HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodien, Histoire romaine, livre VII

Chapitre 8

  Chapitre 8

[7,8] τὰ μὲν κατὰ τὴν Ῥωμαίων πόλιν τε καὶ γνώμην τοιαῦτα ἦν· ὡς δ´ ἀπηγγέλη τῷ Μαξιμίνῳ τὰ πεπραγμένα, σκυθρωπός τε ἦν καὶ ἐν μεγάλαις φροντίσι, προσεποιεῖτο δὲ αὐτῶν καταφρονεῖν. τῆς μὲν οὖν πρώτης καὶ δευτέρας ἡμέρας ἔνδον ἔμεινεν ἡσυχάζων καὶ τοῖς φίλοις περὶ τοῦ πρακτέου κοινούμενος. τὸ δὲ στρατόπεδον πᾶν τὸ σὺν αὐτῷ οἵ τε ἐπέκεινα πάντες ἄνθρωποι ἔγνωσαν μὲν τὰ διαγγελθέντα, καὶ διοίδαινον πᾶσιν αἱ ψυχαὶ τηλικούτων ἔργων εὐτόλμῳ καινοτομίᾳ, οὐδέ τις πρός τινα ἔλεγέ τι οὔτ´ εἰδέναι τι προσεποιεῖτο· τοσοῦτος γὰρ ἦν Μαξιμίνου φόβος ὡς μηδὲν αὐτὸν λανθάνειν, παραφυλάττεσθαι δὲ πάντων οὐ μόνον τὰ διὰ φωνῆς καὶ γλώττης προφερόμενα ἀλλὰ καὶ τὰ δι´ ὄψεως νεύματα. μέντοι Μαξιμῖνος συγκαλέσας πάντα τὸν στρατὸν ἐς τὸ πρὸ τῆς πόλεως πεδίον, προελθών τε τῆς τρίτης ἡμέρας ἀνελθών τε ἐπὶ τὸ βῆμα, ἐπιφερόμενος τὸ βιβλίον ὅπερ ἦσαν αὐτῷ συντάξαντές τινες τῶν φίλων, ἐξ ἀναγνώσεως ἔλεξε τοιάδε· „ἄπιστα μὲν οἶδα καὶ παράδοξα λέξων πρὸς ὑμᾶς, ὡς δὲ ἐγὼ οἴομαι, οὐ θαύματος ἀλλὰ χλεύης καὶ γέλωτος ἄξια. ὅπλα ἐφ´ ὑμᾶς καὶ τὴν ὑμετέραν ἀνδρείαν οὐ Γερμανοὶ αἴρονται, οὓς πολλάκις ἐνικήσαμεν, οὐ Σαυρομάται οἱ περὶ εἰρήνης ἑκάστοτε ἱκετεύοντες· Πέρσαι τε οἱ πάλαι Μεσοποταμίαν κατατρέχοντες νῦν ἡσυχάζουσιν, ἀγαπητῶς ἔχοντες τὰ ἑαυτῶν, δόξης τε τῆς ὑμετέρας ἐν τοῖς ὅπλοις ἀρετῆς {τε}, πείρᾳ τῶν ἐμῶν πράξεων, ἃς ἔγνωσαν ὅτε τῶν ἐπὶ ταῖς ὄχθαις στρατοπέδων ἡγούμην, ἀνεχούσης αὐτούς. ἀλλὰ γὰρ (μή τι ἄρα καὶ καταγέλαστον εἰπεῖν) Καρχηδόνιοι μεμήνασι, καὶ πρεσβύτην ἄθλιον, ἐν ἐσχάτῳ γήρᾳ παραφρονοῦντα, πείσαντες βιασάμενοι ὥσπερ ἐν πομπαῖς παίζουσι βασιλείαν, τίνι θαρροῦντες στρατῷ, παρ´ οἷς ἐς τὴν τοῦ ἡγουμένου ὑπηρεσίαν ἀρκοῦσι ῥαβδοῦχοι; ποῖα φέροντες ὅπλα, παρ´ οἷς οὐδὲν πλὴν δορατίων οἷς πρὸς θηρία μονομαχοῦσι; τὰ πολεμικὰ αὐτοῖς γυμνάσια χοροὶ καὶ σκώμματα καὶ ῥυθμοί. μηδέ τινα ὑμῶν ἐκπληττέτω τὰ κατὰ Ῥώμην ἀγγελθέντα. Βιταλιανὸς μὲν ἀνῃρέθη δόλῳ καὶ ἀπάτῃ ληφθείς, τοῦ δὲ Ῥωμαίων δήμου τὸ κοῦφον καὶ εὐμετάβολον οὐκ ἀγνοεῖτε καὶ μέχρι βοῆς θρασύ· εἰ δύο τρεῖς ὁπλίτας ἴδοιεν μόνον, ὑπ´ ἀλλήλων ὠθούμενοί τε καὶ πατούμενοι, φεύγων ἕκαστος τὸν ἴδιον κίνδυνον τοῦ κοινοῦ ἀμελῶς ἔχει. εἰ δὲ καὶ τὰ τῆς συγκλήτου τις ὑμῖν διήγγειλε, μὴ θαυμάζετε εἰ τὸ μὲν ἡμέτερον σῶφρον τραχὺ αὐτοῖς δοκεῖ, τὸ δ´ ὁμότροπον ἐν ἀκολάστῳ βίῳ ἐκείνου προτιμᾶται, καὶ τὰ μὲν ἀνδρεῖα καὶ σεμνὰ τῶν ἔργων φοβερὰ προσαγορεύουσι, τὰ δ´ ἀνειμένα καὶ ἐκβεβακχευμένα ὡς ἥμερα δι´ ἡδονῆς ἔχουσι· διόπερ πρὸς τὴν ἐμὴν ἀρχὴν οὖσαν ἐπιστρεφῆ καὶ κόσμιον ἀλλοτρίως διάκεινται, ἥσθησαν δὲ τῷ Γορδιανοῦ ὀνόματι, οὗ τὸν διαβεβλημένον βίον οὐκ ἀγνοεῖτε. πρὸς τούτους καὶ τοιούτους ἡμῖν πόλεμος, εἴ τις οὕτως αὐτὸν καλεῖν βούλοιτο. ἐγὼ μὲν γὰρ ἡγοῦμαι ὡς οἱ πλεῖστοι καὶ σχεδὸν πάντες, εἰ μόνον Ἰταλίας ἐπιβαίημεν, ἱκετηρίους θαλλοὺς καὶ τέκνα προτείναντες ὑποστρώσουσιν αὑτοὺς τοῖς ἡμετέροις ποσίν, οἱ δὲ λοιποὶ διὰ δειλίαν καὶ φαυλότητα φεύξονται, ὡς ὑπάρξαι ἐμοί τε {καὶ} ὑμῖν τὰ ἐκείνων πάντα δοῦναι, ὑμῖν τε ἀδεῶς λαβοῦσι καρποῦσθαι.“ τοιαῦτά τινα εἰπών, βλάσφημά τε πολλὰ ἐς τὴν Ῥώμην καὶ τὴν σύγκλητον δι´ ὧν παρεφθέγγετο ἀπορρίψας, ταῖς τε διὰ χειρὸς ἀπειλαῖς καὶ τραχέσι προσώπου νεύμασιν ὡς πρὸς παρόντας ὀργισθείς, ἐπαγγέλλει τὴν ἐπ´ Ἰταλίαν ἔξοδον. διανείμας τε αὐτοῖς πάμπλειστα χρήματα, μιᾶς ἡμέρας διαλιπών, τῆς ὁδοῦ εἴχετο, πολύ τι πλῆθος ἐπαγόμενος στρατοῦ, τήν τε ὑπὸ Ῥωμαίοις δύναμιν. εἵπετο δὲ αὐτῷ καὶ Γερμανῶν οὐκ εὐκαταφρόνητος ἀριθμός, οὓς τοῖς ὅπλοις κεχείρωτο πείσας ἐς φιλίαν καὶ συμμαχίαν ἐπῆκτο, μηχαναί τε καὶ πολεμικὰ ὄργανα, καὶ ὅσα πρὸς τοὺς βαρβάρους ἰὼν ἐπεφέρετο. αὐτὸς μὲν σχολαιτέραν τὴν ὁδοιπορίαν ἐποιεῖτο διὰ τὴν τῶν ὀχημάτων καὶ ἐπιτηδείων πανταχόθεν συγκομιδήν· αἰφνιδίου γὰρ γενομένης τῆς ἐπ´ Ἰταλίαν ὁδοῦ, οὐκ ἐκ προνοίας, ὥσπερ εἰώθει, ἀλλ´ ἐξ αὐτοσχεδίου καὶ ἐπειγούσης ὑπηρεσίας τὰ χρειώδη τῷ στρατῷ ἠθροίζετο ἔδοξεν οὖν αὐτῷ προπέμψαι τὰς τῶν Παιόνων φάλαγγας· ἐκείνοις γὰρ μάλιστα ἐπίστευεν, οἵπερ αὐτὸν καὶ πρῶτοι ἀνεῖπον βασιλέα ἐθελονταί τε ὑπὲρ αὐτοῦ κινδυνεύσειν ὑπισχνοῦντο. ἐκέλευσεν οὖν αὐτοῖς φθάσαι τὴν λοιπὴν δύναμιν καὶ τὰ ἐν Ἰταλίᾳ χωρία προκαταλαβεῖν. [7,8] XVIII. Telles étaient la situation de Rome et les dispositions des esprits. Toutes ces nouvelles jetèrent Maximin dans l'affliction et dans une grande inquiétude; mais il feignit de mépriser ces mouvements. Le premier et le second jour, il resta tranquille dans son palais, délibérant avec ses amis sur les mesures qu'il fallait prendre. Toute son armée et les habitants de la province où il séjournait étaient instruits de ces importantes nouvelles; et tous les esprits fermentaient au bruit d'une révolte si grave, si hardie, si inattendue. On n'osait cependant communiquer à personne ses pensées, ni montrer qu'on eût la moindre connaissance de ce qui se passait. Telle était la terreur qu'inspirait Maximin, auquel rien n'était caché, et qui faisait observer non seulement les paroles et les propos de tous les citoyens, mais jusqu'à leurs regards et à leur physionomie. Le troisième jour, cependant, ayant convoqué les troupes dans la plaine qui se trouvait devant la ville, il sortit de son palais, monta sur son tribunal, muni d'un discours que lui avaient composé quelques-uns de ses amis, et il en fit la lecture à son armée : XIX. « Je sais, dit-il, que je vais vous apprendre des choses incroyables et inattendues, mais, selon moi, moins dignes d'étonnement que de mépris et de risée. Ceux qui prennent les armes contre moi et contre votre valeur, ce ne sont point les Germains que nous avons souvent vaincus; ni les Sarmates, qui nous supplient chaque jour pour obtenir de nous la paix. Les Perses même, qui naguère faisaient de fréquentes incursions dans la Mésopotamie, se tiennent maintenant en repos, contents de conserver leur territoire, et retenus par la gloire de vos armes, par mon courage, dont ils ont fait l'expérience, par mes actions, qu'ils ont appris à connaître quand je commandais l'armée sur ces rives. Mais ce sont les Carthaginois (n'est-il pas ridicule de le dire?), ce sont les Carthaginois qui , atteints d'une folie subite, ont déterminé, soit par la persuasion, soit par la violence, un malheureux vieillard, tombé dans l'enfance du dernier âge, à jouer avec eux je ne sais quelle comédie de royauté. Sur quelle armée s'appuie leur révolte, lorsque chez eux quelques licteurs suffisent au service du proconsul? Quelles sont leurs armes, eux qui n'ont que de courtes lances avec lesquelles ils combattent les bêtes féroces? Leurs exercices guerriers sont les danses, les bons mots et les chansons. Quant aux événements qui se sont passés à Rome, qu'aucun de vous ne s'en effraye. Vitalien a péri sans doute ; il a été tué par surprise et par ruse; mais vous n'ignorez pas la légèreté, l'inconstance du peuple romain, son audace qui se borne à de vaines clameurs. Qu'ils voient seulement deux ou trois hommes armés, ils vont se pousser, se fouler aux pieds les uns les autres ; chacun ne songera qu'à fuir son propre danger, sans se soucier en rien du péril commun. Si quelqu'un vous a fait connaître aussi la conduite des sénateurs, ne vous étonnez pas que ma vie sobre et réglée leur ait paru trop sévère, et qu'ils préfèrent, dans les moeurs efféminées de Gordien, des inclinations conformes aux leurs. Ils appellent cruauté les vertus guerrières, les actions glorieuses; ils aiment les moeurs dissolues; ils appellent la débauche douceur et modération; aussi sont-ils ennemis de mon gouvernement, trop actif, trop modéré; ils se réjouissent au contraire au seul nom de Gordien, dont vous connaissez la vie infâme. C'est contre de tels hommes que nous avons la guerre à soutenir, si l'on veut donner le nom de guerre à une pareille expédition. J'en suis convaincu, soldats, dès que nous aurons touché l'Italie, la plupart, nous présentant des branches d'olivier et leurs enfants, viendront se prosterner à nos pieds; les autres, frappés de terreur, fuiront lâchement. Je serai en mesure alors de vous partager tous leurs biens, comme vous le serez d'en jouir en toute liberté. » XX. Après avoir prononcé ce discours, auquel il ajouta une foule d'invectives contre Rome et le sénat, débitées sans suite et sans liaison, avec des gestes menaçants et une expression de physionomie aussi féroce que si les objets de sa colère eussent été présents, il ordonna le départ pour l'Italie. Il distribua de grandes sommes à son armée, et dès le lendemain même se mit en route, conduisant avec lui une multitude immense de soldats et toutes les forces de l'empire. Il était suivi en outre d'un corps assez considérable de Germains, qu'il avait soumis par ses armes ou entraînés dans son alliance et dans son amitié, et de toutes les machines et instruments de guerre qu'il avait emmenés en marchant contre les barbares. Il ne pouvait avancer qu'avec une extrême lenteur, à cause du grand nombre de chariots et de provisions qu'on allait rassembler de toute part sur la route. Comme en effet cette marche sur l'Italie avait eu lieu soudainement, on n'avait pu préparer, selon l'usage, tout ce qui était nécessaire à l'armée; et il avait fallu organiser à la hâte et à l'improviste un service d'approvisionnement. Maximin résolut donc de faire prendre les devants à l'armée de Pannonie. C'était sur ces troupes qu'il comptait le plus; car elles avaient été les premières à le proclamer empereur, et elles lui promettaient d'elles-mêmes de s'exposer pour sa cause à tous les dangers. Il leur ordonna de précéder les autres corps d'armée, et d'occuper au plus tôt le territoire de l'Italie.


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Dernière mise à jour : 26/04/2007