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Du texte à l'hypertexte

Hérodien, Histoire romaine, livre I

Chapitre 1

  Chapitre 1

[1,0] LIVRE I. [1,0] HISTOIRE ROMAINE DEPUIS LA MORT DE MARC-AURÈLE. LIVRE PREMIER.
[1,1] Οἱ πλεῖστοι τῶν περὶ συγκομιδὴν ἱστορίας ἀσχοληθέντων ἔργων τε πάλαι γεγονότων μνήμην ἀνανεώσασθαι σπουδασάντων, παιδείας κλέος ἀίδιον μνώμενοι, ὡς ἂν μὴ σιωπήσαντες λάθοιεν ἐς τὸν πολὺν ὅμιλον ἀριθμούμενοι, τῆς μὲν ἀληθείας ἐν ταῖς ἀφηγήσεσιν ὠλιγώρησαν, οὐχ ἥκιστα δὲ ἐπεμελήθησαν φράσεώς τε καὶ εὐφωνίας, θαρροῦντες, ὡς εἴ τι καὶ μυθῶδες λέγοιεν, τὸ μὲν ἡδὺ τῆς ἀκροάσεως αὐτοὶ καρπώσονται, τὸ δ´ ἀκριβὲς τῆς ἐξετάσεως οὐκ ἐλεγχθήσεται. εἰσὶ δ´ οἳ πρὸς ἔχθραν μῖσος τυράννων, κολακείαν τε τιμὴν βασιλέων πόλεώς τε καὶ ἰδιωτῶν, εὐτελῆ καὶ μικρὰ ἔργα λόγων ἀρετῇ δόξῃ παρέδοσαν τῆς ἀληθείας μείζονι. ἐγὼ δ´ ἱστορίαν οὐ παρ´ ἄλλων παραδεξάμενος ἄγνωστόν τε καὶ ἀμάρτυρον, ὑπὸ νεαρᾷ δὲ τῇ τῶν ἐντευξομένων μνήμῃ, μετὰ πάσης {ἀληθοῦς} ἀκριβείας ἤθροισα ἐς συγγραφήν, οὐκ ἀτερπῆ τὴν γνῶσιν καὶ τοῖς ὕστερον ἔσεσθαι προσδοκήσας ἔργων μεγάλων τε καὶ πολλῶν ἐν ὀλίγῳ χρόνῳ γενομένων. εἰ γοῦν τις παραβάλοι πάντα τὸν ἀπὸ τοῦ Σεβαστοῦ χρόνον, ἐξ οὗπερ Ῥωμαίων δυναστεία μετέπεσεν ἐς μοναρχίαν, οὐκ ἂν εὕροι ἐν ἔτεσι περί που διακοσίοις μέχρι τῶν Μάρκου καιρῶν οὔτε βασιλειῶν οὕτως ἐπαλλήλους διαδοχὰς οὔτε πολέμων ἐμφυλίων τε καὶ ξένων τύχας ποικίλας ἐθνῶν τε κινήσεις καὶ πόλεων ἁλώσεις τῶν τε ἐν τῇ ἡμεδαπῇ καὶ ἐν πολλοῖς βαρβάροις, γῆς τε σεισμοὺς καὶ ἀέρων φθορὰς τυράννων τε καὶ βασιλέων βίους παραδόξους πρότερον σπανίως μηδ´ ὅλως μνημονευθέντας· ὧν οἳ μὲν ἐπιμηκεστέραν ἔσχον τὴν ἀρχήν, οἳ δὲ πρόσκαιρον τὴν δυναστείαν· εἰσὶ δ´ οἳ μέχρι προσηγορίας καὶ τιμῆς ἐφημέρου μόνης ἐλθόντες εὐθέως κατελύθησαν. μερισθεῖσα γὰρ Ῥωμαίων ἀρχὴ ἐν ἔτεσιν ἑξήκοντα ἐς πλείους δυνάστας χρόνος ἀπῄτει, πολλὰ καὶ ποικίλα ἤνεγκε καὶ θαύματος ἄξια. τούτων γὰρ οἱ μὲν τὴν ἡλικίαν πρεσβύτεροι διὰ τὴν ἐμπειρίαν τῶν πραγμάτων ἐπιμελέστερον ἑαυτῶν τε καὶ τῶν ὑπηκόων ἦρξαν, οἱ δὲ κομιδῇ νέοι ῥᾳθυμότερον βιώσαντες πολλὰ ἐκαινοτόμησαν· διόπερ εἰκότως ἐν ἡλικίαις τε καὶ ἐξουσίαις διαφόροις οὐχ ὅμοια γέγονε τὰ ἐπιτηδεύματα. ὡς δ´ ἕκαστα τούτων πέπρακται, κατὰ χρόνους καὶ δυναστείας διηγήσομαι. [1,1] La plupart de ceux qui se sont occupés de l'histoire et qui ont voulu transmettre à la postérité le souvenir des actions passées, n'ont eu pour but que de faire briller leur érudition et de sauver ainsi leur nom de l'oubli. Aussi, peu soigneux de faire présider la vérité à l'histoire, c'est vers la beauté et l'harmonie du style qu'ils ont dirigé leur principale attention, persuadés que, malgré l'infidélité de leur récit, on rendrait toujours justice au talent de l'écrivain, sans songer à l'inexactitude de l'historien. D'autres, guidés par des motifs d'inimitié et de haine contre des princes, ou par le respect et la flatterie envers des rois, des États ou de simples particuliers, ont trouvé l'art d'élever, par la diction, bien au-dessus de la vérité, des actions sans lustre et sans importance. Pour moi, j'ai assisté à l'histoire que j'entreprends d'écrire; elle n'est ni inconnue, ni sans témoins, elle vit toute récente dans la mémoire de mes lecteurs ; je veux l'écrire avec un respect religieux pour le vrai. J'ai l'espoir que nos descendants ne verront point sans intérêt le tableau d'actions grandes et variées, réunies dans l'espace de temps le plus borné. En effet, si l'on repasse en idée les jours écoulés depuis Auguste, depuis l'époque où la puissance des Romains devint l'apanage d'un seul, jusqu'à Marc-Aurèle, dans cet espace d'environ deux cents ans, on ne verra ni une aussi rapide succession d'empereurs, ni des guerres civiles et étrangères, si fécondes en événements, ni tant de nations agitées, ni tant de siéges dans l'empire même ou chez les barbares; ni des tremblements de terre si nombreux, des pestes si affreuses; ni, en un mot, des tyrans et des princes dont la vie offre un caractère de nouveauté qu'on chercherait en vain dans toute l'histoire ancienne. Le règne des uns fut très long, celui des autres très court ; quelques-uns même furent a peine nommés empereurs, qu'ils périrent dans leur pourpre d'un jour. Le grand nombre de princes, qui, dans le court intervalle de soixante années, passèrent sur le trône de Rome, a rendu cette époque fertile en faits neufs et originaux. Les empereurs d'un âge avancé, aidés de leur longue expérience, surent gouverner habilement leurs sujets et eux-mêmes; mais ceux qui, dans une grande jeunesse, reçurent la suprême puissance, habitués à la mollesse et à l'intempérance, se signalèrent par des actes inouïs. Cette différence d'âge et de position produisit chez les princes celle des goûts et des moeurs. Je vais commencer le récit de ces règnes, en observant l'ordre des temps et des empereurs.


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Dernière mise à jour : 19/04/2007