[10,2] πρὸς μὲν τοὺς σοφούς, οἳ Γυμνοσοφισταὶ κέκληνται
σύνεδροί τε καὶ σύμβουλοι τῶν πρακτέων τῷ βασιλεῖ γινόμενοι,
τοιάδε· Τῷ θειοτάτῳ συνεδρίῳ βασιλεὺς Ὑδάσπης·
τὴν νίκην ὑμῖν τὴν κατὰ Περσῶν εὐαγγελίζομαι, οὐκ ἀλαζονευόμενος
τὸ κατόρθωμα (τὸ γὰρ ὀξύρροπον τῆς τύχης
ἱλάσκομαι), ἀλλὰ τὴν προφητείαν ὑμῶν ἀεί τε καὶ τὸ παρὸν
ἐπαληθεύουσαν τῷ γράμματι προδεξιούμενος. Ἥκειν οὖν
ὑμᾶς εἰς τὸν εἰωθότα τόπον καὶ παρακαλῶ καὶ δυσωπῶ
τὰς εὐχαριστηρίους τῶν ἐπινικίων θυσίας εὐαγεστέρας τῇ
παρουσίᾳ τῷ κοινῷ τῶν Αἰθιόπων ἀποφανοῦντας. Πρὸς
δὲ τὴν γυναῖκα Περσίνναν οὕτω· Νικᾶν ἡμᾶς ἴσθι καί,
ὃ πρότερόν ἐστι παρὰ σοί, σῴζεσθαι. Πολυτελεῖς δὴ τὰς
χαριστηρίους ἡμῖν πομπάς τε καὶ θυσίας εὐτρέπιζε καὶ
τοὺς σοφοὺς ἅμα τοῖς παρ´ ἡμῶν ἐπεσταλμένοις συμπαρακαλέσασα
εἰς τὴν ἀφιερωμένην τοῖς πατρίοις ἡμῶν θεοῖς, Ἡλίῳ τε καὶ
Σελήνῃ καὶ Διονύσῳ, πρὸ τοῦ ἄστεως ὀργάδα σύσπευδε.
| [10,2] Auxsages, que l'on appelle les Gymnosophistes, et qui
sontses assesseurs et ses conseillers politiques, le roi écrivait
ceci : « Au très auguste conseil, le roi Hydaspe : je vous
annonce une bonne nouvelle, notre victoire sur les Perses,
non pour tirer vanité de ce succès — car je veux ne pas
braver les retours subits de la Fortune — mais pour
rendre hommage dès maintenant par cette lettre à votre
science de l'avenir qui, une fois de plus, s'est, en cette
circonstance, révélée exacte. Je vous invite donc très
instamment à venir à l'endroit habituel et vous prie de
venir sanctifier par votre présence aux yeux du peuple
éthiopien les sacrifices d'actions de grâces pour notre victoire. »
A sa femme Persinna, voici ce qu'il écrivait : « Nous
sommes vainqueurs, tu le sais, et, ce qui est plus important
à tes yeux, je suis sain et sauf. Prépare-nous de
magnifiques cérémonies d'actions de grâces, processions
et sacrifices, invite les sages, que je préviens par une
lettre, en même temps que toi, de se rendre au plus vite
avec toi devant la ville, dans la plaine consacrée aux dieux
nationaux, le Soleil, la Lune et Dionysos. »
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