[10,11] Ἡ δὲ Χαρίκλεια καὶ ἄλλως οὖσα εὔθυμος διὰ τὴν
προσδοκωμένην τῶν περιεστηκότων λύσιν, πλέον ἐγεγόνει
περιχαρὴς ὡς τοῦ Σισιμίθρου τοὔνομα ἐπήκουσεν· ἦν γὰρ
δὴ οὗτος ὁ τὴν ἀρχὴν ἐκτεθεῖσαν ἀνελόμενος καὶ τῷ
Χαρικλεῖ παρακαταθέμενος ἔτεσι δέκα πρότερον, ὅτε εἰς
τοὺς Καταδούπους ἐστάλη τῶν σμαραγδείων μετάλλων
ἕνεκεν ὡς τὸν Ὀροονδάτην πρεσβεύων, τότε μὲν εἷς τῶν
πολλῶν Γυμνοσοφιστῶν τυγχάνων, τὸ παρὸν δὲ πρόεδρος
ἀναδεδειγμένος. Τὴν μὲν οὖν ὄψιν τἀνδρὸς οὐκ ἀνέφερεν
ἡ Χαρίκλεια, νέα κομιδῇ καὶ ἑπταέτις χωρισθεῖσα,
τοὔνομα δὲ ἀναγνοῦσα περιχαρὴς ἐγεγόνει πλέον, συνήγορόν
τε καὶ συνεργὸν ἔσεσθαι πρὸς τὸν ἀναγνωρισμὸν ἐλπίσασα.
Τὰς δὴ χεῖρας εἰς τὸν οὐρανὸν ἀνατείνασα
καὶ βοῶσα ἐξάκουστον «Ἥλιε, γενεάρχα προγόνων ἐμῶν»
ἔλεγε «θεοί τε ἄλλοι καὶ ἥρωες γένους ἡμετέρου καθηγεμόνες,
ὑμεῖς ἔστε μοι μάρτυρες ὡς οὐδὲν ἐρῶ ψεῦδος, ὑμεῖς
δὲ καὶ συλλήπτορες εἰς τὴν κρίσιν τὴν νυνὶ προκειμένην,
εἰς ἣν τῶν προσόντων μοι δικαίων ἐντεῦθεν ἄρξομαι.
Ξένους, ὦ βασιλεῦ, ἢ καὶ ἐγχωρίους ὁ νόμος ἱερουργεῖσθαι
κελεύει;» Τοῦ δὲ «Ξένους» εἰπόντος, «Οὐκοῦν
ὥρα σοι» ἔφη «ζητεῖν ἑτέρους εἰς τὴν θυσίαν· ἐμὲ γὰρ
ὑμεδαπήν τε καὶ ἐγχώριον εὑρήσεις.»
| [10,11] Chariclée était remplie d'espoir à cause de la
délivrance qu'elle escomptait bientôt, mais elle fut bien
plus heureuse encore en entendant le nom de Sisimithrès;
car c'était lui qui l'avait recueillie lorsqu'elle
avait été exposée et qui l'avait confiée à Chariclès, il y
avait maintenant dix ans, lorsqu'il avait été envoyé aux
Chutes comme ambassadeur auprès d'Oroondatès, au
sujet des mines d'émeraudes. A ce moment-là, il n'était
que l'un des Gymnosophistes; maintenant, il se trouvait
être leur président. Chariclée, sans doute, ne reconnut
pas son visage, car elle était très jeune, et n'avait que
sept ans lors de leur séparation, mais elle se rappela
son nom, ce qui acheva de la combler de joie, dans l'espoir
qu'il serait son avocat et son auxiliaire quand elle
tenterait de se faire reconnaître. Elle leva donc les mains
vers le ciel et cria de façon à être entendue : « Soleil, toi,
le premier de mes ancêtres, et vous, dieux et héros qui
avez fondé notre race, soyez-moi témoins que je ne vais
rien dire de mensonger; aidez-moi dans la cause que je
dois maintenant défendre. Et, pour faire reconnaître
mon droit, voici quel sera le point dont je partirai :
est-ce les étrangers, ô Roi, ou les gens de ce pays que la
loi ordonne de sacrifier? Les étrangers, répondit
Hydaspe. — Alors, continua-t-elle, il te faut chercher
d'autres victimes; car je suis votre compatriote, j'appartiens
à cette nation, je vais te le montrer. »
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