[10,33] Δηχθεὶς δὴ πρὸς τὸ εἰρημένον ὁ Ὑδάσπης
καὶ πρὸς τὸ ὅμοιον τῆς Χαρικλείου παρακλήσεως τὸν νοῦν
ἀναπέμπων, οὐ δοκιμάζων δὲ ἐν συνέχοντι τῷ καιρῷ τὸ
ἀκριβὲς ἀνιχνεύειν, «Τὰ δυνατὰ» εἶπεν, «ὦ ξένε, καὶ
αἰτεῖν ἐπέτρεψα καὶ δώσειν ἐπένευσα· γεγαμῆσθαι οὖν χρὴ
τὴν σφαγιάζουσαν, οὐ παρθενεύειν· ὁ νόμος διαγορεύει.»
«Ἀλλ´ ἔχει ἄνδρα καὶ αὐτὴ» πρὸς αὐτὸν ὁ Θεαγένης.
«Φληναφοῦντος» εἶπεν ὁ Ὑδάσπης «καὶ τῷ ὄντι
θανατῶντος οἱ λόγοι. Γάμου καὶ ἀνδρὸς ὁμιλίας ἀπείρατον
τὴν κόρην ἡ ἐσχάρα διέδειξε· πλὴν εἰ μὴ Μερόηβον ἄνδρα
τουτονὶ λέγεις οὐκ οἶδ´ ὅθεν ἐγνωκώς, οὔπω μὲν ἄνδρα νυμφίον
δὲ πρὸς ἐμοῦ μόνον ὠνομασμένον.» «Ἀλλ´ οὐδὲ
ἐσόμενον πρόσθες» εἶπεν ὁ Θεαγένης, «εἴ τι ἐγὼ τοῦ
Χαρικλείου φρονήματος ἐπῄσθημαι· κἀμοὶ ὡς θύματι μαντευομένῳ
πιστεύειν ἔσται δίκαιον.» Πρὸς ταῦτα ὁ
Μερόηβος «Ἀλλ´ οὐ ζῶντα» εἶπεν, «ὦ βέλτιστε, τὰ
θύματα, σφαγιασθέντα δὲ καὶ ἀνατμηθέντα τὴν ἀπὸ τῶν
σπλάγχνων σημείωσιν τοῖς μαντικοῖς ὑποδείκνυσιν· ὥστε
ὀρθῶς ἔλεγες, ὦ πάτερ, θανατῶντα παραφθέγγεσθαι τὸν
ξένον. Ἀλλὰ τοῦτον μέν, εἰ κελεύοις, ἀγέτω τις ἐπὶ τοὺς
βωμούς· σὺ δέ, εἴ τι λείπεται διοικησάμενος, ἔχου τῆς
ἱερουργίας.» Καὶ ὁ μὲν Θεαγένης ἤγετο οἷ προστέτακτο·
ἡ Χαρίκλεια δὲ ἐπὶ τῇ νίκῃ μικρὸν ἀναπνεύσασα
καὶ τὰ βελτίονα ἐλπίσασα, πάλιν ἀγομένου πρὸς θρήνοις
ἦν. Καὶ τῆς Περσίννης πολλὰ παρηγορούσης καὶ «Εἰκὸς
σωθῆναι τὸν νέον, εἴ μοι καὶ τὰ λειπόμενα καὶ σαφέστερα
τῶν κατὰ σαυτὴν ἐξαγορεύειν βούλοιο» λεγούσης, ἡ μὲν
Χαρίκλεια βιασθεῖσα καὶ τὸν καιρὸν οὐκ ἐνδιδόντα ὑπέρθεσιν
ὁρῶσα, πρὸς τὰ καιριώτερα τῶν διηγημάτων ὥρμησεν.
| [10,33] Hydaspe fut vivement frappé par cette parole, et
il se souvint que Chariclée avait formulé la même
demande, mais il ne crut pas que c'était le moment de
tirer la question au clair. « Ce sont des choses possibles,
étranger, répondit-il, que je t'ai permis de me demander,
et que j'ai promis de t'accorder; il faut que la femme qui
immole la victime soit mariée et non vierge; la loi l'exige.
— Mais elle a un mari, elle aussi, repartit Théagène.
— Propos en l'air, dit le Roi, et vrai délire de moribond!
Cette jeune fille ignore le mari et tout contact avec un
homme, ainsi que l'a prouvé le foyer; à moins que tu ne
veuilles parler de Méroébos, lorsque tu prononces le
mot de mari, mais je ne sais pas comment tu aurais pu
l'apprendre, et, d'ailleurs, je n'ai pas encore dit qu'il
était son mari, mais son fiancé. — Tu peux ajouter qu'il
ne sera jamais son mari, dit Théagène, si je connais
bien les sentiments de Chariclée; et tu dois croire à ma
prédiction, c'est celle d'une victime consacrée. » Sur quoi
Méroébos s'écria : « Mais, mon cher, ce n'est pas de
leur vivant que les victimes prédisent l'avenir, c'est une
fois égorgées et découpées, qu'elles donnent, d'après
leurs entrailles, des signes prophétiques. Tu avais raison
mon père, cet étranger divague, sur le point de mourir
Qu'on l'emmène aux autels, si tu le permets, et, si tu
veux bien achever les affaires que tu peux encore avoir
à traiter, accomplis ensuite le sacrifice. »
On emmena donc Théagène à l'endroit désigné.
Chariclée, qui avait un peu respiré en le voyant victorieux
et avait conçu quelque espoir, se reprit, lorsqu'on
le ramena à l'autel, à se lamenter. Persinna ne cessait de
la consoler, et lui disait : « Peut-être peut-on sauver
ce jeune homme, si tu voulais bien tout me dire et m'exposer
plus clairement la situation où tu te trouves. » Alors
Chariclée, ainsi contrainte, et voyant que les circonstances
ne permettaient plus d'attendre, se mit à raconter l'essentiel.
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