| [8,7] καὶ τὰ μὲν κατὰ τὴν Ῥώμην {ἑορτῆς} εἶχεν οὕτως, ὁ
 δὲ Μάξιμος ἀπὸ τῆς Ῥαβέννης ἀπάρας ἐπέστη Ἀκυληίᾳ,
 διαβὰς τὰ τενάγη, ἃ ὑπό τε Ἠριδανοῦ ποταμοῦ πληρούμενα καὶ τῶν 
περικειμένων ἑλῶν ἑπτὰ στόμασιν ἐς
 θάλασσαν ἐκχεῖται· ἔνθεν καὶ τῇ - - - φωνῇ καλοῦσιν οἱ
 ἐπιχώριοι Ἑπτὰ πελάγη τὴν λίμνην ἐκείνην. εὐθὺς οὖν
 οἱ Ἀκυλήσιοι τὰς πύλας ἀνοίξαντες ὑπεδέχοντο, αἵ τε
 {ἀπὸ} Ἰταλίας πόλεις πρεσβείας ἔπεμπον τῶν πρωτευόντων παρ´ 
αὐτοῖς ἀνδρῶν, οἳ λευχειμονοῦντες καὶ δαφνηφόροι θεῶν πατρίων 
ἕκαστοι προσεκόμιζον ἀγάλματα
 καὶ εἴ τινες ἦσαν στέφανοι χρυσοῦ ἐξ ἀναθημάτων, εὐφήμουν τε καὶ 
ἐφυλλοβόλουν τὸν Μάξιμον. ὁ δὲ στρατὸς
 ὁ τὴν Ἀκυληίαν πολιορκήσας προῄει καὶ αὐτὸς ἐν εἰρηνικῷ 
 σχήματι δαφνηφόρος, οὐκ ἐξ ἀληθοῦς μὲν διαθέσεως
 πᾶς, προσποιήτῳ δὲ εὐνοίᾳ καὶ τιμῇ διὰ τὴν παροῦσαν
 ἐξ ἀνάγκης τῆς βασιλείας τύχην. οἱ πλεῖστοι γὰρ αὐτῶν
 ἠγανάκτουν καὶ λανθανόντως ἤλγουν ὁρῶντες τὸν μὲν
 ὑπ´ αὐτῶν ἐπιλεχθέντα βασιλέα καθῃρημένον, κρατοῦντας
 δὲ τοὺς ὑπὸ συγκλήτου ᾑρημένους. ὁ δὲ Μάξιμος ἐν τῇ
 Ἀκυληίᾳ γενόμενος πρώτης μὲν καὶ δευτέρας ἡμέρας
 ἱερουργίαις ἐσχόλαζε, τῇ δὲ τρίτῃ τῶν ἡμερῶν συγκαλέσας 
ἐς τὸ πεδίον πάντα τὸν στρατόν, βήματός τε αὐτῷ
 κατασκευασθέντος, ἔλεξε τοιάδε·
 „ὅσον μὲν ὑμᾶς ὤνησε μεταγνόντας τε καὶ τὰ Ῥωμαίων
 φρονήσαντας, πείρᾳ μεμαθήκατε, ἀντὶ πολέμου μὲν
 εἰρήνην ἔχοντες, πρὸς δὲ θεοὺς οὓς ὀμωμόκατε, {καὶ}
 νῦν φυλάσσοντες τὸν στρατιωτικὸν ὅρκον, ὅς ἐστι τῆς
 Ῥωμαίων ἀρχῆς σεμνὸν μυστήριον. χρὴ δ´ ὑμᾶς καὶ τοῦ
 λοιποῦ διὰ παντὸς τούτων ἀπολαύειν, τὰ πιστὰ τηροῦντας Ῥωμαίοις τε 
καὶ συγκλήτῳ καὶ αὐτοκράτορσιν ἡμῖν,
 οὓς ἐξ εὐγενείας καὶ πολλῶν πράξεων {καὶ} μακρὰς διαδοχῆς ὥσπερ 
κατ´ ἀκολουθίαν ἐπὶ τοῦτο ἀναβάντας
 κρίναντες ὁ δῆμος καὶ ἡ σύγκλητος ἐπελέξαντο. οὐ γὰρ
 ἑνὸς ἀνδρὸς ἴδιον κτῆμα ἡ ἀρχή, ἀλλὰ κοινὸν τοῦ Ῥωμαίων δήμου 
ἄνωθεν, καὶ ἐν ἐκείνῃ τῇ πόλει ἡ τῆς
 βασιλείας ἵδρυται τύχη· ἡμεῖς δὲ διοικεῖν καὶ διέπειν
 τὰ τῆς ἀρχῆς σὺν ὑμῖν ἐγκεχειρίσμεθα. ταῦτα δὲ μετ´
 εὐταξίας τε καὶ κόσμου τοῦ πρέποντος, αἰδοῦς τε καὶ
 τιμῆς πρὸς τοὺς ἄρχοντας, ὑμῖν μὲν εὐδαίμονα καὶ
 πάντων ἀνενδεῆ παρέξει βίον, τοῖς δ´ ἄλλοις πᾶσιν 
 ἀνθρώποις κατά τε ἔθνη καὶ κατὰ πόλεις εἰρήνην καὶ
 πρὸς τοὺς ἡγουμένους πειθώ. βιώσεσθαί τε ... καὶ
 κατὰ γνώμην ἐν τοῖς οἰκείοις, οὐκ ἐν ἀλλοδαπῇ κακοπαθοῦντες. 
ὑπὲρ δὲ τοῦ καὶ τὰ βάρβαρα ἡσυχάζειν
 ἔθνη, διὰ φροντίδος ἡμεῖς ἕξομεν. δύο μὲν γὰρ ὄντων
 βασιλέων εὐμαρέστερον καὶ τὰ ἐν τῇ Ῥώμῃ διοικήσεται καὶ εἴ τι ἐπὶ τῆς 
ἀλλοδαπῆς ἐπείγοι, πρὸς τὴν χρείαν
 ἀεὶ τοῦ πρὸς τὰ καλοῦντα ῥᾳδίως παρόντος. μηδέ τις
 ὑμῶν οἰέσθω τῶν πεπραγμένων εἶναί τινα μνήμην, εἴτε
 ὑφ´ ἡμῶν (ἐκελεύεσθε γὰρ) εἴτε ὑπὸ Ῥωμαίων ἢ τῶν
 ἄλλων ἐθνῶν, οἳ ἀδικούμενοι ἀπέστησαν· ἀλλὰ γὰρ ἔστω
 πάντων ἀμνηστία, καὶ σπονδαὶ φιλίας βεβαίου, εὐνοίας
 τε καὶ εὐκοσμίας πίστις αἰώνιος.“
 τοιαῦτά τινα εἰπὼν ὁ Μάξιμος, νομάς τε χρημάτων
 μεγαλοφρόνως αὐτοῖς ἐπαγγείλας, ὀλίγων ἡμερῶν διατρίψας ἐν τῇ 
Ἀκυληίᾳ τὴν ἐς Ῥώμην ἐπάνοδον συγκροτεῖ.
 καὶ τὸ μὲν ἄλλο στρατιωτικὸν ἀπέπεμψεν ἔς τε τὰ ἔθνη
 καὶ τὰ οἰκεῖα στρατόπεδα, αὐτὸς δὲ ἐπανῆλθεν ἐς τὴν
 Ῥώμην σύν τε τοῖς δορυφόροις, οἳ τὴν βασίλειον φρουροῦσιν αὐλήν, 
σύν τε τοῖς ὑπὸ Βαλβίνῳ στρατευομένοις.
 ἐπανῆλθον δὲ καὶ οἱ ἀπὸ Γερμανίας ἐληλυθότες σύμμαχοι· ἐθάρσει 
γὰρ αὐτῶν τῇ εὐνοίᾳ ἅτε καὶ τοῦ ἔθνους
 ἐπιεικῶς πρότερον ἄρξας, ὅτε ἰδιώτευεν. εἰσιόντι δὲ
 αὐτῷ ἐς τὴν Ῥώμην ὅ τε Βαλβῖνος ὑπήντετο, ἐπαγόμενος
 Γορδιανὸν Καίσαρα, ἥ τε σύγκλητος καὶ ὁ δῆμος εὐφημοῦντες 
 ὥσπερ θριαμβεύοντα ὑπεδέχοντο.
 | [8,7] XVIII. Telle était à Rome l'exaltation publique. Maxime, cependant, parti 
de Ravenne, vint à Aquilée, après avoir traversé les lagunes, qui, accrues 
par l'Éridan et les étangs voisins, se jettent dans la mer par sept 
embouchures, et, pour cette raison, sont appelées «  les sept mers » par 
les habitants du pays. A l'approche du prince, les habitants d'Aquilée 
ouvrent leurs portes et le reçoivent avec enthousiasme. Les villes 
d'Italie lui envoyèrent des députés choisis parmi leurs premiers citoyens. 
Revêtus de robes blanches, et couronnés de lauriers, ils apportaient 
chacun les statues des dieux de leur patrie et les couronnes d'or qu'on 
avait déposées dans leurs temples en offrande. Ils venaient ainsi 
complimenter l'empereur et jeter à ses pieds des feuilles et des fleurs. 
Quant à l'armée qui avait assiégé Aquilée, elle vint aussi, dans un 
appareil de paix, et portant des branches de lauriers, rendre ses hommages 
au prince; non pas que cette démarche fut dictée à tous les soldats par 
une affection réelle : ce n'était chez beaucoup qu'une apparence d'amour 
et de respect que commandait l'état présent et irrévocable de l'empire. La 
plupart d'entre eux voyaient avec indignation et avec une secrète douleur 
l'empereur qu'ils avaient choisi, renversé, et ceux qu'avait créés le 
sénat, maîtres des affaires. Maxime, pendant le second jour qu'il passa 
dans la ville, ne s'occupa que de sacrifices ; le troisième jour, il 
convoqua toute l'armée dans la plaine, et du haut d'un tribunal qu'on lui 
avait érigé, il s'exprima en ces termes :
XIX « Vous avez appris par l'expérience tout ce qu'il y avait d'avantages 
pour vous à changer de résolution et à vous conformer aux intentions de 
Rome. Vous avez maintenant la paix au lieu de la guerre; vous ne serez 
plus parjures envers les dieux, qui ont reçu vos serments; vous serez 
fidèles à ce serment militaire, l'une des bases mystérieuses et sacrées de 
la puissance romaine. Il faut vous assurer, pour l'avenir et pour 
toujours, la jouissance de ces avantages, en gardant fidélité au sénat, 
au peuple romain, et à nous, empereurs, qu'une naissance illustre, de 
nombreuses fonctions a publiques et une longue succession d'honneurs ont, 
comme par degrés, élevés au trône où nous a placés le suffrage du peuple 
et du sénat. L'empire, en effet, n'est point la propriété d'un seul homme; 
c'est le bien commun du peuple romain, depuis les premiers temps de notre 
histoire, et c'est dans la ville de Rome que résident les destinées de 
l'empire. Rome nous a confié le soin de la régir et de l'administrer, de 
concert avec vous. Si vous nous secondez par une conduite régulière, amie 
de la discipline et de l'ordre, par une soumission respectueuse à vos 
princes, vous vous procurerez à vous-même une vie heureuse, exempte de 
besoins; votre exemple sera d'un salutaire effet pour tous les autres 
citoyens, et répandra dans les provinces et dans les villes la paix et 
l'obéissance aux chefs. Vous vivrez désormais selon vos goûts, dans vos 
foyers ; vous n'aurez plus mille maux à souffrir dans les contrées 
étrangères. Quant à nous, nous porterons tous nos soins à ce que les 
nations barbares se tiennent en repos. Comme Rome a maintenant deux 
empereurs, les affaires intérieures seront plus facilement administrées, 
et si quelque nécessité pressante réclame à l'étranger la présence d'un 
prince, l'un de nous sera toujours prêt à se rendre où les événements 
l'appelleront. Et qu'aucun de vous ne pense qu'il soit jamais fait mention 
du passé, soit par nous, qui savons que vous étiez forcés d'obéir, soit 
par les Romains, soit par les autres nations que les iniquités du tyran 
ont poussées à la révolte. Qu'il y ait dès ce jour oubli de tout ! Formons 
un traité d'amitié constante, et qu'il s'établisse entre nous un éternel 
lien de bienveillance et de concorde. » 
XX. Après avoir ainsi parlé, et promis aux soldats de magnifiques 
largesses, il ne resta plus que quelques jours à Aquilée, et s'occupa de 
son retour à Rome. Il renvoya toutes les troupes dans les provinces et 
dans leurs camps, et ne prit avec lui, pour retourner dans la capitale, 
que les cohortes chargées de la garde des empereurs, et les troupes levées 
à Rome par Balbin. Il emmena également le corps d'auxiliaires qui lui 
était venu de la Germanie. Il avait une confiance entière dans le 
dévouement de ces soldats, parce qu'avant d'être empereur, il avait 
gouverné leur province avec beaucoup de douceur et de modération. 
Lorsqu'il fit son entrée à Rome, Balbin vint au-devant de lui avec le 
jeune Gordien; le sénat et le peuple les reçurent comme en triomphe, et 
avec les plus vives acclamations.
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