[6,2] πρῶτον μὲν οὖν τὰ ἀγάλματα τῶν θεῶν, ἅπερ ἔτυχεν
ἐκεῖνος κινήσας καὶ μεταγαγών, ἔπεμψαν ἐς τοὺς ἰδίους
καὶ ἀρχαίους ναούς τε καὶ σηκούς· τούς τε ὑπ´ ἐκείνου
ἀλόγως, ἢ ἐφ´ οἷς εὐδοκιμήκεσαν ἁμαρτήμασιν, ἐς τιμὰς
καὶ ἐξουσίας προαχθέντας τῶν δοθέντων ἀφείλοντο,
ἑκάστους κελεύσαντες ἐς τὴν προτέραν αὑτῶν ἐπανιέναι
τῆς ἀξίας αἵρεσιν. τάς τε πράξεις ἁπάσας καὶ τὰς διοικήσεις,
τὰς μὲν πολιτικὰς καὶ ἀγοραίους ἐνεχείρισαν
τοῖς ἐπὶ λόγοις εὐδοκιμωτάτοις καὶ νόμων ἐμπείροις,
τὰς δὲ στρατιωτικὰς τοῖς ἐξετασθεῖσί τε καὶ εὐδοκιμήσασιν
ἐν εὐτάκτοις τε καὶ πολεμικαῖς πράξεσιν.
ἐπὶ πολὺ δ´ οὕτω τῆς ἀρχῆς διοικουμένης, ἡ μὲν Μαῖσα
πρεσβῦτις ἤδη οὖσα ἀνεπαύσατο τοῦ βίου, ἔτυχέ τε
βασιλικῶν τιμῶν, καὶ ὡς νομίζουσι Ῥωμαῖοι, ἐξεθειάσθη·
ἡ δὲ Μαμαία μόνη τῷ παιδὶ καταλειφθεῖσα ὁμοίως
αὐτοῦ ἄρχειν τε καὶ κρατεῖν ἐπειρᾶτο. ἤδη τε ὁρῶσα
ἐν ἀκμῇ τὸν νεανίαν γενόμενον, καὶ δεδοικυῖα μὴ ἄρα
ἡλικία ἀκμάζουσα ὑπηρετούσης ἀδείας τε καὶ ἐξουσίας
ἔς τι τῶν γενικῶν ἁμαρτημάτων ἐξοκείλῃ, πανταχόθεν
ἐφρούρει τὴν αὐλήν, οὐδέ τινα εἴα προσιέναι τῷ μειρακίῳ
τῶν ἐπὶ φαύλῳ βίῳ διαβεβλημένων, μή πως τὸ ἦθος
διαφθαρείη, προκαλεσαμένων αὐτοῦ τῶν κολάκων τὰς
ὀρέξεις ἀκμαζούσας ἐς αἰσχρὰς ἐπιθυμίας.
| [6,2] II. On s'empressa de rendre à leurs anciens temples, à leurs sanctuaires
particuliers, les statues des dieux qu'Antonin avait enlevées ou
déplacées. On priva des avantages qu'ils avaient reçus tous ceux qu'il
avait élevés aux honneurs et aux dignités, soit sans motif, soit pour les
crimes qui les avaient illustrés : chacun fut obligé de revenir à son rang
et à sa condition première. On confia toutes les affaires, tous les
emplois civils et ceux du barreau à des hommes renommés pour leur science,
et versés dans la connaissance des lois; les fonctions militaires à ceux
qui s'étaient fait un nom par leur habileté dans la guerre et dans
l'administration. Après avoir ainsi longtemps gouverné l'empire, Maesa,
parvenue à une extrême vieillesse, cessa de vivre. Elle reçut les honneurs
réservés aux impératrices et, selon l'usage des Romains, fut placée au
rang des déesses. Mammée, restée seule auprès de son fils, s'efforça de le
gouverner et de le diriger dans les mêmes principes. Voyant ce jeune homme
placé dans le rang suprême, et craignant que l'ardeur de son âge, aidée
par la licence du pouvoir absolu, ne le poussât dans quelqu'un des vices
naturels à sa famille, elle gardait de toutes parts l'entrée de la cour et
ne laissait parvenir auprès du jeune prince aucun homme qui fût décrié
pour l'irrégularité de ses moeurs. Elle ne voulait point que son bon
caractère fût corrompu par des flatteurs qui tourneraient vers de
honteuses passions la fougue naissante de ses désirs.
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