HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre X

Chapitre 30

  Chapitre 30

[10,30] Ταῦτα εἶπε, καὶ βουλομένη τὰ ὄντα ἀνακαλύπτειν αὖθις ἐξεκρούσθη βοῆς πολυηχεστάτης πρὸς τοῦ πλήθους ἀρθείσης. γὰρ δὴ Θεαγένης {εἰς} ὅσον εἶχε τάχους ἐφεὶς τῷ ἵππῳ χρήσασθαι καὶ προφθάσαντα μικρὸν τὰ στέρνα τῇ κεφαλῇ τοῦ ταύρου παρισῶσαι, τὸν μὲν ἄνετον φέρεσθαι μεθίησι μεθαλάμενος, ἐπιρρίπτει δὲ ἑαυτὸν τῷ αὐχένι τοῦ ταύρου καὶ τοῖς κέρασι τὸ ἑαυτοῦ πρόσωπον κατὰ τὸ μεταίχμιον ἐνιδρύσας τοὺς πήχεις δὲ οἱονεὶ στεφάνην περιθεὶς καὶ εἰς ἅμμα κατὰ τοῦ ταυρείου μετώπου τοὺς δακτύλους ἐπιπλέξας τό τε ὑπόλοιπον ἑαυτοῦ σῶμα παρ´ ὦμον τοῦ βοὸς τὸν δεξιὸν μετέωρον καθείς, ἐκκρεμὴς ἐφέρετο, πρὸς βραχὺ μὲν τοῖς ταυρείοις ἅλμασιν ἀναπαλλόμενος. Ὡς δὲ ἀγχόμενον ἤδη πρὸς τοῦ ὄγκου καὶ χαλῶντα τοῦ ἄγαν τόνου τοὺς τένοντας ᾔσθετο καὶ καθ´ μέρος Ὑδάσπης προὐκαθέζετο περιελθόντα, παραφέρει μὲν εἰς τοὔμπροσθεν καὶ προβάλλει τῶν ἐκείνου σκελῶν τοὺς ἑαυτοῦ πόδας, ταῖς χηλαῖς δὲ συνεχῶς ἐναράττων τὴν βάσιν ἐνήδρευεν. δὲ τὴν ῥύμην τοῦ δρόμου παραποδιζόμενος καὶ τῷ σθένει τοῦ νεανίου βριθόμενος τά τε γόνατα ὑποσκελίζεται καὶ ἀθρόον ἐπὶ κεφαλὴν σφενδονηθεὶς κύμβαχός τε ἐπ´ ὤμους καὶ νῶτα ῥιπισθεὶς ἥπλωτο ὕπτιος ἐπὶ πλεῖστον, τῶν μὲν κεράτων τῇ γῇ προσπεπηγότων καὶ εἰς τὸ ἀκίνητον τῆς κεφαλῆς ῥιζωθέντων, τῶν σκελῶν δὲ ἄπρακτα σκαιρόντων καὶ εἰς κενὸν ἀερονομούντων καὶ τὴν ἧτταν ἀλυόντων. Ἐπέκειτο δὲ Θεαγένης, ταῖν χεροῖν τὴν λαιὰν μόνην εἰς τὸ ἐπερείδειν ἀπασχολῶν, τὴν δεξιὰν δὲ εἰς τὸν οὐρανὸν ἀνέχων καὶ συνεχὲς ἐπισείων εἴς τε τὸν Ὑδάσπην καὶ τὸ ἄλλο πλῆθος ἱλαρὸν ἀπέβλεπε, τῷ μειδιάματι πρὸς τὸ συνήδεσθαι δεξιούμενος καὶ τῷ μυκηθμῷ τοῦ ταύρου καθάπερ σάλπιγγι τὸ ἐπινίκιον ἀνακηρυττόμενος. Ἀντήχει δὲ καὶ τοῦ δήμου βοή, τρανὸν μὲν οὐδὲν εἰς τὸν ἔπαινον διαρθροῦσα, κεχηνόσι δὲ ἐπὶ πολὺ τοῖς στόμασιν ἐξ ἀρτηρίας μόνης τὸ θαῦμα ἐξεφώνει, χρόνιόν τε καὶ ὁμότονον εἰς οὐρανὸν παραπέμπουσα. Κελεύσαντος οὖν τοῦ βασιλέως ὑπηρέται προσδραμόντες οἱ μὲν τὸν Θεαγένην προσῆγον ἀναστήσαντες οἱ δὲ τοῦ ταύρου τοῖς κέρασι καλωδίου βρόχον ἐπιβαλόντες εἷλκόν τε κατηφιῶντα καὶ τοῖς βωμοῖς αὖθις τοῦτόν τε καὶ τὸν ἵππον συλλαβόντες προσεδέσμευον. Καὶ τοῦ Ὑδάσπου μέλλοντός τι πρὸς τὸν Θεαγένην λέγειν τε καὶ πράττειν δῆμος ἅμα μὲν ἡσθεὶς τῷ νέῳ καὶ ἐξ οὗπερ τὸ πρῶτον ὤφθη προσπαθών, ἅμα δὲ καὶ τῆς ἰσχύος ἐκπλαγείς, πλέον δέ τι καὶ πρὸς τὸν Αἰθίοπα, τὸν ἀθλητὴν τὸν Μεροήβου, ζηλοτυπίᾳ δηχθείς, «Οὗτος τῷ Μεροήβου ζευγνύσθω» πάντες ὁμοθυμαδὸν ἀνεβόησαν. « τὸν ἐλέφαντα λαβὼν τῷ τὸν ταῦρον ἑλόντι διαγωνιζέσθω» συνεχὲς ἐξεφώνουν. Καὶ ἐπὶ πλεῖστον ἐγκειμένων ἐπένευσέ τε Ὑδάσπης καὶ ἤγετο εἰς μέσους Αἰθίοψ, ὑπέροπτόν τι καὶ σοβαρὸν περισκοπῶν ὁλκά τε βαίνων καὶ πλατυνομένοις ἐναλλὰξ τοῖς ἀγκῶσι τοὺς πήχεις ὑποσοβῶν. [10,30] Sur quoi, elle était sur le point de tout révéler lorsqu'elle en fut, une fois encore, empêchée, car, à ce moment, s'éleva de la foule une clameur retentissante. Théagène venait en effet de lancer son cheval à toute allure, et, à peine avait-il dépassé le taureau, la tête de l'animal arrivant au niveau du poitrail de son cheval, qu'il abandonna celui-ci et sauta sur le cou du taureau, appuya son visage entre les deux cornes de l'animal, passa ses avant-bras autour de celles-ci, comme une couronne, et noua ses deux mains sur le front de la bête, les doigts entrelacés, tandis qu'il laissait aller le reste de son corps sans toucher terre le long de l'épaule droite du taureau, qui l'emportait, accroché à lui, et sans que ses bonds furieux parviennent à l'ébranler. Lorsqu'il sentit que le taureau s'essoufflait sous le poids et que ses muscles se relâchaient à cause de leur tension excessive, au moment où il passait devant l'endroit où était assis Hydaspe, il se laissa glisser en avant, lança les jambes dans les pattes de l'animal, et, lui donnant de grands coups sur les sabots, entrava sa course. Emporté par son élan, et accablé par le poids et l'effort du jeune homme, le taureau fléchit les jarrets, fut lancé, tête première, comme une balle de fronde, et roula, tout pantelant, sur les épaules et le dos, de tout son long, les pattes en l'air, et ses cornes enfoncées dans la terre interdisaient tout mouvement à sa tête qui semblait avoir pris racine, tandis que ses pattes s'agitaient vainement, battant le vide, dans un aveu de défaite. Théagène, alors, posa la main gauche sur lui et le maintint solidement; il leva la droite vers le ciel et l'agita d'un mouvement continu, tout en regardant Hydaspe et le reste de l'assistance d'un air joyeux et avec un sourire qui les conviait à partager sa joie, cependant que le mugissement du taureau était comme la trompette qui proclamait sa victoire. Le peuple répondit par des cris, dans lesquels on ne distinguait aucune louange précise, mais toutes ces bouches ouvertes d'un même souffle exprimaient leur admiration dans une clameur prolongée et soutenue qui montait jusqu'au ciel. Sur l'ordre du Roi, des serviteurs se précipitèrent : les uns relevèrent Théagène et le menèrent au Roi, les autres jetèrent une corde autour des cornes du taureau et le traînaient, la tête basse, jusqu'aux autels, où ils l'attachèrent de nouveau avec le cheval qu'ils avaient rattrapé. Hydaspe était sur le point d'adresser la parole à Théagène et à prendre une décision à son égard lorsque le peuple, à qui Théagène était sympathique et qui avait un faible pour lui depuis le moment où il l'avait vu, stupéfait, aussi, de sa vigueur, et, plus encore, piqué de jalousie contre l'Ethiopien de tout à l'heure, le champion amené par Méroébos, réclama d'une voix unanime : « Qu'on l'oppose à l'homme de Méroébos ! Que celui qui a reçu l'éléphant se mesure à celui qui a capturé le taureau! » criaient-ils sans arrêt. Et, comme ils insistaient longtemps, Hydaspe fit signe qu'il y consentait; alors, on amena l'Ethiopien, qui parut, jetant des regards méprisants et farouches, le pas traînant, et balançant alternativement les deux bras, les coudes largement écartés.


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Dernière mise à jour : 5/04/2007