| [9,4] Καὶ δὴ καὶ ἠνύετο τὸ ἔργον ὧδε. Φρεατίαν τοῦ
 τείχους πλησίον εἰς ὀργυιάς που πέντε τὴν κάθετον βαθύναντες 
 καὶ τοὺς θεμελίους ὑποδραμόντες, ἐγκάρσιοι τὸ
 ἐντεῦθεν ὑπὸ πυρσοῖς ἐπ´ εὐθείας τινὰ φέροντα τῶν χωμάτων 
 ὑπόνομον ἐκοίλαινον, τῶν κατόπιν ἀεὶ καὶ δευτέρων
 παρὰ τῶν προτέρων ἐν τάξει τὸν χοῦν διαδεχομένων καὶ
 εἴς τι μέρος τῆς πόλεως πάλαι κηπευόμενον ἐκφορούντων
 καὶ εἰς κολωνὸν ἐγειρόντων.  Ταῦτα δὲ ἔπραττον
 ῥήξεως ἐνδόσιμον τῷ ὕδατι κατὰ τὸ κενὸν εἴ ποτε ἐπέλθοι
 προμηθούμενοι· ἀλλ´ ὅμως ἔφθανε τὰ δεινὰ τὴν προθυμίαν,
 καὶ ὁ Νεῖλος ἤδη τὸ μακρὸν χῶμα παραμείψας ἐπίφορος 
 τῷ κατὰ τὸν κύκλον ἐνέπιπτε καὶ πανταχόθεν περιρρυεὶς
 τὸ μεταίχμιον τῶν τειχῶν ἐλίμναζε· καὶ νῆσος αὐτίκα ἦν
 ἡ Συήνη καὶ περίρρυτος ἡ μεσόγαιος τῷ Νειλῴῳ κλύδωνι
 κυματουμένη.  Κατ´ ἀρχὰς μὲν δὴ καὶ χρόνον τῆς ἡμέρας 
 ἐπ´ ὀλίγον ἀντεῖχε τὸ τεῖχος· ἐπειδὴ δὲ ἐπιβρῖσαν τὸ
 ὕδωρ εἰς ὕψος τε ἤρετο καὶ διὰ τῶν ἀραιωμάτων τῆς γῆς,
 οἷς μέλαινα καὶ εὔγειος οὖσα πρὸς τῆς θερινῆς ὥρας
 κατέσχιστο, πρὸς τὰ βάθη κατεδύετο καὶ τὴν κρηπῖδα τοῦ
 τείχους ὑπέτρεχε, τότ´ ἤδη πρὸς τὸ ἄχθος ἐνεδίδου τὸ ὑποκείμενον, 
 καὶ καθ´ ὃ μέρος χαυνούμενον ἱζήσειεν ἐνταῦθα
 τὸ τεῖχος ὤκλαζε καὶ τῷ σάλῳ τὸν κίνδυνον ἐπεσήμαινεν,
 ἐπάλξεών τε κραδαινομένων καὶ τῶν ὑπερμαχομένων τῷ
 βρασμῷ κλονουμένων.
 
 | [9,4] Et voici comment cet ouvrage fut exécuté : ils 
enfoncèrent au voisinage de la muraille un puits descendant 
jusqu'à une profondeur d'environ cinq brasses et 
passant sous la muraille; à partir de cet endroit, ils creusèrent, 
selon un plan incliné et en travaillant à la lumière 
des torches, une galerie en direction du remblai ennemi. 
Les ouvriers de tête passaient les déblais à d'autres, en 
arrière, qui les transportaient, de main en main, jusqu'à 
un quartier de la ville occupé depuis longtemps par des 
jardins, et ils en faisaient un tas. Ils faisaient cela pour 
ménager à l'avance, grâce à cette galerie, un exutoire à 
l'eau, si jamais elle survenait. Mais le danger les devança,
malgré tous leurs efforts. Déjà le Nil avait dépassé le 
grand talus, s'était engouffré dans le fossé circulaire, l'avait 
envahi de tous côtés et avait transformé en lac l'intervalle 
entre les deux murs. Et Syéné devint aussitôt une 
île; elle qui, jusque-là, était au milieu des terres, fut 
entourée d'eau et baignée par les flots du Nil. Au début 
et pendant une partie de la journée, la muraille résista. 
mais lorsque l'eau, à mesure que s'élevait son niveau 
devint plus pesante, qu'elle commença à s'infiltrer 
profondément à travers les fissures provoquées dans 
cette terre noire et grasse par la chaleur de l'été et à 
pénétrer jusqu'aux fondations du rempart, alors, le 
soubassement se mit à céder sous la masse et, aux endroits 
où il s'amollissait et cédait, le mur s'inclinait, et, en vacillant, 
révélait l'urgence du danger, tandis que les créneaux 
oscillaient et que les défenseurs étaient secoués 
par cette tempête qui mettait le désordre parmi eux.
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