HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodien, Histoire romaine, livre VII

Chapitre 9

  Chapitre 9

[7,9] καὶ οἱ μὲν περὶ τὸν Μαξιμῖνον ὡδοιπόρουν, ἐν δὲ τῇ Καρχηδόνι οὐχ ὡς ἠλπίκεσαν τὰ πράγματα προυχώρει. Καπελιανὸς γὰρ ἦν τις ὄνομα, τῶν ἀπὸ συγκλήτου, ἡγεῖτο δὲ Μαυρουσίων τῶν ὑπὸ Ῥωμαίοις, Νομάδων δὲ καλουμένων. τὸ δὲ ἔθνος στρατοπέδοις πέφρακτο διὰ τὸ περικείμενον πλῆθος Μαυρουσίων τῶν βαρβάρων, ὡς ἂν ἐπέχοι αὐτῶν τὰς ἐξ ἐπιδρομῆς ἁρπαγάς. εἶχεν οὖν ὑφ´ ἑαυτῷ δύναμιν οὐκ εὐκαταφρόνητον στρατιωτικήν. πρὸς δὴ τὸν Καπελιανὸν τοῦτον Γορδιανὸς ἀπεχθῶς διέκειτο ἄνωθεν ἔκ τινος ἀγοραίου διαφορᾶς. τότε τοίνυν ἐν τῷ τῆς βασιλείας γενόμενος ὀνόματι διάδοχόν τε αὐτῷ ἔπεμψε καὶ τοῦ ἔθνους ἐξελθεῖν ἐκέλευσεν. δὲ πρός τε ταῦτα ἀγανακτήσας, τῷ τε Μαξιμίνῳ καθωσιωμένος, ὑφ´ οὗ καὶ τὴν ἡγεμονίαν πεπίστευτο, πάντα τὸν στρατὸν ἀθροίσας ἀναπείσας τε Μαξιμίνῳ τηρεῖν τὴν πίστιν καὶ τὸν ὅρκον, κατῆλθεν ἐπὶ τὴν Καρχηδόνα δύναμιν ἄγων μεγίστην τε καὶ γενναίων ἀνδρῶν ἡλικίαις ἀκμάζουσαν, καὶ παντοδαπῇ ὅπλων παρασκευῇ ἐξηρτυμένην, ἐμπειρίᾳ τε πολεμικῇ καὶ τῆς πρὸς τοὺς βαρβάρους μάχης συνηθείᾳ ἑτοίμην πρὸς μάχας. ὡς δὲ ἀπηγγέλη τῷ Γορδιανῷ στρατὸς προσιὼν τῇ πόλει, αὐτός τε ἐν ἐσχάτῳ δέει ἦν, οἵ τε Καρχηδόνιοι ταραχθέντες, οἰόμενοι ἐν πλήθει ὄχλου, οὐκ ἐν εὐταξίᾳ στρατοῦ τὸ εὔελπι τῆς νίκης εἶναι, πανδημεὶ πάντες ἐξίασιν ὡς δὴ τῷ Καπελιανῷ ἀντιταξόμενοι. Γορδιανὸς μὲν οὖν πρεσβύτης, ὥς τινές φασιν, ἅμα τὸν Καπελιανὸν τῷ τῆς Καρχηδόνος ἐπιβῆναι ἐν ἀπογνώσει γενόμενος, ἐννοῶν τὴν δύναμιν Μαξιμίνου, οὐδὲν δὲ ὁρῶν ἐν Λιβύῃ ἀξιόμαχον ἰσόρροπον, ἀνήρτησεν ἑαυτὸν βρόχῳ· κρυπτομένης δὲ αὐτοῦ τῆς τελευτῆς τὸν υἱὸν αὐτοῦ στρατηγήσοντα δὴ τοῦ πλήθους εἵλοντο. γενομένης δὲ συμβολῆς οἱ μὲν Καρχηδόνιοι ὄχλῳ πλείους ἦσαν, ἄτακτοι δὲ καὶ πολεμικῶν ἔργων ἀπαίδευτοι ἅτε ἐν εἰρήνῃ βαθείᾳ τεθραμμένοι ἑορταῖς τε καὶ τρυφαῖς σχολάζοντες ἀεί, γυμνοί τε ὅπλων καὶ ὀργάνων πολεμικῶν. ἕκαστος δὲ ἐπεφέρετο οἴκοθεν ξιφίδιον πέλεκυν δοράτιά τε ἐκ κυνηγεσίων· βύρσας τε τὰς ἐμπεσούσας περιτεμόντες καὶ ξύλα καταπρίσαντες ἐς τὰ παρατυχόντα σχήματα, ὡς ἕκαστος ἐδύνατο, πρόβλημα τοῦ σώματος ἐποιεῖτο. οἱ δὲ Νομάδες ἀκοντισταί τε εὔστοχοι καὶ ἱππεῖς ἄριστοι, ὡς καὶ χαλινῶν ἄνευ ῥάβδῳ μόνῃ τὸν δρόμον τῶν ἵππων κυβερνᾶν. ῥᾷστα οὖν ἐτρέψαντο τῶν Καρχηδονίων τὸ πλῆθος, οἵπερ οὐχ ὑπομείναντες αὐτῶν τὴν ἐμβολήν, πάντα ῥίψαντες, ἔφυγον· ὠθούμενοι δὲ ὑπ´ ἀλλήλων καὶ πατούμενοι, πλείους ὑπὸ τοῦ οἰκείου πλήθους ἐφθάρησαν πρὸς τῶν πολεμίων. ἔνθα καὶ τοῦ Γορδιανοῦ υἱὸς ἀπώλετο οἵ τε περὶ αὐτὸν πάντες, ὡς διὰ πλῆθος πτωμάτων μήτε νεκρῶν ἀναίρεσιν πρὸς ταφὴν γενέσθαι δυνηθῆναι μήτε τὸ τοῦ νέου Γορδιανοῦ σῶμα εὑρεθῆναι. οἱ μὲν γὰρ φεύγοντες, ὅσοι τε ἦσαν εἰσρυέντες ἐς τὴν Καρχηδόνα ὅσοι τε λαθεῖν ἠδυνήθησαν, σκεδασθέντες ἐς πᾶσαν τὴν πόλιν, οὖσαν μεγίστην τε καὶ πολυάνθρωπον, ὀλίγοι ἐκ πολλῶν ἐσώθησαν· τὸ δὲ λοιπὸν πλῆθος περὶ ταῖς πύλαις στενοχωρούμενον, παρεισδῦναι σπουδάζοντος ἑκάστου, βαλλόμενον τε ὑπὸ τῶν ἀκοντιστῶν καὶ τιτρωσκόμενον ὑπὸ τῶν ὁπλιτῶν διεφθείρετο. πολλὴ δὲ οἰμωγὴ κατὰ τὴν πόλιν γυναικῶν τε καὶ παιδίων, ὧν ἐν ὄψει οἱ φίλτατοι ἀπώλοντο. ἕτεροι δέ φασιν, ὡς δὴ ταῦτα οἴκοι μεμενηκότι διὰ γῆρας τῷ πρεσβύτῃ Γορδιανῷ ἀπηγγέλη τε Καπελιανὸς εἰσελαύνων ἐς τὴν Καρχηδόνα ἐδηλώθη, ἐν ἀπογνώσει δὴ πάντων γενόμενος, εἰσελθὼν μόνος ἐς τὸν οἰκίσκον ὡς δὴ καθευδήσων, ἐξαρτήσας ἧς ἐπεφέρετο ζώνης τὸν τράχηλον ἐν βρόχῳ, τοῦ βίου ἀνεπαύσατο. τοιούτῳ μὲν δὴ τέλει Γορδιανὸς ἐχρήσατο, βιώσας τὰ πρῶτα εὐδαιμόνως, ἐν εἰκόνι τε βασιλείας τελευτήσας· δὲ Καπελιανὸς ἐς Καρχηδόνα εἰσελθὼν πάντας τε τοὺς πρωτεύοντας ἀπέκτεινεν, εἴ τινες καὶ ἐσώθησαν ἐκ τῆς μάχης, ἐφείδετό τε οὔτε ἱερῶν συλήσεως οὔτε χρημάτων ἰδιωτικῶν τε καὶ δημοσίων ἁρπαγῆς. ἐπιών τε τὰς λοιπὰς πόλεις ὅσαι τὰς Μαξιμίνου τιμὰς καθῃρήκεσαν, τοὺς μὲν ἐξέχοντας ἐφόνευε, τοὺς δὲ δημότας ἐφυγάδευεν, ἀγρούς τε καὶ κώμας ἐμπιπράναι λεηλατεῖν τε τοῖς στρατιώταις ἐπέτρεπε, προσποιούμενος μὲν τιμωρίαν εἰσπράττειν ἐφ´ οἷς ἐς Μαξιμῖνον ἡμαρτήκεσαν, λανθανόντως δὲ εὔνοιαν ἑαυτῷ παρὰ τῶν στρατιωτῶν μνώμενος, ἵν´ εἴ τι πταίσειεν τὰ Μαξιμίνου πράγματα, αὐτὸς ἔχων δύναμιν εὐνοοῦσαν τῆς ἀρχῆς ἀντιποιήσαιτο. τὰ μὲν δὴ κατὰ τὴν Λιβύην ἐν τούτοις ἦν· [7,9] XXI. Maximin, de son côté, continuait sa marche. Du reste, les choses ne se passaient pas à Carthage comme l'avaient espéré les conjurés. Un sénateur, nommé Capellien, gouvernait les Maures, sujets des Romains, et que l'on appelle Numides. Cette province était occupée par une armée, chargée de contenir la multitude de Maures insoumis qui l'environnent, et de s'opposer à leurs incursions et à leurs rapines. Capellien avait donc sous ses ordres une force militaire assez imposante. Gordien nourrissait depuis longtemps contre ce gouverneur une vive inimitié dont un procès avait été la cause. Aussitôt donc qu'il eut reçu le nom d'empereur, il lui envoya un successeur, et lui ordonna de sortir de la province. Capellien, indigné de cet outrage, et dévoué à Maximin, qui lui avait confié ce gouvernement, rassemble toute son armée, l'exhorte à conserver à l'empereur la fidélité qu'elle lui a jurée, et marche sur Carthage à la tète de troupes nombreuses, composées de soldats braves et dans toute la force de la jeunesse, pourvues de toute espèce d'armes, aguerries par une longue expérience militaire et par l'habitude des combats qu'elles avaient eu à soutenir contre les barbares. XXII. Quand on annonça à Gordien que cette armée approchait de la ville, il fut saisi d'une extrême terreur, et les Carthaginois furent d'abord troublés ; mais, pensant que c'est dans le nombre des combattants, et non dans la discipline d'une armée, qu'est placée l'espérance de la victoire, ils sortent tous à la fois de la ville, pour combattre Capellien. Quant au vieux Gordien, aussitôt, dit-on, que l'ennemi fut aux portes de Carthage, il tomba dans le désespoir, et songeant aux forces de Maximin, ne voyant en Afrique aucunes troupes capables de leur résister, il se pendit. XXIII. On cacha sa mort et on mit son fils à la tête de l'armée. Bientôt on en vint aux mains. Les Carthaginois étaient supérieurs en nombre; mais ils n'avaient aucune discipline, aucune connaissance de l'art militaire, nourris qu'ils étaient dans la paix la plus profonde, et toujours plongés dans l'oisiveté des fêtes et des plaisirs; ils manquaient d'ailleurs d'armes et d'instruments de guerre. Chacun avait emporté à la hâte, de sa maison , une petite épée , ou une hache, ou une de ces courtes lances dont ils se servent à la chasse. Mutilant les vaisseaux qui se trouvaient dans le port, ils en façonnèrent le bois sous mille formes, et se firent, comme ils purent, des boucliers. Les Numides excellent à lancer le javelot, sont de si habiles écuyers, que, sans frein, et à l'aide d'une simple verge, ils dirigent la course de leurs chevaux. Ils n'eurent pas de peine à mettre en fuite la multitude confuse des Carthaginois, qui, incapables de supporter leur choc, se sauvèrent en jetant toutes leurs armes ; ils se pressèrent, se foulèrent aux pieds les uns les autres, et il en périt un plus grand nombre dans cette foule que sous le fer des ennemis. Le fils de Gordien fut tué aussi dans cette déroute avec tous ceux qui l'entouraient. Le nombre des morts fut si grand qu'on ne put enlever les cadavres pour les ensevelir, ni retrouver le corps du jeune chef. Quelques-uns des fuyards, qui avaient pénétré dans Carthage, et qui avaient pu s'y cacher, en se dispersant dans tous les quartiers de cette grande et immense ville, survécurent seuls parmi cette nombreuse multitude. Tout le reste, se trouvant resserré près des portes où chacun s'efforçait de pénétrer, tomba sous les javelots des cavaliers numides ou sous le fer des fantassins. Toute la ville retentit alors des gémissements des femmes et des enfants, qui voyaient périr sous leurs yeux ce qu'ils avaient de plus cher. Quelques-uns disent que ce fut alors seulement que le vieux Gordien, que son grand âge avait retenu dans son palais, recevant ces tristes nouvelles, et apprenant que Capellien était entré dans Carthage, tomba dans un complet désespoir, s'enferma seul dans sa chambre, comme pour dormir, et s'étrangla nec le cordon de la ceinture qu'il portait habituellement. Telle fut la fin de ce vieillard, qui avait vécu heureux jusque-là, et qui mourut dans une apparence de royauté. XXIV. Cependant Capellien, entré à Carthage, fit périr tous ceux des premiers citoyens de cette ville qui s'étaient échappés du combat. Il n'épargna point les temples, qu'il pilla, ainsi que toutes les fortunes privées et les trésors publics. Il parcourut ensuite les autres villes, qui avaient renversé les statues de Maximin, punit de mort les principaux habitants, et de l'exil, les citoyens obscurs. Il permettait à ses soldats d'incendier et de dévaster les champs et les villages, sous le prétexte de punir la contrée du crime dont elle s'était rendue coupable envers l'empereur ; mais il ne songeait au fond qu'à se concilier l'amour de ses troupes, afin qu'ayant une armée dévouée il pût s'emparer de l'empire, pour peu que les affaires de Maximin vinssent à prendre une tournure défavorable. Telle était la situation de l'Afrique.


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Dernière mise à jour : 26/04/2007