοσίου
ἱρήιον τέλεον ἑκατέρῳ ἐς Ἀπόλλωνος καὶ μέδιμνον ἀλφίτων καὶ οἴνου τετάρτην
Λακωνικήν, καὶ ἐν τοῖσι ἀγῶσι πᾶσι προεδρίας ἐξαιρέτους. καὶ προξείνους
ἀποδεικνύναι τούτοισι προσκεῖσθαι τοὺς ἂν ἐθέλωσι τῶν ἀστῶν, καὶ Πυθίους
αἱρέεσθαι δύο ἑκάτερον. οἱ δὲ Πύθιοι εἰσὶ θεοπρόποι ἐς Δελφούς, σιτεόμενοι μετὰ τῶν
βασιλέων τὰ δημόσια. (3) μὴ ἐλθοῦσι δὲ τοῖσι βασιλεῦσι ἐπὶ τὸ δεῖπνον ἀποπέμπεσθαί
σφι ἐς τὰ οἰκία ἀλφίτων τε δύο χοίνικας ἑκατέρῳ καὶ οἴνου κοτύλην, παρεοῦσι δὲ
διπλήσια πάντα δίδοσθαι· τὠυτὸ δὲ τοῦτο καὶ πρὸς ἰδιωτέων κληθέντας ἐπὶ δεῖπνον
τιμᾶσθαι. (4) τὰς δὲ μαντηίας τὰς γινομένας τούτους φυλάσσειν, συνειδέναι δὲ καὶ
τοὺς Πυθίους. δικάζειν δὲ μούνους τοὺς βασιλέας τοσάδε μοῦνα, πατρούχου τε
παρθένου πέρι, ἐς τὸν ἱκνέεται ἔχειν, ἢν μή περ ὁ πατὴρ αὐτὴν ἐγγυήσῃ, καὶ ὁδῶν
δημοσιέων πέρι· (5) καὶ ἤν τις θετὸν παῖδα ποιέεσθαι ἐθέλῃ, βασιλέων ἐναντίον
ποιέεσθαι. καὶ παρίζειν βουλεύουσι τοῖσι γέρουσι ἐοῦσι δυῶν δέουσι τριήκοντα· ἢν δὲ
μὴ ἔλθωσι, τοὺς μάλιστά σφι τῶν γερόντων προσήκοντας ἔχειν τὰ τῶν βασιλέων
γέρεα, δύο ψήφους τιθεμένους, τρίτην δὲ τὴν ἑωυτῶν.
| [6,57] Voici maintenant ceux qu'ils ont en temps de paix. S'il se fait un
sacrifice au nom de la ville, les rois sont assis au festin à la première
place, on les sert les premiers, et on leur donne à chacun le double de
ce qu'ont les autres convives. Ils font aussi les premiers les libations,
et les peaux des animaux qu'on immole leur appartiennent. On leur
donne à chacun tous les mois, le 1er et le 7, aux frais publics, une
victime parfaite, qu'ils sacrifient dans le temple d'Apollon. On y joint
aussi une médimne de farine d'orge et une quarte de vin, mesure de
Lacédémone. Dans tous les jeux ils ont la place d'honneur, et ils
nomment à la dignité de proxènes, qui bon leur semble parmi les
citoyens. C'est une de leurs prérogatives. Ils choisissent aussi chacun
deux Pythiens, qui sont nourris avec eux aux dépens de l'État. Tel est
le nom qu'on donne aux députés qu'on envoie à Delphes consulter le
dieu. Lorsque les rois ne se trouvent point au repas public, on leur
envoie à chacun deux chénices de farine d'orge avec une cotyle de vin.
Lorsqu'ils y vont, on leur sert une double portion. Si un particulier les
invite à un repas, il leur rend les même honneurs. Ils sont les
dépositaires des oracles rendus ; mais les Pythiens doivent en avoir
aussi communication. Les affaires suivantes sont les seules qui soient
soumises à la décision des rois, et ils sont les seuls qui puissent les
juger. Si une héritière n'a point encore été fiancée par son père, ils
décident à qui elle doit être mariée. Les chemins publics les regardent;
et si quelqu'un vent adopter un enfant, il ne peut le faire qu'en leur
présence. Ils assistent aux délibérations du sénat, qui est composé de
vingt-huit sénateurs. S'ils n'y vont point, ceux d'entre les sénateurs qui
sont leurs plus proches parents y jouissent des prérogatives des rois;
c'est-à-dire qu'ils ont deux voix, sans compter la leur.
| [6,58] ταῦτα μὲν ζῶσι τοῖσι βασιλεῦσι δέδοται ἐκ τοῦ κοινοῦ τῶν Σπαρτιητέων,
ἀποθανοῦσι δὲ τάδε. ἱππέες περιαγγέλλουσι τὸ γεγονὸς κατὰ πᾶσαν τὴν Λακωνικήν,
κατὰ δὲ τὴν πόλιν γυναῖκες περιιοῦσαι λέβητα κροτέουσι. ἐπεὰν ὦν τοῦτο γίνηται
τοιοῦτο, ἀνάγκη ἐξ οἰκίης ἑκάστης ἐλευθέρους δύο καταμιαίνεσθαι, ἄνδρα τε καὶ
γυναῖκα· μὴ ποιήσασι δὲ τοῦτο ζημίαι μεγάλαι ἐπικέαται. (2) νόμος δὲ τοῖσι
Λακεδαιμονίοισι κατὰ τῶν βασιλέων τοὺς θανάτους ἐστὶ ὡυτὸς καὶ τοῖσι βαρβάροισι
τοῖσι ἐν τῇ Ἀσίῃ· τῶν γὰρ ὦν βαρβάρων οἱ πλεῦνες τῷ αὐτῷ νόμῳ χρέωνται κατὰ τοὺς
θανάτους τῶν βασιλέων. ἐπεὰν γὰρ ἀποθάνῃ βασιλεὺς Λακεδαιμονίων, ἐκ πάσης δεῖ
Λακεδαίμονος, χωρὶς Σπαρτιητέων, ἀριθμῷ τῶν περιοίκων ἀναγκαστοὺς ἐς τὸ κῆδος
ἰέναι. (3) τούτων ὦν καὶ τῶν εἱλωτέων καὶ αὐτῶν Σπαρτιητέων ἐπεὰν συλλεχθέωσι ἐς
τὠυτὸ πολλαὶ χιλιάδες σύμμιγα τῇσι γυναιξί, κόπτονταί τε τὰ μέτωπα προθύμως καὶ
οἰμωγῇ διαχρέωνται ἀπλέτῳ, φάμενοι τὸν ὕστατον αἰεὶ ἀπογενόμενον τῶν βασιλέων,
τοῦτον δὴ γενέσθαι ἄριστον. ὃς δ᾽ ἂν ἐν πολέμῳ τῶν βασιλέων ἀποθάνῃ, τούτῳ δὲ
εἴδωλον σκευάσαντες ἐν κλίνῃ εὖ ἐστρωμένῃ ἐκφέρουσι. ἐπεὰν δὲ θάψωσι, ἀγορὴ
δέκα ἡμερέων οὐκ ἵσταταί σφι οὐδ᾽ ἀρχαιρεσίη συνίζει, ἀλλὰ πενθέουσι ταύτας τὰς
ἡμέρας.
| [6,58] Tels sont les honneurs que la république de Sparte rend à ses
rois pendant leur vie. Passons maintenant à ceux qu'elle leur rend
après leur mort. À peine ont-ils terminé leurs jours, qu'on dépêche des
cavaliers par toute la Laconie, pour annoncer cette nouvelle ; et des
femmes à Sparte parcourent la ville en frappant sur des chaudrons. À
ce signal, deux personnes de condition libre, un homme et une femme,
prennent dans chaque maison un extérieur sale et malpropre. Ils ne
peuvent s'en dispenser, et s'ils y manquaient, ils seraient punis très
grièvement. Les usages que pratiquent les Lacédémoniens à la mort de
leurs rois ressemblent à ceux des barbares de l'Asie. La plupart de
ceux-ci observent en effet les mêmes cérémonies en pareille occasion.
Lorsqu'un roi de Lacédémone est mort, un certain nombre de
Lacédémoniens, indépendamment des Spartiates, est obligé de se
rendre à ses funérailles de toutes les parties de la Laconie. Lorsqu'ils
se sont assemblés dans le même endroit avec les Ilotes et les
Spartiates eux-mêmes, au nombre de plusieurs milliers, ils se frappent
le front à grands coups, hommes et femmes ensemble, en poussant
des cris lamentables, et ne manquent jamais de dire que le dernier
mort des rois était le meilleur. Si l'un des rois meurt à la guerre, on en
fait faire une figure qu'on porte an lieu de la sépulture, sur un lit
richement orné. Quand on l'a mis en terre, le peuple cesse ses
assemblées, les tribunaux vaquent pendant dix jours, et durant ce
temps le deuil est universel.
| [6,59] συμφέρονται δὲ ἄλλο οὗτοι τόδε τοῖσι Πέρσῃσι· ἐπεὰν ἀποθανόντος τοῦ
βασιλέος ἄλλος ἐνίστηται βασιλεύς, οὗτος ὁ ἐσιὼν ἐλευθεροῖ ὅστις τι Σπαρτιητέων τῷ
βασιλέι ἢ τῷ δημοσίῳ ὤφειλε· ἐν δ᾽ αὖ Πέρσῃσι ὁ κατιστάμενος βασιλεὺς τὸν
προοφειλόμενον φόρον μετιεῖ τῇσι πόλισι πάσῃσι.
| [6,59] Ils ont encore ceci de commun avec les Perses. Le successeur du
roi mort remet, à son avènement au trône, tout ce que les Spartiates
devaient à ce prince ou à la république. Il en est de même chez les
Perses : celui qui succède au dernier roi remet à toutes les villes les
impôts qu'elles devaient à la mort de ce prince.
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