HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre X

Chapitre 9

  Chapitre 9

[10,9] Ἐπεὶ δὲ καὶ Θεαγένης ἐπιβὰς καθαρεύων ἐφαίνετο, θαυμασθεὶς πρὸς ἁπάντων τά τε ἄλλα τοῦ μεγέθους καὶ κάλλους καὶ ὅτι περ οὕτως ἀκμαῖος ἀνὴρ ἀπείρατος εἴη τῶν τῆς Ἀφροδίτης, πρὸς τὴν ἡλιακὴν ἱερουργίαν ηὐτρεπίζετο «Καλὰ» λέγων ἠρέμα πρὸς τὴν Χαρίκλειαν «τἀπίχειρα παρ´ Αἰθίοψι τῶν καθαρῶς βιούντων· θυσίαι καὶ σφαγαὶ τὰ ἔπαθλα τῶν σωφρονούντων. Ἀλλ´ φιλτάτη, τί οὐχὶ φράζεις σαυτήν; ποῖον ἀναμένεις ἔτι καιρόν; τὸν ἕως ἂν ἀποδειροτομήσῃ τις; Λέγε, ἱκετεύω, καὶ μήνυε τὴν σαύτης τύχην. Ἴσως μὲν κἀμὲ περισώσεις ἥτις ποτὲ εἴης γνωρισθεῖσα καὶ ἐξαιτήσασα· εἰ δ´ ἄρα μὴ τοῦτο, σύ γε μὴν προδήλως διαδράσῃ τὸν κίνδυνον· αὔταρκες δὲ τοῦτό μοι μαθόντι καὶ τελευτᾶν δὲ «Πλησίον ἀγὼν» εἰποῦσα «καὶ νῦν ταλαντεύει τὰ καθ´ ἡμᾶς μοῖρα» μηδὲ κελεῦσαι τοὺς ἐπιτεταγμένους ἀναμείνασα ἐνέδυ τε τὸν ἐκ Δελφῶν ἱερὸν χιτῶνα, ἐκ πηριδίου τινὸς ἐπεφέρετο προκομίσασα, χρυσοϋφῆ τε ὄντα καὶ ἀκτῖσι κατάπαστον, τήν τε κόμην ἀνεῖσα καὶ οἷον κάτοχος φανεῖσα προσέδραμέ τε καὶ ἐφήλατο τῇ ἐσχάρᾳ καὶ εἱστήκει πολὺν χρόνον ἀπαθής, τῷ τε κάλλει τότε πλέον ἐκλάμποντι καταστράπτουσα, περίοπτος ἐφ´ ὑψηλοῦ πᾶσι γεγενημένη, καὶ πρὸς τοῦ σχήματος τῆς στολῆς ἀγάλματι θεοῦ πλέον θνητῇ γυναικὶ προσεικαζομένη. Θάμβος γοῦν ἅμα πάντας κατέσχε· καὶ βοὴν μίαν ἄσημον μὲν καὶ ἄναρθρον δηλωτικὴν δὲ τοῦ θαύματος ἐπήχησαν τῶν τε ἄλλων ἀγασθέντες καὶ πλέον ὅτι κάλλος οὕτως ὑπεράνθρωπον καὶ τὸ ὥριον τῆς ἀκμῆς ἄθικτον ἐτήρει καὶ ἔχειν ἐνεδείκνυτο σωφροσύνῃ πλέον τῇ ὥρᾳ κοσμούμενον. Ἐλύπει μὲν οὖν καὶ ἄλλους τῶν ὄχλων ἁρμόδιος τῇ θυσίᾳ φανεῖσα, καὶ δεισιδαιμονοῦντες ὅμως ἥδιστα ἂν εἶδον ἔκ τινος μηχανῆς περισωθεῖσαν. Πλέον δὲ ἠνία τὴν Περσίνναν, ὥστε καὶ εἰπεῖν πρὸς τὸν Ὑδάσπην «Ὡς ἀθλία καὶ δυστυχὴς κόρη σὺν πολλῷ καὶ οὐκ εἰς καιρὸν τῇ σωφροσύνῃ σεμνυνομένη καὶ θάνατον τῶν πολλῶν τούτων ἐπαίνων ἀλλαττομένη. Ἀλλὰ τί ἂν γένοιτο» ἔφη « ἄνερ;» δὲ «Μάτην» ἔφη «μοι ἐνοχλεῖς καὶ οἰκτίζῃ τὴν οὐ σῳζομένην ἀλλὰ θεοῖς, ὡς ἔοικε, διὰ τὸ ὑπερβάλλον τῆς φύσεως ἀρχῆθεν φυλαττομένηνΚαὶ ἀποστρέψας τὸν λόγον πρὸς τοὺς Γυμνοσοφιστάς, «Ἀλλ´ σοφώτατοι» ἔφη «πάντων ηὐτρεπισμένων τί οὐχὶ κατάρχετε τῶν ἱερῶν;» Καὶ Σισιμίθρης «Εὐφήμησον» ἀπεκρίνατο, ἑλληνίζων ὥστε μὴ τὸ πλῆθος ἐπαΐειν, «ἱκανῶς γὰρ καὶ μέχρι τούτων ὄψιν τε καὶ ἀκοὴν ἐχράνθημεν. Ἀλλ´ ἡμεῖς μὲν εἰς τὸν νεὼν μεταστησόμεθα, θυσίαν οὕτως ἔκθεσμον τὴν δι´ ἀνθρώπων οὔτε αὐτοὶ δοκιμάζοντες οὔτε προσίεσθαι τὸ θεῖον νομίζοντες (ὡς εἴθε γε ἦν καὶ τὰς διὰ τῶν ἄλλων ζῴων θυσίας κεκωλῦσθαι) μόναις ταῖς δι´ εὐχῶν καὶ ἀρωμάτων καθ´ ἡμέτερον νόον ἀρκουμένους. Σὺ δὲ ἐπιμένων (ἐπάναγκες γὰρ βασιλεῖ καὶ ἄκριτον ἔστιν ὅτε πλήθους ὁρμὴν θεραπεύειν) ἐπιτέλει τὴν οὐκ εὐαγῆ μὲν ταύτην θυσίαν διὰ δὲ τὸ προκατειληφὸς τοῦ Αἰθιοπικοῦ νόμου πάτριον ἀπαραίτητον, καθαρσίων εἰσαῦθις δεησόμενος, ἴσως δὲ καὶ οὐ δεησόμενος· οὐ γάρ μοι δοκεῖ πρὸς τέλος ἥξειν ἥδε θυσία τοῖς τε ἄλλοις ἐκ τοῦ θείου συμβόλοις τεκμαιρομένῳ καὶ τῷ περιλάμποντι φωτὶ τοὺς ξένους, ὑπερμαχεῖν τινα τῶν κρειττόνων διασημαίνοντι[10,9] Théagène y monta lui aussi, et l'on vit qu'il était pur, et tout le monde s'étonnait qu'un garçon si grand et si beau et dans la pleine vigueur de sa jeunesse n'eût pas l'expérience des présents d'Aphrodite. On le réserva donc pour être sacrifié au Soleil. « Ah! dit-il à l'oreille de Chariclée, on sait bien, en Ethiopie, récompenser la vertu ! On égorge sur les autels ceux qui ont su garder intacte leur chasteté! Mais, ma bien-aimée, pourquoi ne déclares-tu pas qui tu es? Quelle occasion attends-tu encore? Qu'on nous tranche la gorge? Parle, je t'en supplie, révèle qui tu es. Peut-être me sauveras-tu moi aussi, quand on t'aura reconnue, et si tu demandes ma grâce. Sinon, tu échapperas, toi, sûrement; et il me suffira de le savoir, avant de mourir. » Et elle : « Le moment est venu de lutter, dit-elle; c'est maintenant que la Destinée tient notre sort dans sa balance. » Et, sans attendre l'ordre des gardiens, elle tira d'un petit sac qu'elle portait sa robe de prêtresse de Delphes, toute parsemée d'or et de rayons de pourpre, et s'en revêtit; elle dénoua ses cheveux, et, comme possédée par le dieu, elle s'élança et bondit sur le foyer, ou elle resta longtemps debout, sans éprouver aucun mal. Sa beauté, resplendissante, était plus éblouissante que jamais; et tous pouvaient la voir, d'en bas, et son costume la rendait plus semblable à la statue d'une déesse qu'à une femme mortelle. Tous les assistants furent confus, mais qui exprimait l'admiration universelle; chacun s'étonnait qu'une beauté pareillement surhumaine, dans son plein épanouissement, fût restée intacte, et il semblait que sa vertu lui fût une parure plus belle encore que sa jeunesse. Tout le monde était triste de constater qu'elle s'était révélée propre au sacrifice et, malgré leur crainte des dieux, les assistants auraient eu le plus grand plaisir à apprendre que l'on avait trouvé quelque moyen de la sauver. Mais, plus que les autres, Persinna était désolée, au point de dire à Hydaspe : « Quel malheur, quelle infortune pour cette jeune fille qui a pris tant de soin de conserver sa vertu, et cela, inutilement! Et de trouver la mort en récompense de tout son mérite! Mais, que pourrait-on faire, ô mon mari? » Et le roi répondit : « Il ne te sert à rien de m'importuner ni de t'apitoyer sur une fille qu'on ne peut pas sauver mais que les dieux — et sa nature exceptionnelle le montre bien — avaient, dès l'origine, destinée à leur être consacrée. » Puis, se tournant vers les Gymnosophistes : « Très sages, leur dit-il, voici que tout est prêt. Pourquoi ne commencez-vous pas le sacrifice? » Alors Sisimithrès lui répondit, en grec, pour ne pas être compris de la foule : « Tais-toi; nous avons suffisamment jusqu'ici souillé nos yeux et nos oreilles. Nous allons retourner dans le temple, car nous ne jugeons pas que les sacrifices humains soient légitimes et nous ne croyons pas que la divinité les accueille — et nous voudrions que les sacrifices d'autres êtres vivants fussent aussi interdits : nous estimons qu'à elles seules, les offrandes de prières et de parfums doivent être suffisantes. Mais toi, reste — car il est des cas où le roi est obligé de satisfaire même les désirs déraisonnables de la foule. Accomplis cet abominable sacrifice que la tradition de la loi éthiopienne rend inévitable; mais, après cela, tu devras te purifier; peut-être d'ailleurs n'en auras-tu pas besoin, car je ne pense pas que ce sacrifice soit mené jusqu'au bout. J'en juge à divers signes divins et en particulier à la lumière qui illumine ces étrangers et qui signifie qu'une divinité les protège. »


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Dernière mise à jour : 5/04/2007