HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodien, Histoire romaine, livre VII

Chapitre 5

  Chapitre 5

[7,5] οὕτως δὴ προχωρήσαντος τοῦ ἔργου, οἱ νεανίσκοι ἅπαξ ἐν ἀπογνώσει γενόμενοι μόνην ᾔδεσαν ἑαυτοῖς σωτηρίαν ὑπάρχουσαν, εἰ τὰ τολμηθέντα αὑτοῖς αὐξήσαιεν ἔργοις μείζοσι καὶ κοινωνὸν τοῦ κινδύνου τὸν ἡγούμενον τοῦ ἔθνους παραλάβοιεν, πᾶν τε τὸ ἔθνος ἀναπείσαιεν ἐς ἀπόστασιν· ὅπερ ᾔδεσαν πάλαι μὲν εὔχεσθαι μίσει Μαξιμίνου, φόβῳ δὲ κωλύεσθαι. σὺν παντὶ τοίνυν τῷ πλήθει ἤδη μεσαζούσης ἡμέρας ἐπίασιν ἐπὶ τὴν τοῦ ἀνθυπατεύοντος οἰκίαν. Γορδιανὸς δὲ ἦν ὄνομα, κλήρῳ μὲν τὴν ἀνθυπατείαν λαχών, πρεσβύτης δὲ ἐς ἔτος ἤδη περί που ὀγδοηκοστὸν ἐληλακώς, πολλῶν δὲ πρότερον ἄρξας ἐθνῶν ἔν τε πράξεσι μεγίσταις ἐξετασθείς. ὅθεν αὐτόν τε ἡδέως ὑποδέξεσθαι τὴν ἀρχὴν ᾤοντο ὥσπερ κορυφαῖον τέλος τῶν προγενομένων πράξεων, τήν τε σύγκλητον καὶ τὸν Ῥωμαίων δῆμον ἀσμένως δέξεσθαι ἄνδρα εὖ γεγονότα καὶ ἐκ πολλῶν ἡγεμονιῶν ὥσπερ κατ´ ἀκολουθίαν ἐπὶ τοῦτο ἐλθόντα. συνέβαινε δὲ ἐκείνης τῆς ἡμέρας, ἧς ταῦτα ἐπράττετο, οἴκοι τὸν Γορδιανὸν διατρίβειν ἡσυχάζοντα, δεδωκότα τοῖς καμάτοις ἀνάπαυλαν ἀργίαν τε ταῖς πράξεσιν. οἱ δὲ νεανίσκοι ξιφήρεις σὺν παντὶ τῷ πλήθει, βιασάμενοι τοὺς ταῖς αὐλείαις ἐφεστῶτας, εἰσπηδήσαντες καταλαμβάνουσιν αὐτὸν ἐπί τινος σκιμποδίου ἀναπαυόμενον, περιστάντες δὲ χλαμύδι πορφυρᾷ περιβάλλουσι σεβασμίαις τε τιμαῖς προσαγορεύουσιν. δὲ τῷ παραδόξῳ τοῦ πράγματος ἐκπλαγείς, ἐνέδραν καὶ συσκευὴν ἐξ ἐπιβουλῆς καθ´ ἑαυτοῦ νομίζων, ῥίψας ἀπὸ τοῦ σκίμποδος ἐς γῆν αὑτὸν ἐδεῖτο φείδεσθαι γέροντος μηδὲν αὐτοὺς ἀδικήσαντος, σώζειν δὲ τὴν πίστιν καὶ τὴν εὔνοιαν τῷ βασιλεύοντι. ἐπεὶ δὲ οἳ μὲν ξιφήρεις ἐνέκειντο, ἐκεῖνος δὲ ὑπὸ δέους καὶ ἀγνοίας οὐκ ᾔδει τὸ πεπραγμένον οὐδὲ τὸ τῆς παρούσης τύχης αἴτιον, εἷς τῶν νεανίσκων, ὃς ἦν αὐτῶν γένει καὶ δυνάμει λόγων προύχων, τοὺς λοιποὺς κατασιγάσας ἡσυχάζειν τε προστάξας, ἔχων πρόκωπον τὴν δεξιὰν ἔλεξε πρὸς αὐτὸν τοιάδε· „δύο κινδύνων προκειμένων, τοῦ μὲν παρόντος τοῦ δὲ μέλλοντος, καὶ τοῦ μὲν ἤδη προδήλου τοῦ δὲ ἐν ἀμφιβόλῳ τύχῃ, ἑλέσθαι σε δεῖ σήμερον σώζεσθαι μεθ´ ἡμῶν καὶ πιστεῦσαι σεαυτὸν ἐλπίδι κρείττονι, πάντες πεπιστεύκαμεν, τεθνάναι ἤδη πρὸς ἡμῶν. εἰ μὲν οὖν τὰ παρόντα ἕλοιο, πολλὰ τὰ ἐφόδια ἐς ἀγαθὰς ἐλπίδας, τό τε Μαξιμίνου παρὰ πᾶσι μῖσος, πόθος τε τυραννίδος ὠμῆς ἀπαλλάξεως, καὶ ἐν ταῖς προγενομέναις πράξεσιν εὐδοκίμησις, ἔν τε συγκλήτῳ καὶ τῷ Ῥωμαίων δήμῳ γνῶσις οὐκ ἄσημος καὶ τιμὴ ἔνδοξος ἀεί. ἀντειπόντι δέ σοι καὶ μὴ συμπνεύσαντι ἡμῖν σήμερον τέλος ἐπικείσεται· ἀπολούμεθα δὲ καὶ αὐτοί, εἰ δέοι, προαπολέσαντες σέ. ἔργον γὰρ ἡμῖν τετόλμηται μείζονος ἀπογνώσεως δεόμενον· κεῖται γὰρ τῆς τυρρανίδος ὑπηρέτης, καὶ δίκας ὠμότητος παρέσχε φονευθεὶς ὑφ´ ἡμῶν. ἐφ´ οἷς ἢν μὲν ἡμῖν συνάρῃ καὶ κοινωνὸς τῶν κινδύνων γένῃ, αὐτός τε τῆς ἐν βασιλείᾳ τιμῆς ἀπολαύσεις, τό τε ἡμῖν προκείμενον ἔργον ἐπαινεθήσεται καὶ οὐ κολασθήσεται.“ τοιαῦτά τινα λέγοντος τοῦ νεανίσκου οὐκ ἀνασχόμενον τὸ λοιπὸν πλῆθος, συνδραμόντων ἤδη καὶ πάντων τῶν κατὰ τὴν πόλιν ἐπειδὴ διεφοίτησεν φήμη, Σεβαστὸν Γορδιανὸν ἀναγορεύει. παραιτούμενος δὲ καὶ γῆρας προϊσχόμενος ἐκεῖνος, ἄλλως δὲ φιλόδοξος ὤν, οὐδὲ ἀηδῶς ὑπέστη, ἑλόμενος μᾶλλον τὸν μέλλοντα κίνδυνον τὸν παρόντα, ἔν τε γήρᾳ ἐσχάτῳ οὐ πάνυ τι δεινὸν νομίζων, εἰ δέοι, ἐν βασιλικαῖς τιμαῖς καὶ τελευτῆσαι. πᾶν δὴ τὸ Λιβύων ἔθνος εὐθέως ἐδεδόνητο, καὶ τὰς μὲν τοῦ Μαξιμίνου τιμὰς καθῄρουν, εἰκόσι δὲ καὶ ἀνδριᾶσι Γορδιανοῦ τὰς πόλεις ἐκόσμουν, τῷ τε κυρίῳ αὐτοῦ ὀνόματι προσθέντες Ἀφρικανὸν ἐκάλεσαν ἀφ´ ἑαυτῶν· οὕτω γὰρ Λίβυες οἱ ὑπὸ μεσημβρίαν τῇ Ῥωμαίων φωνῇ καλοῦνται. [7,5] L'affaire ayant réussi selon leurs voeux, ces jeunes gens, une fois poussés au désespoir, comprennent qu'ils n'ont qu'un seul moyen de salut, c'est de soutenir leur première tentative par des actions plus hardies, d'associer à leur péril le gouverneur de la province; et d'exciter toute la nation à la révolte. Ils savaient qu'elle était généralement désirée (tant Maximin inspirait de haine), mais que la crainte l'empêchait d'éclater. Accompagnés de toute la multitude, ils se rendent au milieu du jour à la maison du proconsul. Il se nommait Gordien, et ce proconsulat lui était échu dans sa vieillesse, car il touchait à sa quatre-vingtième année. Il avait gouverné autrefois beaucoup de provinces et rempli les plus importantes fonctions de l'État. Les conjurés pensaient donc qu'il accepterait avec joie l'empire, comme le dernier faite des hautes dignités dont il avait été revêtu, et que le sénat et le peuple romain recevraient avec transport pour empereur un homme illustre par sa naissance, et arrivé au trône après avoir passé par de nombreux commandements et comme par une suite continuelle d'honneurs. XI. Il se trouva que le jour où se passaient ces événements, Gordien était demeuré chez lui , où il se reposait, donnant quelque relâche à ses travaux et se délassant de ses occupations habituelles. Les jeunes conspirateurs, l'épée nue et suivis de tout leur cortège, se précipitent dans son palais, après en avoir renversé les gardes, et le surprennent couché sur un lit de repos. Ils l'environnent, le couvrent de la chlamyde de pourpre, et le saluent des acclamations réservées aux empereurs. Mais Gordien, effrayé d'un événement si inattendu, pensant que c'est un piège, un complot tramé contre ses jours, s'élance à terre hors du lit, et les supplie « d'épargner un vieillard dont ils n'ont reçu aucune injustice, de conserver à leur prince leur fidélité et leur amour. » Comme ils ne cessaient de le presser, l'épée à la main, et qu'il restait dans la crainte et dans l'incertitude, ne connaissant point ce qui s'était passé, ni la cause de sa situation présente, un des jeunes gens qui l'emportait sur les autres en noblesse et en éloquence, ordonne à ses compagnons de se taire, de se tenir en repos, et la main sur la poignée de son épée, parle en ces termes à Gordien : XII. « Deux périls s'offrent à toi, l'un présent, l'autre à venir, l'un déjà visible, l'autre douteux et incertain. Il faut que tu choisisses aujourd'hui ou de passer sain et sauf de notre côté, et de te confier à ce bon espoir dont nous sommes tous animés, ou de périr à l'instant même de notre propre main. Si tu te ranges de notre parti sans t'inquiéter de l'avenir, vois quels nombreux et quels légitimes motifs d'espérance : la haine qu'inspire à tous Maximin, la joie d'un peuple délivré du fléau de la plus cruelle tyrannie, la gloire que tu t'es acquise par tes actions passées, la renommée brillante dont jouit ton nom auprès du sénat et du peuple romain, et les honneurs dont tu as été continuellement revêtu. Si au contraire tu repousses notre demande, si tu ne conspires pas avec nous, ce jour sera le dernier de ta vie. Nous périrons nous-mêmes, s'il le faut, mais après t'avoir d'abord immolé; car l'action que nous avons osé commettre est celle du dernier désespoir. Le ministre de la tyrannie n'est plus; il a subi le châtiment de sa cruauté; il est tombé sous nos coups. Si tu veux nous aider, devenir le compagnon de nos périls, tu entreras en possession des honneurs souverains; notre action sera louée dans tout l'empire et ne sera plus punie comme un crime. » XIII. Ainsi parla ce jeune homme, et aussitôt toute la foule des conjurés, ne pouvant contenir son impatience, et voyant tous les habitants de la ville accourus au bruit de l'événement, proclame Gordien empereur. Quoique celui-ci refusât d'abord et alléguât son âge pour excuse, cependant, comme il aimait la gloire, il se résigna sans trop de peine, préférant le danger de l'avenir au péril présent, et dans l'extrême vieillesse ne regardant point comme une destinée si horrible de subir au besoin la mort au milieu des honneurs suprêmes. Toute la Libye fut donc bientôt en mouvement. Partout les habitants renversaient les monuments élevés à Maximin, et ornaient leurs villes des images et des statues de Gordien. Ils ajoutèrent une épithète au nom de ce prince, et le nommèrent, d'après eux-mêmes, Gordien l'Africain; car c'est ainsi que les peuples qui habitent la partie méridionale de la Libye sont appelés dans la langue romaine.


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Dernière mise à jour : 26/04/2007