[9,8] Οἱ δὲ κατὰ τὸ ἄστυ τῆς ἐν χερσὶ καὶ δυνατῆς
βοηθείας οὐ μεθίεντο, τὴν καὶ παρ´ ἐλπίδας ἐνδεχομένην
σωτηρίαν οὐκ ἀπογινώσκοντες· ἀλλ´ οἵ τε τὸν ὑπόγειον
αὐλῶνα διορύττοντες ἤδη τοῖς χώμασι πλησιάζειν ἐῴκεσαν,
τὸ ἀπὸ τοῦ τείχους ἐπὶ τὸ χῶμα ταῖς ὄψεσιν ὑποπῖπτον
διάστημα σχοίνῳ κατὰ τὸ ὄρυγμα συμμετρούμενοι, καὶ τὸ
πεπτωκὸς ἕτεροι τοῦ τείχους ὑπὸ λαμπτῆρσιν ἀνήγειρον·
ἦν δὲ ἡ οἰκοδομὴ ῥᾳδία, τῶν λίθων εἰς τὸ ἐντὸς κατὰ τὴν
πτῶσιν κυλινδηθέντων. Ἐπειδὴ δὲ ἀσφαλῶς ἔχειν τὸ
παρὸν ᾠήθησαν, οὐδὲ τότε ἀθορύβως διῆγον, ἀλλὰ κατὰ
μέσας που νύκτας μέρος τι τοῦ χώματος καθ´ ὃ τῆς ἑσπέρας
οἱ Αἰθίοπες τοῦ διορύττειν ἐφήψαντο - εἴτε τῆς γῆς κατ´
ἐκεῖνο χαύνης τε καὶ ἀκροτήτου σωρευθείσης εἶξε τὸ ὑποκείμενον
διάβροχον γεγενημένον, εἴτε καὶ τῶν ὑπορυττόντων
συνενδοῦναι πρὸς τὸ κενὸν τῷ ὑποκειμένῳ παρασχόντων, ἢ
καὶ τοῦ πρὸς βραχὺ διορυγέντος ταπεινοτέρου πρὸς τῶν
ἐργαζομένων ἐπιλαβόντος ἐπίχυσις αὐξομένου διὰ νυκτὸς
ἐγένετο τοῦ ὕδατος ὅ, τοῦ ῥαγέντος ἅπαξ ὁδοποιοῦντος,
ἔλαθε βαθυνόμενον, εἴτε καὶ δαιμονίας ἐπικουρίας θείη τις
τὸ ἔργον - παρὰ δόξαν ἐκρήγνυται. Καὶ τοσοῦτος
ἦχος καὶ δοῦπος ἀπετελέσθη, διὰ τῆς ἀκοῆς τὴν διάνοιαν
ἐκδειμαίνων, ὡς τὸ μὲν συμβὰν ἀγνοεῖν, μέρος δὲ τὸ
πλεῖστον τῶν τειχῶν καὶ τῆς πόλεως ὑπενηνέχθαι τούς
τε Αἰθίοπας καὶ αὐτοὺς Συηναίους ὑποπτεύειν. Ἀλλ´
οἱ μὲν ἐν τῷ ἀσφαλεῖ διάγοντες ἐφ´ ἡσυχίας ηὐλίζοντο,
ὡς εἰς ἕω τὸ σαφὲς εἰσόμενοι· οἱ δὲ κατὰ τὴν πόλιν πάντῃ
τὸ τεῖχος καὶ εἰς κύκλον περιέθεον, τὸ μὲν καθ´ αὑτοὺς ἕκαστος
σῶον ὁρῶντες, ἄλλοι δὲ παρ´ ἄλλοις γεγενῆσθαι τὸ πάθος
εἰκάζοντες, ἄχρι δὴ τὸ ἡμέρας φῶς ἐπιγενόμενον τὴν ἀχλὺν
τῶν ἀμφιβαλλομένων δεινῶν παρέλυσε, τοῦ τε ῥήγματος
ἀπόπτου γενομένου καὶ τοῦ ὕδατος ἀθρόον ὑπονοστήσαντος.
Ἤδη γὰρ καὶ οἱ Αἰθίοπες τὸ ἐποχετεῦον στόμιον
ἔφραττον καταρράκτας τε ἐκ σανίδων συνηρμοσμένων
καθιέντες καὶ ξύλων παχέσι κορμοῖς ἔκτοσθεν διερείδοντες
χοῦν τε ἅμα καὶ φρυγανίτιδα ὕλην συνδέοντες καὶ πολλαὶ
χιλιάδες ἀθρόον οἱ μὲν ἀπὸ τῆς ὄχθης οἱ δὲ καὶ ἐκ πορθμείων
ἐπιφοροῦντες. Οὕτω μὲν δὴ τὸ ὕδωρ ὑπενόστησεν· ἦν
δὲ οὐδ´ ὣς πορευτέα παρ´ ἀλλήλους οὐδ´ ἑκατέροις· ἰλύος
γὰρ βαθείας ἡ γῆ κατάπλεως ἐγεγόνει καὶ τὴν ἐπιφάνειαν
ἐξικμάσθαι φαινομένην τέλμα δίυγρον ὑπέτρεχεν ἵππου τε
ὁμοίως καὶ ἀνδρὸς βάσιν εἰς βυθισμὸν ἐνεδρεῦον.
| [9,8] Cependant, les habitants de la ville ne renonçaient
pas pour cela aux moyens de salut qui étaient à leur
disposition et qui leur demeuraient possibles, et ne
désespéraient pas de recevoir quelque secours inattendu.
Les uns continuaient à creuser la sape et ils pensaient être
parvenus au talus, d'après l'évaluation qu'ils avaient
faite, à vue, de la distance séparant leur muraille du talus
et la mesure, effeftuée à l'aide d'une corde, de leur
propre galerie. D'autres réparaient, à la lumière des
torches, la partie écroulée de leur rempart; ce qui était
un travail aisé, car les pierres, au moment de la chute,
avaient roulé vers l'intérieur. Et ils se croyaient, pour
l'instant, en sûreté lorsque leur tranquillité fut troublée;
vers minuit, en effet, la partie de la levée que, la veille
au soir, les Ethiopiens avaient commencé à déblayer
— soit que la terre, rapportée dans cette partie, fût
meuble et insuffisamment tassée et eût cédé lorsque sa
base eut été imprégnée d'eau, soit que cette base se fût
effondrée dans le souterrain creusé par les Perses, ou
encore parce que la légère saignée, ménagée par les
travailleurs s'était trouvée d'un niveau inférieur au reste
et que l'eau en montant, pendant la nuit, avait débordé
par là, et, une fois le chemin ouvert, avait insensiblement
agrandi la brèche, soit, enfin, que ce fût là l'oeuvre
d'une divinité secourable — quoi qu'il en soit, la digue,
brusquement, s'effondra. Il en résulta un tel fracas et
un tel vacarme, répandant l'épouvante dans les esprits,
que les Ethiopiens et les gens de Syéné eux-mêmes,
sans savoir du tout ce qui se passait, s'imaginèrent que
la plus grande partie du rempart et de la ville avait été
emportée. Les Ethiopiens, pourtant, qui étaient en
sécurité, continuèrent à bivouaquer tranquillement, remettant
au lendemain de savoir exaé}ement ce qu'il y avait;
les gens de la ville eux, coururent de tous côtés au rempart,
et, chacun, voyant que la muraille, à l'endroit où il
se trouvait, était intacte, supposait que le dommage était
arrivé plus loin; et cela dura jusqu'à ce que la lumière
du jour, survenant, dissipât les terreurs incertaines qui
les environnaient, en rendant la brèche visible et en
montrant que l'eau s'était brusquement retirée. Et déjà
les Ethiopiens colmataient l'ouverture du canal de dérivation
en y disposant des vannes faites de panneaux de
bois étayés, à l'extérieur, de forts troncs d'arbres et retenus
en place par de la terre et des fagots; à cette tâche
s'activaient à la fois des milliers d'hommes, les uns sur
la rive, les autres sur des felouques. Et, ainsi, l'eau se
retira; mais aucun des deux adversaires ne pouvait encore
rejoindre l'autre, car la terre était couverte d'une boue
profonde et la surface, qui semblait sèche, recouvrait
une couche de limon spongieux menaçant d'enliser les
chevaux ou les hommes qui s'y seraient engagés.
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