HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre IX

Chapitre 3

  Chapitre 3

[9,3] Ἔπραττε δὴ οὖν οὕτως· εἰς μοίρας κατανέμει τοῦ τείχους τὸν κύκλον καὶ δεκάδα ὀργυιῶν δεκάδι ἀνδρῶν ἀποκληρώσας εὖρός τε καὶ βάθος ὡς ὅτι πλεῖστον ἀφορίσας ὀρύττειν εἰς τάφρον ἐκέλευσεν· οἱ δὲ ὤρυττον, ἄλλοι τὸν χοῦν ἐξεφόρουν, ἕτεροι εἰς ὀφρῦν πρὸς ὕψος ἐσώρευον, τῷ πολιουρκουμένῳ τεῖχος ἕτερον ἀντεγείροντες. Ἐκώλυε δὲ οὐδεὶς οὐδὲ ἐνίστατο πρὸς τὴν ἀποτείχισιν, ἐκδραμεῖν τε τῆς πόλεως ἐπὶ μυριοπληθῆ στρατὸν οὐ θαρσῶν καὶ τὰς ἐκ τῶν ἐπάλξεων τοξείας ἀνηνύτους ὁρῶν· γὰρ Ὑδάσπης καὶ τούτου προὐνόησε, τὸ μεσεῦον τῶν δύο τειχῶν ὅσον βολῆς ἐκτὸς εἶναι τοὺς ἐργασομένους συμμετρησάμενος. Ἐπεὶ δὲ τοῦτο καὶ λόγου θᾶττον ἤνυσεν ἅτε δὴ μυρίας αὐτῷ χειρὸς τὸ ἔργον ἐπισπευδούσης, ἑτέρου τοιοῦδε ἤρχετο. Τοῦ κύκλου μέρος, πλάτος ὅσον ἡμίπλεθρον, ἰσόπεδόν τε καὶ ἄχωστον διαλιπών, κατὰ τὴν ἀπολήγουσαν ἑκατέρωθεν ἄκραν σκέλος ἐκ χώματος ἐπιζευγνὺς ἐπὶ τὸ Νεῖλον εἰς μῆκος ἦγεν, ἀπὸ τῶν ταπεινοτέρων ἀεὶ πρὸς τὰ ὄρθια καὶ μετέωρα σκέλος ἑκάτερον προβιβάζων, Εἴκασεν ἄν τις μακροῖς τείχεσι τὸ γινόμενον, τοῦ μὲν ἡμιπλέθρου τὸ ἴσον πλάτος δι´ ὅλου φυλάττοντος μῆκος δὲ τὸ μεταξὺ τοῦ τε Νείλου καὶ τῆς Συήνης ἀπολαμβάνοντος. Ἐπεὶ δὲ συνῆψε τὸ χῶμα ταῖς ὄχθαις, ἐνταῦθα στόμιον τῷ ποταμῷ διατεμὼν εἰς τὸν ἀπὸ τῶν σκελῶν ὁλκὸν τὴν ἀπορροὴν εἰσωχέτευσεν. Οἷα δὲ ἐξ ὑπερδεξίων πρὸς χθαμαλώτερον καὶ ἐξ ἀπείρου τῆς κατὰ τὸν Νεῖλον εὐρύτητος στενῷ πορθμῷ τὸ ὕδωρ ἐμπῖπτον καὶ ταῖς χει ροποιήτοις ὄχθαις θλιβόμενον πολύν τινα καὶ ἄφραστον κατὰ μὲν τὸ στόμιον φλοῖσβον κατὰ δὲ τὸν ὁλκὸν ἐξάκουστον καὶ τοῖς πορρωτάτω πάταγον ἀπετέλει. Ἅπερ ἀκούοντες ἤδη δὲ καὶ ὁρῶντες οἱ κατὰ τὴν Συήνην καὶ οἷ κακῶν ἦσαν συνιέντες καὶ ὡς ἐπικλυσμός ἐστιν σκοπὸς τοῦ περιτειχίσματος, οὔτε ἀποδρᾶναι τὴν πόλιν ἔχοντες ἅτε τοῦ χώματος καὶ ἤδη πλησιάζοντος τοῦ ὕδατος τὴν ἔξοδον ἀποκλειόντων οὔτε τὸ μένειν ἀκίνδυνον ὁρῶντες, ἐκ τῶν ἐνόντων πρὸς βοήθειαν τὴν αὑτῶν παρεσκευάζοντο. Καὶ πρῶτον μὲν τῶν κατὰ τὰς πύλας σανιδωμάτων τὰ διεστῶτα θρυαλλίδι τε καὶ ἀσφάλτῳ διέφραττον· ἔπειτα τὸ τεῖχος πρὸς ἀσφαλεστέραν ἕδραν διήρειδον, μέν τις χῶμα, δὲ λίθους, δὲ ξύλα, καὶ τὸ προστυχὸν ἕκαστος ἐπιφέρων. Καὶ ἦν οὐδεὶς ἡσυχάζων, ἀλλ´ ὁμοίως παῖς, γυνὴ καὶ πρεσβύτης ἔργου εἴχετο· γένος γὰρ οὐδὲν οὐδὲ ἡλικίαν περὶ ψυχῆς δυσωπεῖται κίνδυνος. Οἱ δυνατώτεροι δὲ καὶ τὸ ἀκμάζον ἐν ὅπλοις αὐλῶνά τινα στενόν τε καὶ ὑπόγειον ἀπὸ τῆς πόλεως ἐπὶ τὸ χῶμα τῶν πολεμίων διϊκνούμενον ὀρύττειν ἀποκεκλήρωντο. [9,3] Voici ce qu'il fit : il divisa le périmètre de la muraille en sectteurs de chacun dix toises, et à chacun il affecta dix hommes, leur donnant ordre de creuser un fossé aussi large et aussi profond que possible; ces hommes creusaient, d'autres enlevaient la terre, d'autres encore l'entassaient et en formaient un talus dressant de la sorte une muraille concentrique de celle des assiégés. Personne ne fit rien pour les en empêcher ou n'essaya de s'opposer à ces travaux; on n'osait pas en effet tenter une sortie contre une armée aussi nombreuse et l'on se rendait compte que les traits envoyés du haut des créneaux seraient inefficaces, car Hydaspe avait aussi pris la précaution de laisser entre les deux murailles une distance suffisante pour que ses travailleurs fussent hors de portée. Une fois ce travail achevé, plus vite qu'on ne saurait dire, par cette main-d'oeuvre innombrable et qui allait vite en besogne, le roi commença un autre ouvrage, que voici : laissant, sur une portion de cette enceinte, un espace, large d'environ un demi-plèthre, sans fossé ni talus, il conduisit, à partir de cette ouverture, et de chaque côté, deux chaussées parallèles qu'il prolongea jusqu'au Nil, de telle sorte que ces chaussées, parties d'un terrain en contre-bas, s'élevaient progressivement jusqu'a parvenir à un niveau supérieur. Le résultat avait l'aspect de Longs Murs, entre lesquels était respectée partout une largeur d'un demi-plèthre, et dont la longueur était égale à la distance séparant le Nil de Syéné. Lorsque ces levées furent raccordées aux rives du fleuve, le roi pratiqua, en cet endroit, une ouverture dans la rive et dériva le courant dans le canal formé par les deux chaussées. Et, naturellement, l'eau, étant donné la différence des niveaux, quittait le vaste lit du Nil et se précipitait dans cet étroit canal; resserrée entre ces rives artificielles, elle produisait, à l'entrée, un grondement qui passait toute description, et, tout le long du canal, un fracas qui retentissait au loin. En l'entendant, et en voyant ce qui se passait, les gens de Syéné comprirent le péril qu'ils couraient et le but de ces travaux, qui n'était autre que de les submerger; il leur était en effet impossible de s'échapper de la ville, à cause du talus et aussi de l'eau qui approchait déjà et leur barrait la route; et ils voyaient aussi qu'ils ne pouvaient rester sans danger. Dans ces conditions, ils se mirent en devoir de prendre des mesures pour pallier le péril. D'abord, ils bouchèrent les fentes existant dans le bois des portes avec des feuilles et du bitume; puis ils renforcèrent la muraille, pour la consolider sur ses bases, apportant l'un de la terre, l'autre des pierres, l'autre des morceaux de bois, chacun ce qui se trouvait. Personne ne restait inactif; enfants, femmes, vieillards se mettaient également à l'ouvrage; car on n'a égard ni au sexe ni à l'âge quand il y va de la vie. Les plus vigoureux, les jeunes gens en âge de porter les armes avaient été désignés pour creuser une sape étroite entièrement souterraine, allant de la ville jusqu'au talus élevé par les ennemis.


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Dernière mise à jour : 29/03/2007