HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre X

Chapitre 14

  Chapitre 14

[10,14] Ἐπὶ τούτοις Σισιμίθρης «Τὰ μὲν πρῶτα» ἔφη «τῶν ζητουμένων ἔχει σοι λύσιν· γὰρ ἀνελόμενος ἐκτεθεῖσαν καὶ ἀναθρέψας λάθρα καὶ εἰς Αἴγυπτον κομίσας ὅτε με πρεσβευτὴν ἔστειλας, οὗτος εἰμὶ ἐγώ, καὶ ὡς οὐ θεμιτὸν ἡμῖν τὸ ψεῦδος οἶσθα προλαβών. Γνωρίζω καὶ τὴν ταινίαν τοῖς βασιλείοις Αἰθιόπων γράμμασιν ὡς ὁρᾷς κεχαραγμένην καὶ οὐ παρέχουσαν ἀμφιβολίαν ἀλλαχοῦ συντετάχθαι, Περσίννης δὲ αὐτοχειρίᾳ κατεστίχθαι παρὰ σοὶ μάλιστα γνωριζομένην. Ἀλλ´ ἦν καὶ ἕτερα συνεκτεθέντα γνωρίσματα, δοθέντα παρ´ ἐμοῦ τῷ ὑποδεξαμένῳ τὴν κόρην ἀνδρὶ Ἕλληνί τε καί, ὡς ἐφαίνετο, καλῷ τε καὶ ἀγαθῷ.» «Σῴζεται» ἔφη «καὶ ταῦτα» Χαρίκλεια, καὶ ἅμα ἐπεδείκνυ τοὺς ὅρμους. Πλέον Περσίννα ἰδοῦσα κατεπλάγη, καὶ πυνθανομένου τοῦ Ὑδάσπου τίνα ταῦτα εἴη καὶ εἴ τι πλέον ἔχοι ἐκδιδάσκειν ἀπεκρίνατο οὐδὲν ὅτι γνωρίζει μὲν κατ´ οἶκον δὲ ταῦτα ἐξετάζειν καλόν. Αὖθις οὖν ἀδημονῶν Ὑδάσπης ἐφαίνετο καὶ Χαρίκλεια «Ταῦτα μὲν ἂν εἴη τῆς μητρὸς τὰ γνωρίσματα· σὸν δὲ ἴδιον ὅδε δακτύλιος·» καὶ ἐδείκνυ τὴν παντάρβην. Ἐγνώρισεν Ὑδάσπης, δεδωκὼς δῶρον τῇ Περσίννῃ παρὰ τὴν μνηστείαν. Καὶ « βελτίστη» ἔφη «τὰ μὲν γνωρίσματα ἐμά, σὲ δὲ ἐμὴν οὖσαν τούτοις κεχρῆσθαι καὶ μὴ ἄλλως ἐπιτυχοῦσαν οὐδέπω γνωρίζω· πρὸς γὰρ τοῖς ἄλλοις καὶ χροιᾷ ξένῃ τῆς Αἰθιοπίδος λαμπρύνῃΚαὶ Σισιμίθρης «Λευκὴν» ἔφη «κἀγὼ τότε ἀνειλόμην ἣν ἀνειλόμην, ἄλλως τε καὶ τῶν ἐτῶν χρόνος συμβαίνει πρὸς τὴν παροῦσαν τῆς κόρης ἡλικίαν, ἑπτακαίδεκά που τῶν πάντων ταύτῃ τε καὶ τῇ ἐκθέσει πληρουμένων. Ἐμοὶ δὲ καὶ τὸ βλέμμα τῶν ὀφθαλμῶν παρίσταται, καὶ τὸν ὅλον τῆς ὄψεως χαρακτῆρα καὶ τὸ ὑπερφυὲς τῆς ὥρας, ὁμολογοῦντα τοῖς τότε τὰ νυνὶ φαινόμενα, γνωρίζω.» «Ταυτὶ μὲν ἄριστα, Σισιμίθρη» πρὸς αὐτὸν Ὑδάσπης «καὶ ὡς ἄν τις ἐκθυμότατα συνηγορῶν μᾶλλον δικάζων. Ἀλλ´ ὅρα μὴ μέρος τι λύων ἕτερον ἀνακινεῖς ἀπόρημα δεινόν τε καὶ οὐδαμῶς ἀπολύσασθαι τὴν ἐμοὶ συμβιοῦσαν εὔπορον· λευκὴν γὰρ πῶς ἂν Αἰθίοπες ἀμφότεροι παρὰ τὸ εἰκὸς ἐτεκνώσαμεν;» Ὑποβλέψας οὖν Σισιμίθρης καί τι καὶ εἰρωνικὸν ὑπομειδιάσας «Σὺ μὲν οὐκ οἶδα» ἔφη «ὅτι πάσχεις, ἀπὸ τρόπου τοῦ σοῦ τὸ παρὸν συνηγορίαν ἡμῖν ὀνειδίζων ἣν οὐκ ἂν ἐν φαύλῳ ποιησαίμην· δικαστὴν γὰρ ὁρίζομαι γνήσιον τὸν τοῦ δικαίου συνήγορον. Τί δὲ οὐχὶ σοὶ μᾶλλον τῇ κόρῃ συνηγορῶν φανήσομαι, πατέρα σε σὺν τοῖς θεοῖς ἀναδεικνὺς καὶ ἣν ἐκ σπαργάνων περιέσωσα ὑμῖν θυγατέρα ταύτην καὶ νῦν ἀνασῳζομένην ἐπ´ ἀκμῆς οὐ περιορῶν; Ἀλλὰ σὺ μὲν βούλει γίνωσκε περὶ ἡμῶν οὐδένα ὑπόλογον τούτου ποιουμένων· οὐ γὰρ πρὸς τὴν ἑτέρων ἀρέσκειαν βιοῦμεν, αὐτὸ δὲ τὸ καλὸν κἀγαθὸν ζηλοῦντες ἑαυτοὺς πείθειν ἀγαπῶμεν. Τῆς γε μὴν κατὰ τὴν χροιὰν ἀπορίας φράζει μέν σοι καὶ ταινία τὴν λύσιν, ὁμολογούσης ἐν αὐτῇ ταυτησὶ Περσίννης ἐσπακέναι τινὰ εἴδωλα καὶ φαντασίας ὁμοιοτήτων ἀπὸ τῆς κατὰ τὴν Ἀνδρομέδαν πρός σε ὁμιλίας ὁρωμένην. Εἰ δ´ οὖν καὶ ἄλλως πιστώσασθαι βούλει, πρόκειται τὸ ἀρχέτυπον· ἐπισκόπει τὴν Ἀνδρομέδαν ἀπαράλλακτον ἐν τῇ γραφῇ καὶ ἐν τῇ κόρῃ δεικνυμένην[10,14] A quoi Sisimithrès répondit : « Les premiers points que tu soulèves sont faciles à résoudre; celui qui a recueilli l'enfant exposé, l'a élevé en secret et l'a fait passer en Egypte lorsque tu m'as envoyé là-bas comme ambassadeur, cet homme-là, c'est moi. Et tu sais depuis longtemps que nous n'avons pas le droit de mentir. Je reconnais aussi la bande; elle est, comme tu le vois, écrite en écriture royale d'Ethiopie, et cela ne permet pas de penser qu'elle ait pu être rédigée ailleurs qu'ici; elle a été écrite de la main même de Persinna, personne mieux que toi ne peut s'en rendre compte. Mais il y avait aussi d'autres signes de reconnaissance exposés avec elle, et je les ai remis à l'homme auquel j'ai confié la petite fille, un Grec, qui avait toutes les apparences d'un homme de bien. — Ces objets, eux aussi, ont été conservés », dit Chariclée, et, ce disant, elle montra les colliers. En les voyant, Persinna fut encore plus bouleversée, et lorsque Hydaspe lui demanda quels étaient ces objets et si elle pouvait lui donner quelque éclaircissement supplémentaire, elle ne répondit rien, sinon qu'elle les reconnaissait, mais qu'il vaudrait mieux les examiner à la maison. De nouveau, Hydaspe eut l'air inquiet. Chariclée dit alors : « Je veux bien que ces signes de reconnaissance soient destinés à ma mère; mais, tiens, en voici un pour toi, ta propre bague », et elle lui montra la pantarbe. Hydaspe reconnut l'anneau de fiançailles qu'il avait autrefois donné à Persinna. Alors : « Oui, ce sont bien là des signes que je reconnais, mais que tu sois bien ma fille, toi qui les invoques ici, je n'en suis pas encore tout à fait sûr; et, en particulier, ton teint est trop clair pour être celui d'une Ethiopienne. Alors Sisimithrès : « Blanche, aussi, était l'enfant que j'ai recueillie, lorsque je l'ai recueillie; et d'ailleurs le nombre des années concorde avec l'âge qu'a maintenant cette jeune fille; il y a environ dix-sept ans écoulés depuis le moment où elle a été abandonnée. Et je reconnais l'expression de son regard, je retrouve toute sa physionomie, et le caractère extraordinaire de sa beauté, qui répondent aujourd'hui à ce qu'ils étaient alors, j'en suis certain. — Tout cela est parfait, Sisimithrès, lui dit Hydaspe, c'est ce que dirait le plus passionné des avocats plutôt qu'un juge. Mais prends garde qu'en résolvant une partie de l'énigme, tu ne soulèves une autre difficulté, redoutable, celle-là, et que ma compagne serait fort en peine de résoudre; comment se fait-il que, elle et moi, qui sommes éthiopiens, nous ayons pu, contre toute vraisemblance, donner le jour à une fille blanche?» Sisimithrès le regarda de côté et lui dit avec un sourire ironique : « Je ne sais pas ce qui te prends de venir me reprocher, contre ton habitude, de faire aujourd'hui l'avocat, rôle que je ne suis pas disposé à mépriser; car je prétends que le juge digne de ce nom est l'avocat de la justice. Mais pourquoi suis-je, à tes yeux, le défenseur de la jeune fille plutôt que le tien, alors que, avec l'aide des dieux, je te prouve que tu es père? Et cette enfant que j'ai sauvée au berceau, pour qu'elle soit votre fille, comment pourrai-je, maintenant qu'elle est parvenue à l'épanouissement de son adolescence, être indifférent à son sort? Pense de moi ce que tu voudras, je n'en tiendrai aucun compte; car nous ne vivons pas pour plaire à autrui; nous n'avons en vue que le bien et la vertu, et il nous suffit d'avoir pour nous notre conscience. Quant à la difficulté que tu soulèves au sujet de la couleur, cette bande elle-même t'en donne la solution, puisque Persinna y avoue qu'elle s'imprégna de la ressemblance avec l'image d'Andromède qu'elle avait sous les yeux au moment où elle s'unit à toit. Si tu veux en être plus convaincu, tu as ici le modèle; fais la comparaison entre l'Andromède du tableau et la jeune fille, qui lui ressemble exactement. »


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Dernière mise à jour : 5/04/2007