| [9,7] Ταῦτα λέγων ὑποδεχθῆναι καὶ δύο Περσῶν εἰς
 τὰ σκάφη παρεκάλει, πρόφασιν ὡς εἰς Ἐλεφαντίνην
 ἀφιξομένους καὶ εἴπερ οἱ κατ´ αὐτὴν συνενδιδοῖεν εἰς τὸ
 δουλεύειν οὐδὲ αὐτὸς ἔτι μελλήσειν.  Ταῦτ´ ἀκούσαντες
 οἱ πρέσβεις ἐπανῄεσαν ἅμα καὶ δύο Περσῶν ἀναλαβόντες,
 καὶ πρὸς τὸν Ὑδάσπην ἅπαντα ἀπήγγελλον. Ὁ δ´ ἐπιγελάσας
 καὶ πολλὰ τῆς ἀβελτηρίας τὸν Ὀροονδάτην ἐπιμεμψάμενος,
 εἰ περὶ τῶν ἴσων διαλέγεται ἄνθρωπος ἐπ´ ἄλλῳ καὶ οὐκ
 ἐν ἑαυτῷ τὴν ἐλπίδα τοῦ εἶναι καὶ τεθνάναι σαλεύων,
 «Εὔηθες» ἔφη «τὴν ἑνὸς ἄνοιαν τοσούτοις ἐπαγαγεῖν
 ἀπώλειαν.»  Καὶ τούς τε ἀπεσταλμένους παρὰ τοῦ
 Ὀροονδάτου βαδίζειν εἰς τὴν Ἐλεφαντίνην ἐπέτρεπεν, ὡς
 οὐδεμιᾶς ὢν φροντίδος εἰ κἀκεῖνοί τι πρὸς ἀντίστασιν
 βουλεύσειαν, καὶ τῶν ἰδίων τοὺς μὲν ἐμφράττειν τὸ διορυγὲν
 τοῦ Νείλου στόμιον, τοὺς δὲ ὥστε ἕτερον κατὰ τὸ χῶμα
 ἐκτέμνειν ἀπεκλήρωσεν, ὡς τῆς τε ἐπιρροῆς κωλυομένης
 καὶ τῆς λιμναζούσης πρὸς τῆς ἐκροῆς κενουμένης θᾶττον
 ἀναψῦξαι τὰ περὶ τὴν Συήνην καὶ εἰς τὸ βάσιμον ἐξικμασθῆναι.  
 Οἱ μὲν δὴ ταῦτα προσταχθέντες μικρὰ τοῦ ἔργου κατάρξαντες 
 εἰς τὴν ἑξῆς ἐπιτελέσειν ἔμελλον, ἑσπέρας αὐτίκα καὶ νυκτὸς 
 προσφάτοις τοῖς προστάγμασιν ἐπιγενομένης. 
 | [9,7] Il ajouta encore une demande, c'est que l'on voulût 
bien admettre sur les bateaux deux Perses, donnant 
comme prétexte qu'il avait l'intention de les envoyer 
à Eléphantine : si, disait-il, les gens d'Eléphantine se 
rendaient eux aussi, il en ferait autant lui-même. 
Munis de ces messages, les envoyés s'en revinrent 
avec les deux Perses et allèrent faire leur rapport à 
Hydaspe, qui rit beaucoup de la naïveté d'Oroondatès 
et le blâma de vouloir parler d'égal à égal, alors qu'il ne 
dépendait pas de lui, mais d'un autre, qu'il vécût ou 
qu'il mourût. « Mais il serait stupide, dit-il, que la stupidité 
d'un seul homme entraînât la perte d'une si grande 
foule! » Et il autorisa les envoyés d'Oroondatès à se 
rendre à Eléphantine, assurant qu'il ne s'inquiétait 
pas s'ils conseillaient aux habitants de résister; sur 
quoi, il donna mission à ses soldats, aux uns d'obstruer 
la brèche ménagée dans la rive du Nil, aux autres 
d'en pratiquer une autre dans la digue du canal afin 
d'interrompre l'arrivée de l'eau et de vider, par ce déversoir, 
l'eau qui formait le lac, de façon à assécher au plus 
vite les abords de Syéné et de les rendre praticables. 
Quand ils eurent reçu cet ordre, les hommes se mirent au 
travail, mais au bout de peu de temps ils durent en 
remettre la poursuite au lendemain, car le soir et la nuit 
survinrent peu après que les tâches eurent été distribuées.
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