HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre X

Chapitre 28

  Chapitre 28

[10,28] Γίνεται γάρ τι τοιοῦτο. Τῷ βωμῷ τῆς μὲν Σεληναίας παρειστήκει ταύρων ξυνωρὶς τῷ δὲ τοῦ Ἡλίου τέτρωρον ἵππων λευκῶν εἰς τὴν ἱερουργίαν ηὐτρεπισμένων. Ξένου δὲ καὶ ἀήθους καὶ τότε πρῶτον ἀλλοκότου ζῴου φανέντος οἱονεὶ πρὸς φάσμα διαταραχθέντες, πτοίας τε ἐνεπίμπλαντο καὶ τῶν κατεχόντων τὰ δεσμὰ σπαράξαντες τῶν τε ταύρων ἅτερος ( μόνος, ὡς ἐῴκει, τὸ θηρίον κατωπτευκώς) καὶ δύο τῶν ἵππων εἰς φυγὴν ἀκατάσχετον ὥρμησαν, διεκπεσεῖν μὲν τὸν περίβολον τοῦ στρατοῦ μὴ δυνάμενοι πυκνῷ τῷ συνασπισμῷ τῶν ὁπλιτῶν εἰς κύκλον τετειχισμένον, φερόμενοι δὲ ἀτάκτως καὶ τὸ μεσεῦον ἅπαν δρόμοις σεσοβημένοις ἐξελίττοντες τό τε προστυχὸν ἅπαν εἴτε σκεῦος εἴτε ζῷον ἀνατρέποντες· ὥστε καὶ βοὴν αἴρεσθαι συμμιγῆ πρὸς τὸ γινόμενον, τὴν μὲν ὑπὸ δέους οἷς προσπελάσειαν, τὴν δὲ ὑφ´ ἡδονῆς οἷς καθ´ ἑτέρους ἐναλλόμενοι τέρψιν τε καὶ γέλωτα τὴν τῶν ὑποπιπτόντων συντριβὴν παρεῖχον. Ἐφ´ οἷς οὐδὲ Περσίννα καὶ Χαρίκλεια μένειν ἐφ´ ἡσυχίας κατὰ τὴν σκηνὴν ἐκαρτέρησαν, ἀλλὰ τὸ παραπέτασμα μικρὸν παραστείλασαι θεωροὶ τῶν δρωμένων ἐγίνοντο. Ἐνταῦθα Θεαγένης, εἴτ´ οὖν οἴκοθεν ἀνδρείῳ τῷ λήματι κινούμενος εἴτε καὶ ἔκ του θεῶν ὁρμῇ χρησάμενος, τούς τε παρεστῶτας αὐτῷ φύλακας πρὸς τῆς καταλαβούσης ταραχῆς διεσκεδασμένους θεασάμενος ὠρθώθη τε ἀθρόον, εἰς γόνυ πρὸς τοῖς βωμοῖς πρότερον ὀκλάζων καὶ τὴν ὅσον οὐδέπω σφαγὴν ἀναμένων, καὶ σχίζαν τῶν ἐπικειμένων τοῖς βωμοῖς ἀναρπάζει, καὶ τῶν οὐ διαδράντων ἵππων ἑνὸς λαβόμενος τοῖς τε νώτοις ἐφίπταται καὶ τῶν αὐχενίων τριχῶν ἐπιδραξάμενος καὶ ὅσα χαλινῷ τῇ χαίτῃ χρώμενος μυωπίζει τε τῇ πτέρνῃ τὸν ἵππον καὶ ἀντὶ μάστιγος τῇ σχίζῃ συνεχῶς ἐπισπέρχων ἐπὶ τὸν διαδράντα τῶν ταύρων ἤλαυνε. Τὰ μὲν δὴ πρῶτα φυγὴν εἶναι τοῦ Θεαγένους τὸ γινόμενον οἱ παρόντες ὑπελάμβανον καὶ σὺν βοῇ μὴ συγχωρεῖν διεξελάσαι τὸ ὁπλιτικὸν ἕρκος τῷ πλησίον ἕκαστος ἐνεκελεύετο· προϊόντος δὲ τοῦ ἐγχειρήματος ὅτι μὴ ἀποδειλίασις ἦν μηδὲ ἀπόδρασις τοῦ σφαγιασθῆναι μετεδιδάσκοντο. Καταλαβὼν γὰρ ὡς ὅτι τάχιστα τὸν ταῦρον ἐπ´ ὀλίγον μὲν κατ´ οὐρὰν ἤλαυνεν, ὑπονύττων τε ἅμα καὶ εἰς ὀξύτερον δρόμον τὸν βοῦν ἐρεθίζων· καὶ ὅποι δὴ καὶ ὁρμήσειε τρεπομένῳ συνεφείπετο τὰς ἐπιστροφάς τε καὶ ἐμβολὰς πεφυλαγμένως ἐκκλίνων. [10,28] Voici en effet ce qui se produisit : auprès de l'autel de la Lune se tenait un attelage de taureaux, auprès de celui du Soleil quatre chevaux blancs prêts pour le sacrifice. Lorsque parut cet animal étrange, inhabituel, et qu'ils apercevaient pour la première fois, cela troubla les animaux comme aurait pu le faire l'apparition d'un fantôme; ils furent remplis de terreur et, rompant les liens par lesquels leurs gardiens les retenaient, l'un des deux taureaux (le seul, apparemment, qui eût aperçu la bête) et deux des chevaux se lancèrent dans une fuite éperdue, et, comme ils ne pouvaient franchir le cercle de soldats dont les boucliers, serrés les uns contre les autres, leur opposaient une barrière continue, ils couraient çà et là dans l'espace libre, emportés dans une course folle, tournant sur eux-mêmes et renversant tout, choses et gens, qui se trouvaient sur leur chemin. A ce spectacle, s'élevèrent des cris variés : cris d'effroi de ceux qui se trouvaient sur la route des animaux, cris ravis de ceux qui, en voyant ceux-ci s'élancer sur d'autres qu'eux, trouvaient matière à se réjouir et a rire dans la déconfiture de leurs compatriotes. Au bruit, Persinna et Chariclée ne purent prendre sur elles de demeurer plus longtemps tranquilles dans le pavillon; elles écartèrent légèrement la toile et virent ce qui se passait Alors, Théagène, poussé par son propre courage, ou, peut-être, obéissant à l'impulsion que lui envoyait un dieu et profitant de ce que les gardes qui se tenaient auprès de lui s'étaient dispersés à cause de la confusion générale, s'élança brusquement. Il était jusque-là agenouillé près de l'autel, s'attendant, d'un instant à l'autre, à être égorgé; saisissant une bûche sur l'autel, il sauta sur l'un des chevaux qui ne s'étaient pas échappés et, empoignant la crinière en guise de rênes, il pressa sa monture du talon, et se servant sans relâche de la bûche comme d'un fouet, l'excita et le lança, à toute vitesse, contre le taureau échappé. D'abord, les assistants s'imaginèrent que c'était une tentative de Théagène pour s'enfuir, et chacun criait à son voisin de ne pas le laisser franchir la haie de soldats, mais la suite de ses actions leur prouva qu'il n'avait ni peur du sacrifice ni désir d'y échapper. Il rejoignit très vite le taureau et, pendant quelques instants, le chassa par derrière, en le piquant et en le faisant courir de plus en plus vite. Dans quelque direction que fonçât l'animal, il suivait sa course sinueuse, esquivant avec le plus grand soin ses retours et ses charges.


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Dernière mise à jour : 5/04/2007