[10,37] Καὶ ὁ μὲν ἐσιώπησεν ἐπιθρηνῶν γοῶδες
τοῖς εἰρημένοις. Ὁ δὲ Ὑδάσπης πρὸς τὸν Θεαγένην «Τί»
ἔφη «πρὸς ταῦτα ἐρεῖς;» Ὁ δὲ «Ἀληθῆ» ἔφη «πάντα
τὰ κατηγορηθέντα. Λῃστὴς ἐγὼ καὶ ἅρπαξ καὶ βίαιος καὶ
ἄδικος περὶ τοῦτον, ἀλλ´ ὑμέτερος εὐεργέτης.» «Ἀπόδος
οὖν» ἔφη «τὴν ἀλλοτρίαν» ὁ Ὑδάσπης, «διὰ τὸ
προκαθωσιῶσθαι τοῖς θεοῖς, τὴν ἐκ τῆς θυσίας ἐπίδοξον,
οὐ τὴν ἐκ τῆς τιμωρίας ἔνδικον, σφαγὴν ὑφέξων.» «Ἀλλ´
οὐχ ὁ ἀδικήσας» εἶπεν ὁ Θεαγένης, «ἀλλ´ ὁ τὸ ἀδίκημα
ἔχων ἀποδιδόναι δίκαιος· ἔχεις δὲ αὐτός. Ἀπόδος, εἰ μὴ
σὴν θυγατέρα εἶναι Χαρίκλειαν καὶ οὗτος ὁμολογήσειεν.»
Οὐκέτι καρτερεῖν οὐδεὶς ἠνέσχετο, ἀλλ´ ἅμα πάντων
σύγχυσις ἐγίνετο. Ὁ Σισιμίθρης δὲ ἐπὶ πολὺ διαρκέσας
καὶ πάλαι τὰ λεγόμενα καὶ πραττόμενα γνωρίζων, εἰς τὸ
ἀκριβὲς δὲ περιελθεῖν τὰ φανερούμενα πρὸς τοῦ κρείττονος
ἀναμένων, προσέδραμέ τε καὶ τὸν Χαρικλέα περιεπτύσσετο,
καὶ «Σῴζεταί σοι ἡ νομισθεῖσα καὶ παρ´ ἡμῶν
ἐγχειρισθεῖσά ποτε θυγάτηρ» ἔλεγε, «θυγάτηρ ἀληθῶς
οὖσα καὶ εὑρεθεῖσα ὧν γινώσκεις.»
| [10,37] Il cessa de parler et se mit à pousser des gémissements
et des lamentations. Hydaspe se tourna alors vers
Théagène : « Qu'as-tu à répondre? lui demanda-t-il. »
Et Théagène répondit : « Toutes ces accusations sont
vraies. Je suis coupable envers cet homme de vol, de
rapt, de violence, je l'ai gravement offensé, mais, à vous,
je ne vous ai fait que du bien. — Rends donc, répondit
Hydaspe, celle qui ne t'appartient pas, et tu mourras
glorieusement, victime consacrée aux dieux, et non
comme un criminel que l'on exécute. —Mais repartit
Théagène, ce n'et pas le voleur, c'est celui qui détient
l'objet du vol qui doit le rendre; et c'est toi qui le possèdes.
Rends-le lui, à moins qu'il ne reconnaisse lui-même
que Chariclée est ta fille. » Alors personne ne demeura
plus maître de soi, et ce fut une confusion générale.
Sisimithrès qui, jusque-là, s'était contenu, bien qu'il eût
compris depuis longtemps de quoi il s'agissait et ce qui
s'était passé, mais qui attendait que les révélations se
fissent graduellement, par la volonté de la divinité,
s'élança vers Chariclès et l'embrassa : « Elle est sauvée,
lui dit-il, celle que tu considérais comme ta fille et que
je t'ai autrefois confiée. Elle a retrouvé ses vrais parents,
les voici. »
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