[10,34] Ὁ δὲ Ὑδάσπης εἴ τινες ὑπολείπονται τῶν
πρεσβευσάντων τοῦ εἰσαγγελέως ἐπυνθάνετο. Ὁ δὲ Ἑρμωνίας
«Οἱ ἐκ Συήνης» ἔφη «μόνοι, βασιλεῦ, γράμματα
μὲν Ὀροονδάτου καὶ ξένια κομίζοντες, ἄρτι δὲ καὶ πρὸ
βραχέος ἐπελθόντες.» «Ἡκόντων οὖν καὶ οὗτοι» τοῦ
Ὑδάσπου φήσαντος, παρῆσαν καὶ τὸ γράμμα ἐνεχείριζον.
Καὶ ἀνειλήσας ἐπελέγετο, καὶ ἦν τοιόνδε· Βασιλεῖ
φιλανθρώπῳ καὶ εὐδαίμονι τῷ Αἰθιόπων Ὑδάσπῃ Ὀροονδάτης
ὁ μεγάλου βασιλέως σατράπης. Εἰ νικῶν κατὰ τὴν
μάχην πλέον γνώμῃ ἐνικήσας καί μοι σατραπείαν ὅλην ἑκὼν
παρεχώρησας, οὐκ ἂν θαυμάσαιμι τὸ παρὸν εἰ βραχεῖαν
αἴτησιν ἐπινεύσειας. Κόρη τις ἀγομένη πρός με ἀπὸ
τῆς Μέμφεως τοῦ πολέμου γέγονε πάρεργον, καὶ ὅτι αἰχμάλωτος
ἐκ σοῦ προστάγματος εἰς Αἰθιοπίαν ἐπέμφθη πρὸς
τῶν σὺν αὐτῇ γεγονότων καὶ διαδράντων τὸν τότε κίνδυνον
ἐπυθόμην· ταύτην αἰτῶ λυθῆναί μοι καὶ δοθῆναί μοι
δῶρον, ἐφιέμενος μὲν καὶ αὐτὸς τῆς παιδός, πλεὸν δὲ περιποιῆσαι
τῷ πατρὶ βουλόμενος, πολλὴν ἀληθέντι γῆν καὶ κατὰ
ζήτησιν τῆς θυγατρὸς ἐν Ἐλεφαντίνῃ τῷ φρουρίῳ κατὰ τὸν
πόλεμον καταληφθέντι, καὶ ἐπισκοποῦντί μοι μετὰ ταῦτα
τοὺς περισῳζομένους ὀφθέντι καὶ ἐκπεμφθῆναι πρὸς τὸ
σὸν ἥμερον ἀξιώσαντι. Ἔχεις αὐτόθι μετὰ τῶν ἄλλων
πρέσβεων τὸν ἄνδρα, ἱκανὸν μὲν ἐξ ἤθους τὴν εὐγένειαν
ἐμφῆναι, ἱκανὸν δὲ καὶ ἐξ ὄψεως δυσωπῆσαι. Χαίροντά
μοι τοῦτον, ὦ βασιλεῦ, ἀντίπεμψον, πατέρα μὴ μόνον
ὀνομαζόμενον ἀλλὰ καὶ γεγενημένον. Ταῦτα ὡς ἀνέγνω,
«Τίς οὖν τῶν παρόντων ὁ τὴν θυγατέρα ἐπιζητῶν;»
ἠρώτησεν. Ὑποδειξάντων δέ τινα πρεσβύτην, «Ὦ ξένε»
πρὸς αὐτὸν ἔφη «πάντα, αἰτοῦντος Ὀροονδάτου, ποιεῖν
ἕτοιμος· ἀλλὰ δέκα μὲν ἀχθῆναι μόνας αἰχμαλώτους ἐκέλευσα
νεάνιδας· μιᾶς δὲ τέως ὅτι μὴ ἔστι σὴ θυγάτηρ ἐπεγνωσμένης,
τὰς ἄλλας ἐπισκόπησον καὶ γνωρίζων, εἰ εὕροις, λάμβανε.»
Προκύψας ἐφίλει τοὺς πόδας ὁ πρεσβύτης.
Καὶ ἀχθείσας τὰς κόρας ὡς ἐπισκοπῶν τὴν ἐπιζητουμένην
οὐχ ηὕρισκεν, αὖθις κατηφήσας «Ὦ βασιλεῦ, οὐδεμία
τούτων ἐστίν» ἔλεγε. «Τὴν γνώμην» ἔφη ὁ Ὑδάσπης «τὴν
ἐμὴν ἔχεις· μέμφου δὲ τὴν τύχην, εἰ τὴν ἐπιζητουμένην οὐχ
εὑρίσκεις. Ὅτι γὰρ ἄλλη μήτε ἤχθη παρὰ ταύτας μήτε ἔστι
κατὰ τὸ στρατόπεδον ἔξεστί σοι περισκοποῦντι πεισθῆναι.»
| [10,34] Hydaspe, cependant, s'informait auprès du maître
des cérémonies s'il y avait encore des ambassadeurs.
« Ceux de Syéné, Roi, répondit Hermonias; ils apportent
une lettre d'Oroondatès et des présents; ils viennent
seulement d'arriver. — Qu'ils s'avancent donc eux aussi »,
déclara le Roi. Ils se présentèrent et tendirent leur lettre.
Hydaspe l'ouvrit et la lut; elle disait : « Au Roi très bon
et très heureux qui règne sur les Ethiopiens, à Hydaspe,
Oroondatès le satrape du Grand Roi. S'il est vrai que tu
m'as vaincu dans le combat, tu m'as encore davantage
vaincu par ta bonté, et tu m'as permis, spontanément,
de recouvrer mon gouvernement, aussi ne serais-je
pas étonné que, maintenant, tu m'accordes une demande
sans importance. Une jeune fille que l'on m'amenait
de Memphis s'est trouvée mêlée aux opérations militaires;
j'ai appris qu'elle avait été faite prisonnière et que, sur
ton ordre, on l'avait envoyée en Ethiopie. C'est ce que
m'ont dit ceux qui se trouvaient alors avec elle et qui ont
échappé au danger. Je te demande de la libérer, pour me
faire plaisir, et de m'en faire présent, car je désire, moi-même,
voir cette enfant et, surtout, je désire la rendre à
son père qui a erré à travers une bonne partie de la
terre pour retrouver sa fille, et a été surpris par la guerre
dans la place d'Eléphantine. Je passais en revue les
survivants, quand je le vis et j'ai décidé de l'envoyer vers
ta Clémence. Il est maintenant auprès de toi, avec les
autres ambassadeurs; on peut voir, d'après ses manières,
quelle est sa noblesse; on peut s'apercevoir, en le voyant,
qu'il commande le respect. Renvoie-le moi, ô Roi,
satisfait : qu'il ne soit plus père de nom, mais père en
réalité. » Cette lettre lue : « Quel est celui d'entre vous
qui cherche sa fille ? » dit le Roi. Les ambassadeurs lui
montrèrent un vieillard. « Etranger, lui dit Hydaspe,
je suis prêt, à la demande d'Oroondatès, à faire tout pour
toi. Mais je n'ai fait amener que dix captives; une seule,
jusqu'à présent, a été reconnue, et ce n'est pas ta fille;
examine les autres, et si tu reconnais ta fille, emmène-là. »
Le vieillard, prosterné, lui baisait les pieds. On amena
les jeunes filles et, à l'examen, il ne trouva pas celle qu'il
cherchait; aussi retomba-t-il dans sa tristesse. « Roi,
dit-il, ce n'est aucune de celles-ci. — Tu en sais autant
que moi, dit Hydaspe, accuse le sort si tu ne trouves pas
celle que tu cherches. Mais on n'a pas amené ici d'autres
captives que celles-ci; il n'y en a pas d'autres dans le
camp; tu peux regarder partout et t'en convaincre. »
|